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Les Arts

N’ont jamais été plus florissant que lorsqu’un Prince éclairé secondé par des Ministres vigilants à employé toutes ses Lumières pour les retirer du cahos, ou, ils étoient ensevelis. Mais une entreprise de cette nature n’étoit pas celle d’un jour, a peine des siècles entiers pouvoient Ils suffirent pour les porter au degré où ils sont parvenus.

Il fallut pour mieux réussir, consulter les Savans tant français qu’étrangers, on fit l’élite du certain nombre d’hommes aussy profonds par leur sagacité que distingués par leur naissance à qui on a donné le titre d’Académitiens des prérogatives les plus flateuses furent le prix de leur mérite, Un Prince bienfaisant, des citoyens zélés jetterent bientôt des profondes lumieres dans des ténèbres les plus obscures. Les uns s’appliquoient aux productions de la Nature. Ils en développoient l’utilité et les autres en cherchoient l’ornement, Enfin, tous occupés du bien de la Patrie, notre Globe ne peut leur suffire, ils remontent jusqu’aux Cieux ; pour procurer à l’homme non seulement ce qui peut contribuer au bien de la vie, mais encore ce qui peut la lui rendre agréable. Enfin, toute les puissances se réunissent, pour ne plus former qu’un corps. Le ciel se dévoile, la mer sur ses ondes conduit ces illustres savans aux endroits les plus reculés de note hémisphére. La terre ouvre ses entrailles, abandonne ses trésors à la discrétion de nos académitiens à chacun và déposer aux pieds de son souverain les fruits de ses travaux. Mais les Monarques occupés du soin du gouvernement leur défferent la gloire de concourir eux mêmes au bien de leur sujets. Animés d’un courage nouveau ils redoublent d’ardeur et bientôt notre horison n’est couvert que des richesses qu’ils y répandent.

Telles étoient les choses, lorsque l’illustre mécène de la France, secondant les intentions dudit de l’incomparable Monarque qui le guidoit, sçut leur prêter de nouvelles lumières par la sagesse des règlemens qu’il fit en leur faveur, et par la protection dont ils les appuyat, à si dignement mérité les eloges de tous les savans de son siècle, qui pour reconnoissance ont pris soin d’éterniser sa mémoire qui sera toujours en vénération tant que les sciences favorisées par un autre auguste conserveront leur vigueur.