Page:Nouveau Larousse illustré, 1898, V.djvu/542

Cette page n’a pas encore été corrigée

LACTO-DENSIMETRE — LACY

solution de soude caustitjuo, destinée à maintenir la caséine dissoute ; on verse ensuite de l’éther jusqu’à affleurer la deuxième division, et on agite le tout. On remplit enfin la troisième division avec de Talcool, on agite et on maintient le tube à une température d’environ 40" C. dans un bain-mario, jusqu’à ce que tout le beurre contenu dans le lait soit monté à la surface du liquide. Une graduation placée à la partie supérieure permet de mesurer la hauteur occupéepar le beurre en centièmes du volume de lait employé.

LACTO-DENSIMËTRE (du lat. lac, lactis, lait, et de densimttre) n. m. Appareil destiné à mesurer la densité du lait.

— Encycl. Le lait étant sensiblement plus lourd que l’eau, à volume égal, on peut se rendre compte approximativement de la quantité d’eau qui lui est parfois ajoutée, par la mesure de sa densité. En fait, la densité d’un lait pur peut varier de 1,029 à 1,045 ; le densimètre employé à cette mesure doit donc être assez sensible. Lailo-

LACTOGLOBULINE (du lat. lac, lactis, " >"’°™"’ "■ lait, et de ylobuiine) a. f. Albumine voisine de la séruniglobulino et qui se trouve dans le lait.

LACTOL n. m. Chini. Antiseptique ineffensif, constitué par l’éther lactique du naphtol.

LACTOLINE n. f. Chim. V. LACTÉINE.

LACTOMÉTRE (du lat. lac, lactis, lait, et du gr. méiron. mesure) n. m. Nom donné à certains appareils employés à essayer le lait.

— Enctcl. Quelques lactomètres ont des noms spéciaux, tels que lo lacto-butyromitre et le lacto-densimitre, lo crémomètre, le ijalaclomètre. 11 e.iste, en outre, sous ce nom, un appareil destiné à mesurer la quantité de crème contenue dans un lait : c’est le lactomélre de Banks ou de Valcourt. Il est constitué par un tube de verre fermé à la partie inférieure, et dont la graduation donne les centièmes du volume total. La mesure consiste à emplir le tube du lait à essayer et à le laisser reposer assez longtemps pour que toute la crème soit montée à la partie supérieure. Il ne reste plus, alors, qu’à lire sur la graduation la hauteur occupée par la couche supérieure, pour connaître la quantité de crème contenue dans 100 parties de lait.

LACTONES (du lat. lac, lactis, lait) n. f. pi. Nom général, par lequel on désigne toute une classe de composés organioues qui dérivent des acides-alcools par perte d’une molécule d’eau. — Une lactone.

— Encycl. L’acide y oxybutyrique, de formule

CH’(OH )- CH’-CH’ - CO’H, qui contient une fonction acide (CO’H) et une fonction alcool (-CH>[OH]), donne lieu à la production d’un éther acide interne qui est une lactone

CH’-CH’- CH’-CO.

Quand les deux fonctions acide et alcool sont voisines (acides a) ou séparées seulement par un atome de carbone (acides p), la formation de la lactone correspondante est diflicile ou impossible ; mais, quand ces fonctions sont séparées par deux, trois, etc., atomes de carbone (acides y

et *. ) la liaison lactonique apparaît facilement, que

ces atomes intermédiaires appartiennent à des chaînes grasses ou à des noyaux aromatiques.

Les lactones s’obtiennent, dans le cas des acides

T- * assez facilement par déshydratation spontanée

des acides-alcools correspondants, au moment oii l’on dégage ces acides de leurs combinaisons salines, ou bien encore par réaction d’un aldéhyde sur le sel de Na d’un acide bibasique ou par élimination d’HCl entre un groupement Co’Il et un groupement CH’Br ou CH’CI placé on

T- *• Los lactones de la série grasse sont dos liquides

neutres, incolores, dodour agréable, peu solubles dans l’eau ; en présence des alcalis, elles reprennent de l’eau et forment les sels dos oxyacides correspondants ; on présence de l’ammoniaque, elles donnent les amides. La première d’entre elles a été découverte en 1874 par yaytzeff ; c’est la butyrolactono

CH’CH’-CH’CO ;

on on connaît actuellemoMi ungrand nombre correspondant à la formule générale C"II"-’0' quand elles dérivent do molécules saturées (lactones de la série de l’acide lactique).

