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18. Mais à quoi bon, demandera- t-on, faire l’éducation d’un peuple si grossier, d’un peuple que Dieu était obligé de recommencer si complètement ? Je réponds : afin de pouvoir, dans la suite des temps, employer d’autant plus sûrement des membres isolés de ce peuple à faire l’éducation de tous les autres peuples. Dieu éleva dans ce peuple les futurs instituteurs de l’humanité : ce fut en effet des Juifs, et ce ne pouvait être que des Juifs, que des hommes pris au sein d’un peuple ainsi élevé.

19. Reprenant notre comparaison : l’enfant grandit au milieu des coups et des caresses, et, venu à l’âge de raison, il est forcé de quitter tout d’un coup la demeure de son père ; alors, il apprécie aussi tout d’un coup les douceurs qu’il avait goûtées et méconnues dans la maison paternelle.

20. Pendant que Dieu faisait passer son peuple élu par tous les degrés de l’éducation de l’enfance, les autres peuples de la terre avaient marché à la lumière de la raison. La majeure partie était restée fort en arrière du