Page:Nouveau Larousse illustré, 1898, III.djvu/762

Cette page n’a pas encore été corrigée

DIMORPHANDRE DINAPHTYL

« :>"

Dimorphandre ; a, coupe de la tieur. DIMORPHANDRE {de dimorphe, et du gr. anèr^ andros, mâle) D. m . Genre de légumineuses-cèsalpiDiées de l’Amérique tropicale. (La fleur des dimorphandves est régulière ; sur dix étamiQes,

les cinq oppositipétales

sont fertiles, tandis que

les cinq oppositisépaies

sont stériles. Ce sont des

arbres inermes, à feuilles

pennées, ou bipennées à

stipulespetitesou nulles.)

DIMORPHANDRÉES

n. f . pi. Tribu de césal-

piniées, dont le genre rfj-

morphandre est le type.

Une DIMOBPHANDRÉK.

DIMORPHE (du préf.

rfi, et du gr. viorphè ^

forme) adj. Hist. nat. Qui

peut revêtir deux formes

difl’érentes.

— Chim. et cristallogr.

Qui est susceptible de cristalliser sous des formes appartenant à des systèmes différents : Minéral dimorphe. V. di-MORPHISME.

Zool. Qui présente deux formes différentes dans une même espèce ou un même sexe. (Les fourmis, les termites ont des femelles neutres dimorphes ou polymorphes ; ce dernier terme s’employant quand il y a plus de deux formes différentes.)

DIMORPHE ou DIMORPHA n. m . Genre de protozoaires flagellâtes, comprenant des animalcules microscopiques nageant librement dans les eaux douces d’Europe, et qui ressemblent tantôt à des héliozoaires, tantôt à des actinophrys, et qui changent sans cesse de forme. (L’espèce type est le dimorpha mutans.)

DIMORPHIE n. f . Biol. V . DIMORPHISME. DIMORPHINE n. f . Paléont. Genre de céphalopodes fossiles, de la famille des enallostègues.

Miner. Nom donné par Scachi à un sulfure d’arsenic dont les cristaux offrent deux formes. (La dimorphine contient moins de soufre que l’orpiment. On la trouvée pour la première fois aux environs de Naples, où elle est produite par les fumerolles de la solfatare de Pouzzoles.) DIMORPHISME Ifissin’ — r ad. dimorphe) n. m . Biol. Existence de deux formes spécifiques distinctes pour une même espèce animale ou végétale, il On dit aussi dimobphik.

— Cristallogr. Caractère d’une substance dimorphe, c’est-à-dire susceptible de cristalliser sous deux formes différentes incompatibles.

Enctcl. Cristallogr. Le dimorphisme est la propriété que possèdent certains corps de cristalliser sous deux formes différentes, dans des circonstances diverses. Ainsi, le soufre cristallise par voie sèche à lll*", en prismes obliques à base rhombe {soufre prismatique), tandis qu’à l’état naturel ou dans la cristallisation par voie humide, il se présente sous la forme octaédrigue appartenant au prisme droit à base rhombe. La différence des températures est la cause du dimorphisme. Los deux variétés obtenues ne diffèrent pas seulement par leurs systèmes cristallins, mais aussi par les densités, les points do fusion, etc. On peut passer d’une forme à l’autre ; ainsi le soufre prismatique par refroidissement lent se transforme peu à peu en chapelets d’octaèdres, et réciproquement le soufre octaédrique chauffé pendant quelque temps se transforme en soufre prismatique.

Pseudo-dimorpliisme. V . pseudo-dimorphisme.

Biol. Les cas les plus intéressants de dimorphismes sont : !*•

Le dimorphisvie sexuel. Chez presque toutes les espèces sexuées, il est possible de distinguer le mâle de la femelle, par la seule observation extérieure, sans qu’il soit nécessaire d’étudier pour cela la nature même des produits génitaux. Ainsi l’on distingue sans peine le coq do la poule, l’homme de la femme, etc. Ces caractères extérieurs s’appellent caractères sexuels secondaires. Ils dépendent des éléments sexuels existant dans l’organisme. Chez certains animaux inférieurs, le dimorphisme sexuel atteint des proportions énormes ; la femelle de quelques crustacés copépodes est mille fois plus volumineuse que le mâle, qui est parasite sur elle. Chez d’autres animaux, au contraire, le dimorphisme sexuel est nul ;

2" Le dimorphisme dans la génération alternante. Beaucoup d’animaux inférieurs et la plupart des cryptogames vasculaires ont deux formes spécitiques extrêmement différentes : l’une sexuée, l’autre asexuée, qui se succèdent quelquefois très régulièrement. V. mkduse, fougère ; 3" Le dimorpJùsme femelle de Wallace. Dans un certain nombre de papilionides, on a constaté la présence de deux formes femelles {quelquefois plusieurs, dans les cas de polymorphisme ) pour une seule forme mâle.

