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MÉLASME — MELDORF

MÉLASME [lassm’ ^ du gr. ynélas, noir) n. m. Taches dues à une coloration foncée et anormale de 1 epiderme, qui s’observent chez les vieillards, surtout aux jambes, et qui subissent la desquamation furfuracée. (Le mélasme ne semble être parfois qu’une variété de pitijriasis.)

MÉLASME {lass7n’) n. f. Genre de scrofulariacées gérardiées comprenant des herbes à feuilles opposées, à fleurs jaunes ou rouges, disposées en grappes. (On en connaît trois espèces, de l’Afrique méridionale et du Brésil.)

MÉLASOME (du gr. mêlas, noir, et sôma, corps) adj. :

Colèoptèl^e MÉLASOME.

— n. m. pi. Ancien groupe d’insectes coléoptères hétéromères, comprenant les pimélies, blaps, ténébrions, etc., et correspondant assez inexactement aux ténébrionidcs actuels. — Un mélasome.

MeLASSA, ville de la Turquie d’Asie (prov. d’Aïdin), sur un sous-affluent du golfe de Mendelia. Débris de Mijlnssa, qui fut capitale de la Carie.

MÉLASSATE [la-sat’ — rad. mélasse) n- m. Chim. Sel dérivant do l’acide mélassique.

MÉLASSE (de l’espagn. melazc, dérivé de miel, raiel) n. f. Matière sirupeuse non cristallisable, fournie par le résidu de la fabrication du sucre.

— Pop. Infortune, misère : Tomber dans la mélasse.

— Encycl. La mélasse est un sirop dense, visqueux, incristallisable, qui marque de 4P à ii° à l’aréomètre de Baume. Sa couleur est jaune foncé, brun clair ou presque noire, suivant sa provenance.

On distingue deux qualités principales do mélasses : l» les mélasses de canne ; 2" les mélasses de betterave. Ces deux espèces se distinguent encore selon qu’elles sortent do la fabrique de sucre ou do la raffinerie. Les unes et les autres contiennent entre 40 et 60 p. 100 de leur poids de sucre cristallisable, et on en extrait par une seconde cuisson : 1" une nouvelle portion de cristaux do sucre ; 2° une nouvelle quantité de mélasse plus noire et plus impure. Une autre recuite donne encore des cristaux et de la mélasse qui n’est bonne qu’à être distillée.

Les mélasses de canne, qui proviennent des colonies et dont les habitants so servent pour fabriquer le tafia et le rhum, sont les meilleures. Dans certaines industries, les confiseries, les confiturcrics, par exemple, on les utilise ■■ouvent au lieu du sucre.

Généralement, les mélasses de betterave conservent un goût d’amertume dû à la racine. Elles sont fortement salées, à cause des sels de potasse qu’elles contiennent, et ne peuvent être employées qu’à la distillation, pour la fabrication dos d’alcools inférieurs et aussi pour l’obtention de potasses, de sels alcalins et même d’engrais.

MÉLASSE (la-sé), ÉE adj. Qui contient de la mélasse :

Eau MÉLASSÉE.

MÉLASSIQUE {/a-sik’) adj. Chim. Se dit d’un acide extrait de la mélasse, et qui est une substance noire, amorphe, soluble dans l’alcool, insoluble dans l’eau, formant avec les bases des sels iucristallisables, que l’on prépare en faisant réagir un alcali en excès sur la glucose, et qui a pour formule C"H."0’

MÉLASSON [la-son) n. m. Pop. Maladroit.

MÉLASTOMACÉES {slo, se) a. f. pi. Bot. Famille de dicotylédones dialypétalos inférovariées, du type diplostémone. — f/ne mélastomaciîe.

— Encycl. Les miHastomacées sont désherbes, arbustes ou arbres, à feuilles opposées ou verticillées, sans stipules, entières, à nervures courbes partant de la base, à fleurs hermaphrodites, ar-tirmmorphes, souvent pentamôres, dont

ot dont tout l’ovaire, libre

arpelles clos ; leur fruit est

famille comprend plus do

environ, des régions tropi-

anthères ;

ou adhérent, c■^

une baie ou un

130 genres, avi’. i

cales , principalcin -iti

en Amérique.

