Page:Nouveau Larousse illustré, 1898, V.djvu/720

Cette page n’a pas encore été corrigée

LION

phoque à crinière. !l Lion des pucerons, Larve d’une variété de névroptôres.

Fig. Personne : l" d’un grand courage ; 2" d’un cœur

généreux, magnanime ; 3" violente ou furieuse : Les mères deviennent des lionnes dés qu’on touche à leurs enfants.

— Fam. Personne qui excite la curiosité publique, qui est universellement recherchée. (S’est dit d abord en Angleterre, par allusion aux lions de la Tour de Londres, qui attiraient un grand nombre de curieux) : Le lion du jour, de la saison, il Jeune homme riche, d’une élégance extrême, ii Au fém. Femme élégante, à la mode.

— Fosse aux lions, Fosse où l’on garde les lions dans un jardin zoologique..

— Loc. div. : Coudre la peau du renard à celle du lion, Joindre la ruse à la force, ii Lion au logis, renard dans la plaine. Se disait autrefois des fanfarons.

— Alchim. Soufre et mercure. Il /.îon vert, Mercure philosophai et teinture de vitriol. Il Lion rouge. Minium.

Il Lion ravissant ou volant. Mercure hermétique.

— Blas. V. la partie encycl.

— Comm. Sorte de linge ouvré, fabriqué autrefois dans le Beaujolais.

— Mar. Pièce de bois, qui relie la tête des épontiUes do la cale avec le pont, il Pièce de bois sculptée, placée au-dessous du beaupré, ii Fosse aux lions ou liens, Soute aux cordages.

— Mythol. gr. Lion de Némée. V. Kémée. ti Lion Cithéronien, Lion qui désolait le mont Cithéron, et qui fut tué par Hôraklès.

— Nuraism. Lions d’or ou Deniers d’or fin au lion. Ancienne monnaie d’or de Flandre, d’Angietorro, de Bourgogne et de France, ii Lion d’argent. Ancienne monnaie d’argent do Belgique.

— Pbov. : A l’ongle on connaît le lion, Le caractère d’un homme de génie se trahit aux moindres signes, aux plus légers indices, il Mieux vaut chien vivant que lion mort, Un homme mort n’a plus aucune espèce d’importance.

— Allus. HiST. : Fosse aux lions. V. Daniel.

— Allus. littér. : Antre, caverne du lion, Lieu d’où il est impossible de sortir, difliculté dont on ne peut se tirer, par allusion à une fable do La Fontaine, te Lion malade et le Henard. Wha griffe du lion, L’individualité, l’empreinte puissante qui caractérise l’œuvre d’un génie supérieur. (V. lix ungue leonem.) Il Parce que je m’appelle lion, Locution tirée de la fable de La Fontaine intitulée : la Génisse, h Chèvre et la Brebis en société avec le lion. (V. quia nomi-NOR LEO.) Il La part du lion, C’est-à-dire la_plus grande part que s’arroge le plus fort. (V. ijuia nominor leo.) u La peau du lion, Allusion à une fable de La Fontaine. V. peau.

— Encycl.ZooI. Le lion (uncialeo) est le type d’un sousgenre de chats, comptant hs plus grandes espèces du genre /’(■/ïs. Répandu dans toute r.Vfrique, il s’étend en Asie jusque dans l’Inde occîJentalo et centrale (Bundelkund), à travers la Mésopotamie et la Perse. On en a distingué plu-

Lion, lionne et lionceaux.

sieurs variétés, d’après le pelage et la crinière plus ou moins jaunâtres. Tels sont : les uncia Googratensis ou lion du Goudjorat ; Senegalcnsis , du Sénégal ; Capensis , de rArri([uo méridionale, Somaliensis, de l’Afrique orientale. L(> ivpi- est lo lion do l’Atlas, à robe foncée et à crinière lu-nur. La iVriicllo n’a pas do crinière et garde souvent, noiaiiuiinit dans les races d’Abyssinio, les macules sombres cl arrondies qui tachent la livrée des lionceaux surtout dans la région du ventre. A l’époque pléistocène, le lion vivait on Luropo et dans l’Inde ; cette variété disparue est X’uncia spelxa, sans douto contemporaine de l’homme.

