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I.a marine militaire do la Grèce comprend : 5 cuirassés ; S croiseurs ; il canonnières ; ij lorpilleurs ; un transport de torpilles ot lï avisos.

La marine marchande est relativement importante ; elle comprend des bâtiments nombreux, en général do l’aiblo tonnage, pratiquant beaucoup la pèche et se rendant par véritaldes escadrilles, pondant l’oié, dans les eaux tunisiennes, pour se livrer à cette industrie.

VII. Histoire. L’histoire de la Grèce ancienne, an sens large du mot, comprend l’histoire do toutes les populations do race et do langue grecques, établies dans la péninsule des Balkans, dans les iles et sur la plupart des rivages de la Méditerranée, de l’Adriatique et du Pont-Kuxin ; au sens restreint du mot, c’est l’histoire de la Grèce propre ot des colonies grecques d’Asie Mineure, d’Italie et de Sicile, qui ont été avec elle en rapports constants. La Grèce propre a porté divers noms, suivant les époques ; elle s’est appelée successivement PélaxQie ou terre des Pélasges ; At :haie, du nom d’une des tnbus dominantes à l’époque héroïque ; Uellnde du nom des Hellènes, l’une dos races principales dont se forma sa population, appelée par les Romains (Jrœcia, nom des Grœkes, une tribu dlllyrie, l’une dos premières qu ils aient connues. Kilo dev’int ensuite la province romaine d’ -Ic/ioip, nom qu’elle conserva jusqu’à la chute de 1 Empire et au delà. Klle forme aujourd’hui, sous lo nom de HelUis, un royaume indépendant.

Ce qui caractérise surtout l’histoiro grecque, c est la constitution originale et le développement complet de la cM, à travers de multiples révolutions qui sulistituèrent aux royautés primitives le régime aristocratique, la démocratie ou la tyrannie. Parmi les autres traits do cette histoire, notons aussi lo morcellement de la vie politique et la rivalité des cités ; l’effort souvent répété, sous diverses formes, mais toujours impuissant, dos Hellènes pour se constituer en corps do nation.

On peut compter cinq grandes époques dans 1 histoire de la Grèce indépendante. Pendant les temps héroïques, subsiste le régime patriarcal. Puis se constitue la cité, où fermentent les révolutions (vu’ --t vi’ s.). Au V siècle, la Grèce confédérée lutte victorieusement contre l’Asie, s’épanouit dans tout l’éclat de la puissance, du commerce et des arts. Depuis le milieu du v" siècle jusqu’au milieu du vi’, Athènes et Sparte entreprennent 0"alemcnt de constituer, chacune à son prolit.uno grande ligue des Etats grecs ; le monde hellénique est partagé en deux camps : d’une part les cités continentales, de l’autre les cités maritimes ; les doux tentatives échouent, comme plus tard celle de Thèbes. Au milieu du iv siècle, Démosthène s’efforce en vain de réaliser l’union do tous contre la Macédoine ; la Grèce, divisée et vaincue, revient à la vie municipale ot s’abandonne au gré des événements. Elle meurt peur l’histoire ot ne survit que dans son œuvre. La Grèce primitive n’a pas connu cet âge d’or dont rêvaient plus tard ses poètes. Los premiers habitants vivaient dans dos cavernes, taillaient dans le silex leurs instruments ot leurs armes. Plus tard, ils apprirent à travailler les métaux. Des marins aventureux ot pillards, Carions, Lélèges, Minyons, Cretois, Tyrrhénicns, commencèrent do bonne heure à courir l’.Vrchipel. Toutes ces vieilles populations appartenaient sans doute à cette race pélasgique qui, du Taurus à l’Apennin, bâtit des acropoles, dessécha des marais, fonda les anciens cultes. Do ce chaos se dégagèrent peu à peu les tribus proprement helléniques ; à l’époque homérique se dessine déjà la physionomie des Ioniens, des Eoliens, des Achéens. Ces peuples nomades et remuants s’éveillèrent au contact de l’Orient, dos Egyptiens ou dos Phéniciens. De cette fermentation de tant de races est sortie la civilisation dite mijcénienne, la Grèce de l’àgo héroïque, celle des épopées ot do la légende, des Argonautes, du cycle thébain ou de la guerre do Troie. Cette Grèce-là avait une organisation patriarcale ou féodale, avec sa hiérarchie do familles, do phratries et de iribus. ses rois ou chefs militaires assistés d hélaires et d’un conseil d’anciens, ses châteaux forts ou camps do refiiqf, son goût des aventures, des grands coups d’épée, avec ses repas copieux, ses délis épiques et ses religions encore imprégnées de naturalisme.