— Bot. Chez certaines espèces végétales inférieures, les champignons par exemple, un même être, au cours de son développement, passe par deux formes assez différentes pour qu on puisse être tenté, au premier abord, de les attribuer à deux espèces distinctes ; on dit alors que l’espèce est dimorphe ; c est !e cas le plus simple du polymorphisme. Le dimorphisme peut encore se manifester par des différences considérables de taille entre individus de même espèce ou par dimorphisme sexuel. V . la rubr. Biol. On peut observer sur un mémo individu des variations considérables dans la forme des feuilles, dues à l’influence du milieu {dimorphisme chez les renoncules aquatiques), à l’adaptation profonde des rameaux florifères, à leur fonction spéciale (feuilles entières des rameaux fertiles chez le lierre), etc.

Le dimorphisme peut intéresser la fleur et porter soit sur la totalité de son organisation (fleurs cjéistogamos, fleurs stériles du sommet de la grappe do certains muscaris), soit sur un organe déterminé : chez beaucoup de primulacées {primula officinalis), chez une rubiacéo [adenosacme à longues feuilles), etc., les fleurs sont hétérosiylées ; les nïi(is{brax :hy stylées) ont un stylo court, laissant le stigmate au-dessous des anthères ; les autres [dolichostylées ) ont un stylo long, portant Je stigmate bien au-dessus des anthères.

DIMORPHOCHLAMYS (kla-mi. ’ is) n. m . Genre do cuciirbitacëes cucumêrinées, habitant l’Afrique tropicale et dont les fleurs ressemblent à celles des ocballions. (Les dimorphochlamys sont des arbustes grimpants, à feuilles alternes ; les fruits ont la peau granulée.) Dimorphodon.

DIMORPROCOCCUS (koh’-kuss) n. m . Bot. Genre d’algues uuicelluiaircs, formant de petites colonies associées au moyen do trabécules gélatineux.

DIMORPHODON n. m . Paléont. Genre de reptiles ptérosaunens, famille des rhamphorhynchidés, comprenant des formes à

grosse tête, à

longue queue,

qui volaient

comme les

ptérodactyles.

(L’espèce type

du genre est le

dimorphodon

macronyx , du

lias inférieur du Dorsetshire [Angleterre], qui ne dépassait pas la taille d’un corbeau.) DIMORPHOSTACHYS {sta-kiss) n. m . Genre de graminées, tribu des pauicées, très voisin des panicum. DIMORPHOTHÈQUE {tèk’) n. f. Genre de composées calendulêes, qui doit son nom aux deux formes que présentent ses akènes.

Enctcl. La dimorphothèque pluviale, appelée aussi "

souci hygrométrique " ou

« p luvial », est une plante

annuelle, dont les fleurs sont réunies en larges capitules, blancs en dedans, violets en dehors, solitaires à l’extrémité des pédoncules. Cette plante, originaire du cap de Bonne-Espérance, est cultivée dans quelques jardins, pour la singularité de ses fleurs qui s’ouvrent le matin, se ferment le soir, et demeurent toujours closes par les temps pluvieux.

DIMP (dinp’) n. m . Petite monnaie d’argent qui avait cours, antérieurement au xviii" siècle, dans le royaume de Pologne, et qui valait environ 15 sols tournois de France. DiMSDALE (Thomas), médecin anglais, ne dans le comté d’Essex, on l’712, mort à Hertford en ISOO. I ! fut un ardent propagateur de la méthode d’inoculation contre la petite vérole, et la flt adopter dans divers pays, notamment par la tsarine Catherine II, qui le fit baron et le combla de présents. On lui doit : Méthode actuelle d’inoculer la petite vérole (1772) ; ’Traité sur l’inoculation (17S1). DIMYA n. f . Genre de mollusques, type de la famille des dimyidés, comprenant des coquilles arrondies, plates, é(iuivalves, fossiles dans les terrams tertiaires, et dont on a retrouvé des représentants vivants dans les grands fonds de la mer des Antilles.

