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delicat, ils ne tiennent presque point de place, parconséquent un second corps peut s’introduire sur tel partie qu’il rencontre sans former une espece de piramide, ou une eminence.

On Ne doit néamoins par conclure parceque nous venons dedire que les atomes colorans se deposent les uns après les autres sur le sujet que l’on colore, leurs finesse et leurs divisibilité jointes à leurs exactes distributions dans le fluide les fait, pour ainsi dire adherer dans le même temps sur le sujet qu’on veut colorer, particulierement si les préparations antérieures à la teinture sont faites exactement.

Lorsqu’on introduit sur un sujet quelconque, qu’un seul rayon la couleur est toujours diaphane, suivant cependant la nature des atomes colorans et suivant comme ils sont privés de phlogistique et la préparation qui à precedé la teinture.

Ainsi, soit que l’on considere les couleurs phisiques, ou celles qu’on obtient par le mechanisme tittoresques, elles sont absolument homogènes elles différent seulement par leur arrangement et selon la disposition de la masse lumineuse, par conséquent, si on prend les deux extrémitées, on appercevra dans l’un une masse globuleuse accompagnée de rayons, c’est ce qu’on nomme en phisique lumiere et en terme tittoresques ce sera le blanc ; si de cette extremité on passe à la derniere on verra une masse informe obscure, qui est appellée nuit par les phisiciens, et noir par les artisans colorifiques.

C’est dans ces deux extrèmes que l’œil distingue la variation des couleurs, et plus les rayons approches des tenébres ou du noir, et plus ils sont absorbés ; enfin ils seront totallement détruits par l’absence de la lumiére dans l’un et seront confondues dans l’autre par la presence du roir ; parceque c’est le caractere qui lui est assigné d’absorber tous les rayons colorés.

C’est donc mal a propos, que les phisiciens ont avancés que le blanc, absolument blanc, est un composé de tous les rayons réunis ; cela est d’autant moins probable puisque les couleurs tittoresques ne doivent leur existence qu’à une matiére etrangére introduite sur un corps blanc et que la plus petitte portion de partie hetérogênes quelconque