I/invasion des Dorions, en déterminant une formidable poussée de peuples, en jetant une foule de Grecs sur des côtes lointaines, ébranla tout le système dos royautés achéennos ot du royaume patriarcal. Au vu’ siècle avant notre ère, la Grèce héroïque avait presque entièrement disparu. Les colons quo lo flot dos migrations avait jetés sur tant de rivages durent, pour se défendre, resserrer lo lion dos tribus entre elles. Dans les diverses régions do la Grèce, les conquérants aussi durent so grouper en un corps homogène, capable do tenir sous le joug les périèquos, les serfs et les esclaves. En mémo temps, le progrès du commerce, de la richesso mobilière, l’invention de la monnaie et de l’écriture émancipèrent les classes inférieures. Partout prévalut une nouvello organisation sociale qui eut pour principe la ciU. Monarchique d’abord, la cité s’achemina, à travers des révolutions, vers le régime républicain, d’abord aristocratique, puis démocratique. Lycurgue donna des lois à Sparte, Dracon ot Selon à Athènes ; chaque législation nouvelle consacra quelque conquête des classes inférieures. De la démocratie sortit souvent la démagogie ou la tyrannie.

La Grèce, du vu’ au iv» siècle, se partageait ontro deux grandes races : les Dorions et les Ioniens, dont les rivalités dominont toute l’histoire du temps. Los deux races s’unirent dans la première moitié du v* siècle, pour défendre leur indépendance et la civilisation grecque contre un retour offensif de l’Orient. C’est lo temps des guerres médiqiios, le temps où lo génie grec s’étend dans tous les sens en littérature, en art, le commerce, la vie politique. A cette époque se précise aussi le sentiment de 1 unité nationale, fondée sur la cemnuinauté de race, do langue, de religion et rendue sensible par de vastes ennfédérations, des inslilutions commorciales, la renconire de tous les Hellènes dans les sanctuaires et les grands jeux d’Olympie, Delphes, de l’Istbme, d’Athènes, etc.

Mais la constitulion de l’unité nationale fut rendue impossible par l’âpre rivalité des principaux Klats. de Snarle, d’Athènes ot de Thèbes. La guerre du Peloponèse, puis les guerres de la première moitié du IV siècle affaiblirent peu à peu la Grèce en face des ennemis qui l’enlouraiont.Danstoutescesluttes, iln’vavaiteu vraiment que des vaincus. Sparte, Thèbes et Athènes, en s’épuisant l’une l’autre, en mêlant les barbares aux affaires helléniques, avaient jeté toutes ces cités aux pieds do

IV

la Perse. Lysias et Isocrato prêchèrent on vain l’union contre l’ennemi traditionnel ; cette union so fil, mais aux dépens de la liberté des Hellènes.

Maintenant so montrait un adversaire autrement rodouuible. Au Nord, du chaos des nations barbares, avait grandi une monarchie à demi hellénique, qui asservit la Grèce en l’unifiant. Contre la Maccdoino, tous furent impuissants : Sparto avait perdu sa force ; Thèbos ne sut quo jiérir glorieusement, après avoir aidé l’ennemi ; Athènes ne se releva, à la voix do Démosthène, quo pour finir avec honneur. Au congrès do Corintlio, Philippe reçut les hommages do toute la Grèce, lo titre do généralissime et la direction do la guorro nationale contre les Perses. Son fils Alexandre conduisit à la conquête de l’Asio les Hellènes confédérés, ses alliés de nom, ses sujets db fait. Pendant les deux siècles suivants, toute la vit politique fut à Alexandrie, à Antiocho, à Pergamo, dans ces monarchies grecques d Orient nées des conquêtes d’Alexandre, et qui, à leur tour, s’épuisèrent nar leurs rivalités. Soumise successivement aux rois de Macédoine, d’Asio Mineure, de Syrie ou d’Egypte, la Grèce no conservait plus guère quo dos libertés^ municipales, ot le droit do flatter ses maîtres. Quelque temps, elle parut reprendre un peu de force, sous la direction dos chefs énergiques do la Ligue achéenno ou de la Ligue étolienne. .Mais l’opposition ot les luttes armées de ces deux ligues, qui toutes deux appelèrent à l’aide l’étranger, hnirent par donner à la Grèce le coup de mort. En H6 avant J.-C, elle devenait, sous le nom d’.Vchaïo, province romaine.

