Page:Nouveau Larousse illustré, 1898, VI.djvu/189

Cette page n’a pas encore été corrigée

Pièce de ô francs, d’Augustin Duprcv

173

C’est seulement en 1809 que cotte dernière formule fut remplacée par les mois Empîrk français.

Avant la Uévolution française, il y avait, en France, vingt-quatre ateliers monétaires diirérenciant leurs produits par uno lettre. Dans lo cours du SIX* siôclo , co nombre se trouva successivement ré- duit . si bien qu’en 1870, il n’en restait plus que trois : Paris, Bordeaux ctStras-

bour*^. Aujourd’hui, Paris est le seul atelier moniHairo pour toute ia Franco. En 189G, on a commencé à répandre dos monnaies ornées do types nouveaux, dus à trois artistes tminents : Chaplaii. grava les

fûècosd"or,O.Koty es pièces d’argent, Daniel Dupuis les piôcos de cuivre.

— Tochn. Chez les anciens et aussi durant lo moyen âge, la fabrication des monnaies se faisait à la main ; doux procédés étaient employés : celui do la frappe et celui do la fonte. Le premier n’exigeait l’emploi que de quelques outils : ^*->^

un coin-matrice, cylmdrique ou do forme ovoïdo, portant gravée en creux la figure qui devait être reproduite on relief sur la pièce ; une enclume sur laquelle on aplatissait la plaquo de métal ’on la découpait aux dimensions voulues, un lui donnait aussi exaotementtiue possible la forme d’un disque en relevant les angles de chaque découpuro et on la recuisant). Le troisième outil était le marteau

Pièce de S francB do l’an 1807.

N

eitipii’o roiuuln-

Double foin monétaire de l’utelier d’AnUoche.

Frappe do3 monnaies au marteau, d’après une gravure du tempa de Louis Xll.

servant aux opérations précédentes, et aussi à frapper

sur le coin matrice. Entin, des tenailles, utilisées pour le

maniement des disques ou flans.

Au moyen ùge, les coins matrices étaient doubles, do manière à obtenir d’un seul coup

les deux faces do la pièce de

monnaie. Quant au procédé par la

fonte, il s’obtenait eu coulant

le métal cr fusion dans des

moules en terre. Actuellement, les modes de

fabrication sont tout ditféronts.

L’Hôtel des monnaies reçoit les

lingots qui, tous, doivent être

finsy c’est-à-dire eu métal pur.

On procède alors au pesat/e,

puis à Vexsnt/atje par coupelîation ou par la voie humide, suivant la naturo du métal. L’opération suivante est la fonte, s’exécutant dans des creusets. C’est dans ces creusets ([ue se fait l’alliage légal qui, onfus^ion, est puisé dans les creusets ot versé dans des moules verticaux donnant do petits barreaux plats. Ces barreaux sont amenés aux laminoirSt où ils sont transformés en lames ayant l’épaisseur de la future pièce. On procède ensuite à leur recuit, dans des fours spéciaux, afin d’éviter les pailles. Au sortir du recuit, les lames sont placées sous des découpoirs qui enlèvent les rondelles

devant constituer les flans. Ces rondelles passent alors sous des presses pour l’opération du cordoumuje, qui fait apparaître à leur pourtour un petit renflement ou cordon, puis on les décape afin d’enlever les impuretés qui salissent leur surface. Puis viennent lo triage et le pesnr/e, faits automatiquement au moyen do sortes do trebuchels divisant les disques en èoïis, faibles, forts. Les fai-Dles et les forts sont renvoyés à la fonte. Les bons sont prêts pour lo monnayage pro- prement dit, c’est-à-dire la frappe. Autrefois, cotto frappe s’obtenait au moyen du balancier monétaire à main (y. balancier ) ; on y a renoncé pour faire usage de la presse T ho nue lier.

{ V. PRESSE.

On e m pi o ie encore des balanciers mécaniques à friction, mais uniquement pour la frappe des médailles et jetons.

Lorsque les pièces de monnaie sont fra|>pées, on opère une nouvelle vérification de leur poids, puis du monnayage, c’est-à-dire que l’on constate l’absolue homogénéité de la pièce et do 1 absence de toute paille ; la dernière vérification est celle du titre, opérée sur des t*moins ou pièces prises au hasard. Cette vérification du titre a, du reste, été déjà faite lors du découpage en prenant aussi des témoins.

Toutes les opérations sont terminées, ot les pièces monnayées sont envoyées à la Banque ou au Trésor.

Monnaies (hôtrl pi :s). Paris fut de très bonne heure atelier monétaire. Au xiir siècle, il existait déjà une rue dite do la Vieille-Monnaie dans le quartier Saint-Jacouesla-Bouchorie, près de la rue des Lombards ; puis le nâtimeut de la >Ionnaie fut transféré dans la rue de la Monnaie, sur la rive droite de la Seine, à pou près en face de

Presse monétaire.

