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sur les chevilles qui sont au dessus de la chaudiere puis on les met evanter sur les chevalets, on les retourne de tems en tems jusqu’à que les laines soient froides. Lorsqu’on n’appercoit plus de chaleur sur les laines, on les secouent et on les mets dans un lieu frais afin que la laine ne seche point.

On doit faire une serieuse attention de ne pas secouer les laines, si on en faisoit boüillir une quantité, qu’elles ne soient absolument froides, en ce que la chaleur se concentreroit interieurement accelleroit la fermentation dans les laines, qui augmenteroit beaucoup la chaleur, qui quelques fois peut causer une inflammation, ou si la chaleur étoit moindre elle exciteroit un mouvement fermentatif violent qui bientôt détruiroit la texture générale de la laine et passeroit bientôt détruiroît la texture générale de la laine et passeroit bientôt à la putrefaction qui est le dernier terme de la fermentation.

On laisse les laines trois ou quatre jours sur les sels ; c’est ce qu’on appelle laisser les laines sur le boüillon.

Le sejour que font les laines sur le sel neutre à base terreuse sert à faire adherer les atômes colorants plus promptement sur la laine, parceque ce retard augmente l’action des sels.

Ce boüillon est général pour toutes les couleurs comme fauve, rouge de garence, cramoisi, violet, bleu, verd rabatu bordures gris, albâtre couleurs carnations &a.

Mais pour le jaune et les beaux verds, il ne faut mettre que demie once de tartre par livre de laine.

La dose d’alun et de tartre, n’est pas egalement suivie des tinturiers ; il y en à qui ne mettent que trois onces d’alun de Rome et une once et demie de tartre par livre de laine. On réussit egalement ; cependant, nous estimons mieux la premiere opération que la derniere en ce que la resine qui resulte du sel neutre a base terreuse en se combinant avec l’huile extractive des plantes colorantes est capable, de resister plus volontiers aux efforts