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Mais tout dépend du premier mot, comme l’a très-bien dit Vergier dans celui-ci :

Au premier mot, c’est là que gît la peine :
Dans le rondeau, c’est ce mot seul qui gêne ;
Trois fois il faut que, sans y rien changer,
Ce mot revienne, et qu’il s’aille loger
Où besoin est que le bon sens l’amène.
Tirez d’abord cinq vers de votre veine,
Et trois encor qui feront la huitaine,
Et s’uniront comme sans y songer
Au premier mot.

Cinq autres vers, fournis tout d’une haleine,
En feront un par-dessus la douzaine,
Qu’il faudra tous sur deux rimes forger.
Que reste-t-il ? que de les bien ranger,
Si que le sens à la fin vous ramène
Au premier mot.


Il existe une autre sorte de rondeau, qu’on appelle rondeau redoublé : il est composé de cinq quatrains ; les quatre derniers se terminent successivement par un vers du premier : on y joint quelquefois un envoi aussi de quatre vers, qui finissent par les premiers mot du rondeau.