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Cette belle et divine image
À qui tout autre doit céder,
Sans désirer en mon courage
Ce que je n’ose demander ?

Mon respect et votre rigueur
Retiennent ma langue trop sage ;
Mais le mal causant ma langueur
Par mes yeux a trouvé passage :
Ils vont pour mon cœur en message ;
Et quand j’ose vous regarder,
Ils demandent en leur langage,
Ce que je n’ose demander.


Voiture.


M.me DESHOULIERES

À SA FILLE.


Votre bonne foi m’épouvante ;
Vous croyez trop légèrement.
Si l’on aimait fidèlement,
Serais-je encore indifférente ?
Être la dupe des douceurs
D’une troupe vaine et galante,
Est le destin des jeunes cœurs.
De cette conduite imprudente
Il n’est cœur qui ne se repente :
Tous les hommes sont des trompeurs.