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Les animaux son [sic] recouverts extérieurement par une enveloppe générale, on distingue dans cette envelope l’epiderme, l’envelope cellulaire et les couches corticales c’est ce qu’on nomme peau.

La peau est percée extérieurement de petits trous appellés pores, il s’echappe par ces pores une humeur, sous la forme de vapeur imperceptible, c’est l’insensible transpiration, si cette évacuation devient sensible au point de former des gouttes et des petits ruisseaux à la surface de la peau, on l’appelle sueur.

A la surface de cette enveloppe générale des quadrupedes, il se forme une espece de fil qui à des pores et dont l’intérieur represente assez la forme d’un roseau, il prend racine dans la peau, et il recoit la nourriture qui lui convient.

Dans quelques quadrupedes, tel que la chevre, les chiens &a. on appelle cette production poil, et dans le mouton, laine, l’un et l’autre doivent leur accroissement à un suc nourricier que l’animal digere et dont le superflus se dissipe par la transpiration.

Ce n’est par sans raison que les phisiciens et les naturalistes, aient trouvé une parfaite analogie entre les animaux et les végétaux. Quant à nous, nous y trouvons un rapport si parfait que nous ne mettons de différence entr’eux que dans la sensation et dans la manière de prendre les aliments et dans celle de les digérer.

L’animal se nourrit du végétal, le végétal revoit de l’animal une nouvelle substance qui, apres la putrefaction, sert à réparer l’epuisement de la terre. Cette substance est dissoute à l’aide d’un suc qui circule dans l’intérieur de la terre. La partie aqueuse met en dissolution la partie saline, la chaleur du soleil dissout la partie huileuse ce suc chargé de la partie nutritive des plantes roule dans les entrailles de la terre, c’est en parcourant interieurement ce vaste univers qu’il rencontre les racines