Page:Nouveau Larousse illustré, 1898, V.djvu/904

Cette page n’a pas encore été corrigée

MANANIA — MANCHE

MANANIA n. f. Genre de luccrnaires, comprenant des formes vivant dans les mers du nord.

— Encycl. Les manama sont des calycozoaires, de la famille des cleistocarpidês, dis}tosées en urne, avec des bras courts, symétriquement espacés. L’espèce type du genre est la manania auricida, des mers du Groenland.

MaNANJARY, ville de la côte orientale de Madagascar, à l’embouchure du fleuve Mananjanj ; 4.000 hab. Bien (pie sa rade soit foraine et ouverte à tous les vents, elle fait un grand commerce maritime.

MANANT {tian — part. pr. de l’anc. v. manoir, demeurer, n. m. Autref. Vilain, roturier ; habitant d’un bourg ou d’un village, ii Auj., en mauv. part. Paysan, il Par ext. Personne grossière : Distrait qui passe pour un manant.

Manaos (autref. Barra do Rio Negro}, ville du Brésil, capitale de la prov. d’Amazonas, chef-lieu de municipe et de comarca, sur la rive gauche du rio Negro, un pej en amont de son confluent avec l’Amazone ; 38.720 hab. C’est le grand centre commercial de l’Amazonie.

MÂNAR. MaNAAR ou Mannar (île de), petite île sur la côte nord-ouest de Ceyian, entre le ijol/’e de Mânar et le détroit do Palk ; pêcheries de perles connues depuis l’antiquité. La ville de Manar se trouve sur la côte sud-orientale, en face de Mantoddale {côte de Ceylanj.

Manar. Manaar ou Mannar (golfe de), bras de

mer de l’océan Indien, qu’il fait communiquer, entre l’Inde et l’ile de Ceylao, avec le détroit de Palk, dans le golfe du Bengale. Il s’étend du cap Comorin à l’ile Karativo, sur la côte cinghalaise ; il est presque fermé, au N.-K., par la presqu’île de Ramnad, l’ile de Ramesvaram, le cordon partiellement émergé, et long de 50 kilom., désigné sous le nom de Pont d’Adam, et l’île de Manar. Marées violentes-

Manardi (Jean), médecin italien, né et mort à Ferrare (1462-1536). Appelé comme premier médecin auprès de Jean-François Pic de La Mirandole, il collabora avec lui à la publication de V Astrologie judiciaire.

MANAS [tiass] « esprit « n. m. Terme à rapprocher du latin mens, et par lequel la philosophie indienne désigne l’ur^’ano int.-rno <io !a porcrption, de la volition et de la ■ IiHh nui lia lion, (»a II- iioinritr qiiclqin-lnis le sixième sens.)

Manasarovara ou Mansarovar, lac sacré du Tliib.T, dans 1 Hiinalaya o-vidonlal. au pied du mont Kailas, dans le sud de la province de Ngary-Khorsoum. près do la frontière du Népaul. Lieu de pèlerinage, fréquenté par les brahmanes de l’Inde et parles bouddhistes mongols.

ManassÉ, j.anianhu hébreu, du xviii* siècle av. J.-C. Fils de -In-rpii ,1 il,- 1 KL’yptienne Asnath, il fut, avec son frère Eiiliranu, a i .|,i/- par Jacob mourant, et donna son nom à une !’■> ilm/e inbus établie, partie à l’E., partie à ro. du Jourdain avec Astaroth et Adra comme villes principales.

ManasSÉ ou ManassÈS, roi de Juda, fils d’Ezéchias, né et mort à Jérusalem (706-639). La première partie de .son règne (694-672), remplie par une persécution contre les adorateurs de Jéhova et le supplice du prophète Isaïo. aboutit à la prise de Jérusalem par Assar-Haddon, roi d’Assyrie. Cependant, Manassé, après avoir été emmené captif à Babylone, fut. en r.e’J, restauré par le successeur d’Âssar-Haddon, Saosduchin. Converti par le malheur, il rétablit le culte de Jéhovah, fortifia et restaura Jérusalem. La prière qui porto son nom est apocryphe.

Manassé ou ManassÈS, archevêoue de Reims au XI* siècle. Descendant d’une famille illustre, et même, d’après quelques auteurs, allié aux Capétiens, il fut élu arcnevôquo do Reims, on 1069. Il accabla son clergé d’exactions, vécut en soigneur laïque plutôt qu’en évêque, et, finalement, fut excommunié par le pape en 1077 et déposé au concile de Lyon. Ce sont les violences de Manassé qui déterminèrent saint Bruno, prêtre du clergé de Reims, à se retirer dans le désert de la Grande-Chartreuse.

