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COR COR

férents corps marins et immergés ; on le trouve communément sous les avances de rochers ou autres corps solides qui lui servent de base, et toujours dans une situation renversée, et comme pendant. Il y en a de plusieurs espèces : le plus estimé est le corail rouge, corallium rubrum ; il est d’un rouge clair ou d’un blanc légèrement teint de rose ; il habite la Méditerranée et l’océan des climats chauds.

La pêche du corail se fait en certain temps de l’année, et on le tire vers le bastion de France en Afrique, et vers l’île de Corse et celle de Majorque ; à Tabarque, et vers le cap de Quiers en Catalogne. Les anciennes pêcheries étaient dans le golfe Persique, la mer Rouge, la mer de Sicile et de Naples.

CORDELIER. Religieux de l’ordre des frères mineurs de Saint-François. Les cordeliers sont ainsi appelés à cause de la corde dont ils sont liés, et ce nom leur fut donné à la guerre de saint Louis contre les infidèles. Les frères mineurs ayant repoussé les barbares, et le roi ayant demandé leur nom, on lui répondit que c’étaient des hommes liés de cordes ; et depuis dans l’armée on les nomma cordeliers.

CORDELIÈRE. (Ordre.) Anne de Bretagne, épouse de Charles VIII, imagina, pendant sa viduité, d’instituer une espèce d’ordre, dans lequel elle n’admit que les dames veuves de sa cour ; il consistait dans l’obligation de porter, en guise de ceinture, un cordon de saint François, qui passait alors pour la marque de la continence, d’où est resté l’usage pour les dames veuves d’entourer leurs armes d’une cordelière. Il faut remarquer qu’Anne prit l’idée de cet ordre de ce qu’elle pouvait dire : J’ai le corps délié, pour faire entendre qu’elle n’était plus sous l’autorité d’un mari. De corps délié, par une sorte de rébus, on fit le mot cordelière, qui devint le nom de l’ordre.

CORDES D’INSTRUMENTS. C’était, dit M. Pouqueville, Histoire de la régénération de la Grèce, tom. 2, pag. 73, des ouvriers établis à Cattaro, qui fournissaient dès le douzième siècle aux Vénitiens les cordes de boyau pour les instruments de musique, qu’ils revendaient dans toute l’Italie.

M. Labarraque, pharmacien de Paris, dans un mémoire couronné à l’académie des sciences en 1823, décrit la manière de préparer les cordes de boyau, au moyen de réactifs chimiques. Son procédé offre les avantages suivants : hâter la préparation, et neutraliser l’action des gaz qui se dégagent des matières animales, rendre les cordes et plus blanches et plus sonores. Ce procédé, mis à profit par les fabricants, pourrait nous affranchir d’un tribut que nous payons aux Napolitains.

CORDES MÉTALLIQUES. On n’avait fait en France que des essais infructueux pour remplacer les cordes métalliques de Nuremberg, dont les fabriques fournissaient, presqu’à elles seules, à la consommation générale de l’Europe. En 1811, M. Pleyel, que rien n’a découragé, est parvenu à des résultats satisfaisants. Ses cordes métalliques, pour lesquelles il lui a été accordé un brevet de quinze ans, sont aussi sonores que celles de Nuremberg, et elles ont