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represente les objets les plus imperceptibles.

Les molécules de la lumiére différent entr’elles en masse on n’a pas encore décidé avec certitude la figure des molécules lumineuse, cependant on leur donne une figure sphérique, par cequ’elle convient mieux à la mobilité, à la réflexibilité, à la refrangibilité qu’on observe dans la lumiere.

On nomme rayon lumineux, un amas considérables de globules ou de molécule de cette matiére émanée avec une inconcevable vitesse du sein du corps lumineux est réfléchi par une surface impenétrable et polie.

La lumiére, dit M. Para, qui dans un beau jour

semble emplir et innonder l’immensité des Cieux, qui dans une belle nuit, s’épanouit en mille et mille faisseaux de notre œil à tous les points rayonnants du firmament, elle est un fluide persevérament existant dans la nature et qui n’à besoin pour briller que d’être agité et ebranlé par le corps lumineux ou bien elle est un fluide qui par une ... [blanc laissé] continuelle jaillit à chaque instant dans le sein du corps lumineux, par exemple du soleil et des etoilles, grand sujet de dispote [sic] entre les disciples de Descartes et de Newton dont les sistêmes opposés partagent le monde philosophique.

La lumiére selon Descartes est un fluide existant hors du corps lumineux, répandu jour et nuit au tour de la nature, emplissant les espaces immenses qui nous séparent du soleil.

La lumiére suivant Newton, n’est point un fluide existant hors du corps lumineux, c’est un torrent de particules infiniment petittes que le corps lumineux darde incessamment de son sein avec une inconcevable vitesse et qui se porte en ligne droite à des distances immenses dans les espaces vuides, le corps lumineux est comme un centre de sphère et les jets ou torrents de lumière en sont comme les rayons.

La matiére générale qui règne entre le globe terrestre et le corps lumineux est une matiere isolée divisée à l’infinie, nous disons isolée, parceque chaque particule forme un corps particulier et qui adhérent à celui qui lui est contigu, ils sont dans la plus grande divisibilité, parceque chaque corps ou atomes sont imperceptibles à nos yeux à cause de leurs extrême finesse.