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LE SERMENT D’AMITIÉ.


A Dieu me plains, qui seul me peut entendre,
Et qui congnoist quelle fin doyuent prendre
Tant de trauaux, de ce commencement ;
Car ie suis seur (s’ils durent longuement)
Que ie puis bien certaine mort attendre.
Assez congnois que trop ueux entreprendre ;
Mais quel remède ? ailleurs ne puis entendre,
Ny ne feray : i’en fay uœu et serment
A Dieu.

Tende la Mort son arc, s’elle ueut tendre ;
Ie ne luy puis commander ny défendre ;
Une en a pris le pouuoir seulement ;
Mais si tiendray-ie en mon entendement
Ceste amitié, iusques à l’âme rendre
A Dieu.


Saint-Gelais.