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de mines menacées d’une inondation commune à exécuter à leurs frais communs les travaux nécessaires pour parer au danger. Les contraveniions sont consialées comme les contraventions ( !<■ voirie, mais réprimées par les triliunaux correctionnels.

Les rùgles ci-dessus relatives aux mines (gisements de minerai métallique ou de houille) ne s’appluiuent ni aux minières, ni aux carrières, qui peuvent être exploitées par le propriétaire, avec l’autorisation du préfet, et mi’-me sans autorisation pour les carrières à ciel ouvert. Une simple déclaration est alors suftisantc.

— Milit. Los mi/jc* ont été employées, dès Tan liquité, dans le siège des villes lortitiées pour détruire les fondations des murailles, ou bien, du côte des assiégés, pour renverser les macliines amenées contre les murs- Après l’invontion do la poudre, elles eurent pour oUjet d’arriver, au moyen lie couloirs souterrains, au-dessous «lu point où l’on voulait (irodnire IClfet destructeur, pour y établir un fournrnu. 1- osi-à-dire une excavation remplie de puudre.àlaouelle ou mettait ensuite le fou.aprésavoirsolidemcnt fermé le fourneau au moven d’un bourraf/e, de manière que l’effet <le l’explosion se protluisit dans la direction voulue. Les défenseurs d’une place pouvaient utiliser les mines aussi bien

MINE

MINERALOGIE

BflNÉC n. f. Métrol. Mesure agraire, autrefois usitée dans quelques parties de la France.

Minée ou Minyas. Mytli. gr. Roi d’Orchomène, en Héuiie ; héros éponyme des Minyens, père dos Minéidcs <^u .Miii} ades.

MlNÉ£ (Julien), révolutionnaire français, né à Nantes en 1738, mort à Paris en 1808. Dabord matelot, puis comédien, il était, depuis 1771, curé de la paroisse des Trois-Patrous. à Saint-Denis, lorsque la liévolution éclata. Après avoir prêté serment à la Coustitution civile du clergé, il fut élu curé do la nouvelle paroisse de Saint-Tliomas-d’Aquin, puis évéque de la Loire-Inférieure. 11 y soutint secrètement les révolutionnaires, et linit par renoncer à ses fonctions ecclésiastiques (17931, pour devenir l’auxiliaire de Carrier. Cependant, torscpie, en 1794. Carrier passa à son tour en ju ;j ;emcnt. Minée se rendit à Paris comme témoin et se lit son aicusafeiir.

MlNÉIDCSouMlNYADES. Myth. pr. Filles do Minéo OU Mi :ivas,roi lé^’endairc d.-s Mi[i«’-im d’Orrhomèno, en Béotie. Klles étaient au nombre dî- tmis : Alriihoé. Leucippo et Arsippe ; Ovide remplace les deux ilernii-res par Iris et Clymône. Pour les punir do n’avoir point voulu assister à.

Mines fmilit.) : 1. Cnupe du terrain après l’explosion d’un fourneau ; zones de ruplurp. — 2. Puits de d«^part d’une mine. — 3. Raii’îui de l’attaque. — +. (.’liâssis. — S. Machine h i>eirnror 1p terrain pour élnblir les camouflets. — 6. Pl ;in d’une brèche par la mine. — . Instrument de forage : perforateur û injection d’eau. — 8. Plan d’un drspositif de couire-tuine» : A, f :alet’i-enveloppe ; B, écoutes ;

C, rameaux ; D, fourneaux.

que les assaillants, pour bouleverser leurs travaux. D’où le nom de contre-mines donné aux mines de la défense.

