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RANULAIRE RAPATRIER porte de son frère, qui lui crie: Vasten-Jacques, ma Elle va mourir.-Eh bien?-Laisserais-tu mourir ton Kils, toi-Entre. Après quelques péripéties encore, la paix se signe, les deux frères s'embrassent: l'amour a vaince la haine, Les Rantzau, malgré quelques vives cri- tiques, ont obtena le succès mérité par leur simplicité, qui n'est pas sans grandeur ni sans charme. La pièce comporte un Ayrie eleisos, musique de Maréchal. RANULAIRE (r-du lat. rasa, grenouille) adj. Anat. Syn, de RANINE, selon l'Acad. (Inus.) RANULE (lat. ranula, petite grenouille) n. f. Pathol. Syn. de GENOUILLETTE BANUNCULACE, EE adj. RANUNCULE n. f. RANUN- CULE, EE adj. Bot. Syn. de RENONCULACE, RE, RENONCULE, et ANNONCULE, RANUNCULUS (non, huss) n. m. Bot. Nom scientifique da geare renoncule. RANVIER (Gabriel), membre de la Commune de Paris, né à Bougy, près de Bourges, en 1828, mort à Paris en 1879. Il se rendit à Paris, où il devint un habile peintre décorateur sur faience. Il se lança dans la politique et cut souvent maille à partir avec la police correctionnelle. Il fut nommé membre de la Commune, puis du comité de Salut public, et prit part à toutes les mesures extrêmes de cette assemblée. Condamné à mort par contumace, il avait réussi à se réfugier en Angleterre. De retour en France par autorisation spéciale, il y mourut. RANVIER (Joseph-Victor), peintre français, né à Lyon en 1832, mort à Châtillon-sous-Bagneux (Seine) en 1896. 11 recut les conseils de J. Richard et Jeanniot et débuta au Salon de 1859 par une Idylle du soir. On lui doit en- core: la Chasse au filet et un Soir d'automne (1864); En- fance de Bacchus (1865); une Dryade (1868): Venus et Amour et noe Idylle (1869); Hiver (1870): Echo et les Vertus exilées (18:3): Prométhée délivré (1874); l'Aurore et la Petite Tortue (1879); Bacchus et Ariane (1880); rEnfant au Cygne (1882). On voit de Ranvier, au musée da Luxembourg, l'Enfance de Bacchus et la Chasse au Klet. Il a aussi décoré avec goût des céramiques. RANVIER (Louis-Antoine), histologiste français, né à Lyon en 1835. Préparateur du cours de médecine (1867), di- recteur adjoint (1872), puis directeur (1875) du laboratoire d'histologie, eatin professeur d'anatomie générale au Col- lège de France (1875), il a été élu membre de l'Académie de médecine (1856) et membre de l'Académie des sciences (1857). On lui doit plusieurs publications importantes : Traité technique d'histologie (1875-1877); Leçons sur l'his- tologie du système nerveur (1878); Leçons d'anatomie gé- nérale sur le systéme musculaire (1880); Leçons d'anatomie générale, faites au Collège de France (1880-1881); Manuel d'histologie pathologique (1879-1882), avec le Dr Cornil. RANZ (rass-mot du patois suisse, signif. marche, défilé) n. m. invar. Nom donné en Suisse à des airs pas- toraux: Du rans accoutumé les notes languissantes Rappellent au bercail les vaches mugissantes. M.-J. CHENIER. - ENCYCL. Les ran: des vaches sont des airs popu- laires particuliers à la Suisse, d'une construction abso- lument arbitraire, qui sont chantés dans les montagnes par les pâtres, ou joués par eux sur le cor des Alpes pour rappeler les troupeaux et les conduire des vallées aux på- tarages supérieurs. Il en existe un grand nombre, et ils different entre eux à la fois comme musique et comme pa- roles, suivant les cantons. De rythme et de caractère es- sentiellement irréguliers, ils sont remplis de longues ca- dences et de brusques changements de mesure. L'un des plus célèbres, et le plus ancien que l'on connaisse, est celai d'Appenzell, dont une copie fut, dit-on, envoyée à la reine Anne d'Angleterre, qui s'en montra charmée. Jean- Jacques Rousseau en donna une version dans son Die- tionnaire de musique, version que La Borde arrangea à quatre voix dans son Essai sur la musique. Grétry s'en est servi dans l'ouverture de son Guillaume Tell, ainsi que Louis Adam dans sa Méthode de piano. Il a été arrangé aussi par Webb, Weigl et Rossini (Guillaume