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absolument analogue à la lumiere consequemment leurs surface peuvent refléchir tous les rayons colorés.

Les Atomes colorans des plantes sont egalement divisibles et egalement divisés que ceux qui sont repandus dans l’air, il resultera sur l’etoffe la même obscurité et on obtiendra des couleurs aussy diaphanes, que par le moyen de l’optique il n’y aura de différence que dans le mecanisme.

Il semble que le celebre Newton ait reconnu l’analogie qu’il y avoit entre les couleurs phisiques et les couleurs tittoresques lorsqu’il à voulu accorder son optique, pour prouver son sistême avec les couleurs extractives tirées des végétaux, mais ces preuves sont sans vraisemblance, il semble que ce grand homme et ces [sic] disciples, pour commettre une si grande faute, ou ils ignoroient la partie constituante des plantes colorantes ou il n’y auroitt [sic] pas fait assez d’attention parceque la formation de leurs couleurs diaphanes, n’est due qu’à la transparence de la lumiere et de son absence, il en resulte l’obscurité.

Par l’art tittoresques on ne peut obtenir des couleurs transparentes que par le moyen des acides combinés avec la couleur extractive des substances colorantes, parceque le phlogistique est un des principes constituant des végétaux, c’est le propre des acides de s’emparer du phlogistique, les corpuscules etant privés du principe qui fait l’ombre des couleurs, ne peuvent s’introduire sur un sujet quelconque sans présenter à la lumière un rayon lumineux (( o)) mais si on ne prive pas les atomes colorans du principe inflammable, les rayons seront plus ou moins obscurs a proportion de l’abondance du phlogistique et sy on joint ensemble deux ou trois rayons, ce mélange approchera d’autant plus du noir que les molecules de chaque rayon seront abondant.

On doit considérer les particules des substances colorantes comme des corps solides d’une extreme finesse et qui deviennent de plus en plus transparents lorsqu’on les prives du phlogistique que les particules adherent et se deposent regulierement sur la partie ou animale ou végétale, leur grande divisibilité et leur finesse ne peuvent absolument remplir tout le vuide qui se trouve dans les fibres du sujet coloré. Comme corps isolé et


(( O)) L’ecarlate n’existe que parceque le phlogistique est detruit de la cochenille par l’acide nitreux.