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comprendrait les cours d’eau de la Bretagne qui coDstitae UDo région tout à fait à part.
Tous les fleuves français sont de débit moyen et do réyinio modéré. C’est qu’en otict aucun, sauf lo Khàne, DO s’alimente au cœur des glaciers. Ils ont les pluies et les neiges passapércs pour aliment et les .sources pour orif^ino. Mais, d une façon générale, leur volume d’eau est considérable, ou égard ù la pctitesso des surl’aces drainées.
Mais, à côté de ces caractères communs, que de différences profondes ! Le Khôno, qui descend comme un torrent des Alpes, est un fleuve do montagnes par la rapidité de son cours et les irrégularités de son débit. La Garonne aussi, avec ses crues violentes de juin, à la fonte dos neiges, conserve un régime de montagne. La Seine, avec ses méandres majestueux et ses crues peu fréquentes, est au contraire le type du fleuve de plaine, do même que la Loire, malgré son irrégularité désa.streuse. Quant aux fleuves côticrs (Charente, ’Vilaine, rivières de Brotaguo), directement alimentés par les pluies abondantes venues do l’Océan, ils n’ont pas l’espace suffisant pour se développer.
Médiocres do débit, assez courts, naissant de hauteurs moyennes, il semblerait que les fleuves de France devraient ignorer les crues et les inondations dangereuses. Il n’en est rien : le Khone, la Garonne, la Loire sortent fréquemment do leur lit. Beaucoup plus calmes sont la Seine, la Saôno et les fleuves du Nord, dont les crues, rares d’ailleurs, peuvent se prévoir et se calculer d’une façon presque mathématirjue. Ces crues subites seraient plus dangereuses si les affluents de droite et de gaucho jetaient au mémo moment dans le lit principal la masse d’eau qu’ils roulent. Mais cet accident ne se produit pas. Les affluents do gaucbo du Rhône croissent en mai, ceux de la rive droite en automne. Les affluents de la Loiro ne débordent pas en même temps qu’elle. De mémo, les crues dos affl^uents venus à la Garonne du plateau do Lannemezan ne coïncident jamais avec celles des rivières descendues du Massif Central. Bien plus, on peut noter une sorte do balancement harmonieux dans la disposition des cours d’eau de la France. Au Rhône, torrent de montagne, se joint la Saône, rivière paisible. A la Seine, fleuve tranquille, aboutit l"yonne, qui lui apporte les eaux tumultueuses du Morvan. C’est à cette heureuse harmonie que les fleuves do France doivent leur régularité relative.
Encore les ditTérences de région pourraient-elles s’atténnor par le progrès dos reboisements en montagne, destinés à prévenir les ruissellements trop rapides et à retenir, au proKt do la végétation, une partie des eaux tombées.
-- Climat. La répartition, sur le sol français, des facteurs climatériques, et particulièrement do l’humiditô et de la chaleur, dépend à peu près uniquement de la position des diverses régions à l’égard des mers, et de la facilité d’accès offerte aux influences régulatrices issues des masses d’eau que le Gulf-Stream vient réchaufl’er. C’est par les vents marins que s’exerce celte influence de
!a mer, et il suffit, pour en apercevoir les limites, do considérer
sur une carte hvpsométrique, d’abord la position de la haute barrière montagneuse qui, des Pyrénées aux ■Vosges, se poursuit sans notable solution de continuité, ensuite l’existence, dans la région méditerranéenne, dos hauteurs transversales qui, entre Avignon et ’Villefranche, barrent la vallée du Rhône. Ainsi les grandes plaines de l’Ouest seront, de même que l’étroite bande côtièro de la Méditerranée, ouvertes aux influences maritimes, et la plus grande partie de l’Est et du Nord-Est supportera les rigueurs d’un climat à forme coiUinenlalc.
Région armoricaine, bassin de Paris, bassin d’Aquitaine, Massif central, Provence et littoral méditerranéen, vallées supérieures du Rhône et de la Saône, abords des Vosges, telles sont los sept grandes divisions climatériques que l’on peut apporter dans le sol de la France.