Les lactonos aromatiques sont les premiers en date puisque la première lactone connue, la coumarine a été obtenue en 1868 par Fittig. Ce sont généralement des corps solides, d odeur agréable et employés souvent en parfumerie, telle, par exemple, cette coumarine, qui possède un slla^’o jinrlum de foin coupé.

LACTONIQUE adj. Chim. Syn. de oalactoniquk.

LACTOPROTÉINE (du lat. lac, lactis, lait, et de prnli’iiie ) a. f. Substance albumineuso, que l’on retire du petitlait en le traitant par l’azotate acide de mercure.

LACTOSCOPE n. m. Chim. Syn. de lacto.mêtrk.

LACTOSE (du lat. lac, lactis, lait) n. f. (n. m. d’après les chimistes) Sucre du type saccharose C"H"6", préparé industriellement en lai-ssant cristalliser le petit-lait concentré. Syn. LACTINE, SUCRIC DK LAIT.

— Encycl. Ce sucre, connu dès IG19, forme de gros cristaux prismatiques hydratés, C"II"0", H’O, solubles dans parties d’eau froide, insolubles dans l’alcool et l’étlicr, do saveur faiblement sucrée. La dissolution dévie la lumière polarisée de 56«4 à droite ; elle réduit la liqueur do Fehling. Le lactose chauffé perd à 140» son eau do cristallisation et se caramélise à n5» ; il subit, sous l’action des acides, une hydratation et se dédouble on deux sucres glucosiques C’H"0" ; le glucose et le galactose. Ce dédoublement peut avoir lieu sous l’influence d’une diastase, la laclase, contenue dans certaines levures ; les sucs glucosiques subissent ensuite la fermentation alcooliquo. Le lactose fermente directement, sous l’action du l’erraent lactique.

Le sucre glucosique dédoublé du lactose, le galactose. improprement appelé lactose par Pasteur, est un sucre eu C*H"0’, ayant beaucoup de ressemblance avec le glucose. Ce sont des cristaux fusibles à 142°, peu solubles dans leau froide, déviant la lumière polarisée de -)- SS’S ; réduits.

ils donnent la dulcite , sucre alcoolique : oxydés, ils se transiormenten acide mucique. Le galactose subit directement la fermentation alcoolique.

— Pharm. et thérap. Le /ac(ose a été préconisé comme diurétique par Germain Sée, à la dose de 80 grammes à 100 grammes par jour, ce qui correspond à peu près à la quantité contenue dans 3 litres do lait do vache. On fait dissoudre le lactose, soit dans le lait, soit dans l’eau. On s’en sert aussi comme dentifrice.

Nom scientifique latin du genre laitu

LACTUCA I

LACTUCARIUM {ri-om’) n. m. Suc extrait par incision de la tige de diverses espèces de laitues ; entre autres, du lactuca altissima.

— Encycl. Pour récolter cette substance, on coupe le pied de laitue à 30 centimètres du sol, on recueille avec le doigt le suc qui perle au bord de la section, et l’on recommence tous les jours, pendant trois ou quatre mois, à couper une nouvelle tranche mince. Le suc, desséché dans des pots, offre l’aspect de masses brunes, à saveur amère, à odeur vireuse. Le lactucarium est un faible et inconstant succédané de l’opium. Il entre dans le sirop de lactucarium opiacé du Codex.

LACTUCIQUE (sik’ — rad. lactucine)SLdj. Se dit d’un acide que l’on extrait du lactucarium.

LACTUCONE (du lat. lactuca, laitue) n. f. Substance crisiallisable C’*H"0, sans odeur ni saveur, que l’on extrait du lactucarium.

LACTUCO-PICRINE (du lat. lactuca, laitue, et iepicrine) n. f. Nom donné à une substance incristallisable, qui reste dans les eaux mères lorsqu’on prépare la lactucine.

LacturCIA ou LacturCINA, déesse, appariée au petit dieu Lactans ou Lacturnus, et qui, comme celui-ci, veillait à la formation du lait dans le jeune épi.

LACTYLE (du lat. lac, lactis, lait, et du gr. ulé, matière) n. m. Radical de l’acide lactique.

— Encycl. Ce radical n’a jamais été isolé ; le chlorure (CH’-CHCl-CO. Cl) obtenu dans l’action du perchlorure de phosphore sur le lactate do calcium est un liquide incolore, non distillable ; l’eau le décompose en (CH’.CH.Cl CO’H), éther chlorolactique, bouillant à 188".

