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Aux armes, paladins ! votre sang ne bouillonne ![1]
Des Romains desgradez l’Aigle tempestueulx,[2]
Le Griffon, la Licorne aux palaiz somptueulx,[3]
L’Ours blanc, et de Saint-Marc la superbe Lyonne, 40
Soutiennent de Milan le Dragon tortueulx.
L’Éridan, de voz braz attend sa délivrance ;
Hastez-vouz ! disputez ces passages estroictz !
Ne vouz aurait le Ciel confié sa vengeance,[4]
Si de voz devanciers portant vaine semblence,[5] 45
Vouz ne sçaviez jouster qu’en spacieulx tournoyz…
Aux mainz ! n’oyez quel son rendent écboz de France :[6]
« Rien n’est tel qu’ung héros soubz la pourpre des royz ! »

Ainsy, bravant la mort qui jà vouz environne,[7]
Fondez sur l’ennemy lasche et présomptueulx. 50
Tu ne t’attendoiz paz, pontife fastueulx,[8]
Aux affrontz qu’en ce jour, sur ta triple couronne

    fauts, au reste, et jusqu’à la parenthèse du second vers, paraissent imités d’Horace : voyez l’Ode Qualem ministrum.)

  1. Vers 37. Votre sang ne bouillonne-t-il pas ?
  2. Vers 38. (Clotilde, dans ce vers et les suivans, personnifie les armoiries des puissances liguées contre Charles VIII.)
  3. Vers 39. (Nous ignorons quelles puissances sont désignées par le Griffon, la Licorne et l’Ours blanc.)
  4. Vers 44. Le ciel ne vous aurait pas confié…
  5. Vers 45. Si, n’ayant qu’une vaine ressemblance avec vos ancêtres…
  6. Vers 47. … n’entendez-vous pas…
  7. Vers 49. (, déjà.)
  8. Vers 51. (Le pape Alexandre VI.)