1" Nulle part les influences maritimes ne .sont plus apparentes que dans le climat de la péninsule bretonne, entourée de trois côtés par la mer ; les isothermes hivernaux do 5» à 7« coupent la péninsule dans le sens des méridiens, et il on est à peu prés de mémo des isothermes d’été, mais on sens inverse, c’est-à-dire la température moyenne de juillet croissant de 14° à 16° à mesure qu’on avance vers l’Est. Ainsi, le voisinage de la mer diminue l’écart des températures extrêmes, qui ne sera plus que de 8° environ
& Roscort’. La
Répartition des climnts en France.
tie d’uuo manière très régulière. Il n’y a pas, vraiment, do saison pluvieuse ; mais, en tout temps, un très grand nombre de petites pluies fines et pénétrantes.
î’ Los mémos influences, m.ais atténuées par la distance et modifiées par le relief, se retrouvent dans lo bassin do raris. Ce sont toujours les vents d’ouest ou du sud-ouest qui apportent les pluies surtout fréquentes au début do lauionino et du printemps : mais celles-ci, par suite do la disposition en cuvette du bassin, vont frapper les rebords élevés de la dépression, oii la condensation de la vapeur d eau des nuages est favorisée par l’élévation du relief, hn outre do la côte normande et artésienne, où se retrouvent les petites et multiples pluies bretonnes, les k" i"x ? " Normanibo et du Perche, lo Morvan, le ro-Dord N.-O. du plateau de Langres, la Champtigno humide st 1 Argonue sont les points les plus arrosés. En même
temps, l’écart des températures extrêmes s’accentne, l’hiver devenant plus froid (2° à Paris) et l’été plus chaud (19°). 3» Une disposition analogue du climat est celle du bassin d’Aquitaine, à cela près que, par 1 effet do la latitude, la moyenne estivale s élève au-dessus de 21°, et persiste plus longtemps. Do nombreuses et fines précipitations mouillent toute la côte saintongeaise et borrielaise. et surtout une chute considérable d eau a lieu sur lo pourtour montagneux de la dépression, Pyrénées et Cévcnncs, particulièrement sur lo bassin supérieur do l’Adour et sur le revers occidental de la montagne Noire et du massif de lAigoual. Mais l’intérieur du bassin est plutôt sec, surtout en été, après une courte saison do pluies, de mai à juin.
4° Dans les régions qui constituent le Massif Central et l’arête dorsale du pays, des Cévennes jusqu’à la côte d’Or, le sol, do granit imperméable, retient naturellement les eaux do pluie, et celles-ci sont particulièrement abondantes : les plateaux du Limousin, de l’Auvergne sont de remarquables condenseurs. Ainsi, lo pays reste normalement humide, avec, comme trait caractéristique, une enveloppe do brouillard matinal à peu près permanente. 5° Le climat méditerranéen n’a qu’une extension géographique modérée. Les vents méditerranéens sont arrêtés par lo relief à l’ouest, avant Carcassonno ; au nord, avant Valence. Mais le Roussillon, lo bas Languedoc, la Provence, la côte du Var et la vallée inférieure de la Durance en tirent parti. La température moyenne d’hivery reste voisine de 6» à Montpellier, par suite de l’existence du vent froid du nord violent et régulier, le mistral. Mais, à partir du cap Sicié, sur la côte d’Azur, abritée par les chaînes do l’Esterel, des Maures et par les Alpes-Maritimes, cette température so relève jusqu’à 9» et 11° ; le ciel séclaircit et les pluies se raréfient : seulement deux courtes saisons en avril et octobre, avec des sécheresses estivales de SIX à sept mois. La végétation arborescente à feuilles caduques disparait, remplacée par les arbrisseaux à feuilles persistantes (olivier, oranger, etc.) et à forme buissonneu.çe.
