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AÉR AÉR

Toute la peine qu’on inflige à la femme, c’est de la priver de sa dot et de toutes ses conventions matrimoniales, et de la reléguer dans un monastère. (Encyclopédie, tom. I, pag. 151.)

AÉRO-CLAVICORDE. Cet instrument de musique, de l’invention de MM. Schell et Tschirscky, est une espèce de clavecin à vent, que l’air seul fait parler ; c’est lui qui fait vibrer ses cordes sur le corps sonore ; c’est par cet agent si simple que l’artiste a su produire un son qu’on n’avait jamais entendu, et qui approche le plus de la voix humaine ; égal à cet organe pour la force d’intensité des sons, il lui est supérieur par la possibilité de les nuancer et de les graduer. Le Moniteur (1790, pag. 120), après avoir parlé de ce nouvel instrument, ajoute : « Ce clavecin l’emporte de beaucoup sur l’harmonica par la douceur ; la musique religieuse lui appartient par excellence. La romance, l’adagio, y seront exprimés avec autant de grâce que de vérité ; l’andante s’y fera entendre plus plein, plus majestueux, plus sonore. Ces avantages réunis compenseront l’inaptitude de cet instrument à se prêter aux airs vifs et sautillants, quoiqu’une certaine prestesse de jeu puisse cependant lui être acquise par la perfection de son mécanisme. »

AÉROSTAT. Sans parler de Dédale et de son malheureux fils Icare, puisque les prétendues ailes de l’un et de l’autre ne sont probablement que les voiles de vaisseau, il est certain que les hommes ont long-temps cherché le moyen de se soutenir dans les airs. Plusieurs procédés plus ou moins ingénieux ont été imaginés avant la découverte des aérostats.

Il est fait mention dans le Journal des savants (1676), p. 426, première édition, d’une machine pour voler en l’air, inventée par Besnier.

M. Desforges, chanoine d’Étampes, a, dans les papiers publics de 1772, annoncé une machine propre à voler, à laquelle il donnait le nom de cabriolet volant.

M. Blanchard a essayé de s’élever de terre par les seuls effets de la mécanique ; mais ses tentatives, est-il dans le Dict. de l’industrie, ont été infructueuses, c’est-à-dire qu’il est seulement parvenu à quitter le sol ; et que, pour obtenir une ascension de vingt pieds, il lui a fallu employer un contre-poids de six livres et une manœuvre pénible.

En 1782, il construisait une machine, qu’il appelait vaisseau volant, dont la figure a été gravée, mais dont il n’a jamais fait usage.

Si l’on veut remonter à des époques anciennes, ajoute l’auteur du dictionnaire que nous venons de citer, pour y trouver l’origine, ou au moins l’idée des aérostats, on trouvera dans les ouvrages du P. Lana les moyens de naviguer dans l’air, découverte par lui faite en 1670, et fondée sur des calculs, mais qui ne fut ni accueillie ni tentée. Dans un ouvrage présenté en 1679 par un Italien nommé Borelli à la reine Christine, l’auteur, après avoir cherché à démontrer l’insuffisance de plusieurs moyens, semble croire cependant qu’il ne serait pas impossible à l’homme de voler dans