ManassÈS (Constantin), historien et poète byzantin du XII* siècle. Son œuvre principale est une chronique en vers politiques, allant de la création du monde à la mort do Nicéphoro Botoniato (1081), et dont une traduction slave, faite en 1350, est un monument intéressant de la littérature biilgaro-slovèno.

ManassÈS Ben-Joseph-ben-Israël, rabbin, né

à Lisbonne en iGOi, mort à Middîebourg en 1659. Emmené en Hollande par son père, que l’Inquisition chassa du Portugal, il fut élu, à dix-huit ans, directeur do la synagogue d’Amsterdam. L’imprimerie qu’il fonda dans cette ville, exécuta des éditions très estimées. Cromwell, auprès do qui il alla plaider la cause des juifs d’Angleterre, l’accueillit avec distinction. Il a composé en hébreu le Grand livre des figures et lo Livre du souffle de la vie (1637) ; on portugais, plusieurs ouvrages do philosophie et do théologie, entre autres, le Traité de la fragilité humaine (1642). II prétondait descendre do David et annonçait qu’un de ses pelits-tils serait le Messie.

ManastersKO, ville d’Austro-Hongrie (Galicie [distr. de Kossowji. sur un affluent du Pruth (bassin du Danube) ; 2. .300 hab. Salines, eaux minérales.

MANATIDÉS n. m. pi. Famille de mammifères cétacés Siréniens, comprenant les lamantins {mauatus) et genres voisins. — Un manatiiik.

MANATIES ou MANANTIES (tl — du lat. manere, rester ) n. m. Dr. anc. Héritage donné à cens et à rente, dans lequel io possesseur était tenu de résider, qu’il no pouvait démembrer, et qui faisait retour au seigneur, si le possesseur mourait sans enfant.

MANATUS {tuss) n. m. Nom scientifiquo des lamantins.

Manau( Jean-Pierre), magistrat français, né à Moissac en 1822. Avocat à Toulouse, il fut nommé en 1870 avocat général, puis procureur général à la cour de cotte ville, passa ensuite à Paris, comme juge, en I87i,ct v devint successivement vice-président du tribunal (1877), conseiller à la cour d’appel (1879). président de chambre (i880), conseiller à la Cour do cassation (1882), président do ciiambre (1892) et procureur général (1893). Ses réquisitoires qui ont ou lo plus de retentissement sont celui qu’il a prononcé pour la nullité du legs fait au papo par la marquise du Plcssis-Bellière (18y4) et ceux surtout M89s-ls9<ji en faveur de la revision du procès Dreyfus. Il a été mis à la retraite en 1900.

MâQava-dharma-çâstra, ■■ Cude des lois de Manon », recueil de lois religieuses, morales et sociales,

jadis en usage chez la secte védique des Mânavas, qui est resté le guide de la société indienne, et dont les prescriptions sont encore appliquées de nos jours par les tribunaux européens de l’Inde. — La tradition brahmanique attribue le Mânava-Dharma-Çàstra au Manou Svâyambhouva, fils de Svâyambhou (l’être existant par lui-même, le créateur, Brahmâ), qui l’enseigna à son disciple Brigou 30 millions d’années avant notre ère. Certains de ses passages paraissent, en réalité, très anciens quant au fond, mais il est relativement récent pour la forme et a dû subir de fréquents remaniements.

Manbt (George William), inventeur anglais, né dans le comté de Norfolk en 1765, mort à Yarmouth en 1854. Il perfectionna l’appareil inventé en 1752 par Bell pour le sauvetage des navires ; il imagina des procédés pour rendre la pêche de la baleine moins périlleuse. Il a publié : Essai sur l’histoire naturelle (1812) ; Journal vf a voyage to Groenland in thc year i8-2t (1822).

Manby (Charles), ingénieur anglais, né à Horsley, comté de Statford, en 1804, mort à Londres en 1884. Fils d’un directeur de forges et de hauts fourneaux, Charles Manby fut en état, dit-on, dès l’âge de seize ans, de dessiner et de faire construire lo premier navire en fer qui ait navigué, 1’ « Aaron Manby ». S’étant rendu à Paris, il dirigea la construction des appareils pour l’éclairage ensuite attaché aux ateliers du Cr sous la Restauration, ingénieur er nufacturesde tabac, puis retourna (1829). Il y dirigea une usine du pay et fut chargé plus tard de la direction de la maison Robert Stephenson. Il a organisé le corps d’état-major des volontaires ingénieurs, dont il devint lieutenant-colonel.

MANGANA n. m. Casse-têt© dont se servent certaines peuplades indiennes, il Jongleur des îles Mariannes.

MançanarÈS. Géogr. V. Manzanabês.