6° et 7° Enfin, au nord de Valence et sur le revers oriental du faîte de partage, les vents marins, refroidis par la tra-Tersée des montagnes, n’exercent plus leur influence régulatrice : les écarts de température deviennent brusques et considérables et la répartition des pluies très inégale. Tel est le régime de la Bresse et de la vallée du Rhône jusqu’à Valence (climat dit rhodanien) ; tel est surtout le régime de la Lorraine, oti l’hiver, très froid et long, est marqué par une abondance anormale de neige, tandis que les températures estivales, au contraire, qui surviennent après un très court printemps, sont un peu plus élevées qu’à Paris, et font mûrir la vigne. Par la brusquerie des transitions et l’amplitude des variations thermométriques, ce climat, dit vosgien, est nettement continental.
— Faune et flore. La faune est celle de la région européenne, avec mélange, dans lo Sud, de quelques types de la région méditerranéenne ; mais la faune de la Méditerranée ne commence véritablement qu’au sud des Pvrénées et des Alpes. (V. Europe.) Cette faune de la France est caractérisée, comme colle de l’Europe centrale, par l’abondance de petits insectivores et de petits rongeurs, avec des carnivores de taille moyenne, qui en font leiir nourriture.
On trouve, parmi les insectivores, le hérisson, de nombreuses musaraignes, la taupe, le desman, qui est aquatique, creuse ses terriers au bord de l’eau et dont il existe une espèce dans les Pyrénées.
Les carnivores sont représentés par le loup, dont l’habitat est morcelé en zones qui se réduisent continuellement ; le renard, le fAa( domestique redevenu sauvage, la fouine, la belette, qui blanchit en hiver ; le blaireau, qui est omnivore ; ainsi que l’ours 6nin {ursus arclos), qui a disparu actuellement de la Corso et presque de la France, sauf dans les Alpes et les Pyrénées.
Parmi les rongeurs, on peut citer l’écureuil, le loir, le hamster, les campagnols, dont les formes sont si variées : les rats, originaires probablement de la région orientale ; le rat noir était connu en Europe dés le moven ûge, le rat gris ou surmulot, qui s’est répandu au commencement du xix" s. ; lo castor ou biévre, autrefois répandu partout en France, comme le montrent de nombreux noms de localités ; il n’en reste guère aujourd’hui que dans la Camargue ; le lièvre, le lapin, répandus partout aujourd’hui.
Les herbivores ou ongulés ont pour représentants le sanglier, le cerf, le chevreuil {l’élan, le bison d’Europe et l’aurochs ont totalement disparu depuis l’époque historique), et, dans les montagnes (Pvrénées, Alpes), lo chamois, le bouquetin et la marmotte,’a.u sommeil hibernal.
Le mouflon do la Corse est un tvpo méditerranéen.
Quelques phoques so montrent sur certains bancs de sable do la Manche et à l’embouchure de la Somme. La baleine des Basques a disparu des côtes françaises. Les marsouins remontent assez loin les fleuves.
Très peu d’oiseaux sont spéciaux à la France ; presque tous vont passer l’hiver plus au S. Parmi les rapaces. il y a les aigles, les faucons (émouchets, émerillons, gerfauts, etc.). et. parmi les petits oiseaux, les grives, fauvettes, mésanges, moineauj-.
Les reptiles les plus communs sont les divers lézards et l’oiTc ;, avec la couleuvre à collier et la petite vipère, qui se trouve surtout dans les régions forestières. Les seps résident seulement dans le Sud.
Les poissons d’eau douce sont représentés par la carpe, le goujon, la perche, le brochet, etc. : la saumons remontent les rivières seulement à l’époquo du frai.
Parmi les invertébrés, assez nombreux, on peut citer certains crustacés [homard, écrevisse), des insectes, le scorpion du midi do la Fr.anco ; des mollusques terrestres : escargots et limaces. Les mollusques marins {clovisses, moules, huîtres) ne sont pas très caractéristiques.
