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Nous applaudissons avec justice à ce qu’à dit à la gloire d’un si grand Ministre Le fils d’un célèbre poète français assez heureux pour avoir travaillé sous des auspices si favorables.

Colbert à double titre, sage savant épuisant ses faveurs récompensoit en eux les talens et les mœurs.

Mais par une fatalité presqu’incroyable, il ne nous reste de tous les travaux de ce grand homme que des lambaux épars couverts de poussieres déposés sur des tablettes, livrés à la voracité des verts et oubliés de la nation entière.

Si enfin on peut juger des autres arts par celui de la teinture.

C’est peut être à la faveur de ses règlemens Illustre Frederic que vous avez introduit chéz vous les arts, en les protégeant en Roy et en les accueillant en amy tandis qu’ils sont oubliés au sein de la patrie.

Les règles qu’il à donné sur l’art de la teinture devroient seules le rendre immortel. Il savoit combien cet art étoit interressant pour rendre un État aussy florissant par son commerce que brillant par la belle variété de ses couleurs.

M… Dufay fut choisy pour faire des recherches sur cet art, mais une mort prématurée nous à privés d’un si grand homme. Cet illustre citoyen fut bientôt remplacé par feu M… Ellot. Il est inutil de faire son éloge, son mérite est asséz connu par les ouvrages et par le beau traité qu’il nous à donné sur cet art.

À peine cet ouvrage parut il qu’il excitat l’emulation d’un autre académicien, non moins célèbre dans ses écrits que distingué par son mérite. L’art de teindre les soyes dont nous lui sommes redevables, nous justiffient et prouve sa profonde érudition. Cependant quelqu’exactes qu’ils ayent été dans leur déscription, ils n’ont pû encore remplir les vuës du Ministère. D’ailleurs quand bien même ces productions suffiroient, les ouvriers livrés à eux mêmes agissent arbitrairement. Ils travaillent plutôt à la detérioration des couleurs qu’à les perfectionner ; deplus privés des connoissances propres pour les porter au degré de perfection Cet art