— /.rt Grèce sous la domination romaine. L échec dos entreprises do Mithridatc, la prise d’Athènes ot du Pirée par Sylla, les victoires do Chéronéo et d’Orchomèno, ôtèreiit à la Grèce ses dernières espérances. Depuis, elle fut à plus d’une reprise le champ de bataille où ses vainqueurs se disputèrent lo pouvoir. Mais si, politiquement, la Grèce avait perdu touie importance, son influence morale, intellectuelle, littéraire, reçut, au contraire, un accroissement nouveau. Ses artistes, ses grammairiens, ses philosophes, apportèrent à Rome lo génie grec. La Grèce garda ses jeux, où l’on vit Néron concourir. Athènes carda ses écoles. Lo voyage de Grèce fut le complément indispensable do toute bonne éducation. Corinthe, Némée, Mantinée, Hyampolis otAbèsen Phocido furent embellies par Adrien. A Athènes, où il aimait à vivre simplement. Il bâtit une ville nouvelle et magnifique, Hadriaoopolis, et un Panltellenion, dédié à Jupiter et à Adrien. Toutes les villes do Grèce et d’Asie Mineure y consacrèrent des statues du restaurateur de la Grèce. Cette prospérité no décrut qu’après la fondation do Constantinoplo.

— Grèce byzantine {S95-I460). Le commencement du moyen âge fut pour la Grèce uno période désa-strouse. Deirieuréo en grande partie pa’ienne, elle inquiétait et mécontentait les empereurs chrétiens ; aussi, après avoir dépouillé, au profit de Constantinoplo, ses sanctuaires de leurs richesses artistiques, les ferœa-t-on successivement ; Justinien ordonna la fermeture des écoles d’Athènes. Les invasions barbares achevèrent la ruine : successivement, elle vit passer les Wisipoths d’AIaric (396), les Avares (vi» s.), les Slaves (vi" et vu’ s.), et, malgré les fortifications par lesquelles Justinien essaya de la protéger, la Grèce, épuisée, dépeuplée, présentait d’énormes vides où trouvèrent naturellement place les établissements slaves du vu’ et du vni’ siècle. Ainsi, vers le milieu du viii" siècle, lo pays était pleinement transformé. Administrativement, l’ancienne éparcbie d’Achaio formait deux thèmes : celui d’Hellade (capit. Thèbes], celui du Péluponèso {capit. Corinthe). Keligieusement, la Grèce était chrétienne et si fermement attachée à rorihodoxie qu’elle se révolta, en 727, contre l’empereur iconoclasto Léon III. Ethnographiquement, le nombre des colonies slaves était considérable, particulièrement dans lo Péloponèse, tandis que de nombreuses portions de territoire ot les grandes villes restaient aux mains de la race grecque, réfugiée dans les places du littoral : Monombasia. Coron, Kalamata, etc., fondées à cette époque. Insensiblement, les Slaves se grécisèrent au contact des vaincus ; soumis par les généraux de l’impératrice Irène, une Athénienne convertie au christianisme, ils s’assimilèrent do plus en plus à l’hellénisme, et, de ce mélange des races, sortit pour la Grèco une véritable renaissance. Sans doute, les ravages des corsaires arabes pillant les côtes au X’ siècle, les insurrections des Slaves du Taygôto, l’éprouvèrent encore. Pourtant, sa prospérité industrielle et commerciale fut grande sous la dynastie macédonienne et dura jusqu’à la fin du xii’ siècle. Les ravages des Normands lui perlèrent alors un coup sensible, la concurrence vénitienne ruina le commerce, tandis que, lentement, à la faveur do l’anarchie grandissante, so constituait une société féodale.

La quatrième croisade fit de la Grèce • uno France nouvelle •. A Athènes ot en Béotic, un duché so constitua sous les La Roche ; en Morée, une principauté sous les Villehardouin, etc. Une civilisation brillanie mit un rayon do gloire à cette fin du moyen âge hellénique. Mais, bientôt, les prétentions des rois do .Naples à la suïeraincté de l’Achaïe, la désastreuse bataille du lac Copaïs ll’3U). 1"’ 'i^^* Athènes à la compagnie catalane et à la suzeraineté des rois d’Aragon (1311-1391), l’ambition des Vénitiens établis dès Iî06 à Ceron et à Modon, et nui augmentèrent leurs possessions au cours du xiv siècle, les discordes intérieures de la principauté d’Achaïe, tout cela favorisa en Morée une reprise d’offensive des Byz.antins. En 1349, les Cantacnzènes se constituèrent une principauté, lo despotat do Mistra, et les Paléologues, qui gouvernèrent de 1384 à 14C0, étendirent leur autorité sur presque tout lo Pélononèso. Athènes, sons les ducs florentins de la maison des Acciajuoli (1394-1458 montra une dernière splendeur. La conquête turque en 145S mil lin i ces Etals affaililis. Seule Venise garda Coron et Modon jusqu’en 1499, Nauplie et Monembasia jusqu’en i :>40.