MÉLASTOME (stom ’)

n. m. Bot. Genre do

mêlas to7nacées de l’Asie

tropicale.

— Encycl. Les me-

laslomes sont des ar-

brisseaux et dos ar-

bustes à feuilles oppo-

sées, à fleurs axill ;iin-.>

ou te II

est u[ii’ '

La pull ’

une .sa. L _. -

agréable ; mai6 le 6uc

laisse des taches noi-

râtres sur les lèvres et

colore la salive, d’où

le nom du genre. On

connaît un assez grand

nombre d’espèces de

mélastomes, qui croissent, pour la plupart, dans les régions tropicales du globe ; on emploie pour leurs propriétés astringentes les melastoina malathricum et septemnervia.

MÉLATROPHIE [ft — du gr. mélos, membre, ol de alrophic ) n. f. Méd. Atrophie d’un membre.

Mélastome : a, coupe de la fleur.

MelâY, comm.de Maine-et-Loire, arrond. et à 21 kilom. de Cholet, entre des affluents de l’Hyrôme ; 1.127 Lab. Commerce de bestiaux. Métiers à tisser.

Melat. coram. do la Haute-Marne, arrond. et à 50 kilom. de Langres, sur un sous-affluent et non loin de l’Amance ; 1.297 hab. Forêt. Atelier de constructions mécaniques.

Melay, comm. de Saône-et-Loire, arrond. et à 38 kilom. de Charolles, sur larivegauche de la Loire, près du canal latéral ; 1.841 hab. Fours à chaux, château de Maulévrier.

MÉLAYED [lé-i-éd) D. m. Comm. Genre de châles, fabriqués en Orient.

Melba (Hélène Porter, dame Armstrong, dite Nelly), cantatrice, née à Melbourne vers 1860. Elève, à Paris, de M""" Marchesi, elle fut engagée en 1887 à Bruxelles, obtint d’éclatants succès au théâtre de la Monnaie, fut appelée, deux ans après, à l’Opéra de Paris. Elle y débuta dans Hamlet, joua ensuite raust et Roméo et Juliette. Elle y resta trois années, pendant lesquelles elle allait aussi se faire entendre à Londres dans le répertoire italien. Depuis sa sortie de l’Opéra, elle se rît entendre à Londres, à Saint-Pétersbourg et en Amérique.

Melbourne, ville d’Australie, capit. de la colonie de Victoria, sur le Yarra-Yarra et près de la baie do Port-Philipp ; 491.371 hab., dont 70.000 à 72.000 pour la ville proprement dite. Constituée par une aglomération de villes qui forment ses faubourgs et dont les principales sont : Coihngwood, Fitzroy, Footseray, Hawthorn, Prahran, Richmond, South-Mèlbourne, Sa’int-Kilda, ayant rang de villes, puis Brighton, Carlton, Brunswick, Essandon, etc. Melbourne, bâtie sur sept collines, s’intitule la « Rome d’Australie ». Elle est faite, d’ailleurs, comme les cités du nouveau monde, de rues droites, larges et longues, encadrant dos îlots de constructions rectangulaires. Des parcs, des squares, des jardins botaniques (parcs Royal et du Prince ; squares Argyll et Lincoln ; jardins Fitzroy et Carlton) rompent la régularité de cette topographie. Parmi les édifices, un peu lourds, mais somptueux, on cite l’hôtel de ville, le Parlement, la Trésorerie, les cathédrales anglicane et catholique, et les gares, qui sont de véritables palais. Au-dessus des quartiers d affaires de BurUe-Street et de Collio-Street se dressent l’Université et l’Observatoire. Melbourne, avec sa bibliothèque, ses sociétés savantes, les collections de son Muséum et ses publications périodiques, se vante, à juste titre, d’être une capitale de l’esprit ; mais c’est surtout une grande métropole économique, disposant d’un puissant outillage. Maîtresse d’une partie des marchés du monde par ses exportations de laine, de peaux, de suifs, de viandes gelées, de minerais d’or, elle attire dans ses eaux les paquebots de toutes les grandes compagnies de navigation. Fondée en 1836, seize ans avant la constitution de Victoria en un Etat distinct do la Nouvelle-Galles du Sud, la ville s’est prodigieusement développée à partir de 1851, lors de la mise on exploitation des mines d’or.

