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  • CELLULE n. f. — Encycl. Cellules arli/icielleê. Le

D’St(>phano Leduc, on utilisant a propri(^té des solutions de ferrooyanure do potassium de former des membranes artilicielles capables (lo

résister aux pressions

osmotiquos, est par-

venu à former des cel-

lules artificielles capa-

bles d’assimilation et

de croissance, comme

des plantes. I-orsquo,

dans une solution de ^’c-

laline à 5 ou lo p. loo,

on laisse tomber des

gouttes de ferrocya-

nure de potassium à

5 ou 10 p. 100, le forro-

cyannre arrive à la pé-

riphérie do la goutte et

forme une membrane

qui laisse pénétrer do

1 eau à l’intérieur et

Tissu (tr.^r.) duae cellule artirkiellc

peut croître et se développer. l.es formes ainsi obtenues reproduisent colles des infusoires et des madrépores. ï>i, au lieu d’employer des solutions, on emploie comme graines un corps solide composé de sulfate do cuivre, de sucre et d’eau pour donner un peu de cohésion

Développeaicut d’une

ailiiiCicUc.

Il y est mort en I90tî.

et q^u’on sème dans un plasma composé d’eau, de gélatine, de lerrocyanure do potassium et de sel, on peut obtenir des sortes de plantes feuillues atteignant jusqu’à 30 centimètres de hauteur. La croissance do ces formes est influencée par tous les changements chimiq^ues et physiques des solutions ; il semble même qu’elles soient douées d une grande sensibilité. Mais, elles sont incapables de se reproduire elles-mêmes comme les plantes véritables ; elles ne sont donc pas vraiment vivantes.

César (julesJ, tragédie en cinq actes de Shakspcare ’traduction de Louis de Gra-

mout ; Odéon, 4 déc. 1906). —

L’auteur français atraduit avec

exactitude le drame de Shak-

spcare (v. t. II). Le Jules César de Louis «le Gramont est en

prose mêlée d’ale.vandrins ne

rimant pas entre eux, ou ne

rimant <iu"à de rares intervalles. La traduction est accompagnée

d’une musique do scène de

G. Doret. discrète et noblement

mélodieuse . Le directeur de

rOdéon, Antoine, y apporta

aux auteurs une part pré-

cieuse de collaboration par

l’ingéniosité érudite dont il rit preuve daus une mise en scène,

parfois très compliquée, mais à

la fois pittorcsqueet grandiose.

    • CÉZANNE PauU, peintre

fran«.’ais. né à Aix en 1830. —

GhaiGNEAU (Jean-Ferdinand), peintre français, no à Bordeaux en 1830, mort à Barbizon en 1906. Elève de Picot, Brascassat et Coignet. Il débuta au Salon do I8i8 avec un paysage : Souvenir des environs de Bordeniur, et exposa, les années qui suivirent, des paysages pris dans la Gironde, les Landes, le Puy-de-Dôme, Viserez la Xormandie. Attiré, à partir de 1860, par la forêt de Fontainebleau, il en a bien exprimé la grandeur. Les amateurs estiment surtout ses effets de lune, alors que les troupeaux de moutons conduits par des bergers à longue limousine se poussent vers les villages qui bornent la forêt. Il était fixé depuis do longues années à Barbizon, et a donné une série d eaux-fortes : Voyage autour de Barbizon.

Chaîne anglaise, comédie en trois actes de Camille

Oudinot et Abel Hermant (Vaudeville, 23 mai 1906). — Dans la familiarité d’une villégiature italienne, se coudoient nombre de personnages cosmopolites : l’Anglais Davis, très riche, sanguin et autoritaire ; M’"* Davis ; leur fils Kric ; leur tille Wiunie ; et leur très vieil ami, lord Brandon, fabuleusement millionnaire, que l’on devine avoir été quelque chose de plus qu’un ami pour M"’ Davis. L’attention de tous ces Anglais est captivée, surexcitée par une très belle, très élégante et très mystérieuse Française, qu’ils supposent être pour lo moins une princesse voyageant incognito, et qui les évite de son mieux. Arrive le duir d’Azay, prince ayant do vaijucs prétentions à un trône d’Amérique, et qui connaît tous les Anglais. Il présente, malgré elle, la belle inconnue, sous lo nom de baronne Ilerbaut. En réalité, Thérèse Herbaut, femme divorcée d’un ofticier, est tout bonnement la maîtresse du prince. Ravis, les Davis invitent le duc et la pseudo-baronne à venir passer quelque temps dans leur château historique, en Angleterre. Après avoir vu les Anglais à l’étrangor, on les voit chez eux, vivant à iabri d’un cant sévère, qui cache admirablement leurs passions désordonnées, jusqu’au moment où elles font explosion. Eric est sentimentalement amoureux de Thérèse ; Davis père est brutalement amoureux de Thérèse, et m«’me essaiede la violenter ; lord Brandon est amoureux de Tiiérêse en dilettante qu’émoustille le spectacle des amours des autres. Le duc d’Azaj’,