Tell). Nous citerons le ranz des bergers des Ormonts, dans le Vaud Oriental; les paroles sont en patois romand: Andante Le r'armail-i des co-lom-bat--te Ha ah! Allegre ha! ah! tar-le degouves et a tre, de asen tacha no de-co on trainble - ie treintze de bon ma-tin sé Liaba por ara Vin-de La-Lé, blantz'e naire rodz'et mo Blanches et noires, Rouges et étoilées, Jeunes et autres, Liau-ba Ha ah! ha ab! Vaches vaches! pour traire. Vener toutes Lau ba! Liau-ba! por aria Liau-ba! Liau-ba! por a-ri--a TRADECTION Les bergers des Colombettes, vo arco Og je frais Soux un tremble On je tranche, Vaches vaches pour traire. RANZO D. m. Lie de vin desséchée. RAON-AUX-BOIS, comm. des Vosges, arrond. et à 9 kilom. de Remiremont, sur un affluent de la Moselle; 1.331 hab. Tissage et filature de coton. RAON-L'ÉTAPE, ch.-1. de cant. des Vosges, arrond. et à 16 kilom, de Saint-Dié, au confluent de la Plaine et de la Meurthe: 4.450 hab. (Haonnais, aises.) Ch. de f. Est. Pierre à bâtir, granit. Fonderies, scieries, papeteries. Fabrication de faiences artistiques. Vestiges des anciennes fortifications. Le canton a 10 comm. et 14.106 hab. RAOUGHANI-KAIF (ka-if- mot persan) n. m. Sorte de haschich comestible, formé d'un mélange de graisse de mouton avec l'huile volatile qui surnage quand on fait bouillir des feuilles de chanvre dans l'eau. (Mélangé avec du sucre, il constitue une sorte de nougat dont les propriétés rappellent celles du haschich.) RAOUL ou RODOLPHE (Radulfus, Raoux, Roux), duc de Bourgogne et roi de France, mort à Auxerre en 936. Gendre de Robert, duc de France, il seconda ses projets ambitieux: Robert, qui avait fait proclamer, en 920, au plaid de Soissons, la déchéance de Charles le Simple, put se faire reconnaitre et sacrer roi à Reims (29 juin 922). Quand Robert eut été tué à la bataille de Soissons (922), Raoul prit la couronne avec le con- sentement du fils même de Robert, Hu- gues le Blanc. Son règne ne fut pas sans éclat. Mais il eut à combat- tre les Nor- mands, et, s'il réussit à les chasser de la Bourgogne, à les menacer même dans leur territoire, il ne put les arrêter en Artois et dut se résigner à leur acheter la paix. Son impuissance prove- nait d'ailleurs surtout de la turbulence des grands vassaux. Raoul, ne laissant pas d'enfant, eut pour héritier, dans son duché de Bourgogne, son frère, Hugues le Noir, comte de Besançon. Son beau-frère, Hugues, due de France, aurait pu lui succéder comme roi: il préféra faire couronner le fils de Charles le Simple, Louis d'Outremer. THE Monnaie de Raoul. RAOUL, abbé et écrivain bénédictin, né à Moustier- sur-Sambre (prov. de Namur) vers 1060, mort en 1138 à l'abbaye de Saint-Trond, où il avait introduit la réforme de Cluny. Elu lui-même abbé, en 1108, il a écrit en latin une excellente chronique: Gestes des abbés de Saint-Trond de l'ordre de Saint-Benoît, et deux traités latins, l'un sur l'Education des enfants dans les monastères, l'autre Contre les simoniaques. RAOUL, dit Raoul de Caen, chroniqueur du XII° siè- cle, né à Caen vers 1080. Il prit part à la première croisade et s'attacha d'abord à la personne de Bohémond, fils de Ro- bert Guiscard, puis passa au service du célèbre Tancrède. Sa chronique est un récit de la première croisade, mais destiné surtout à mettre en relief les exploits de Tan- crède : c'est une composition moitié historique, moitié poétique, qu'il avait d'ailleurs intitulée les Gestes de Tan- crède. Elle comprend les faits qui se sont passés de 1096 à 1105; mais l'oeuvre de Raoul devait aller, sans doute, jusqu'en 1112, date de la mort de Tancrède. RAOUL de Houdan, poète français de la fin du XII° siècle et peut-être du commencement du x, origi- naire probablement de Houdan, près Pontoise. Son prin- cipal ouvrage est un long roman du cycle de la Table ronde, Meraugis de Portlesguez (publié par Michelant en 1869 et Friedwagner en 1897). Il est en outre l'auteur de deux poèmes allégoriques: le Songe ou la Voie d'Enfer, et le Roman des Ailes." Raoul de Cambrai et Bernier (LI ROMANS DE), chanson