La guerre de mines prit, à partir du milieu du xvii« s.. une extension croissante et toute au profit de la défense, narce que les contre-mines de celle-ci pouvaient être étaidios à l’avance sous les glacis des ouvrages, suivant des dispositifs variés, mais dont rensemble comprenait en général trois sortes de couloirs : une galerie-enveloppe longeant la contrescarpe de l’ouvrage et communiquant souterraincmeni avec celui-ci ; des galeries, dites écoutes, dirigées vers l’ennemi et réunies, ou non. entre elles par des galerii-s transversales ; entin. des rameaux partant des écoutes et aboutissant aux fourneaux contenant la charge explosive. Les galeries sont dites niajeu’ es, grandes ou demi-gnlerû s. suivant qu’elles ont 2 mètres, 1«,85 ou l^.so de haut sur i"’..".0 ou 1 mètre de large. Les rameaux n’ont que O",^ :» sur 0’".so. Toutes ces galeries sont revêtues d’un coffrage en bois ou en maçonnerie dans les contre-mines préparées à l’avance. Les galeries de mine de lattaqne i»artent dune grande tranchée a[>pelée lugement. Un système de mines comporte encore des puits creusés à l’aplomb des croisements de galeries et de rameaux, ce qui permet d’accélérer la construction, d’aérer les travaux, etc.

La guerre do mines comprend surtout une lutte souterraine entre l’assaillant et le défenseur, chacun s’efforcant de découvrir et do détruire les cheminements de l’autre. A cet effet, des fourneaux, dits cumuu/Iets, sont disposés de manière ù agir horizontalement pour crever les galeries ennemies en construction, sans produire d’entonnoir extérieur où l’ennemi pourrait s’établir. L’attaque a, au contraire, intérêt à bouleverser le terrain de cette façon. Elle emploie des fourneaux surchargés, appelés globes de comprfssintt, dont l’effet s’étend dans tous les sens.

Les progrès de l’artillerie ont diminué l’intérêt de la guerre de mines, en permettant la destruction, à distance, d’ouvrages qu’on se disputait autrefois pied à pied. Mais la puissance des explosifs modernes tend à rendre aux mines une nouvelle importance. D’ailleurs, on emploiera pins que jamais les mines, soit dans les sièges, pour faire bréclie à certains ouvrages, pour faciliter l’exécution de travaux de sape. etc.. soit dans la guerre de campagne, pour exécuter des destructions et démolitions de ponts. de voies ferrées, etc.. par des procédés variant à l’infini.

MlNE-D£-CUIVRE KIVIÈRE DE L.M. V. CoPPERMINE-RlVER.

ses fêtes, Dionysos éveilla en elles un irrésistible appétit de chair humaine. Elles dévorèrent lo fils de Leucippe, Hippasos ; Hermès changea l’une en chauve-souris, l’autre en hibou, la troisième en chouette. — Une Minéide ou Minyade.

MiNEO Meii^ des Latins), comm. du roy. d’Italie lile lie Sicile |>rov. de Catane]) ; 9.519 hab. Aux environs, lac sullureux des Palici, dédié aux Paliques. défenseurs des serments. Dans un jardin est la « Pierre de poésie ».

MINE-ORANGE n. f. Couleur de même nature que celle de minium, mais [)lus vive, que l’on obtient avec la céruse chauffée à l’air libre, à une température un peu inférieure à celle nécessaire pour l’obtention du minium.

MINER (orig. incert.) v. a. Creuser en dessous pour faire écrouler : Miner une tour, ii Par anal. : Les fleuves MINENT toujours leurs bords. (Chateaubr.’)

— Par ext. Consumer, détériorer, affaiblir progressivement : L’envie mine l’envieux. L’inanition mine le corps.

— Fig. Attaquer, détruire sourdement ; Miner laconstittition titin fiags.

— En T. d’agric, Défoncer, en parlant d’un sol pierreux. MINERAI ( /V) n. m. Métal tel qu’on le retire de la mine,

nirlé ou allié à des substances étrangères.

— Enctcl. On donne le nom de minerais aux matières contenant des métaux en proportions suffisantes pour permettre leur exploitation. Les minerais sont terreux^ <irgi-Ifux ou rocheux. Les minerais terreux sont simplement débourbés au moyen du patouillet. (V. ce mot.) Avant cette opération, îes minorais argileux sont laissés plusieurs mois exposés à l’air libre, où ils se délitent. Les minerais roolicux sont Iiocardés ou grillés.