séduit par l’énorme dot de Winnie Davis, de- ide de l’épouser. Ainsi abandonnée, Thérèse n’a plus qu’à partir, assez inquiôlo du lendemain. A cette nouvelle, F.ric, de désespoir se jette dans la Tamise ; mais, excellent nageur, il en sort sans aucun mal. Lord Brandon, qui a conduit Thérèse à son propre château, la supplie d’y rester... en dcvcnaut lady Brandon. Thérèse hésite ; mais, d’autre part, elle n’est pas insensible à la passion du jeune Kric. (I y aurait un moyen pou moral mais très pratique de loui arranizev : ce serait d’épouser, en effet, le très vieux et très désabusé lord Brandon. Thérèse ne le trouve pas d’ellemême, ce moyen ; mais, quand Eric, un faux sentimental, corrompu comme les autres sous son apparente innocence, le lui suggère impérieusement, elle se soumet.

La pièce, bien que chacune de ses scènes soit très animée, est un peu lente dans son ensemble, et déconcerte légèrement par l’étrangcté des mœurs qu’elle dépeint , mais elle est curieuse, et elle est souvent fort risquée. pleine d humour.

"^ChaldÉE — Archéol. Les explorations ont été fécondes en trouvailles heureuses pour l’histoire de la Chaldée.Los Américains, aveole D’Peters, les Allemands, les Anglais, les Français ont fouillé beaucoup des sites antiques les plus importants. Grâce au soin avec lequel la provenance de chaque objet a été enregistrée, la géographie antique du pays a été rectifiée sur plusieurs points, et l’histoire, la religion, la littérature ont reeu des accroissements extraordinaires. Grâce à la découverte du Code de Hammourabi (v. Mammovrabi’, on a pu connaître très à fond les mœurs et la législation babylonienne.

Les débuts de la civilisation chaldéenno n’ont pas été atteints encore, mais il semble qu’on commence â les pressentir. Lo P. Scheil a recueilli quelques tablettes d’un type si vieux que les formes hiéroglvphiqurs qui précédèrent les caractères en forme de clous’ s’y lai.ssent reconnaître en plus d’un endroit. Ce sont là pourtant des exceptions, et nresque partout l’écriture est, dans le gros. conforme à celle que nous voyons en usage aux époques plus récentes. Nous la déchiffrons aisément, et. grâce â elle, nous pénétrons chaque jour plus avant dans c passé des Etats mésopotamiens. C’est amsi que nous constatons à côté des petites principautés d’Ourouk, d’Ourou, d’Eridou, de Lagache, l’existence de deux empires véritables, l’Elam et le royaume d’.Agadé ou do Babylone, qui se disputent la suprématie sur les régions du Tigre et de l’Euphrate. Sargon l’.Xncien et surtout son fils Naramsin se détachent de plus en plus avec vigueur sur le fond de l’histoire de leur temps : un beau monument, déterré à Suse par J. de Morgan, nous atteste â la fois et la supériorité militaire de Naramsin sur les Elamites, et la perfection à laquelle la sculpture était portée sous son règne (v. Susiane). .*ïi la série des souverains qui le précédent ou qui le suivent immédiatement est encore incomplète, du moins les lacunes s’y rétrécissent-elles de jour en jour. Et il en est de même pour les dynasties locales qui florissaiont à côté de ces deux empires : les dynasties d Ourou, celles de Larsam, de Nipour, d’Ichin, celle de Babylone se révèlent à nous de plus en plus nettes, tant dans leurs rapports entre elles que dans leurs relations avec l’Elam. Nous arrivons presque à comprendre leurs révolutions et à rétablir les vicissitudes de la lutte qui, après avoir fait deux par intervalles les vassaux des conquérants élamites Koutour-Nakhounta, Koutour-Nabouk et autres, les soumit à Hammourabi vers le xxi" siècle avant notre ère et les fondit tous dans un çrand Etat dont Babylone fut désormais la capitale officielle

CHANCRIFORIUE (de chancre, et de forme) adj. Qui a l’aspect d’un chancre.

Charles (Edouard-Léopold-Georges-Albcrt), duc régnant de .Saxe-Cobourg-Gotha, né à Claremonl (Angleterre’ en 1881, fils de Léopold, duc d’Albany, et de la princesse Hélène de AValdeck et Pyrmont, petit-fils de la reine Victoria dWngleterre. Son oncle paternel. Alfred, duc d’Edimbourg, succéda en I8i*3 â son oncle, le duc Ernest II de Saxe-Cobourg-Gotha, qui était mort sans enfants et avait laissé son

trône au second fils de son

frère cadet, le prince consort

Albert -Edouard, époux de la

reine Victoria d’Angleterre.

