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siste presque dans les efforts qu’on a faits pour les vaincre.

La ballade, qui s’éteignit, pour ainsi dire, avec Marot, fut reproduite au grand siècle, si fécond dans tous les genres de poésie. En voici une du bon-homme ; elle a pour titre :


BALLADE SUR ESCOBAR.


C’est à bon droit que l’on condamne à Rome
L’évêque d’Ypre, auteur de vains débats.
Ses sectateurs nous défendent en somme
Tous les plaisirs que l’on goûte ici-bas.
Ce paradoxe allant au petit pas,
On y parvient, quoiqu’Arnauld nous en die.
La volupté sans cause il a bannie.
Veut-on monter sur les célestes tours ?
Chemin pierreux est grande rêverie :
Escobar sait un chemin de velours.

Il ne dit pas qu’on peut tuer un homme
Qui sans raison nous tient en altercas
Pour un fétu ou bien pour une pomme,
Mais qu’on le peut pour quatre ou cinq ducats :
Même il soutient qu’on peut, en certain cas,
Faire un serment plein de supercherie ;
S’abandonner aux douceurs de la vie ;