Page:Nouveaux principes tittoresques établis par Antoine Quemizet teinturier pour le Roy aux Gobelins.pdf/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Soit qu’on veule teindre de la laine, du fil, du coton ou de la soie, il faut donc avant toutes choses débarasser le sujet des parties heterogènes qui remplissent les pores des uns ou des autres. Et pour proceder avec connoissance il est bon de connoitre ce qui se passe lorsque la laine et le poil de chêvre végétent sur les animaux et la raison pourquoi que le duvet qui produit le coton et l’ecorce des végétaux qui nous fournissent le fil prennent de l’accroissement à mesure que le suc nourricier circule dans les plantes et quel est le principe constituant du suc seveux ainsi du reste.

Ceci nous feroit faire trois reflexions egalement interressante, mais comme nous ne traitons que de la laine nous nous bornerons à une seulement.

______________

______________

Observation sur la végétation de la laine et du poil de chêvre.

______________

______________


Personne n’ignore la constitution des animaux. On scait que c’est une substance organisée qui à un principe intrinseque de vie, de sentiment de mouvement, qui par l’attrait du plaisir et par le sentiment du besoin est sollicité à se procurer ce qui convient à sa conservation et à sa propagation.

1o L’animal ressemble au végétal par l’organisation, par l’accroissement, par le dépérissement ; il y a un artifice admirable dans les fibres, les uns sont plus ou moins solides, les autres sont plus ou moins elastiques plus ou moins durables, plus ou moins composés. Ils fournissent et preparent les uns aux autres, par le moyen d’un [sic] infinité de canaux et de moules intreseques [sic], les substances nourricieres que doivent operer leur developpement et leur entretien pendant la periode plus ou moins longue de leur durée.