Comme le nouveau duc Alfred

n’avait que dos filles, il dut

prendre comme héritier le fils

de son frère cadet, le duc d’Albany. Le jeune prince Charles-

Edouard vint eu Allemagne en

1S94, reçut une éducation offi-

cielle allemande. Il passa quelques années dans une école de

cadets, puis en 1900, â la mort

subite de son oncle, le duc

.lfred, fut proclamé duc. Pen-

dant sa minorité, te prince héritier Ernest de Hoheulohe-Lan-

genbourg, qui avait épousé sa

tante, la princesse Alexaudra,

fille du duc Alfred, fut chargé

do la régence. Le régent maintint au pouvoir les libéraux modérés, combattit vivement leurs adversaires et rit quelques réformes dans l’enseignement. A l’âge de 21 ans. en 1905, le jeune duc prit lui-même le pouvoir et continua à régner selon les principes du régent, qui fut chargé quelques mois après de la direction de l’office colonial de 1 Empire, Le U octobre 1905, il épousa Victoria-.Adélaïie, princesse de Slesvig-IIolslein-Sonderbourg-GIucksbourg. née en 1SS5, nièce de l’impératrice d’Allemagne .ugubiâ-Victoria, épouse de Guillaume XL Ce mariage le rapprocha de la famille impériale et apaisa les préventions des patriotes allemands contre lui. De ce mariage est né en 1906 un fils, Charles-Edouard-Albert-Ernest-Guillaume.

ChatelaiLLON, comm. du dép. de la Charente-Inférieure arroud. et â 11 kiloœ. de La Rochelle, sur l’océan Atlantique ; 820 hab. Ch. de f. Etat. Vaste plage fréquentée. Parcs À huîtres. Bouchots à moules. Pèche.

    • CHEMIN n. m. — Ch. de fer. Comité de l’exploitation

technique. Adniin. Le comité de l’exploitation tecluiiquc des chemins de fer, institué et organisé par les décrets des 9 janvier 1900 et 25 février 1903. a été réorganisé par un décret du 17 décembre 1906. Il délibère sur toutes les questions qui lui sont soumises par le ministre des ira-

■^•^r

/

Charles de Saxe.

CELLULE — CLOS

vaux publics, président, relativement à la police, à la sûreté et à l’usage des chemins de fer et des tramways.

GhEURFAS ou GhORFAS, tribu ara» . aux

confins do la région Irançaise du .Sud la frontière marocaine. Elle habita la partie •.-. lafilalrt, et elle est au nombre de celles que les pro^.i do la domination française dans ces régions ont le plus iveraoDt inquiétées. I..- ("■h.-urr.i’.. or. .ff.-t. nomades pour la plupart, sauf uni .Miaux environs do I oasis de Bor^ : j pillage des caravanes traversa : -, pour aller du Soudan aox ports de ;a cou ■- ,i,e. A la suite do la mise en ser’jce du rbcn : ’■iv,.vrier à ColombBéchar, le trafic des ’.j. , , . ot en effet détourné vers l’Est. J^s Clicurfas, qui avaient été les principaux instigateurs des attaques contre les poKi/’K français de la vallée de U Zouh/n- -i ■ " .^r,

de Taghit, etc.), et qui peuv ’ .i^i

cavaliers armés de iu.silsdcs :, i,t

une véritable guerre contre ia rm ; ,.q

1906. Habilement excités par des v. ^u

Maroc, ils ont à plusieurs reprises r... .^^

amis traditionnels de laFrance, et les •,• ■ rj

d’opter entre son amitié et celle du Ma : ±-

lion, particulièrement violente à l’issue du i. ,.[-

gea le gouvernement français à prendre de SLr.cuiCi mesures de précaution sur la frontière saharienne, en renforçant les garnisons de la vallée de la Zousfana.

GUEWING-GUlf {tchou-ingh-gheum* — express. angL ; de Qum, gomme, et tochnc, mastiquer) a. m. Préparation gommeuse ou résineuse, très employée aux Etats-Uni t comme pâte masticatoire propre â activer la salivation.

    • Chili. — La partie centrale du Chili a été victime, en

août 190Q, d’une terrible catastrophe séismiqne, sans précédent dans cette région pourtant à maintes reprises éprouvée par les tremblements de terre. 1^ i€ août, dans Taprès-midi, une série de secousses, orientées de l’E. â ro., ont détruit presque comi)Iètemcnt ^’a]paraîfto — notamincnt la partie basse de la ville, aux environs du port, où se produisit un terrible raz de marée — et fortement endommagé Santiago, Talca, etc.