Balancier m^cciiûqup pour la frappe des uiéiiailles.

Hétel des monnaies, h Paris.

l’hôtel actuel ; en outre, Henri 11 fit ouvrir dans l’hôtel do Nesle un atelier spécial pour la fabrication de la monnaie de biUon, atelier qui fut, peu après, installé à la pointe de lile de la Cité. Les bâtiments de la rue de la Monnaie tombaient en ruine quand la reconstruction en fut prescrite par lettres patentes du 7 janvier 1765. L’emplacement choisi était la place Louis-XV (place de ia Concorde ; mais on lui préféra celui des deux hôtels de Conti, sur le quai et rue Guénégaud, que la ville venait d’acheter 1.600.000 livres ot qu’elle rétrocéda au roi. La construction de l’hôtel de la Monnaie au quai Conti fut mise au concours et confiée à Jacques-Louis Antoine, déjà architecte de l’ancienne Monnaie. Les travaux durèrent de 1771 à 1779 ; Pigalle, Caffieri, Duprey contribuèrent à la décoration sculpturale. L’édifice est d’une architecture majestueuse et sévère ; Médaille gravée en 1770, lors de la il se compose principa- construcUon de l’hôtel des Monnaies, lement d’une façade de à Paris.

1 20 mètres , avec un

avant-corps do six colonnes ioniques, oii sont pratiqués l’entrée principale ot un large vestibule au rez-de-chaussée, et au premier une superbe galerie rectangulaire, oîi est installé le Musée monétaire, inauguré 1# 8 novembre 1333 et qui n’a pas cessé de s’accroître depuis.

Monnaie, comm. d’Indre-et-Loire, arrond. et à 13 kil. de Tours, près do la source de la Choisille de Monnaie ; 1.7S7 hab. Ch. de f. Orléans. Fours à chaux. Eglise des xti*. xniS xv« et xvii* siècles. Eu 1870 (20 déc), combat livré entre Français et Allemands.

MONNAIERIE [mo-nè-rî] n. f. Endroit où l’on frappait les flans pour en faire do la monnaie ; atelier monétaire ou hôtel des monnaies. (Vieux.)

MONNAYAGE [mo-nè-i-af) n. m. Fabrication de ia monnaie : Monnayagf : au balancirr. il Droit qu’on prend pour la fonte et la façon de la monnaie, ii Lieu d’un hôtel des Monnaies où est placé le balancier.

— Denier, ô’ow. Livre de monnayage, Espèce de peu de

MONNAIE — MONNETIER

valeur. îi Chambre du monnayar/p. Lieu où s’assoDiblaienl les ol’liciers do la Monnaie pour délibérer.

— Féod. Droit de douze aeniers par feu, qu’on pavait tous les trois ans à certains seigneurs, puis au roi. pour que la monnaie ne fût pas changée, n Ou dit aussi monnlage.

MONNATER (mo-né-i-é) V. a. Convertir en monnaie : Monnayer <lei lingots, il Absolum. : L’art de MONNAYkK a fait de tjrauds protjrés.

— Kig. Produire ; mettre en circulation : Je voudrais MoNNAYKR ta sayesse. (J. Joubert.)

MONNAYËRE [mo-iiè-i-ér’) n. f. Bot. Nom vulgaire de la nummulaire. dont les feuilles ont quelque ressemblance avec une piùco do monnaie, n Nom vulgaire du thlaspi des champs.

HONNATERIE n. f. Sjn. de MONNAIBRIB. MONNATEOR Imo-n’^-i-evr’) n. m. Ouvrier qui trava .io à la latiricaiioD de la monnaie.

— Kig. Celui qui met quelque chose en circulation ; Poêles, sublimes MoNSAYKUBsde la pensée. (E. Fournicr. ;

— Faux monnayeur. Celui qui fabrique de la fausse monnaie.

— pROV. : n n’est que monnayeur pour se connaître en billon. Chacun i>st aplc à jugir les choses de son l’iat.

— KncYCL. Faux monnayeurs et fausse monnaie. Dans le droit romain et dans l’ancien droit français, les faux monnayeurs étaient punis de mort.

Le Code pénal actuel (art. 132 à 138) distingue, à propos de la fausse monnaie, trois séries de crimes et deux séries de délits. Les trois séries de crimes sont : !• la contrefaçon ou l’altération des monnaies nationales d’or et d’argent (punie des travaux forcés à perpétuité) ; 2" ia contrefaçon ou l’altération des monnaies nationales de billon ou de cuivre (punie des travaux forcés i temps ; . 3" la contrefaçon ou 1 altération des monnaies étrangères (punie des travaux forcés à temps^.

