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RONDELS.



SUR UN DÉPART.


Le corps s’en va, mais le cœur vous demeure ;
Très-chère dame, adieu jusqu’au retour.
Trop me sera lointaine ma demeure.
Le corps s’en va, mais le cœur vous demeure ;
Très-chère dame, adieu jusqu’au retour.

Mais doux penser que j’aurai à toute heure,
Adoucira grant part de ma doulour.
Très-chère dame, adieu jusqu’au retour ;
Le corps s’en va, mais le cœur vous demeure.


Jean Froissard[1].
  1. Né à Valenciennee en 1337, mort en 1410. Il fut l’instituteur de la belle Pulchérie de Fay-Colan, mère de Clotilde de Surville, l’une des femmes poètes les plus extraordinaires après la malheureuse Héloïse Fulbert, poête de Troyes, et Barbe de Verrue, dont nous avons parlé dans notre discours sur l’origine de la Poésie française.