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MITRAIRE

MITRE

Mitrailleuses : 1. De RcITyc (coupes) ; 2. MoDtigay ; 3. Coït ; 4. Gfttltni

9. RabuQ , ’t. cartouches

5. Gardncr ; 6. Nordenfetdt ; 7. ilotchkiss ; 8. Maxim ;

ormies, orgues à serpentins, que l’on construisit do la moitic du XIV* siàcio jus(|u’au milieu du xv, aieut disparu vers 1540. Ou les retrouve encore dans nombre do manuscrits, dont certains datent du commencement du xvr siècle, comme le fameux recueil de l’Allemand Glockcnlhon (1505). C’est seulement au xix" siècle, aux Etats-Unis, pendant la guerre do Sécession, que reparaissent de véritaulos mitraiUeuses, formées d’un certam nombre de canons groupés de diverses manières, et dont le chargement et Te tir s’effectuent par lo moyen d’un mécanisme actionné à la main. L’un dos premiers et des plus connus est la Jiiitrailleusc Gatling, dont il y eut plusieurs modèles composés do 4. 6, 8 ou 10 canons, des calibres do 12, 14 et 25 millimètres. Groupés circulairement autour d’un arbre dacier, auquel ils sont parallèles, la rotation de cet arbre, actionné par une manivnllo, les met en mouvement, los charge et y mot le tVu, l/alimentation en munitions s’effectue au moyen do boîtes qui contiennent 25 cartouches, qu’on place dans une trémie et qu’un transporteur fait arriver aux canons. On arrive ainsi à tirer 30ô coups par minute. Dans cette mitrailleuse, comme dans le canou-revolver Hotclikiss, les canons de l’armo prennent un mouvement de rotation. Il on est d’autres, au contraire, où les canons sont lixes. Telle est la mitrailleuse de lie/fije, employée en France pendant la guerre de 1870. Elle comportait 25 canons d’acior disposés en faisceau quadrangulairo et enveloppés dans uno chemise do bronze, qui donnait à cet engin l’aspect extérieur d’un canon de campagne. Mise ou service sous le nom de canon à balles, elle en lançait qui pesaient 54 grammes. Elle se chargeait au moyen do boîtes contenant 25 cartouches, dont un dispositif spécial permettait d’introduire lo contenu, d’un seul coup, dans une des culasses mobiles de la machine, qu’une grande manivelle placée on arrière servait à ouvrir et à fermer ; tandis qu avec une petite manivelle, placée de côté, on effectuait le tir des 25 cartouches, et qu’au moyen d’un autre mécanisme on pouvait donner à la machine, sur son affût, un déplacement latéral (jui produisait un tir fauchant. L’opération pouvait s’accomplir six fois par minute. C’est après l’emploi de plusieurs autres mitrailleuses diversement disposées, mais reposant sur un principe semblable, c’est-à-dire actionnées mécaniquement, telles que les montigny, gardner, palmcrantz, etc., qu’on est arrivé aux mitrailleuses aiitomatiiiues en usage aujourd’hui et qui, utilisant l’effet du recul, fonctionnent d’elles-mêmes après une première mise en train, et continuent à tirer tant qu’elles ont des munitions. L’alimentation en munitions se fait aussi d’une manière automatique ; les cartouches, disposées à l’avance sur des bandes, soit flexibles en forte toile (mitrailleuse Maxim et Nordonfeldt), soit rigides en laiton mince (mitrailleuse Hotchkiss), se trouvent amenées automatiquement l’une après l’autro par un transporteur, qui les conduit en face de la chambre do charge. Ces engins peuvent arriver ainsi à tirer 500 ou GOO coups par minute. II en résulte, dans leur unique canon, une forte tendance à l’échauffement, que l’on combat, soit en entourant le canon ,«»

d’un réfrigérant à eau, comme dans les mitrailleuses Maxim et Nordenfeldt, soit on lo munissant d’un radiateur à ailettes, comme dans la mitrailleuse Hotchkiss, soit enfin, comme dans la mitrailleuse Coït, on donnant au canon uno grande épaisseur et en refroidissant sa chambre à chaque coup, par lo moyen d’un jet d’air froid. En dehors du tir continu, les mitrailleuses automatiques peuvent exécuter un tir coup par coup. La Suisse a été l’un des premiers pays à adopter des mitrailleuses automatiques pour les adjoindre à sa cavalerie. Beaucoup d’autres puissances comme l’Angleterre, les Etats-Unis, le Japon, en ont fait autant, soit Four la cavalerie elle-même, soit pour Mitraîre, infanterie, montée ou non. L’Allemagne et la Russie ont aussi adjoint des mitrailleuses do poids très faible à des bataillons de chasseurs oud’in fan terie.