Signalons deux règles communes à ces trois séries de crimes : l" l’émission, l’exposition ou l’introduction ca Franco des monnaies contrefaites ou altérées, est assimilée à la contrefaçon ou à l’altération elle-même et frappée des mêmes pénalités ; 2° les coupables sont exempt» de peine si, sous certaines conditions déterminées, ils se sont faits dénonciateurs des autres coupables.

Quant aux deiLx séries de délits, ce sont : !• le fait de colorer des monnaies de cuivre ou d’argent, nationales ou étrangères, ou lo fait do les émettre ou introduire on Franco (puni d’un emprisonnement de G mois à 3 ans) ; 2» le fait de faire usage, sciemment, de monnaies fausses reçues pour bonnes ipuni d’amende).

Quant à la contrel’açon ou à la falsification des billets de banque, qui ne constitue pas à proprement parler uc faux monnayage, elle est punie dos travaux forcés à perpétuité.

MONNÉAGE n. m. Féod. V. monnayage.

MONNERET (Jules-Auguste-Edouard), médecin françois, né et mort à Paris (1803-1808). Agrégé en 1838. médecin des hôpitaux en 1840, il professa la pathologie externe à la Faculté, fut médecin de l’hôpiial Neeker et de la Charité. On lui doit : Traité d’hygiène (1837) ; 7"rai(r de pathulogie générale (ISôl-lSSO) ; Traité élémentaire de paihuloijie interne (1861-1866).

MONNERON (mo-ne) n. m. Pièce de inonnaio en cuivre, frappée par les Alonneron. (Y. l’art, suiv.)

MoNNERON, famille do négociants français, qui obtint, en 1791. le droit de frapper une monnaie de cuivre dont les pièces valaient 10 centimes et 55 centimes et qui portaient en exergue ces mots : Monneron frtres, négoctants à Paris, d’où leur nom de monnerons. Les principaux membres de cette famille sont les suivants : Cbarles-Claude-. sge Monneron, né à Antibes en 1735, mort en 1S04. [11 acquit uno fortune considérable dans les Indes comme intendant do la Compagnie, et fut député d’Aunonay aux états généraux do 1789] ; — Ses frères, lx)ClS Monneron, né ù .^unonay en 1742, mort en 18o5, et Antoine Monneron, né à Annonay en 1744, mon à Paris en 1801, furent députés aux états généraux pour les Indes orientales et pour l’ile do France. — Un autre frère des précédents. Joseph-Fkasçois-Aiglstin Monneron, n«  en 1755, mort à Paris en 1801. fut député de Paris à I .sscmblée législative ot donna sa démission en 1792. Sous le Directoire, Monneron devint directeur général de la Caisse des comptes courants. Il fit banqueroute en 1798.-

Monnet Jean), écrivain français, né à Condrieu (Rhône) vers 1710. mort ii Paris en 1785. Après une existence aventureuse et précaire, il dirigea le théâtre de l’Opéra-Comique de la Foire à Paris (1743V puis il devint directeur a’un théâtre de Lvon (1745) et d’une troupe française qui alla jouer â Londres. De retour à Paris, il eut de nouveau la direction de l’Opéra-Comique jusqu’en 1757. On lui doit une comédie : l’Inconst^quente ou le Fat puni [M’a) ; une Antholotjie française ou Chansons choisies depuis le xill* siècle jusqu’à présent (1705-1737) ; et Supplément au • Roman comique « de Scarron ou Mémoires pour servir à la vie de Jean Monnet, écrits par lui-même (1772).

Monnet (Antoine-Grimoald), chimiste français, né k Champeix (Auvergne) en 1734, mort à Paris en 1817. D’abord pharmacien à Rouen, il se fit connaître par d’importants travaux sur les eaux minérales et fut appelé, on 1771, à Paris, en qualité d’inspecteur des mines ; il fut chargé, quelques années après, de la publication de r . Atlas minéralogique de France » (1780). 11 combattit vivement les théories nouvelles de Lavoisier. de Berthollet, de Priestley, et fut privé de sa place sous la Révolution Nous citerons de lui : Traité des eaux minimales, avec plusieurs mémoires de chimie relatifs à cet objet (1768), etc.

Monnet (Mariette MoRE»CD, dame), femmo auteur française, née à La Rochelle en 1752, morte à Pans en 1798 Elle fut liée avec Diderot, Voltaire et la plupart des philosophes. On a d’elle un certain nombre d ouvrages, écrits dans un stvle harmonieux et facile. Nous citerons : les Danqers de la "célébrité ( 1 770) ; Contes orientaux ou Hecits du saoé Coleb, voyageur persan (17721 ; ffistotre dAbd-el-Mazour, suite des’Contes orientaux ; Lettres deJenny Ulemmore (1787) : quelques comédies : Zadig au. l Epreuve ; les Montagnards ^1795) ; etc.

Monnetier-MORNEX. comm. de la Haute-Savoie, arrond et à 20 kilom. do Saint-Julien, entrî 1- Grant