Melbourne (New-). Géogr.V. Nouvead-Melbodrne.

Melbourne (South-). Géogr.v. South-Melbourne.

Melbourne (William Lamb, vicomte), né à Londres on 1779, mort à Melbourne-House (comté de Derby) en 1848. Il devint, en 18u5, héritier des biens et des dignités de son père et siégea à la Chambre des communes jusqu’en 1828. Enrôlé d’abord dans les whigs et parmi les amis do Fox, il so rapprocha destorys vers 1817 et fut un instant secrétaire d’Etat d’Irlande en 1827. Entré à la Chambre des pairs en 1828, il s’y distingua par le libéralisme do ses idées et une éloquence élégante et sobre. Il fut ministre dans le cabinet Grey (1830-1834) ot premier ministre de 1835 à 1841. Il eut, en cette qualité, à former la jeune reine Victoria aux devoirs do la royauté.

Melcarth, Melkartm ou Melekhkarth. Myth. Dieu phénicien, identifié par les Grecs avec leur Iléraklôs.

MelCHERS (Paul), prélat allemand, né à Munster en 1813, mort à Rome en 1895. Vicaire général de son oncle, L. Melchers, évéque de Munster (1851), il devint, en 1857, évêquo d’Osnabriick et, on 1866, archevêque do Cologne. Adversaire énergique du Kulturkampf (1874), il fut plusieurs fois condamné à la prison, et déclaré déchu de son siège par le gouvernement prussien (1876). En 1885, sur le conseil de Léon XIII, et pour faciliter la réconciliation entre l’Allemagne et lo saint-siège, il se démit de son archevêché, et reçut, en compensation, le chapeau de cardinal.

Melchiade (saint), pape. V. Milttade.

MELCHIOR n. m. Transcription fautive de maillechort.

MelchisédECH {mèl’-ki, déic’ — en hébreu Malkhisedek [roi do la justice]). On lit, dans a.Genèse (XIV, 18, 20), que Melchiséuech était roi de Salem (Jérusalem) et prêtre du vrai Dieu (2.000 ans av. J.-C). Après sa victoire sur Chodorlahomor et ses alliés, Abraham le visita, prit part au sacrifice du pain et du vin qu’il offrait au Dieu très haut, reçut sa bénédiction, et lui consacra la di.xième partie du butin pris sur les infidèles. Ce personnage est plusieurs fois donné, dans l’Ecriture, comme le type et la figure du Messie. Nommé en passant, sans que ni son origine, ni sa naissance, ni sa mort soient indiquées, il a l’air

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d’un personnage unique dans l’histoire, à peine rattaché à la terre ; il a été roi et prêtre, ainsi que devait l’éire lo Messie, et il a offert en sacrifice le pain et le vin, comme lo Messie devait le faire. Voilà pourquoi, dans le psaume CIX (v. 4), David, s’adressant au Messie, lui dit : « Tu es prêtre selon l’ordre de Melchisédech. » Saint Paul rappelle cette parole et la commente dans ce même sens au chap. VII de ’I£pUre aux Hébreux. V. melchisédéciens. MELCHISÉDÉCIEN [mèl’-ki, si-in) n. m. Hist. relig. Se dit d’hérétiques ou de théologiens qui voyaient, en Melchisédech ; les premiers, le vrai médiateur ; les seconds, un ange.

— Encycl. Les melchisédéciens étaient, au m* siècle, les disciples de Théodoto de Byzance, appelé également Théodote le Banquier. Ils voyaient en Melchisédech le véritable médiateur entre Dieu et les hommes, supérieur à Abraham, à Moïse et même à Jésus-Christ. Cette doctrine, fondée sur une fausse interprétation de YEpitreaux Hébreux (V, VI, VIII), fut renouvelée par un hérétique. du commencement du V siècle, nommé Hiérax. Plusieurs auteurs catholiques, d’autre part, ont cru pouvoir affirmer que Melchisédech, prêtre et roi de Salem, n’était pas un homme, mais un ange. Cette opinion, sans être hérétique, est communément rejetée par les théologiens catholiques.

