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plus grande regularité, s’y mastiquent au moyen du sel neutre a base terreuse, ou à base métallique plus les atômes seront multipliés et plus la couleur sera d’un jaune foncé, participant d’une teinte de rouge qui fait paroître le jaune vif ; et moins les atômes seront abondants et plus le jaune sera foible, parceque joints que les molécules colorantes seront de beaucoup, en moindre quantité, que pour un jaune foncé. C’est qu’en outre la laine presentera cette surface blanche ; cette surface doit affoiblir considérablement la teinte jaune.

Quelques multipliées que soient les particules colorantes, on ne pourra point obtenir un jaune plus foncé que celui qui est representé aux nos 1er et 2eme des principes.

Il y à différentes substances qui colorent en jaune savoir la gaude, le bois jaune, la génétrolle, la sarrette le curcuma, la verge dorée, la racine de patience, les feuilles de pommier, de poirier, d’amandier, l’ecorce et les feuilles de fresne ; mais les six dernieres ne doivent êtres employées que l’orsqu’elles ont quittés les arbres, autrement elles se dessechent et ne produisent plus aucune couleur, à moins que l’on aye eu l’attention de les mettre dans des tonneaux avec de l’eau, comme cela se pratique pour le brou de noix ; les feuilles, l’ecorce et les racines de noyer. Mais après cette macération, la couleurs [sic] est beaucoup moins vive que lorsqu’on fait usage de ces substances récemment sortis [sic] des arbres.

La couleur qu’ils produisent est de très bon teint sur la laine le fil, la soye et le coton. Il est étonnant que personne ne se soit encore imaginé d’en faire usage pour ces derniers. Il seroit important que les soyes qui s’employent pour les tapisseries des Gobelins, fussent teintes avec ces substances, ils remplaceroient avantageusement le roucou et le fustel qui jusqu’à present ont toujours donné des couleurs de faux teint. On ne peut apporter trop d’attention pour ces objets, ils le méritent d’autant plus parcequ’ils donneroient un nouveau relief au sujet auquel on les destinent et qui ne devient précieux que par la solidité du coloris.