La répartition des végétaux à la surface de la France dépend d’un certain nombre de facteurs, les mêmes que ceux indiqués pour l’Europe : distribution de la chaleur. puis la lumière, l’eau, la nature du sol, etc. D’une façon générale, on peut distinguer deux flores (ou associations de iv/ ;ému.r) distinctes : l’ia flore méditerranéenne, qui est an.ilogue à celle de tous les bords do la Méditerranée : 2° la /loi-e des forêts des régions tempérées boréales, qui se retrouve dans la majeure partie de l’Europe.
1° Région méditerranéenne. Les bords de la Méditerranée montrent des buissons toujours verts {maquis do Corse, garrigues du Languedoc), avec des feuilles persistantes. On y trouve les mi/ries. arbousiers, lauriers, chênes verts, olivier, figuier, chenes-lièges. Woranger so montre sur la côte de Provence et de Nice, où lepaiiiiiVr nain, lo palmier dattier et les eucalyptus d’Australie ont été acclimatés.
FRANCE
2° liégion de la. flore de» foriti boréales. Dans la majeure partie do la France, on voit surtout des forêts i’arbres feuillus ou à feuilles caduques : chêne, hêtre, saule, aune, orme, noyer, châtaignier, avec quelques forêts d’arbres toujours verts {pins, sapins), à feuilles persistantes, du groupe résineux ou conifêre.
En allant de lE. à 10., on constate des changemcnu dans la répartition des végétaux, car lo climat maritime des bords de l’Océan fait place au climat plus extrême de lEst. Aussi voit-on sur le littoral do l’.^tlantique certains arbustes toujours verts, à affinités médiierrauéennes {laurier, arbousier, houx, laurier-ruse, myrte, grenadier, figuier, chêne verl) ; ils disparaissent à lest d’une ligne qui va do Carcassonno à Montaubau. Niort et Cherbourg.
L’influence de la distribution de la chaleur se montre nettement dans les régions montagneuses. Gravit-on les Alpes en partant de la Méditerranée, on constate l’existenco de flores superposées, presque identiques à celles quel’on trouve dans les plaines d’Europe en allant jusqu’à 1 océan Glacial : 1° zone des orangers, ulimers et mais, sur le littoral ; 2° culture des céreaks jusqu’à 1.300 m., avec des forêts de hêtre et de chêne jusqu à 2.000 m., et des conifères {mélèze, pin sylvestre), avec le 6ou/«au jusqu’à 2.300 m. ; 3» zone alpine, avec des prairies de plantes vivaces et des arbustes nains jusqu’à la limite des neiges éternelles entre 2.500 et 2.700 mètres.
— Ethnologie. Comme tontes les populations de l’Europe, la nation française est un amalgame oc races très diverses. La plus ancienne est celle dite de Canstadt, de .Néanderthal ou de Spy, do petite taille, avec une tête aplatie, un front fuyant, des arcades sourcilières énormes. Les hommes de cette race fabriquaient en silex à peu près tous leurs instruments (haches de Chelles ou de .Saint-.^cheuP.
Plus tard vécut dans les grottes naturelles une race do
trande taille, au crâne bien développé, an front vaste, aux osses pariétales saillantes, à l’occiput proéminent. La voûte crânienne était très allongée d’avant en arrière, tandis que la face était développée en largeur : les orbites, larges et très bas, logeaient des yeux assez enfoncés sous de fortes arcades sourcilières. C’est la race de Cro-Magnon, qui continuait à fabriquer des outils en pierre ; mais elle travaillait également los et le bois de renne. dont elle tirait des pointes de flèches, des harpons, etc. Elle était en même temps artiste et elle a laissé des gravures et des sculptures qui étonnent souvent par leur lidélité.