MINÉRAL, ALE, AUX (du bas lat. mineralis^ même sens) adj. GêoL Fait de matière non organisée : Les substances MINÉRALES. Il Le r*’gne minéral. Celle des trois grandes divisions de la nature qui comprend ces substances : Il y a le règne anîtnal, le règne végétal et le règne minéral, ti Eaux minérales. Eaux de sources naturelles tenant en dissolution certaines substances minérales et qu’on emploie en boissons ou en bains.

— Biol. Béserves jninérales. Accumulation en certains points de l’organisme de matières minérales utilisées ensuite pour la nutrition des tissus vivants (fer du foie chez le fœtus. phosphate de chaux du chorion chez les animaux. etc. }.

MINÉRAL même étym. qu’à l’art, préc.} n. m. Corps non organisé : /,es minêrai :x ne sentent pas et ne se meurent pas.

BQNÉRALISABLE irad. miuératiser) adj. Se dit des métaux susceptibles d’être transformés eo miuorais par leur combinaison avec certains corps.

MINÉRALISATEUR, TRIGE ^rad. minéraliser) adj. Qui transforme un mt’-tal en minerai en se combinant avec lui : Les propriétés MiNKRAi.Lsiit[CKS t/u soufre, de t oxygène.

— Substantiv. n. m. Corps qui a cette propriété.

MINÉRALISATION (si-on — rad. minèraliser) n. f. Etat d’un métal transiormé en minerai par sa combinaison avec un autre corps, ii Etat d’une eau qui contient eu dissolulion certaines substances minérales.

— Biol. Minéralisation organique. Nature et proportions res))cctives dos matières minérales qui entrent dans la constitution des tissus vivants.

— Bol. Modification subie par une membrane cellulaire qui s’imprègne de substances minérales. (i_ hez les graminées, chez les prêles, etc., les membranes des cellules épidermiques s’imprègnent de silice sur leur face externe [siUcification .. Cliez les orties, chez le ficus elastica, etc., elles s’imprègnent de carbonate de calcium, qui constitue des custolit/tfs, etc.)

— Encycl. Biol. En dehors du carbone, de l’azote, de l’hydrogène et de l’oxygène, les matières plastiques renferment du soufre, du phospore, du fer, du calcium, du magnésium, du sodium, du potassium, du chlore, parfois dusilicmm.du cuivre, du manganèse, etc., qui représentent les éléments de la minéralisation des organismes. Chaque tissu a sa minéralisation propre et ses dominantes minérales, qui peuvent inlluencer son activité. Ainsi, le phosphore et la magnésie sont les dominâmes du système nerveux ; lo fer et la potasse celles des hématies ; le chlore et la soude celles des humeurs ; etc.

La minéralisation urinaire n’exprime (jue la nature et la quantité des tissus détruits ; car, ainsi que l’a démontré (ïaube. un tissu en activité fonctionnelle n’élimine pas ses dominantes minérales, puisqu’il tes fixe au contraire par assimilation. L’absence, dans l’urine, de telles dominantes, signifie donc (jue le tissu ou l’organe correspondant est en pleine activité ou qu’il a été entièrement détruit.

L’activité fonctionnelle conduit normalement les tissus âgés à. une sunninéralisation, qui représente un des phénomènes de la vieillesse.

MINÉRALISER v. a. Transformer un métal en minerai :

MiNKKALisKu le fer à l’aide du soufre, de l’oxygène. i| Modifi <’r leuii par la dissolution de substances minérales. Se minéraliser, v. pr. Passer à l’état de minorai ou de

miin’ral.

MINÉRALISTE n. m. Syn. peu usité de minéralogiste.

MINÉRALITÉ u. f. Etat dos corps minéraux ; L^ noyau df lu ttrre sniitAe être consacré exclusivement à ta UINÛ-

HALirf ;. iT. Thoré.)