Lo lion est le plus puissant des carnassiers actuels ; son port est lier, son regard imposant ; il mesure jusqu’à 2°", 40 du museau à la pointe de fa queue, rase et terminée par un fort pinceau de poils ; son pelage court est fauve ; une crinière couvre lo cou et !•■ est d’une force et d’une a- il de patte, il brise la colonne v ctsautojusqu’à4môtrosdo ii ;

des mâles. Le lion Iniaires ; d’un coup un cheval ; il bondit is ueL’rimpepasaux

I I : ’_ r. Habitant

, jnduaussi

! ... .Nocturne,

li.-riL.. acuresde la

o. Sou rugissemc

arbres. Son poids n’est pas inféri surtout les régions boisées, les fo bien dans les plaines que sur les il ne sort guère de sa retraite qui. nuit et y rentre dès que le soleil

est effroyable ; on l’ontond à plusieurs kilomètres do distance. Ordinairement solitaire, le lion a son domaine particulier ; il se creuse un repaire peu profond à la surface du sol. Dans les grandes forêts, il conserve longtempsiomêmo gîte et no lo quitte que lorsqu’il a trop épuisé la contrée pour y trouver désormais une nourriture suflisante.il chasse seul ; mais, à l’époque des amours, il chasse en compagnie do sa femelle, plus petite que lui et sans crinière. Le lion est un animal prudent, qui n’attaque l’homme qu’exceptionnellement ; il s’en prend surtout aux grands ruminants, qu’il surprend à l’affût dans lo voisinage de l’eau. Il tue ses victimes en leur désarticulant les vertèbres cervicales d’un coun do sa largo patte aux griffes crochues ou en leur broyant lo cou avec ses crocs énormes. U emporte sa proie dans quelque lieu abrite, où il s’en repaît pendant un ou plusieurs jours, avec sa femolio et ses petits. Ceux-ci naissent an nnmln’o de trois ou quatre par portée, les yeux déjà oip, ...... .1. ■^"■■■■’-r’-' i" :*igo adulte en huit mois.

’ ommis par le lion dans les trou-

[lartout, beaucoup plus que ses

■’ I , ’innés ; son voisinage est une vô-

niauie ruiamiro pour un village. Dans les pays où les

D’argent

efourchéeet

on bouddhique.

fusils sont en usage, il disparaît progressivement. Commun il y a cinquante ans en Algérie, il est maintenant refoulé dans l’intérieur ; mais il abonde encore dans le Soudan et l’Abyssinie. On le chasse, à défaut d’armes à feu, avec le javelot et la lance, mais surtout en lui tendant des pièges, en disposant des fosses profondes recouvertes de branchages, etc. Pris jeune, il s’apprivoise facilement et demeure, en général, un animal de ménagerie tranquille et pacifique. Sa fourrure est assez estimée, au moins celle du mâle à grande crinière ; elle sert à faire des tapis ; jadis, le cuir de lion était très recherché pour la confection des ceintures ; au moyen âge, on attachait à ces objets des qualités mystérieuses de force.

— Blas. Le lion est le quadrupède qui figure le plus fréquemment sur l’écu. Sa position ordinaire, et qui ne se blasonne pas, est rampant {rapiens), c’est-à-dire dressé sur les pattes de derrière ; la tête est de profil, la queue levée et laissant retoraoer sa houppe du côté de l’échiné. Outre ces attributs spéciaux, le lion peut être armé, diffamé, dragonne, contourné, lampassé , morné, vilené, issant ou naissant, h’Opardé, etc. Son corps peut encore être échigueté, vairé, besantê, etc. Quant à la queue, elle est nouée, fourchée, léoparaée, souvent même

veurs héraldistes d’une profusion d’entortillements ou d’accessoires difficiles à blasonner. Le lion représenté sans sa

crinière est une lionne. Passant au lieu de rampant, la tête de face et la houppe de la queue retombant en dehors, il devient le léopard. En art héraldique, le lion symbolise le courage et la force, la magnanimité.

— Mytbol. hind. Lion bouddhique ou Chimère. Dans l’Inde comme en Occident, lo lion, Sirnha, personnifie lo courage et la générosité. Vichnou se métamorphose en homme-lion ; Bouddha est le " Lion des hommes « ; son trône, supporté par quatre ou huit lions, est lo Simhâsana ou trône des lions. Le Simha orne les ustensiles sacrés du bouddhisme en Chine, au Thibet, au Japon, où il est inconnu dans la nature : sa forme s’ajtère et devient la forme fantastique appelée Chien-de-FoparlesChinoisotChimôro par les Européens.

— Iconogr. Comme emblème de la souveraineté, le lion est ordinairement représenté appuyant une de ses pattes sur un globe. La statue colossale en pierre d’un lion tenant deux globes sous sa patte a été érigée au point culminant do la route do Guadarrama, établie en 1749 par Ferdinand VI, pour mettre en communication les deux Castilles. Les Alliés ont érigé à Waterloo, au sommet d’une pyramide de 50 mètres de hauteur, un lion colossal en tonte. Le peintre belge, Wiertz, a représenté sous ce titre : le Lion de Wale ?^loo, la victoire du lion sur l’aigle, composition moitié allégorique, moitié réaliste.