IiACUÉE (Jean-Girard), comte de Ckssac, général et homme politique français, né à La Massas (Lot-et-Garonne ) en 1752, mort à Paris en 1841. Les écrits qu’il publia pour signaler les abus dans l’armée le firent appeler, en 1789, par l’Assemblée constituante au comité de réorganisation de l’armée. Envoyé par le Lot-et-Garonne à l’Assemblée législative, et chargé par intérim du ministère de la guerre, il contribua au succès de ’Valmy. En 1793, il fut envoyé dans les Pyrénées pour y organiser la défense et entra, deux ans plus tard, au comité de Salut public. Sous l’Empire, Napoléon lo nomma président de la section de la guerre au conseil d’Etat, puis général de division, et ministre de l’administration de la guerre. En 1814, il se rallia aux Bourbons, qui l’écartèrent des affaires. En 1831, il fut élu à la Chambre des pairs. On a de lui quelques ouvrages : Guide de foffîcier en campagne. Projet de Constitution pour l’armée des français ; l’article Art militaire, dans 1’ « Encyclopédie méthodique ».

LACUNA ou LACUNE n. f. Genre de mollusques gastéropodes, famille des littorinidés, comprenant quelques espèces de l’hémisphère boréal ou fossiles dans le trias et le tertiaire. (Les lacunes sont des animaux marins de petite taille, à longs tentacules, à coquille turbinée ou globuleuse, mince, couverte d’un épidémie. L’espèce type est la tacuna pallidula, de l’Atlantique nord.)

LACUNAIRE {nér — rad. lacune) adj. Miner. Qui offre des interstices avec les points de jonction ; qui est pourvu de lacunes : Corps lacu.naire.

LACUNAIRE (nér) ou LACUNARIA n. f. Sous-genre do lacuna, comprenant quelques espèces fossiles dans les terrains tertiaires. (Les lacunaires sont des coquilles globuleuses ou natioiformos de petite taille. On peut enjprendre comme exemples les lacunaria macrostoma, de Téocène parisien, et Alabamensis, du tertiaire des Etats-Unis.)

LACUNAR(mot lat.) n. m. Arehéol. rom. Vide que laissent entre elles les solives d’un plafond.

LACUNE (du lat. lacuna, petit lac) n. f. Espace vide dans l’intérieur d’un corps ; Alinéral plein de lacunes.

— Vide, interruption dans lo texte d’un auteur, dans le corps d’un ouvrage : Anciens manuscrits pleins de lacunes.

— Ce qui manque pour compléter un tout quelconque • les LACUNES d’une éducation mal sunKillée.

— Bot. Espace compris entre plusieurs cellules et provenant soit de l’agrandissement progressif d’un méat initial, sou do la résorption d’éléments anatomiques préexistants. (Les lacunes sont surtout développées dans la racine, la tige et la feuille des plantes aquaticiuos, où leur ensemble constitue une sorte d appareil aérifère.)

LAGUNETTE {néf) n. f. Petite lacune.

— Nom servant à désigner, en T. de travaux publics, une sorte de rigole creusée au centre même d’un fossé, et dans Laquelle les eaux d’infiltration et autres s’écoulent. (C’est une mauvaise orthographe du mot

rcNKTTE.)

LACUNOSITË n. f. Etat laouneux. LAÇURE n. f. Linguist. Action de

— Arehéol. Partie d’un corsage fermée par un lacet passant par des œillets. On disait aussi laceure.

— Encycl. Arehéol. La pièce d’étoffe qui formait soufflet sous le lacet s’appelait pièce de poitrine. Pendant tout lo moyen Age, la lacure du corsage fut, en général, placée en avant. A partir du xvi« siècle, on sacrifia à l’usage de lacer le corsage par derrière et de faire

la taille au moyen do buses mobiles, qu’on passait dans la doublure.

524

IiACURNE DE Sainte-palaye (Jean-Baptiste), érudit français. V. Sainte-Palaye.

LACUS {kuss —mot lat.) n. m. Arehéol. rom. Bassin alimenté par des eaux vives jaillissant de terre. 11 Bassin ou réservoir à ciel ouvert, souvent ornés d’une riche décoration. (Agrippa établit à Rome quatre cents de ces lacus ; quelques-uns, plus anciens, sont célèbres, comme le lacus Curtius, le taïus Juturnx, qui existe encore sur le Forum, le lacus Servilius, etc. Plus tard, Rome en compta plus de mille. Par analogie, le mot lacus était pris dans plusieurs autres acceptions voisines du sens primitif.)

LACUSTRAL, ALE, AUX adj. Syn. de LACUSTRE.