MITRAIRE {t7’èr’) n. f. Bot. Genre de gesnériacées cyrtandrées, du Brésil, comprenant des herbes à feuilles char-

nues, altornos, à fleurs réunies en cymos. (On cultive dans les serres la mitraire coccinée.)

— Comm. Etoffe do coton, fabriquée en Russie. MITRAL, ALE, AUXadj. Qui est en forme de mitre.

— Anat. Va/ ?’)We"n7m/e, Valvule auriculo-ventriculaire du cœur droit. (V.(ŒDr.) il Cellules mitrales. Cellules nerveuses en forme do mitre, qui se trouvent exclusivement dans le lobe olfactif.

— n. Pathol. Personne qui est atteinte d’une maladie de la valvule mitrale : Un mitral.

MITRARIA n. f. Larve des clyménidés. (Les mitraria ne sont pas annelées ; elles représentent une tête d’annélide : à l’extrémité antérieure du corps se trouve la plaque apicale, origine du ganglion cérébroïdo et des nerfs. Ces larves sont ciliées et possèdent uno bouche et un tubo digestif.)

MITRASACME n. m. Genre do solanacées, comprenant dos herbes à feuilles opposées, à fleurs réunies en cymos. (On en connaît près de trente espèces, de l’Asie et de l’Océanie.)

MITRE (gr. et lat. mitra, bandeau) n. f. Ooiffuro liante et pointue des anciens Perses n Coiffure des femmes romaines, empruntée aux Perses. 11 Coiffure en forme de cylindre retaillé au sommet que portent, en officiant, proprement les évô- (|uos et, de plus, certains abbés, dits « mitres », des prêtres revêtus de la prélaturo, et même les memnres de quelques chapitres : Une mitre d’or, d’argent, il Sorte de coiffure dont on garnit à l’intérieur une couronne d’empereur ou demi, n Haut bonnet pointu en papier, dont on coiffait les condamnés à mort.

— Archéol. Calotte terminale en métal du manche d’un couteau.

— Arg. Cachot.

— Bot. Nom employé pour indiquer la forme de chapeau de certains champignons tels que les morilles ou les helvelles, bien que la ressemblance avec une mitre d’évêque existe parfois à peine.

— Chir. Mitre d’Hippocrate, Bandage particulier pour les plaies de la tète.

— Constr. Appareil de forme très variable, généralement en terre cuite ou en tôle, que l’on dispose au sommet d’une cheminée, pour empêcher l’introduction de la

Mitre.

— P. et chauss. Pavé d’une épaisseur double de cello des pavés ordinaires^ et qui fait suiio à deux rangées contigucs.

— Tcchn. Chez les couteliers, Petit rebord plat qui tient à la lame et s’applique sur l’épaisseur du manche, dans un couteau à lamo tixe.

Il Nom que l’on donne quelquefois au dôme de chaudière des locomotives, quand il a la forme d’une pyramide quadrangulairo.

— Zool. Genre de mollusques gastéropodes, type do la famille des mitridés, comprenant plus de deux cents espèces des mers chaudes et tempérées. On en peut prendre commo exemple la mitra episcopalis, boUo coquillu do l’océan Indien.