Le lion de saint Marc a des ailes, en souvenir de la vision où, d’après les Pères de l’Eglise, Ezéchiel a peint les quatre évangélistessous la figure de quatre animaux ailés : le hon représente saint Marc. (V. evangéliste.) La plus fameuse image que nous en ayons est la figure colossale qui surmonte une des colonnes de granit de la Piazzetta, à "Venise, et qui, en 1797, fut transportée à Paris, sur l’esplanado des Invalides, où elle resta jusqu’en 1815.

Le lion, entant que bête féroce, a été souvent représenté par les sculpteurs et les peintres. Au Vatican, on remarque, entre autres sculptures antiques, un Lion attaqua 7it un cheval, un Lion dévorant un veau, un Lion en marche, plusieurs Lions couchés.

Il y a, dans les jardins de Versailles, deux groupes en bronze fondus parles Kelleret représentant, l’un un Lion qui ternisse un loup, par Vauclève, l’autre un Lion qui comh’it iiu .s’iN<//irr. p.ir Uaon. Citons l’œuvre remarquable de Barvr : /. Li.ju ri !.■ s,rp>^nt fV. Barye.). Auguste Gain a exposM, ;ni Salou do i.s.ji, une maLriiiliiiue Lionne du Sahara et. au

Salon de 1870, , - ,

un Lion de Nubie avec sa proie, et il a fait les modèles des deux lions de bronzo du guichet des Tuileries (du côté do la Seine). Jacquemart a exposé en lS5bunLion dans le désert, flairant le cadavre d’un voyageur à demi recouvert de sable. On doit à Pierre Rouillard les figures de lions fiiii décorent lo vestibule du Tribunal de commerce de la Seine. Mène s’est également fait une réputation méritée par ses Lions. Fratin a sculpté un Lion entraînant sa proie ; Hippolvte Heizlor, une Lionne et une antilope ; Louis Vidal, sculpteur aveugle, un Lion rugissant.

Rubons a peint, avec beauconp d’énergie, des Chasses aux lions (musées de Munich et de Dresde) et une Lionnt jouant avec ses deux petits (Ermitage). Parmi les tablcau. do Snyders, nous citerons : Lions poursuivant un chevreuil (ancienne galerie Fesch), le Lion et le Hat (Madrid ) ; un Lion attaquant un sanglier ornait autrefois la galerie des chasses, à Versailles. De tous les peintres contemporains, Eugène Delacroix est celui qui a le mieux représenté les lions ; citons : le Lion et la Tortue, Lion dans son antre et Lion dévorant tinc chèvre. — Lion de Lucerne. V. Ldcebnb ; Lion de lielfurt. V. Belfort.

Lion (ordre du), ordre aujourd’hui disparu et qui fut, supposo-t-on, fondé par Enguerrand do Coucy.

^^^^^

I dessin

Le me- né, et.

■ ;?

Ordn

702

Lion du Falatinat (ordre du), ordre fondé en Bavière en 1768, par l’électeur palatin Charles-Théodore, pour récompenser les services civils et militaires, et supprimé en 1808. Le nombre des chevaliers, tous nobles, était de vingt-cinq. La croix, en or, à quatre branches et hui pointes pommelées d’or, était émaillée de bleu daillon, émaillé de bleu, portait un lion d’or cou : en exergue, le mot : Merenti. -.■„-,-rY---^--.-.

Lion du Congo ( ordre

royal du). V. Congo.

Lion d’or (ordre du), ordre fondé en 1790 en Hesse-Cass’^l parle landgrave Frédéric II. < réorganisé en i876. Il ne coin porte qu’une classe de chevaliers. L’insigne, suspendu à un ■^ ruban rouge ponceau moiré, - /

représente un lion d’or rampant /

et couronné, avec la devise : - ^ /

Vtrtute et fidelitate. ’■^■-J’^^’^y^

Lion d’or de Nassau (or- ^, , , . ^^. ,„ DRE DU}, ordre fondé en %^% Ordre du Lion dor{Hes8e). par le duc Adolphe de Nassau pour récompenser les services civils et militaires, et sup- p^ primé en 1866, lors de l’annexion ,^ du Nassau à la Prusse. Les cheva- l W :., liers portaient une écharpe orange ^i à liséré bleu et une plaque.

