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rtHUT — PLKOL

PÉROT {ro — (limin. de père) n. m. Sylvie. Nom donné aux Ituli veaux do doux àgos ou do doux" coupes.

PÉROT [ro — autro forme du n. pr. Pierrot. [Les Anglais disuiii lie mémo ymiTo/j) n. m. ^onl pupulaire du porroijuei et du dindon.

PÉROTE (fém. do Pérot, forme provinc. du n. pr. Pierrot ) 11. f. Nom do l’oio, on Normaudio.

PeROTE, ville du Mexique (Etat de Vora-Cruz), au pied du Cofi-c dt Perote (1.090 m.) ; 5.685 liab.

PÉROTIN, musicien français du xir siècle. Maître do cliapello de Notre-Dame de Paris, il mérita d’être surnomuié le Grand (ntuifistrr PciotmiLs, mcu/nus). (Quelquesunes <lo SCS compusitiuiis ont été consorvéos. et Coussemakcr les a reproduites dans sou livre : l’Art harmonn/uc aux xir et xiii* sicctes.

PÉROU (n. géogr.) n. m. Fam. Grande fortune ; grosso somme d’argent : uaijner le Pkrou. il Objet d’une grande valeur, fonds dont le revenu est très considérable : Maison de commerce qui est un vrai Pérou. (Fig.)

— Ce n’est pas le Pérou. So dit dune clioso pour indiquer qu’ollo n’a pas grande valeur, grande importance.

Pérou, Etat de l’Amérique du Sud. baigné par l’océan Puririque ù 10. et borné au N., ù l’K. ot au S., par les républiques de l’Equateur, du Urésil, de la Bolivie et du Chili, dont le séparent des limites encore incertaines. On peut évaluer sa suporlioie à 1.770.000 kilom. carr., et sa population à i.5CO.ooo bab. Capit. Lima.

— Grof/rap/tie phf/si//uc. La cor<lillère dos Andes, qui se développe parallèlement au littoral du Pacilique, le traverse au N.-O. au S.-E. Formée au N. d’une triple chaîne, elle n’en comprend plus que doux au S. du Corro ou nœud do Pasco ; des sommets élevés, (lui le plus souvent sont dos volcans éteints ou on activité, la jalonnent ; les principaux sont, dans la Cordillère occidentale : le Misti (G. 100 m.), le Hualcan {G.l-ii m.), ot, dans la Cordillère orientale, le pic Uaya (5.362 m.). Entre les ditrérents plis de la chaîne andinc, s’étendent do hauts plateaux (3.000 ù 4.000 m. d’alt.), entaillés do vallées nrofondes.

Cette disposition orographiquo permet de «aviser le pays on trois zones naturellos : la Costa (la Côte) qui s’élève graduellruient depuis le bord do la mer jusqu à une hauteur do 1.500 à 2.000 mètres sur le versant occidental des Audes ; la SieiTu (montagnes et plateaux), comprenant la région intra-andino dont l’altitude varie entre 2.000 et 3.500 ou i-ooo mètres ; onlin, la Montana (région des forêts ) qui s’abais.soen longues pentes à 1 E. de la Cordillère. du côté do l’Amazone, avec uno altitude décroissante do 2.000 Â 500 mètres. Entre ces trois zones, lotit diffère : aspect, climat et productions. 1** la Costa est sôchc :

aucune pluio no l’arrose. L’hiver, qui dure de mai à. octobre, est seulement caractérisé par un ciel voilé et une imperceptible brumo, la garna, qui bumocle à peino le sol. La température est assez uniforme : elle est eu moyenne do 19" à 20". Les rivières sont pou nombreuses et pauvres ; pendant la plus grande partie do I année, ce ne sont que des quebradas ou ravins sans eau. Et, néanmoins, CCS queftradas sont les seules régions où les cultures soient possibles ; on y cultive la canne à sucre, le coioiiiiior, la vigne, le riz, le maïs et à peu près tous les légumes des régions tempérées. Les fruits des tropiqcus s’y rencontrent, ù côté des fruits d’Europe. En mer, on so livre ù la pèche avec succès, ot les îles Chinchaont fourni d’énormes quantités de guano.

2° La Sierra otlre des vallées riantes ot relativement chaudes (vallées supérieures du Maranon, du Iluallaga. do rUcayali) et des croupes ou plateaux mornes et froids ipuilas), que dominent les hautes cimes neigeuses des Cordillères, et dont les eaux s’accumulent dans dos lacs sans issue comme le Titicaca. La température varie dans cette région entre 0» et 22" ; il y pleut et il y neige comme dans les pays de la zone tempérée.

