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evanter sur les chevalets, on les retournes le haut en bas, on ecarte les bâtons d’environ six pouces, les uns des autres pour faciliter le refroidissement lorsque les laines sont  retournées, on remplit la chaudiere d’eau frêche [sic] pour remplacer celles qui s’est dissipée.

Lorsque les laines sont froides ou les secoue, ensuite on procède aux preparations antérieures à la teinture que nous allons rapporter après l’observation suivante.

On appelle cette opération ebrouer les laines.

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Observation

Quoique nous nous soyons servi du son pour ebrouer les laines pour lui enlever le peu de graisse que lui auroient communiqué les ouvriers, soit par la filature ou autrement, ce n’est pas le seul moyen dont on puisse faire usage, nous croyons même que cette opération est de peu de valeur.

Tout le monde sait que le son est une ecorce mince dans la quelle étoit renfermée la farine de froment, et que cette ecorce à été dechirée en plusieurs pièces par le moulin, la farine s’est separée de la peau qui la resseroit facilement par le blutage mais quelques precautions qu’on ait prises il à toujours resté un peu de farine avec le son, le peu de farine qui reste produit après la fermentation un acide et un peu d’alcali fixe, mais plus d’alcali volatil, les deux derniers dominent sur le premier.

Les teinturiers routiniers, en faisant usage du son ils croient trouver dans cette substance, un composé capable de degraisser la laine. Leur vue seroit en effet remplie, s’ils en agissoient autrement ; mais la quantité de son et de farines sont peu considérable pour operer sur les laines, un effet sensible, le son contient bien