— La Grèce sous la domination turque ^H(>0-ISil). La nation grecque fut comme décapitée par la conquêlo. Les exéiutions de Mahomet II avaient cruellement frappé laristocratie byzantine ; l’aristocratie iniellectuello avait émiLTié. Sur les terres confisquées, lo sultan avait éiabli des feudalaires turcs, les limarioles, et frappé d’écrasants impôts le jiavs, que les guerres qui se poursuivent entre Venise et les Ottomans, les rav.-iges des corsaires chrétiens et turcs achèvent de ruiner. I.t nniionaliié hellénique semble disparaître sous l’afflux des colonies valaques et albanaises ; les Malnolcs, demeurés indépendants dans leurs montagnes, sont contraints à se soumettre en

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1670 ; le souci do la sécurité multiplie les conversions k l’ùslam. Et, tandis que la haute Eglise, d’une valeur morale médiocre, se reconstitue sous la protection ottomane, tandis que l’aristocraiie laïque du Phanar songe surtout à ses iniéréts, le peuple se resigne à la seritud6.

Toutefois, la race hellénique persisuit. Dans les villes, un peu de vie et de flcrté subsistait au sein des classes commerçantes. Dans les campagnes éloignées, les paysans conservaient une sorte de vie municipale, ot lo clergé séculier maintenait parmi ces populations fortement attachées à leur foi, le sentiment do la nationalité. Après les misères de la fin du xv siècle et du xvi’, la race hellénique progresse au xvii’ siècle on richesse, en culture ; Leoa Allatios appelle Richelieu au secours de sa natric (1638). La reprise de la Morée et d’une partie de la Grèce du Nord par François Morosini (1084-1687), l’établissement en Grèce d’une domination vénitienne do quelque dur^e (1684-1718) contribuèrent également au réveil du sentiment national. La condition des classes agricoles s’améliora ; les populations des lies connurent une plus grande liberté. En même temps, l’action do la Russie, le grand mouvement do la Révolution française, enfin, surexcitait les espérances des patriotes, La pros[iérité croissante du commerce, les progrès do l’instniclion, lui donnaient des moyens d’action, au moment oii enfin l’empire turc entrait en décadence.

— IJistoire contemporaine {Depuis la guerre de llndé’

Tendance jusqu’à nos jours). C’est en 1821 quo commença insurrection des Grecs contre la Turquie. De la .Morée le mouvement gagna les iles de l’Archipel. I^ 7 avril 1821, Athènes cllo-mémo tomba an pouvoir des Grecs. Lo 13 janvier 1822, une Assemblée nationale, qui avait d’abord siégé à Argos, puis à Piadlia, proclama l’indépendance, ot institua, par la • loi organique d’Epidaore •, un gouvernement composé do cinq membres, dont la présidence fut confiée à Mavrocordato. Dans la nuit du 18 an isjuin 18«, Canaris détruisit la floito turque dans le détroit do Chio. Cependant, Ibrahim-pacha panint à reconquérir peu à peu tout lo pays sur les insurgés et Rcchid-pacha reprit Athènes. C est alors que les puissances, poussées par l’opinion publique en Europe, so décidèrent à intoHi-enir Le 20 octobre 1827, les flottes française, russe et anglaise détruisirent la flotte turco-egypiicnne, à Navarin. Il autre part, la guerre qui allait éclater entro la Russie et la Turipiio (1828) devait favoriser la cause de l’indépendance. Sous la pression d’un corps expéditionnaire français et des Grecs eux-mêmes, Ibrabim-pacha et les Turcs durent évacuer le pays. En janvier 1828, la commission gouvernementale remit’son pouvoir au comte Capo d’Istria, qui s’entoura d’un conseil d’Etat de vingt-sept membres {Panhellcnion , remplacé, l’année suivante, par un Sénat, nommé par le président. Le protocole de Londres du 22 mars IS29 déclara que la Grèce serait érigée en monarchie héréditaire, tributaire de la Turquie. Par lo traité d’Andrinople du 14 septembre 1829, la Turquie s’engagea à adhérer au protocole de Londres, lequel fut remplacé par un nouveau protocole du 3 février 1S30, déclarant la Grèce royaume souverain. Enfin, le traité du 7 mai 1832, conclu entre la Grèce, la Bavière et les trois puissances protectrices, dodésigna le prince Othon, fils du roi do Bavière Lonis I", comme roi do Grèce.