— Enxycl. Usitée dès la plus haute antiquité en Perse, la mitre est encore aujourd’hui portée par les parsis. Chez los auteurs grecs et latins, le terme de « mitro » désigne tantôt une sorte de diadème propre aux prêtres et aux rois, tantôt uno coiffure portée également par les hommes et les femmes de l’Indo ot do la Phrygio. Vers lo iv* siècle, co nom fut donné à. uu or nement épiscopal, formé d’une lamo do métal, retenue autour du front par des cordons ; on lo nommait aussi eidaris ot couronjie. Au vi* sièclo, la mitro prend la forme d’un bonnet peu élevé. Après le x* siècle, olle commence à être ornéo do deux pointes relevées en forme do cornes. Les formes basses, larges, du moyen âge vont en s’élevant à partir du xv* siècle pour atteindre les dimensions exagérées des époques de Louis XIV et do Louis XV. Aujourd’hui on revient aux formes surbaissées : les fanons d’étoffe qui torinincnt la mitro par dorrièro sont les restes dos cordons oniployés autrefois pour la fixer sur la tête de l’évoque. L’usage de la mitre est devenu obligatoire pour les évoques, à partir du xi* sièclo ; vers la même époque, les papes l’accordèrent aux abbés ayant une juridiction considérable, ou même à quelques laïques ; ainsi, Vratislas, duc de Bohême, et Roger, comte do Sicile, la reçurent des papes Alexandre II et Innocent II. La mitre doit toujours être on carton recouvert de soie ou d’une étoffe de lin. Les liturgistes distinguent trois sortes do mitres : la mitro précieuse, entièrement recouverte d’or, l’auriphrygiate, qui est de soie blanche brodée en or, et la miiro simple on soie ou en toile blanche. Les évêques se servent de celte dernière le vendredi saint et aux offices mortuaires. Cet ornement épiscopal fut souvent au moyen ûgo décoré de riches broderies et de pierres précieuses.

Les mitres dos évoques catholiques du rit grec ont la forme do couronnes royales fermées ; celles des évêques orthodoxes sont cylindriques et richement décorées.

— Archéol. En tant que cimier de casquo la mitre était l’insigne de l’évêquo ou de l’abbé marchant en guerre comme soigneur suzerain ù. la tête do ses liges. Sur

Mitres de cheminée : 1. En terre ajourée ; 2. A champignon ;

i, o, G. Cauchoise ; 4. A fentes verticales ; 7. A fentes horizoutales.

pluie et du vent. Il Assemblage de tuiles, pierres ou planches de plâtre couronnant le sommet d’une cheminée et destiné au même but. Il Faîte quelconque terminé par uno arête et formé de deux plans inclinés vers le sol. il A ?t en mitre. Nom souvent donné à l’arc angulaire dans une voûte.

— Géom. anc. Angle de 45 degrés.

— Métrol. Mesure tunisienne pour les liquides.

MrrRES : 1. Phrygienne ; 2. Perse ; 3. De rcrinii’- ^ deau il’ûvéque (iv s.) ; 5. D’évêque (vu s.) ; 6 D’évêque {x« s.). ; 7. D’évêque, du XV’ siècle et de nos jours ; 8. De patriarche [Eglise orLhoiloïc).

les blasons, ce cimier indiquait que le propriétaire d’armes était avoué d’une abbaye ou d’ un évêque à principauté de l’empire d’Allemagne : quand l’avoué représentait uno abbcsse, il portait en cimier uno lôte de tille mitréo.

Mitre (Bartolomé), homme d’Etat argentin, né à Buenos-Ayres en 1821. Obligé de fuir Rosas, il se réfugia en Bolivie, puis au Pérou et au Chili, où il lit du journalisme. 11 prit part aux troubles fomentés par Urquiza (185i), et devint membre de la Chambre des représentants. Ministre de la guerre de la Répu-

blique Argentine (1859) au mo-

ment de la lutte entre ce pays

et ri’^tat de Buenos-Ayres, il

fut blessé à Cepeda et devint

gouverneur de la province de

Buenos-Ayres, rentrée dans la

confédération (1860). La paix

ne devait pas durer longtemps ;

le général Mitre, ayant de-

mandé au gouverneme’nt de dé-

savouer le général Sax , qui

avait condamné le D’ Aberas-

tliein, le président Derqui re-

fusa {1S61). Les hostilités commencèrent aussitôt Vainqueur wq ^ à Pavon, à Rosario, Mitre traita ,/l avec Urquiza, qui garda le gou- . , )’- / vernement d’Entre-Rios. et fut ■ ’ ' / élu président de la République ’ (1862). Il ramenait au pouvoir Mitre, le parti libéral. Il développa . l’agriculture, le commerce et l’industrie. En 1865, il s allia avec rUruguav et le Brésil contre le Paraguay, et s’illustra au passage" du Parana, et à l’attaque d’IIumaïta {1866- 1S671. Non réélu en 1868, il vovagea à l’étranger. Ayant encore échoué en 1874, il essaya de renverser son rival Allevanda. Vaincu, arrêté, emprisonné, puis gracie, il émigra et vécut à Bordeaux et à Madrid. En 1892, ses partisans le rappelèrent à la présidence, mais ï^ majorité lui préféra Saenz Peiïa. Il a écrit une Bistotre de la liépublique Argentine (1882).