    • Christian (Arthur ;), administrateur français, né à

Paris en 1S38. — Il est mort â Corcellca ^Rbône ;, en I90G.

CHROMATOPBORE (du gr. chroma, couleur, et phereit»’ porter) n. m. Nom donné aux organes spéciaux de la pho&-

fihorescence des poissons et de certains mollusques appeés & vivre dans les profondeurs de la mer.

— Encycl. Océan. On sait que les eaux marines deviennent, à une certaine profondeur, impénétrables atix ondes lumineuses. Pour guider leur route, certains poissons ou mollusques, d’ailleurs pourvus d’j'eui. possèdent de véritables projecteurs disposés tantôt en rangées de chat^uo côté du corps (tel est le cas pour i’balosauropsis. qui vii dans les fonds do 1.500 met. environ), ou bien distribués sur toute la surface, comme dans certaines pieu%TCS, o’i l’on a pu compter jusqu’à dix-huit cents de ces appareils lumineux. Chacun de ces chroroaiopbores est formé par uun cavité aux parois miroitantes, au fond de laquelle c&i placée la substance phosphorescente. Une lentille convexe projette la lumière émise. En même temps des liquides diversement colorés, sécrétés par des glandes spéciales, permettent à l’animal de varier ia coloration des rayoLs

3u’il émet. Enfin, le IV Joubin, professeur au Muséum ’histoire naturelle, oui a spécialement étudié la disposition et le rôle des cnromatophores, a pu constater qu3 chacun d’eux est généralement pourvu d’un obturateur, nue l’animal peut abaisser lorsqu il lui devient nécessaira Je dissimuler sa présence.

CHROMOPHAGE (du gr. krôma, couleur, et pkagein, manger j n. m. Cellule qui absorbe, qui détruit les pigments.

— ExcTCL. Les chromophages sont des cellules qui digèrent les pigments organiques d’après le phénomène do ia phagocytose. Metchnikoff les a décrits et leur a attribué un grand rôle dans la sénescence ; ils rendent les poils et les cheveux blancs. En détruisant les chromophages, on pourrait redonner aux poils leur couleur primitive «c ainsi s’expliquerait l’action des rayons X dans la reccduration des cheveux et de ia barbe.

Clos (le), opéra-comique en quatre actes, paroles do Michel Carré (d’après un roman d’Amédte ,chard, U Clos-pommier), musique de Charles Silvcr ^Opéra-Comique. 6 juin 1906). — La scène se passe en Normandie. I-e «clos n , c’est une petite propriété appartenant au garde champêtre Gervais, dont la tille Geneviève est poursuivio par deux amoureux : l’un Jean-Simon, bravo paysan. (|U’eIIe aime malgré sa pauvreté ; l’autre, Pierre Hennebaut, fils d’un nche fermier, qui lui est indifférent. Le père Gervais, qui adore sa fille et ne veut que son bonheur, fa promet à Jean-Simon ; aussi, quand Hennebaut, qui pense qu’on ne peut rien refuser à ses écus, vient brutalement la lui demander pour son fils. Germais refuse. Lo malheur, c’est que Gervais est débiteur d’Hennebant et qu’il ne peut le payer. Hennebaut se vengera : il ruine le garde champêtre, fait vendre son clos et sa maisonnette, et le met sur la paille avec sa fille. Cependant, lorsque l’huissier arrive , il déclare à Gênais que les choses pourraient s’arranger, si Geneviève vtu’âi ; opouser son fils. La jeune fille se dévoue, la mort iaus 1 âme, conseillée même par Jean-Simon, qui se sacrme noblement, et elle devient M"* Ilcuncbaui. Son mari, par ses bons soins, a fini par la con-uiérir ; si cilc n’a pas pour lui d’amour, elle a du moins ^.le raffeciion et de l’esiime.

Nous sommes dans le clos. Il est nuit. Jean-Simon, qui s’était engagé comme matelot, est de retour ; il attend Geneviève. On voit arriver Pierre avec un fusil et se cacher dans la maisonnette, pour épier et avec l’intention de tuer sa femme ou Jean-Simon, selon les circonstances. Voici les deux jeunes gens réunis. Jean-Simon rappelle a Geneviève leurs anciennes amours. Elle est émue. II la presse, il l’enirre do paroles passionnées, votilant la décider à tout quitter et à le suivre. Il veut l’entraîner. Tout à coup, un coup de feu retentit. • Ciel ! s’écrie-t-eUe, c/est mon mari ; il s est tué : ■ Il n’en est rien. Pierre sort de sa cachette, et elle se jette dans ses bras, cj lui jurant qu’elle t’aime, tandis que Jean-Simon s’enfuit.

La musique de Silver est singtilière, hésitante, sai :s laisser la possibilité de deviner les tendances de l’auteur, sans qu’on sache do quel côté il penche, où vont ses dé-