de geste, fondée sur des événements historiques du x siècle. Raoul de Cambrai, qui avait été dépouillé de son fief, parce qu'il était trop jeune pour le recueillir quand son père était mort, reçoit en compensation du roi Louis le comté de Vermandois, à la mort du célèbre Herbert (943); mais celui-ci laissait quatre fils, qui engagent la lutte contre l'usurpateur. L'un d'eux a un bâtard nommé Bernier, qui est devenu écuyer, puis frère d'armes de Raoul. Ce Bernier est ainsi pris entre ses devoirs féodaux et ses devoirs de famille. C'est cette tragique situation qui fait en grande partie l'intérêt du poème, non moins que la fidèle peinture des passions farouches des hommes du haut moyen age. Elle a été publiée par E. Le Glay (1840), puis par P. Meyer et Longnon (1882). RAOULT (François-Marie), chimiste et physicien fran- çais, né à Fournes-en-Veppes (Nord) en 1830. Docteur ès sciences physiques (1862), il fut nommé chargé de cours à la Faculté de Grenoble; il y devint successivement pro- fesseur (1870), puis doyen de la faculté des sciences (1889). Il est surtout connu pour ses recherches sur le point de congélation des dissolutions salines: on peut dire que la cryoscopie et la tonométrie lui sont presque entièrement dues. On lui doit de nombreux mémoires; il a publié à part: Sur les poids moléculaires des sucres et des alcools polyato- miques (1889); Sur les progrès de la cryoscopie (1889). RAOULX, un des quatre sergents de La Rochelle. V. BORIES. RAOUSSET-BOULBON (Gaston RAOUX, comte), aven- turier français, né à Avignon en 1817, mort à Guaymas (Mexique) en 1854. D'une famille noble de Provence, Raous- set-Boulbon, maitre à dix-neuf ans de sa fortune, il se rendit d'abord à Paris, pnis, en 1845, partit pour l'Algérie, et s'essaya à la colonisation. Il y laissa sa fortune, et re- tourna en France, en pleine révolution de Juillet. Il fonda à Avignon un journal avancé, la Liberté, mais échoua aux élections de l'Assemblée législative. Dénué de toute res- source, il se rendit à San-Francisco, fut portefaix, mar- chand de bestiaux, puis fonda une compagnie pour exploi- ter les mines de Sonora. Une compagnie rivale ayant obtenu la concession, Raousset-Boulbon, à la tête de 300 hommes, déclara la guerre au Mexique, et tint plu- sieurs fois en échec le général Blanco. Vaincu par la maladie, abandonné de ses compagnons, leurré par le président Santa-Anna, Raousset-Boulbon se joignit aux mécontents, et un complot se forma. Mais il fut trahi; il s'enfuit, et se rendit à Guaymas pour s'emparer des mines. Bientôt arrêté, il passa devant un conseil de guerre, et fut fusillé. On a de lui: De la colonisation en Algérie (1847), quelques romans et quelques pièces de théâtre. 168 RAOUT (rout', on mieux ra-out' - angl. rout, même sens) n. m. Réunion, fête où l'on invite des personnes du mondo: Donner des RAOUTS. RAOUX (Jean), peintre français, né à Montpellier en 1677, mort à Paris en 1734. Elève de Ranc et de Bon Boulogne, il remporta le prix de peinture et partit, en 1704, avec un David et Goliath, pour l'Italie. Il séjourna trois ans à Rome, et deux ans à Venise. De retour à Paris, il devint membre de l'Académie en 1717 et refusa pour raison de santé l'emploi de premier peintre du roi d'Es- pagne Philippe V. En 1720, il fit un voyage en Angle- terre, où il séjourna pendant quelques mois. Parmi les tableaux de cet artiste, on cite: Pygmalion amoureux de sa statue; la Continence de Scipion; Alexandre malade, avec son médecin Philippe, pour l'électeur palatin; Télé- maque dans l'ile de Calypso, qu'on voit au Louvre, une Vestale (musée de Bordeaux); une autre Vestale, et une Ariadne et Bacchus (musée de Montpellier): Renaud et Armide (musée de Nantes), etc. Raoux a laissé en outre un grand nombre de portraits remarquables. RAPA ou OPARO, ile française de Polynésie, entre les Toubouof et les Touamotou, dans l'archipel de la So- ciété; 42 kilom. carr.; 200 hab., derniers descendants d'une famille maori, douce, forte et laborieuse, qui semble avoir un passé glorieux. RAPACE (pass - du lat. rapar, acis, même sens) adj. Ling. Avide, ardent à la proie: Le vautour est RAPACE. I Enclin à la rapine: Un usurier RAPACE. - Métall. Se dit des substances qui non seulement se dissipent elles-mêmes par l'action du feu, mais encore contribuent à l'élimination des autres. - n. m. pl. Ordre d'oiseaux comprenant ceux qui, comme les aigles, les vautours et les hiboux, sont organisés pour un régime carnassier. - Un RAPACE. ENCYCL. Les rapaces sont, en général, de grands oiseaux puissants à bec et à serres extraordinairement crochus et forts, à vastes ailes, vivant par couples et ni- chant dans les lieux les plus escarpés, au sommet des ar- bres les plus hauts. Leur vue est extrê- mement perçante et leur vol les porte à des hauteurs pro- digieuses d'où ils fondent brusquement sur leur proie en se laissant tomber, les ailes à demi fermées, ou en descendant lentement suivant de larges cercles. Quelques vautours vivent ex- ceptionnellement de charognes, les autres rapaces se nourrissent de proies vivantes qu'ils tuent généralement au moyen de leurs puissantes serres. On divise les ra- paces en deux groupes, les diurnes et les nocturnes: aux premiers correspondent les quatre familles des serpenta- riides, vulturidés, cathartidés, falconidés; aux seconds les deux familles des bubonidés et strigidés. Rapace (tête et serre d'aigle). RAPACÉ (sé), ÉE [du lat. rapa, rave] adj. Bot. Qui a des racines semblables à des raves. RAPACITÉ (si) n. f. Avidité d'un animal rapace: La RA- PACITE du loup. Il Avidité d'une personne rapace, encline à la rapine: La RAPACITÉ des traitants. RÂPAGE (paj') n. m. Action de râper; résultat de cette action: Le RAPAGE des betteraves. RAPAILLER (pa-ill-é [ll mll.]) n. m. Eaux et for. Bois. de peu de valeur, sorte de broussaille. RAPAISEMENT (pè-ze-man) n. m. Action de rapaiser; état de ce qui est rapaisé. RAPAISER v. a. Apaiser de nouveau. (Vx.) RAPALER v. a. Rappeler, lever, faire cesser: RAPA- LER un interdit. (Vx.) RAPALLO, ville d'Italie (Ligurie [prov. de Gênes]); 10.140 hab. Pêche active du thon et du corail. RAPANE n. f. Genre de mollusques gastéropodes proso- branches, famille des muricidés, propres à l'océan Indien. RAPAPILLOTAGE (1l mll., et taj") n. m. Pop. Réconci- liation. RAPAPILLOTER (1l mll.) v. a. Pop. Réconcilier. RAPASSIER n. m. Econ. rur. Syn. de RABASSAIRE. RAPATÉE ou RAPATE n. f. Genre de xyridacées, tribu des rapatées, comprenant des plantes terrestres à feuilles basilaires, à fleurs groupées en capitules. (On en connait quelques espèces, de l'Amérique tropicale.) - n. f. pl. Tribu des xydacées, ayant pour type le genre rapatée, et qui a été parfois élevée par certains auteurs au rang de famille sous le nom de rapatéacées. Une RAPATELLE (tèl) n. f. Sorte de toile claire, faite de crin de cheval, que l'on emploie pour faire des sas et des tamis. 11 On l'appelait aussi TOILE À TAMIS et TOILE À SAS. RAPATEE. RAPATRIAGE (aj' - rad. rapatrier) n. m. Action de ré- concilier: Certains RAPATRIAGES sont fort malaisés. RAPATRIEMENT (tri-man- rad. rapatrier) n. m. Ac- tion de rendre quelqu'un à sa patrie: Le RAPATRIEMENT des prisonniers de guerre. Réconciliation: Le RAPATRIEMENT de deux frères. ENCYCL. Comm. Les inscrits maritimes, par suite de l'obligation qui leur incombe d'être toujours prêts à entrer au service de l'Etat, ont le droit de se faire rapatrier par le capitaine qui les a engagés, mais celui-ci peut se libérer en versant une certaine somme entre les mains des autori- tés françaises. En cas de désertion, les frais de rapatrie- ment sont à la charge de l'Etat. RAPATRIER (du préf. re, de à, conj., et de patrie, pro- prem. réconcilier avec la patrie et la famille qu'on avait quittées, puis réconcilier en général.- Prend deux de suite aux deux prem. pers. pl. de l'imp. de l'ind. et du prés, du subj.: Nous rapatriions. Que vous rapatriies) v. a. Ramener dans la patrie: RAPATEIER des émigrés. - Réconcilier: RAPATRIER deux époux brouillés. Se rapatrier, v. pr. Etre ramené dans sa patrie. Se réconcilier.