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Tournons ailleurs notre mire,
Et prenons plutôt en main
Une rame de navire.
Adieu, vous dy, triste lyre.

Je veux que quelqu’un désire,
Voire brûle de nous lire.
Qu’on nous dore en maroquin ;
Qu’on grave sur le porphyre
Notre nom, ou sur l’airain ;
Que sur l’aile de Zéphire
Il vole en climat lointain.
Ce maigre loz où j’aspire
Remplira-t-il ma tirlire ?
En ai-je mieux de quoi frire ?
S’habille-t-on de vélin ?
Hélas ! ma chevance expire ;
Soucis vont me déconfire ;
J’en suis plus jaune que cire.
Par un si falot martyre
C’est trop apprêter à rire.

Et puis pour un qui m’admire,
Maint autre et maint me déchire,
Contre mon renom conspire,
Veut la rime m’interdire :
Tel cherche un bon médecin ;
(S’il entrouve, il sera fin)
Pour me guérir du délire,