MINÉRALOGIE {jî — de minéral, et du gr. logoê. traité) n. f. ■’Science qui a pour but l’étude et la description des minéraux.

— Encycl. I^s recherches sur la nature des minéraux ont attiré de tout temps l’attention des philosophes. Mais nos connaissances vraiment scientifiques ne remontent (|u’au xviii* siècle, et la minéralogie n’a pu se développer qu’à la suite de la chimie et de la cristallographie. Jusqu’à cette époque, les hypothèses les plus curieuses avaient été émises sur la nature des minéraux. Ainsi, les anciens s’étaient imaginé (( ne le quartz ou cristal de roche n’était qu’une eau congelée, rendue plus solide et plus durable que la glace ordinaire par l’action prolongée du froid. Par contre, les pierres précieuses étaient duos à un effet tout à fait opposé ; comme on avait remarqué qu’elles étaient surtout abondantes dans les pays chauds, c’était la chaleur qui avait desséché graduellement une matière pierreuse, l’avait rendue dure et transparente et l’avait transformée en gemme. D’autres hypothèses aussi peu fondées ont été émises, et celle de Biiffon lui-même n’est pas très heureuse. Buffon voyait dans le quartz lo verre primitif de la nature, dans les micas des exfoliations de quartz frappé par le refroidissement, etc.

Les notions que nous ont laissées Aristoto, Théophraste, Pline, Avicenne, Albert le Grand, ne sont relatives qu’a quelques minéraux. Mais, à la suite dos travaux de Wallerius et surtout de Croustedt. (pii imagina le chalumeau, la minéralogie (it do grands progrès, et. à la fin du xvui’ s., Rome de L’Isle, Haùy et Verner donnèrent un grand éclat à cette science, qui n’a pas cessé de progresser jusqu’à nos jours.

Le but principal de la minéralogie est la détermination des minéraux. Les caractères extérieurs, visihits sans laide d’aucun instrument, comme la couleur, léclat. la transparence, le clivage, la texture, la dureté surtout, etc., ont servi de tout temps pour la détermination d’une espèee. Ils demandent une grande habitude, mais ne sont pas toujours suffisants, el l’on est obligé d’avoir retours à des mesures d’angles, à des essais chimiques, ou à l’examen des propriétés optiques ; aussi, la minéralogie, qui est une science naturelle puisqu’elle s’occupe de tous les corps bruis de la nature, emprunie-t-elle aux sciences physiques presque toutes ses méthodes de recherche.

Les caractères cristallographiques ont une grande valeur et, si le cristal à observer est assez gros, le goniomètre d’application deCarangeot est suffisant. I-es caractères chimiques viennent compléter les moyens de diagnostic. Un minéral est. en effet, caractérisé par sa composition el. sauf quelques rares cas de polvmorphisme. les caractères chimi((ues sont suffisants pour îe déterminer. Mais, la plupart du temps, il n’est pas nécessaire de faire une analyse complète ; les traités de minéralogie indiquent pourchaque minéral les réactions caractéristiques : fusibilité au chalumeau, solubilité dans les acides, etc.

Ces caractères, suffisants pour déterminer tous les minéraux qui présentent certaines dimensions, sont insuffisants si l’on veut connaître tous les minéraux constituant les roches. Parmi ceux-ci, il en est de très petits, et alors on est obligé d’avoir recours aux propriétés optiques. Presque toules ces dernières dépendent de l’indice de réfraction si le minéral est cubique, ou des indices principaux quand le cristal est anisotrope. Pour étudier les minéraux, la roche est taillée en lame très mince (0’"".03 environ d’épaisseur’) et elle est observée avec un microscope polarisant. On examine alors si un minéral est polycliroïque. s’il polarise la lumière, et alors, l’angle d’extinction, s’il est uniaxe ou bia.e et, dans ce dernier cas, l’angle des axes optiques.

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