3*" La Montaùa présente l’aspect d’un véritable océan de verdure. Elle jouit d’un climat tropical ; les pluies apportées par les vents d’ouest y sont fréquentes et copieuses ; l’airy est saturé, la température élevée. Indépendamment do ses riches produits forestiers, cotte région peut, fournir la canne à sucre, lo café, le cacao, le coton, le riz, le maïs, le tabac, ia coca, la vanille, lo manioc, ainsi (jue les liqueurs et les fruits propres au.x contrées tropicales. Mais elle est eiu’ore niai connue en dehors des vallées, des rivières (rios Madro do Dios, Purus, Ucayali, Maraiion), toutes tributaires de l’Amazone.

— Géographie économique. L’agriculture n’existe que dans la zone littorale ; partout ailleurs, lo m.’inque de bras, de capitaux et surtout de routes a empêché son développement. La principale industrie, outre celle du sucre, quia pris un développement extraordinaire sur lo littoral, est encore aujourd’hui l’exploitation des richesses minérales, qui abondent au Pérou !or, argent, cuivre, plomb) : en première ligne vient l’argent (mines du Cerro do Pasco^. il y a aussi en certains points du guano, de la bouille (Ancachs), du pétrole (Tumbez). Les voies do communication sont tout à fait insuffisantes, surtout dans l’intcriour ; presque partout il w’y a que des sentiers, où les transports se font à dos d’ânes ou de mulots. Des voies ferrées ont été construites, mais elles sont trop peu nombreuses. Quant aux rivières, elles ne sont pas toutes également accessibles aux embarcations. Lo commerce se roncentro presque cvclusivement dans les ports du Pacilique (Le Callaoet Mollcndo surtout). Les principaux produits d’exportation sont lo guano, le sucre, les métaux, le sol, les

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laines. le coton, lo riz, le quinquina. Los objets importés .sont dos objets manufacturés (cotonnades, lainages, soieries, meubles, macliines), etc.

— Constitution. Le Pérou est uno république unitaire, avec un président élu pour quatre ans. Le pouvoir législatif appartient au Congres, composé de deux Chambres renouvelées par tiers tous les doux ans (Sénat et Chambre des députés). Ix) tt-rritoire est divisé en dépariom<>nts (au nombre de 19), provinces et districts. La poinilaiion no comj)rend qu’un petit nombre de blancs (.’if.o.iinn^. lixés surtout dans les villes ; les Indiens sont encore en majorité (1.91)0.000) ; à côté d’eux, il y a 670. ooo métis, 65.ooo nègres 01 55.000 Chinois {dans la zone littorale). La presque totalité do la population est de religion catholique.

— Armée. La loi militaire impose à tout homme du territoire l’obligation de servir de dix-neuf à eincpiante ans,

Los forces du pays so composent : de l’armée active, des hommes on excédent, dos 1" et 2* réserves, et de la garde nationale.

L’armée active ou permanente se compose : l" de volontaires, s’engageant ou se rengageant entre les âges de dix-neuf et trente ans ; 2" d’appelés, par tirage au sort, qui doivent servir do dix-neuf à vingt-trois ans ; S" enfin, d’individus condamnés à servir comme châtiment de certains délits. Les hommes en excédent sont ceux ayant eu de bons numéros et (|ui peuvent être repris si les circonstances obligent de renforcer l’armée.

La /" réserve se compose des iiommes de vingt-trois à trente ans qui ont servi dans 1 armée active, et de ceux de dix-neuf à trente ans dispensés de service actif, comme s’étant mariés avant l’incor-

poration ou comme ayant jus-

tifié d’études techniques su- -

périeures. La 3’ réserve com-

prend tous les hommes de trente

à trente-cinq ans, ainsi que les

professeurs, instituteurs, etc.,

plus jeunes, que leur situation

fait sortir de la première.

La garde nationale so com-

pose de tous les hommes de

trente-cinq à cinquante ans. Drapeau du Péi-ou.

ainsi que de ceux, plus jeunes,

(|ui sont versés comme étant fils uniques de veufs ou veuves pauvres, ou comme étant médecins, directeurs d’liôi)itnux, juges ou employés de la poste, des télégraphes, fonctionnaires municiipaux, ete.