Depuis cette époque, la politique grecque a toujours tendu à réaliser l’idée panhellénique en enlevant à la Turquie les territoires habités par des Grecs qu’elle détient encore ; mais cette politique a presnno toujours été contrecarrée par les puissances, lesquelles r«dontaicnt que la succession d© la Turquie ne fut ouverte débnitivement. Au point de vue intérieur, le pays a montré une grande inaptitude à se gouverner lui-même. Sa constitution fut donnée au pays par une Assemblée nationale, le 2 mars 1844 : le roi conservait lo pouvoir exécutif, tandis que le pouvoir législatif était confié à une Chambre et à un Sénat, ce deriiier devant être, ultérieurement, suppnmé. Pendant la guerre de Crimée (1853-1854), la Grèce fit mino d’attaquer la Turquie ; mais la Franco ec l’Angleterre forcèrent les Grecs à garder la neutralité. Pendant la guerre d’Italie, uno agitation nationale so produisit do nouveau dans le jeune rovaumo. Lo roi, pour des motifs de politique internationale, n’avant pas cru pouvoir favoriser ce mouvement, fut bientôt renversé par uno révolution, et î’.Vsscmblée nationale élut comme nouveau roi le prince George de Danemark. Son règne commença sous d heureux auspices, l’Angleterre avant consenti à céder les iles Ioniennes à la Grèce juin lS6t). Mais, pendant la crise Cretoise de 1S66-186S, le gouvernoment ayant dû rester inactif par suite de l’opposition des puissances, le mécontentement public fut assez vif. Après la guerre russoturque de 187S-1S79, la Grèce, qui avait dû «ncore rester neutre, obtint un .israndissement de territoire du côté de l’Epire et do la Thèssalie. Les événements de Bulgarie et do Roumélio (1885) provoquèrent de nouveau uno vivo effervescence en Grèce. Les puissances furent encore uno fois obligées d’intervenir, et même de bloquer la Grèco par mer lavr.-mai 1S86^ pour l’obliger à désarmer. Dix ans plus tard, des événements beaucoup plus graves devaient se produire, à l’occasion de la révolte do la Crète. Lo gouvernement d’Athènes envoya aux insurgés le colonel Vassos (févr. 1897). Une guerre avec la Turquie suivit où la Grèce eut le dessous. I^ 4 décembre, intervenait un traité do paix, signé à Consiantinople. I-a Grèco p.ayait à la Turquie une indemnité de 4 millions do livres turques et lui accordait une reciificaiion de frontière. Bien que les puissances .tient obtenu de la Turquie l’autonomie de la Crète sous le gouvernement du prince George de Grèce, la guerre de 1S9’7 n’en a pas moins été un coup terrible pour le prestige et la prospérité de la Grèce.

VHI. LiNOtiisTnjCR KT LiTTKnATLRK. — Langue. Le grec appariient au groupe des langues indo-européennes, et, dans ce groupe, à la branche thraco-pélasgique ou gréco-latine. Il a été parlé d abord dans la Grèce propre, sur les côtes d’Asie Mineure et dans les iles voisines ; puis

d.ans tous les pavs où se .sont établis des colons grecs. Il comprenait "des centaines de dialectes, répartis c quatre groupes principaux : l’ dialectes Miens qui présentaient des caractères nettement archaïques (v.éolib.n ;

— s» dialectes doricns. sonores et un peu lourds (v. dorien) ; T dialectes ioniens. Les dialectes de ce groupe passaient pour très doux : ils aimaient les voyelles (v. ionibs) ; —

!• dialecie alti.iur.r. .vttwieV — Depuis la hn du iv siècle 

lo domaine du dialecte attiquo s’étend dans tous les sens ■ la conquête d’Alexandre le porto dans I intérieur de l’Asie Mineure, en Syrie, en Egypte. Mais il perd de sa

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