MelchissÉDEC (Pierre-Léon), chanteur français, né à Clermont-Ferrand en 1843. Elève distingué du Conservatoire, doué d’une belle voix de basse, il débuta à l’Opéra-Comique, en 1866. dans José-Maria. Il resta onze ans à ce théâtre, tenant une grande place dans le répertoire, où il montrait de belles qualités de chanteur et de comédien, et y créa divers rôles dans : le Premier Jour de bonheur. Fantasia, Robinson Crusoé, l’Amour africain. En 1877, il va créer au théâtre lyrique de la Gaîté : Dimitri, le Timbre d’argent, Paul et Virginie ; à la salle Ventadour le Capitaine Fracasse, puis est engagé à l’Opéra, où il débute, en 1879, dans les Huguenots. Il a fait diverses créations dans Tabarin, le Tribut de Zamora, In Dame de Montsorcau, et quitte ce théâtre en 1891. Il fut nommé, en 1894, professeur d’une classe d’opéra au Conservatoire.

MELCHITE [mèl’-kif — du syriaque melech, roi) n. m. Hist. relig. Nom donné par les outychiens aux catholiques et demeuré, depuis, aux Grecs orthodoxes.

— Encycl. Le nom do melchites (partisans du roi) fut inventé par les eutychiens pour désigner tous les catholiques qui roconna"issaient l’édit do l’empereur Marcien sanctionnant la condamnation des eutychiens, prononcée au concile de Clialcédoine (451). Aujourd’hui, ce mot désigne, en Asie Mineure et en Egypte, les grecs orthodoxes, par opposition aux nestoriens et aux jacobites. Les évoques melchites sont groupés en trois patriarcats : celui de Jérusalem, puis ceux d’Antioche et d’Alexandrie, dont les titulaires résident respectivement à Damas et au Caire.

MelGHOM, nom employé dans le texte hébreu de la Bible (III. Rois, XI, 5 et 7) pour désigner l’idole des fils d’Ammon, à laquelle Salomon éleva un autel sur une colline proche de Jérusalem, et identifié, par la Vulgate, avec le nom de Moloch.

Melchthal, valléo de la Suisse (cant. d’Unterwalden), arrosée par la Melch-Aa. Elle s’allonge, duS. auN., sur 22 kilom. et débouche vers Sarnen. On y trouve, au Ranft, l’ermitage de Nicolas de Fine, et, plus au S., lo village de Melchthal, patrie d’Arnold de Melchthal.

Melchthal (Arnold de), personnage légendaire do l’histoire suisse, né dans la vallée de Melchthal. L’avoué autrichien Landcnberg ayant fait crever les yeux au père d’Arnold, celui-ci forma", avec Werner Stauffacher, de Schwyz, et Walther Fiirst, d’Uri, la conjuration du Grutli, souleva les habitants de son canton après le meurtre do Gessler par Guillaume Tell, et chassa les Autrichiens du pays. Melchthal est un des personnages du drame de Scniller, Guillaume Tell.

MelGOMBE-REGIS, bour^ d’Angleterre (comté de Dorset), près de l’embouchure de la "XVey dans la Tamise ; s. 000 hab. Petit port de commerce.

MeldERT, comm. do Belgique (Flandre-Orient, [arrond. d’Alost]), sur un petit affluent de la Dendre ; 2.414 hab. Distilleries.

Meldes (lat. Meldi), peuple de la Gaule ancienne. Lyonnaise IV*, entre les Pansii à l’O., les Sénons à l’E., les Aureliani au S. et les Vadicasses au N. Ville principale Janitum ou Meldi (Meaux). — Un, Vue Melde.

MeLDIEN, ENNE [di-in, en’] ou MelDOIS, OISE (doi, oiz’), personne née à Meaux ou qui habile cette ville. — Les Meldiens ou Meldois.

— Adjectiv. : Industrie meldienne ou meldoise. Meldola, comm. d’Italie (Emilie [prov. do Forli]), sur

la rive gauche du Ronco ; 6.297 hab. Commerce de soie= Eaux minérales.

Meldolla (Andréa). Biogr.V. Schiavone.

MeldORF, ville d’Allemagne (Prusso [prov. de Slesviç-Holsteinl), sur la Miele. tributaire de la mer du Nord ; 3.671 hab. Ch.-l. du cercle de Suderdithmarschcn. Musée d’antiquités. Commerce de bestiaux. Petit port côlier. Ancienne capitale du Dithmarscheu.