Manceau, elle {sa, sèV), personne née au

882

— Art culin. Os apparent des côtelettes et des gigots, par lequel on les saisit : Manche de gigot.

— Agric. Manches de la charrue. V. mancheron.

— Mar. Poignée à plusieurs mains, qu’on adaptait à une rame trop grosse pour être manœuvrée par un seul homme.

— Musiq. Manche d’un violon, d’un violoncelle, etc.. Partie de l’instrument sur laquelle l’exécutant promène la main gauche pour varier la longueur des cordes et les. sons qu’il en tire, ii Savoir son manche. Toucher avec justesse et fermeté les cordes attachées sur le manche d’un instrument.

— Techn. Manche à polir, Manche mobile auquel on adapte les diverses pièces que l’on veut polir, ii Faux manche à tremper. Barre de fer terminée par une douille, dans laquelle on adapte les pièces de coutellerie que l’on veut tremper, n Manche à gigot. Sorte de pince qui s’adapte sur l’os du gigot et permet de le tenir solidement pour le découper, n Manche à blanchir. Outil de corroyeur servant à lisser une peau, tl Tube principal d’un chalumeau, celui par lequel on tient l’instrument quand on en fait usage, et qui est muni de l’embouchure.

Il Fourneau d’affinage, dans les ateliers de monnayeurs

lu gaz. Il fut iusot, devint, chef dos man Angleterre ■ ! Galles,

Uabi

Manceau vaut an Normand et

. les Mani.-eaux sont plus terribles encore

dans le M la région. — i

— Prov. : demi, En chic ; que les Norm,

— Adjectiv. : Plaideurs manceaxjx.

— Encycl. Econ. rur. lîace bovine mancelle. Autrefois, jusque dans la première moitié du xix siècle, on désignait de ce nom les bœufs et vaches du Maine et de l’Anjou. Ces animaux se caractérisaient par leur couleur uniformément rouge blond, ou maculée de blanc, leur squelette volumineux, leur grande aptitude à l’engraissement. Les femelles étaient de médiocres laitières. Par le croisement avec des taureaux durham, on a transformé la race mancelle au point qu’on peut la considérer aujourd’hui comme une variété pure de la race durham.

Bace porcine. La race porcine du Mans {race craonnaise, race ayigevine) est 1 une des meilleures qui soient, quant à la qualité de la viande ; par une sélection persévérante on en a amplifié la taille et réduit le squelette. Les porcs de cette race ont le corps long, lo crâne large. les oreilles très longues et retombant sur les yeux.

MANCELLE [sèV) n. f. Chaîne ou courroie q^ui joint les attelles du collier d’un cheval avec chaque hmôn de la voiture.

MANCENILLE [Il mil. — de l’espa pomme) n. f. Fruit du mancenillier.

ij de table ; ll.Der

le ; 2. D’échoppe ; 3 et t. A blanchir ; 5. De tourneviB ; rière ; 8. A gigot ; 9. De couteau de cuisine ; 10. De cousoir ; 12 et 13.D’écrars(A, visde pression) ; 14. De cachet.

anzenilla, petite

MANCENILLIER {ni-U-é ou ni-ié — rad. mancenille) n. m. Espèce d’arbre, de la famille des euphorbiacées.

— Encycl. Le mancenillier (hippomane mancenilla) est un arbre des Antilles , de l’Amérique centrale et de la Colombie, dont le port rappelle un peu celui du poirier. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, ses fleurs groupées en épis ; son fruit ressemole à une pomme d’api, qui serait marquée de côtes. Cette plante est fort redoutée, à cause de ses propriétés vénéneuses ; le seul contact de son latex produit des ulcères. La légende .selon laquelle l’ombro même du mancenillier serait mortelle a trouvé sa place dans le livret de l’Africaine ; mais il faut remarquer que les fleurs du mancenillier ne sont nullement écarlates et qu’on ne lo rencontre nulle part en Afrique.

MANCEPS (sèpss — mot lat. dérivé de manu capere, saisir avec la main) n. m. Antiq. rom. Adjudicataire d’un bien public ou d’une entreprise afl’crméo par l’Etat ; entrepreneur de travaux publics ou particuliers.

Mancha-REAL, ville d’Espagne (Andalousie [prov. de Jaen]) ; r..û00 hab. Ch.-l. de juridiction civile. Fabrication de draps, toiles. Commerce de grains et de bestiaux.

ManchaUG, ville des Etats-Unis (Massachusetts [comté de Worcester]), près do Ja frontière du Conneclicut et du Rhode-Island ; -1.405 hab.

MANCHE (forme masc. du mot suîv. ) n. m. Partie adaptée à un instrument ou à un outil, pour le saisir A la main lorsqu’on s’en sert : Le manche d’une pelle, d’un couteau, d’une fourchette, d’une hache, etc.