LACUSTRE {kusslr — du lat. tacuslris, même sens) adj. Qui vit sur les bords ou dans les eaux des lacs : fiantes. Animaux lacustres.

— .irchéol. Cité ou Habitation lacustre. Bourgade bâtie sur pilotis dans les lacs de la Suisse, de la Savoie et d’autres contrées, à peu de distance des rives.

— Géol. Dépôts formés au fond des lacs : Formations lacustres.

— Encycl. Arehéol. Dès le xvi» siècle, l’existence de nombreux pilotis (pa/ii/î(( !, d’où le nom de palafittes donné quelquefois aux habitations lacustres) était connue des pêcheurs des lacs de Suisse et d’Italie. Mais, au xi.t’ siècle, on constata que ces palafltti représentaient les ruines de bourgades préhistoriques, appartenant, les unes, comme la célèbre station de Robenhausen (canton de Zurich), à l’âee

(lo 1t r.iorro ,..r^ !4«. l«o «...-«.. A l’.^ .] .. l . . V. .. ,°_

do la pi

’ polie ; les autres, ■■l l’âge du bronze et du fer.

Cité lacustre.

Aujourd’hui, on connaît des cités lacustres non seulement en Suisse, mais encore dans les lacs du nord de l’Italie, de Savoie, d’Autriche, de Wurtemberg et de Bavière. On en a trouvé aussi un certain nombre en Asie et en Océanie, dont plusieurs encore habitées de nos jours. Les cités lacustres d’Europe ont livré aux archéologues qui les ont explorées une foule d’outils, d’armes et de matières, qui leur ont permis de fixer l’âge de la construction et le genre de vie de leurs habitants. Elles furent longtemps indispensables à l’existence et à la sécurité des peuplades ; on alla même jusqu’à en bâtir d’artificielles au milieu des terres qu’on entourait de canaux, comme les terramares d’Italie en offrent l’exemple.

LACUSTRER {stré) v. a. Fouiller les habitations lacustres.

LACUSTREUR {streur’j a. m. Celui qui lacustre.

IiACY (Pierre, comte), feld - maréchal russe, né â KiUedy (Irlande) en IC78, mort à Riga en 1751. Après avoir pris les armes en faveur do Jacques H, il passa, en 1C91, dans la brigade irlandaise au service de la France, combattit sous Catinat, et, à la paix de Rvswicit, s’engag : ea dans l’armée hongroise ; de là, il passa au service de la Pologne, l.e maréchal de Croy le présenta à Pierre le Grand, qui l’employa à la réorganisation de son armée. Lacy se distingua an siège de Bucko et .surtout dans la campagne contre Charles XII et Mazeppa. Il gagna la bataille de Pultava, se signala dans toutes les guerres de 1709 à 1721, devint commandant en chef do Saint-Pétersbourg (1725), puis gouverneur de Livonie et d’Estlionie. C’est lui qui fut char-

gé, en 1727, d’expulser de ourlande Maurice do Saxe. Il figura encore .-m sn^e do pantzig(17 :: :, . <a Lacy.

1 éiablissem- I

Saxe sur le iio. Feld-maréchal en 1730, il

s’empara d’.. . mmanda la seconde et la troi-

sième expédition de C’nmco (1737), et, chargé, en 1741, des opérations contre la Suède, remporta en Finlande les plus brillants succès (1742-1743). Après cette mémorable campagne, il se reposa, comblé d’honneurs, dans son gouvernement de Livonie.

Lacy ou LascY (François-Maurice, comte de), feldmaréchal et ministre autrichien, fils du précédent, né à Saint-Pétersbourg en 1725, mort à Vienne en 1801. Il passa au service de l’Autriche en 1744, et sauva l’armée autrichienne à Lowasitz (1756), décida la victoire do Hochkirch (1758), pénétra jusqu’à Berlin, reçut le bâton de feld-maréchal en 1762, et, en 1765, devint inspecteur général et président du conseil de guerre. Sous l’empereur Joseph II, il prit le commandement de l’armée qui opéra contre les ’l'urcs (1788), mais cette campagne ne fut pas heureuse.

IjACY (don Louis de), général espagnol, d’origine irlandaise, ne à Saint-RocTi (près do Gibraltar) eii 1775, fusillé à Majorque en 1817. Capitaine dans l’armée espagnole en 1792, il fut mis en disponibilité et passa en France ; il s’y maria et combattit dans les ranes de l’armée française, en Allemagne et en Hollande. Chef de bataillon en 1807, il retourna dans sa patrie pour la défendre contre Napoléon, Après avoir pris part à la bataille de