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I

LANTERNE — LANTERNIPHORE

dcniibonlo augmentant et répartissant. les rayons lumineux sur la surface de l’image transparente, et on une lentille convexe prenant l’imago placée à son foyer et la renvoyant agrandie, mais déformée, surtout sur les bords, sur la surface blanche. La lanterne magique est aujourd’hui

■eslihule, en bronze ajouré, xv siècle ; 4. En fer ajouré, [• siècle, nouvelle Sorbonne (Paris) ; 7. Japonaise, en

8. Marine, en cuivre ; 9. De voiture, ronde, à réflecteur ; lÛ.’De voiture, carrée, à biseau ; 11. De charrette ; 12. De bicyclette,

étylène ; 13. Electrique, à incandescence ; U- D’écurie, à suspension ; 15. Carrée ; 16. Sourde ; 17. De locomotive ; 18. Chinoise,

la lumière. ! ; Lanterne magique. Appareil dû au P. Kircher, et qui sert à projeter, considérablement agrandies, sur une surface blanche, les images transparentes que l’on place à peu près au foyer de son système optique. — Série d’objets divers qui se succèdent rapidement : Cour des rois, lanterne magiqoe, où un tableau fugitif est sans cesse remplacé par un autre. (Noël.) ii Petite armoire vitrée, fermée hermétiquement, où les essayeurs d’or et d’argent conservent les trébuchets destinés à peser les matières

Frécieuses, pour les soustraire à action de l’air et do la poussière. n Lanterne 7iiari ne, Récipient de forme à peu près sphérique, entoure de verres protégés par des armatures en fer, et que l’on em-

fdoie sur les navires et dans tous es endroits où pourrait se produire un incendie si la flamnip se trouvait à nu. il Dans certains métiers à tisser. Pièce carrée en fer qui sert à faire exécuter au cylindre un quart de tour à chaque foule ou marchure. ii Engrenage cylindrique, généralement

en Dois et formé de deux plateaux A, lanterne (engrenage)horizontaux et parallèles, réunis

par une série circulaire de tiges rondes, laissant entre elles un certain intervalle et jouant l’office des dents d’en-

f renage. (Ces tiges s’appellent alluckons). li Parallélépipède e bois, plein, creux ou à claire-voie, qui sert à, régulariser la marche des cartons. iiCage du moulin qui sert à ourdir les chaînes d’étoffe, ii Roue du cric qui se trouve à la partie supérieure du madrier des plombiers. Il Instrument qu’emploie le fabricant de gaze, pour soulever les soies de l’ourdissoir afin de les placer sur l’ensouple du métier à tisser.

■ d aspiration ; 2,

Il Nom marchand de plusieurs coquillages, it Plaque do fer ronde, faisant partie du mécanisme d’une horloge, et percée d’autant de trous qu’il y a d’ailes aux pignons, il Sorte de cône à jour que l’on forme avec des mottes de tourbe, afin de la conserver et de la sécher. Il Sorte de cône métaUique creux et à clairevoie, qui est relié par un joint à l’extrémité du tuyau aspirant d’une pompe pour s’opposer à l’introduction des impuretés dans le corps de pompe. Il Lanterne vénitienne, Sorte de récipient circulaire ou sphérique, en papier translucide de colorations variées, que l’ou emploie dans les fctes publiques en plaçant des bougies allumées à l’intérieur, ii Lanterne-applique, Lanterno carrée ou demi-cylindrique munie de crochets destinés à la fixer à un mur.

— Allus. littér. Oublier d’éclairer sa lanterne, Allusion à une fable de Florian : le Singe qui montre la lanterne magique (II, 7). Maître Jacqueau croit faire voir à ses auditeurs ébahis le soleil, la lune, Adam et Eve et, en glissant les verres dans l’appareil, débite lé boniment qu’il a tant de fois entendu dire à son maître. Personne ne voit rien, car

II n’avait oublié qu’un point : C’était d’irlairer sa lanterne. La morale s’applique aux écrivains ou aux orateurs qui négligent d’introduire de la clarté dans leur discours.

— Allds. hist. : La lanterne de Diogène. V. Diogènk.

— Encycl. Archéol. En tant qu’instruments d’éclairage, les lanternes anciennes différaient peu des objets modernes, à cela près qu’elles et leurs variétés, comme les esconces et les fanaux, ne possédaient guère de fenêtres vitrées. Les verres étaient remplacés par des lames minces de corne, d’ivoire ou d’os, ou même par des plaques de métal percées de trous sans nombre. La forme en poivrière semble avoir été longtemps la plus employée.

— Hist. Les lanternes destinées à l’éclairage des rues remontent à la Reynie (v. êcl.urage). Durant la Révolution , la lanterne de la place de Grève, au coin do la rue de la Vannerie, fut la potence improvisée où l’on pendit de nombreuses victimes do la colère du peuple : le major de la Bastille, Delosme, Foulon, le beau-père do l’intendant Bertier, etc. Le cri : « A la lanterne ! » équivalait presque à un arrêt de mort. L’abbé Maury réussit à s’y soustraire par sa présence d’esprit. A ceux qui hurlaient derrière lui, il s’écria : « Eh bien ! quand vous m aurez mis à la lanterne, y ver- rez -vous plus clair ? H

— Mœurs et coût. Lanternes chinoises. La fête des lanternes a lieu en Chine pendant le premier mois de l’année ; elle commence le 13 etfinitle 17. Pendant ces quatre jours, il n’y a personne dans tout l’empire chinois qui n’allume Laut m s et vies lanternes

peintes, de formes bizarres, souvent d’un grand prix. Des hommes portent dans les rues un dragon plem de lumières, et qui mesure souvent, de la tète à la queue, plus de 20 à 30 mètres. Enfin on tire des feux d’artifice dans tous les quartiers de la ville.