L’armée active se compose de ; bataillons d’infanterie, soit environ 2. ooo hommes ; 2 régiments de cavalerie (500 hommes) ; 4 escadrons indépendants ; un régiment d’artillerie de montagne ; un effectif général d’environ 3.000 hommes, y compris les officiers.

Les fusils et carabines du système Mannlichcr constituent l’armement normal <io rinlantorie et de la cavalerie. L’artillerie est armée do canons Krupp.

— Marine. La marine péruvienne avait réussi à devenir la plus puissante des marines sud-américaines an moment où se déclara la guerre avec le Chili, au cours de laquelle elle joua un rôle glorieux, mais stérile. Ce qui en est resté après le désastre est dirigé par un capitaine do vaisseau, dcpondant du ministère de la guerre. Uno écolo navale est installée à Payia, et la flotte comprend quelques navires, nécessitant un personnel d’un millier d hommes.

— Histoire. Lors de l’arrivée des Européens, le Pérou était habité par des tribus très différentes les unes des autres, qui se divisaient en deux groupes : celles des régions do la Cordillère et les tribus do la cote. Dans chaque groupe, à côte do peuplades barbares, se trouvaient des nations déjà civilisées ; dans le premier, nous citerons les Aymaras et les Quichuas, dont une tribu, celle des Incas, réussit à fonder un vaste empire, et, dans le second, les Cliiinus. qui ont construit des palais , dont les ruines imposantes se voient encore dans la région do Trujillo.

Ce fut on 11121 que Manco-Capac fonda ù Cuzco la première monarchie péruvienne : il appartenait à la tribu des Incas, qui, jusiju’à la conquête, fournit des empereurs au pays. (V. Incas.) La domination des Incas marque l’avènement d’une civilisation relativement très avancée. Lo

)ouvoir des souverains inras était absolu : ils étaient à

a fois rois et souverains spirituels. Toutes les terres étaient la propriété do l’empereur, qui les répartissait entre les habitants suivant leurs besoins. Il existait uno noblesse instruite et un clergé nombreux. Les professions étaient héréditaires, l’industrie et lagriculturo florissantes. Dos tisserands fabriquaient do magnifiques étoffes de laine, (|u’ils teignaient de couleurs vives et que d’autres ouvriers brodaient ; des artisans travaillaient l’or, l’argent, br plomb, le cuivre avec tant d’art qu’ils en arrivaient à faire on métal dos jardins factices ; mais ils ne savaient pas fondre le minerai de fer ; des potiers confectionnaient des vases do formes bizarres, souvent doubles, ornés de personnages en relief et de peintures, l^es agriculteurs construisaient des muradlos pour retenir la terre sur les pentes des montagnes ot amenaient l’eau dans des aqueducs i)Our arroser leurs plantations.

Dans l’empire dos Incas, lo calendrier était connu, elles fonctionnaires communiquaient avec If souverain au moyen do qnipos, cordelettes de différentes couleurs, munies do nceuds, qui constituaient une véritable écriture. Les morts étaient inhumés dans des monuments souterrains avec tout ce qui leur avait appartenu ; les personnages étaient embaumés. Les Péruviens rendaient un culte au soleil. Los Incas ou empereurs étaient considérés comme les fils du dieu solaire, <jui avait pour épouse la lune ; mais, au-dessus de ces divinités, so plaçait Pachacamac, lo créatour de toutes choses.

.si grande que fût leur puissance, les Incas n’avaient pas conquis toutes les tribus des montagnes, dont les descendants vivent encore â la fat^on de leurs pères, en se livrant à l’agriculture et à l’élevage. Ils continuent â so vêtir d’un

uncbo ou à s’entourer une pièce d’étoire autour du corps.

Is sont doux, affables comme les Cltangos qui vivent sur le littoral, et s’adonnent à la pèche. Quant aux desrendants des Quichuas, des Aymaras, des Chimus. etc., ils .»ie sont fondus au milieu des races européennes qui ont afflué au Pérou après la conquête. On ne les reconnaît (ju’à leur taille pou élevée, à leur teint d’un brun olivâtre, â leurs cheveux noirs et lisses, ù leur front fuyant, à leur face large, à leur nez aqnilin et à leur pbysîononiio sérieuse. C’ost après le règne do Huayna Capac, mort en 1525, que commence la décadence do l’empire des Incas. En 1532, I Espagnol Pizarre débarquait â Tombez, attaquait