Aux deux types précédents s ajoutèrent, vers le début de l’époque actuelle, deux types nouveaux. L’un pénétra par le Sud-Est, contrée oii il est encore abondant. Cet élément, caractérisé par sa petite taille et par sa tête courte, a donné naissance aux Ligures du nord de l’Italie et de la Provence ; c’est apparemment à lui qu’il faut rattacher les autres populations brachycéphales autochtones (Savoyards, Monandeaux, Auvergnats et une partie des Bretons). Le deuxième type était," au contraire, de taille élevée, avec un crâne allongé, elliptique, et une face fine et développée en hauteur. Les hommes de ce second type sont arrivés connaissant déjà le muven de polir leursinstruments de pierre, de faire de la "poterie grossière, de domestiquer des animaux et de cultiver certaines plantes. Ce sont eux qui ont importé la coutume de construire des dolmens pour y enterrer les morts.
Lorsque les métaux commencèrent à être employés par nos ancêtres, ce furent encore des étrangers qui Vinrent leur apporter les premiers instruments en bronze. Ces fondeurs étaient de taille peu élevée et devaient avoir des mains d’une petitesse remarquable, à en juger parles poignées des épées qu’ils fabriquaient. Un peu" plus tard, vint une race de haute stature, à tête allongée, à cheveux blonds : les Gaulois. Sans parler de toutes les colonies (phéniciennes, grecques, etc.). qui s’établirent sur le littoral français, ni des multiples invasions qui se sont produites depuis les temps historiques, notons que certains de ces envahisseurs s établirent dans le pavs d’une façon définitive ; les autres laissèrent peu de traces de leur passage. En tenant compte, enfin, des multiples éléments ethniques qui s’infiltrent chaque jour en France, on comprendra combien il est difficile de débrouiller le chaos de races que l’on rencontre sur son territoire.
I.es races quaternaires n’ont pas laissé do descendants formant de véritables agglomérations : mais, de temps à autre, on rencontre des gens qui offrent tous les traits de la race de Canstadt et, dans le pavs basque, de nombreux individus rappellent les troglodvtes de Cro-Magnon.
Les deux groupes arrivés vers le dé’but de notre époque, longtemps, néanmoins, avant que l’histoire ne prit naissance, sont plus largement représentés. Les petits brachycéphales (Celto-Ligures) so retrouvent en Provence. dans la Savoie, dans lo Morvan, en Auvergne ou dans une partie do l’ancienne Guyenne etdu Gers. Ils se distinguent par leur ténacité, louresprit do routine, le respect de’ieurs vieux usages. Quant aux Bretons, qui se rattachent aussi au groupe celtique, ils se sont souvent croisés depuis le v siècle, avec des immigrants de provenance septentrionale ; mais ces Bretons-Gallois, qui ont perdu leur langue, ont conservé plus pur que les bas Bretons échappés à l’influence des langues latines leur tvpe ancien.
Enfin, dans le nord-ouest de la Gironde, dans la Dordogne, la Charente et quelques coins de la Vienne et de de l’Indre, on observe encore un petit groupe d’individus a têto fine et allongée, pouvant se rattacher aux dolichocéphales de l’àgc de la pierre polio.
Dans le Nord-Est, l’élément germanique a conservé sa prépondérance : les grands blonds, à tempérament flegmatique et réfléchi, y sont nombreux. Ces Germains et ces Flamands ont un goût marqué pour l’industrie. Là aussi, des mélanges se sont produits par l’adjonction d’un élément méridional, plus vif et plus pétillant.
Dans le Sud-Ouest. au pied des Pyrénées, un élément méridional a fait sentir son influence et, en brunissant le tvpe physique, a communiqué aux métis un tempéranieot alerte, fécond, qui permet aux Gascons do pro<ioire des œuvres brillantes avec une spontanéité qui semble innée.
En somme, pas plus qu’aucune nation d Europe, les Français ne sauraient prétendre à la pureté de sang. Loin do déplorer ce fait, nous n’avons qu’à nous en féliciter, car c’est par suite de ces métissages que le Français a acquis une véritable force intellectuelle : la synthèse. L’équilibre s’est établi entre ses diverses facultés, et il doit à la même cause ce génie spécial qui lui permet de cultiver avec un égal succès les sciences et les lettres, les arts et l’industrie, en même temps que les notions de justice qu’il a héritées de ses ancêtres, la pondération qui a été
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