— Loc. div. Branler au manche ou dans le manche. Fig. N’avoir pas une résolution bien ferme, un parti bien arrêté. (Etre menacé do perdre prochainement la position que l’on occupe. — N’être pas solide, solidement établi : Fortune gui branle au manche.) il Jeter le manche après la cognée. Jeter le fer, puis le manche d’une cognée qui se démanche, et, au fig.. Renoncer à quelque cTioso par découragement, n Manche à balai, lîûton que l’on adapte à un balai pour en faciliter le maniement, n Se mpttre du côté du manche. Se mettre du côté de celui qui expulse les autres, du côté où l’on a tous les avantages.

Il Pop. /^ mouche, Le chef, le directeur, le patron.

— Zool. Manche de couteau. Nom vulgaire de plusieurs coquillages, dont la forme rappelle celle d’un manche de couteau. V. solen.

MANCHE (du lat. manica) n. f. Partie du vêtement couvrant le bras ou une partie du bras : Manche de chemise, de robe, de paletot, ii Pièce isolée, pareille à une manche véritable, qui se met par-dessus celle-ci pour l’orner ou pour la protéger, (Dans ce dernier cas, on dit souvent fausses manches i : Une paire de manches 6 rorfées.

Il Tour de manches, Garniture de rubans, de dentelle ou de fourrure placée au bout de la manche, au-dessus de la manchette, n Manches d’anges. Manches qui n’atteignaient qua jusqu’au coude, il Manches à gigot. Manches larges et bounantes près de l’épaule, serrées au poignet, ii Manches à l’imbécile ou à la folle. Manches serrées au poignet, mais très larges de la partie supérieure, que l’on faisait tomber à la hauteur du coude à 1 aide de petits morceaux de plomb. Il Manches pendantes. Bandes d’étoffes attachées au bout des manches de certaines robes de cérémonie.

^ Loc. div. En manches de chemise. Sans vêtement qui couvre les manches de la chemise : Sortir en manches de CHEMISE. Il Jambes en rtianches de veste, Jambes grêles et arquées, il Avoir la manche large, Etre fort indulgent dans ses interprétations sur des questions de morale. (Se dit surtout d’un confesseur ou d’un directeur.) n Avoir la conscience large comme la manche d’un cordelier, Etre peu scrupuleux, ii Mettre à une personne du plomb dans la manche. Fig. La rendre plus réfléchie, ii Mettre quelque chose dans sa manche. S’en emparer, ii // l’a mis dans sa manche. Expression courante tendant, à tort, à expliquer le mécanisme de tous les tours des prestidigitateurs, il Se moue/ter sur la manche. Etre tout à fait novice. Il C’est du temps où l’on se mouchait sur la manche. C’est à une époque où la simplicité était extrême, il Avoir Quelqu’un dans sa manche. L’influencer à son gré. n Tirer la manche à quelqu’un. Le solliciter, chercher à le gagner, n Se faire tirer la manche. Se faire prier, solliciter, ne céder qu’avec peine.

Il Très fara. C’est une

pau

■ de

ches. C’est une personne ou une chose tonte différ

nche

Manchi

rable (s.

simplem. Mar, Etrennc. pourboire, en Italie.

— Archéol. Manche honorable. Pièce d’étoff’o qui était souvent une manche détachée d’un costume et que les chevaliers portaient dans les joutes et les tournois en l’honneur de la dame qu’ils servaient et dont ils l’avaient reçue.

— Arg. La manche. Le monde des mendiants, il Faire la manche. Mendier, tendre la main dans les lieux publics.

Il Coup de manche, Mendicité à domicile, avec lettres de recommandation.

— Blas. Meuble d’armoiries, qui représente une manche d’habit, ii Manche mal taillée. V. maltaillée.

— Géogr. Bras de mer resserré entre deux terres, et servant de communication entre deux mers de grande étendue : Zomanchk de Tartarie. Il Se dit particulièrement du bras de mer qui sépare l’Angleterre du continent. (Dans ce sens, prend une majuscule) : Passer la Manche.

— Ilist. Gentilshommes de la manche, attachés à la personne d’un rils do France, pendant la durée de son éducation. Il Gardes de la manche. V. garde.

— Hist. relig. Cordeliers à la grande manche, Cordeliers rentes que le cardinal d’Amboise supprima en France.

— Jeux. Nom donné à la première partie des divers jeux, quand on joue en partie liée : Gagner la première manche. (Quand chaque adversaire a gagné une manche, on fait une troisième partie, qui s’appelle la belle.) ii Etre manche à manche, Avoir gacné le même nombre de parties.

Il Au jeu de whist. Se dit d’une des parties liées constituant le rob.