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LES CONTREDITS DE FRANC GONTIER.[1]
Sur mol duvet, assis un gras chanoine,
Lez[2] un brasier, en chambre bien natée[3],
A son costé, gisant dame Sydoine,
Blanche, tendre, pollie, et attaintée[4]
Boire ypocras, à jour et à nuyctée,
Boire, jouer, mignonner, et baiser,
Et nud à nud (pour mieux leurs corps ayser)
Les vy tous deux par un trou de mortaise.
Lors je congneu que, pour dueil appaiser,
Il n’est tresor, que de vivre à son aise.
- ↑ Franc Gontier, paysan qui n’a rien à perdre.
Un siècle avant Villon, on avait fait une petite pièce intitulée : Les Dits de Franc Gontier,’qui était un éloge de la vie pastorale. Villon répondit à cette pièce par celle-ci. Nous avons vu, de nos jours, deux pièces de poésie aussi sur le même sujet, le Mondain, et l’anti-Mondain, celle-ci de Piron ; l’autre, de Voltaire.
- ↑ lez, près.
- ↑ bien nattée, avec des nattes sous les pieds.
- ↑ attaintée, colorée.