— Physiq. La lanterne magique consiste en une boîte quelconque, contenant la source lumineuse, en une lentille

que ; 2. Coupe (A U, image et projection).

remplacée par l’appareil de projections, basé sur le même principe, mais qui possède un éclairage plus intense (incandescence, lumière oxhydrique, électrique, etc.), un condensateur plus puissant, ainsi qu’un objectif perfectionné donnant des images sans déformations. V. projections.

Lanterne aux Parisiens (Discours de la), pamphlet célèbre de Camille Desmoulins, qui lit surnommer son auteur « Procureur général de la Lanterne ». — Il commençait par un dithyrambe en faveur de la lanterne révolutionnaire, destiné à intéresser les lecteurs aux idées que Desmoulius exposait ensuite. En effet, ce fameux pamphlet est surtout un éloge enthousiaste des premiers actes de la Révolution, tels que la nuit du 4-Août et la prise de la Bastille. Bien loin d’encourager les exécutions sommaires dont les révolutionnaires s’étaient déjà rendus coupables. Desmoulins, par la voix de la Lanterne, reproche aux Parisiens leur justice expéditive, maladroite et déshonorante.

Lanterne (la). Beaucoup de journaux ou recueils périodifjues ont été publiés sous ce titre. Nous citerons : « la Lanterne des Français », par Baillio (juill. 1790, 7 numéros), journal do nuance constitutionnelle ; « la Lanterne magique nationale », par le vicomte de Mirabeau, frère de l’orateur (1790, 4 numéros), pamphlet réactionnaire spirituel et mordant ; <■ la Lanterne de Dioçèno » (an XII, 3 numéros) ; « la Lanterne du quartier Latm », par Antonio Watripon {1847-1848, 14 numéros), journal démocratique, qui ne manquait ni de verve, ni d’esprit ; « la Lanterne magique républicaine » (1848) ; « la Lanterne de Boquillon », par Alfred Humbert (1868 et suiv.) ; etc.

Lanterne (la), pamphlet hebdomadaire, par Henri Rochefort { i" juin 1868 à nov. 1869, 74 numéros).— Cette brochure périodique, dans laquelle le spirituel et mordant pamphlétaire fit une guerre acharnée à l’Empire, eut un succès prodigieux. La vente en fut interdite sur la voie publique, puis le IP numéro fut saisi, et Henri Rochefort condamné à un an de prison. Il se rendit alors à Bruxelles, où il continua la publication de la «Lanterne » jusqu’au 74" numéro. Bien que son introduction en France fût interdite, elle y pénétra par divers moyens. La " Lanterne » a été rééditée à Paris, en 1870-1871.

Lanterne (la), journal politique quotidien, fondé à Paris le 22 avril 1877. — Rédigée par Henri Rochefort, H. Maret, etc., elle se signala par ses attaques contre la politique des modérés , eut des procès et fut vendue par son fondateur, Bellay, au bamiuier Eugène Mayer, qui en devint directeur (1877). En 1888, elle ût une vive campagne en faveur du général Boulanger ; elle le combattit bientôt, et périclita. En 1895, Cornudet en devint le directeur, avec Maujan comme rédacteur en chef, puis, eu 1897, elle passa sous la direction d’Aristide Briand et devint un organe des radicaux-socialistes, avec Pelletan, Baudin, etc. Elle avait pour rédacteur en chef Viviani, lorsque celui-ci fut révoqué, en mai 1901.

Lanternes (Pats dks), île imaginaire dans laquelle Rabelais fait voyager Pantagruel. Les Lanternois sont les ergoteurs scolastiques de 1 époque.

LANTERNEAU [tèr’-no) ou LANTERNON [ter’) [diminut. de lanterne] n. ni. Petite lanterne au sommet d’une coupole, au-dessus d’un escalier.

LANTERNER [ter — rad. lanterne) v. n. Fam. Flâner, muser, perdre son temps, être irrésolu.

— V. a. Remettre quelqu’un de jour en jour, tenir en suspens par de vaines promesses, fatiguer par des délais.

Il Ennuyer, obséder : Encore des visiteurs qui viennent nous lanterner, ii Railler, bafouer.

— Fam. Pendre : Lanterner un ci-devant. LANTERNERIE {ter’, rî) n. f. Fam. Perte de temps do

celui qui lanterne. Il Fadaise, discours frivole, niaiserie : .Ve dire que des lantkrneries.

LANTERNIER {tèr’-ni-é), ÈRE n. m. Personne qui fait ou vend dos lanternes, il Employé chargé d’allumer les lanternes publiques.

— Fam. Homme qui muse. Il Diseur de fadaises.

— Arg. Teneur d’une maison do prostituées, proxénète : Elle ne voulait pas permettre au lanternier de s’immiscer dans ses affaires. (E. de Goncourt.)

LANTERNIÈREMENT {ter’) adv. En lanternier, à la fac-ou dc^ laiaerniers. ("Vx.)

LANTERNIPHORE {ter’ — de lanterne, et du gr. pkoros, qui porte) n. m. Surnom donné par les jansénistes au chien porteur d’une lanterne, qui était placé, comme emblème, en tête des <^ Nouvelles ecclésiastiques -•, avec cette devise : Il n’aboie pas, mais il éclaire.