Lion et du Soleil (ordre du), ordre institué en Perse par Feth-Ali -Shah, en 1808, pour récompenser le mérite civil et militaire. Il se compose de chevaliers, d’officiers, de commandeurs, do grands officiers et de grands croix. La décoration est une étoile à rayons d’argent ; lo médaillon central représente un soleil se le- Ordre du Lion d’or vant derrière un lion. Ruban vert. (Nassau).

Lion de Zaehringen (ordre du), ordre créé en isiSpar

le grand-duc Charles de Bade et réor-

ganisé en 1840. Il comprend : des f"] ""^ "") grands-croix, des commandeurs do v^ et de 2* classe, et des chevaliers. La décoration est une croixà quatre bran ches en émail vert, reliées par des boucles d’or ; l’écusson central repn sente un lion sur champ de gueules et, de l’autre côté, les ruines du ch i teau de Zœhringen sur émail blan Lo ruban est vort, à liséré orange — Sord.re de Berthold de Zxhringen qui est devenu depuis 1877 une class-o supérieure de l’ordre du Lion , so compose de chevaliers avec écharpe et plaque. La décoration est suspendue à un ruban rouge, bordé d’or. ^’"" ""^ /.i^-uruig^u.

Lion néerlandais (ordre du), ordre fondé en 1815 par Guillaume I", roi des Pays-Bas, pour récompenser le mérito civil. L’ordre comprend trois classes : des grandscroix, écharpe et plaque ; des commandeurs, sautoir et plaque ; des chevaliers, boutonnière. Il existe aussi une classe inférieure de personnes agrégées à l’ordre sous lo nom de Frères. La décoration représente uno croix en or émaillée tle blanc, à huit pointes perlées, anglée d’un T^ . portant un lion sur l’écusson cen tral et, au revers, la légende : Virtus nobilitat. La croix est surmontée d’une couronne royale et suspendue à un ruban bleu foncé avec liséré , .

orange. Les Frères portent une mé- néeriaDuais.

daille d’argent attachée à un ruban ayant une seule raie.

Lion amoureux (le), comédie en cinq actes, en vers, de Ponsard (Comédie-Française, 1866). — Le conventionnel Humbert, tout en reprochant au général Hoche de fréquenter le salon de M"’ Tallien, se laisse prendre lui-même aux séductions de la marquise de Maupas. Humbert consent à sauver le père de la belle émigréo ; mais, lorsqu’il est question de sauver aussi le comte de Vaugris, son fiancé, pris à Quiberon les armes à la main, le lion rugit, et Vaugris est fusillé. Malgré cette tache sanglante qui devrait les séparer, Humbert et la marquise de Maupas s’épou.sent au cinquième acte.

La comédie du Lion amoureux fait le procès des mœurs du Directoire : ce sont les muscadins et les merveilleuses que foudroie Humbert dans une virulente apostrophe qui a presque décidé le succès de la pièce. Cette comédie est uno étudo historique, consciencieuse, sincère. Le style, correct et clair, est souvent animé d’un souffle généreux.

Lionnes pauvres (les), comédie en cinq actes, en prose, d’Emile Augier et Edouard Fournier (Vaudeville, I8ôs ;. — Séraphine, la jeune femme du vieux clerc Pommeau, a monté sa maison sur un pied luxueux, en dépit des modestes appointements de son mari. Ce luxe, attribué par Séraphine à des occasions de bon marché exceptionnel, fait l’admiration de l’aveugle mari, jusqu’au jour où Thérèse, élevée par Pommeau, mariée à l’avocat Léon Lecarnier, pénètre le mystère : Séraphine est entretenue, et Pommeau vit dans un luxe qu’il ne paye pas. Rempli do honte, il quitte sa maison et va demander asile à Thérèse ; mais il découvre que c’est lo mari de celle-ci qui entretient Séraphine. Cette comédie, qui mettait sur la scène l’adultère vénal, fut d’abord interdite par la censure. Lo dialogue en est .spirituel, incisif, amusant.

Lion (golfe du) [lo GalUcus Sinus des anciens, à tort écrit parfois golfe de Lt/on], golfe de la Méditerranée occidentale, entre l’extrémité orientale des Pyrénées’ à ro. et la presq^u’ile de Giens à l’E. Ses côtes (450 kilom. environ) se divisent en deux régions bien distinctes : la côte occidentale ou de Languedoc , basse , couverte d’étangs, et la côte orientale ou provençale, en général élevée et rocheuse. Parmi les étangs du Languedoc, plusieurs sont de grande étendue (étangs de Thau, de Leucate, de Sigean). A l’E. du delta du Rhône (Camargue), on ne trouve qu’un grand étang, celui de Berre. (V. ce nom.) Au delà, vers l’E., les Alpes do Provence se prolongent en

du Lion