DIMYAIRE5 {mi-èr’)n.m . pi. Groupe de mollusques lamellibranches, comprenant ceux qui ont deux muscles adducteurs de la coquille. (Cette division, aujourd’hui abandonnée, correspond aux dimya.) — Un dimyaire. DIMYIDÉS n. m . pi. Famille de mollusques lamellibranches asiphoniens, caractérisés par leur charnière sans dents ou à dents symétriques, la présence de deux muscles adducteurs. (Los dimyidés ressemblent aux huîtres par leur coquille lixée par une valve ; ils forment le passage entre les huîtres et les peignes. Le genre principal est la dimya.) — Un dimyidé.

DlMYXJDÉS n. m . pi. Paléont. Famille de mammifères insectivores, venant après celle des soricidés ou musaraignes, et comprenant les genres dimylus et cordylodon, fossiles dans le miocène. — Un dimylidé. DIMYLUS [luss) n. m . Paléont. Genre de mammifères, type de la famille des dimylîdés, comprenant de petits animaux caractérisés par leurs premières molaires à quatre tubercules beaucoup plus grosses que les secondes. (L’espèce type est fossile dans le miocène inférieur d Allemagne. )

DIN, mot arabe, dérivé de la racine dana {dina), et signirtant «religion». (La racine dana a le sens de payer ses dettes et de se soumettre à quoique chose : c’est évidemment à ce second sens que se rattache le mot din. 11 entre dans la composition de beaucoup de noms propres ; Badr-ed-T}iy, < • la lune de la religion" ; TadJ-ed-Dm, «couronne de la religion ".)

Dîna ou Dinah, fille du patriarche Jacob et de Lia. La Genèse mentionne sa naissance (XXX, 21), et raconte son histoire au chapitre XXXIV. Sichem, fils d’Hémor, chef des Hévéens, l’ayant enlevée, lui fit violence et la retint prisonnière. Il osa ensuite la demander en mariage à Jacob. Pendant que le patriarche méditait sa réponse, deux de ses fils, Simoon et Lévy, tendirent un piège à Sichem, le massacrèrent avec Hêmor et toute la tribu des Hévéens, et ramenèrent leur sœur. DlNAGEPOUR, DlNADJPOUR ou DlNAJPUR, ville de l’Inde anglaise (prov. de Radjchahî [présid. de Bengale]j, sur la Pournabhada, tributaire du Gange ; 13.000 hab.

Le district du même nom s’étend sur une superficie de 10.686 kilom. carrés et renferme une population de 1.501 .000 hab. Le pays est plat, assez malsain, mais très fertile. Coton, canne à sucre, tabac, indigo. DINAMCEBA [mé-ba) n. m . Genre de protozoaires rhizopodes, comprenant des animalcules microscopiques, de forme changeante, sphéroïde ou ovale, atténuée en avant, et qui émettent des pseudopodies simples ou fourchues. DINADE n. f . Dans certaines contrées, Quantité de vigne (lu’uii vigneron peut cultiver et labourer de l’aube à l’heure lie sou dîner.

DlNAGAT, île de l’archipel des Philippines, entre les îles Mindanao et Leyte, peuplée de quelques milliers d’habitants. Ville principale Dinafjat. DlNAH-SALIFOU, roi dos Nalous et des Bagas, dans le Hio-iNunez, mort à Saint-Louis (Sénégal) en 1897. Protégé de la France, Dinah-Salifou se rendit à Paris en 1S89, lors de l’Exposition universelle, avec une suite do Sénégalais, et fut reçu par le président Carnot, ainsi que par le schah de Perse, qui lui fit don d’un sabre enrichi de pierreries. Do retour dans ses petits Etats, le roi des Nalous, enivré par l’accueil qu’il avait reçu à Paris, voulut agrandir son royaume aux dépens de ses voisins ; mais ceux-ci se liguèrent et lui infligèrent de sanglantes défaites. Le pays des Nalous fut envahi et les factoreries françaises se virent menacées. Dinah-Salifou étant devenu un obstacle à la tranquillité do cotte région, il fut intorué, on 181)0, à Saint-Louis, où il mourut.

nu

filNAti, ch.- l . d’arrond. du dép. des C6tes-du-Nord, à 55 kilom. de Saint-Brieuc, sur la Rance et sur le canal d’Ille-et-Rance ; 10 .C20 hab. {Dinandois,oises,ox Dinannais, aises, ou Dinandiens, ennes. ) Ch. do f. Ouest. Exportation de grains, bois et cuirs ; hôtel de ville contenant une bibliothèque etun musée ; tour de l’horloge {l’horloge est un don de la reine Anne [1507]) ; églises : Saint-Malo (U90), Saint-Sauveur (nef moitié romane et moitié gothique, avec un chevet de 1507). Le petit séminaire, installé dans un ancien couvent de cordeliers, a conservé un cloître du xvi* siècle. Les Petits et les Grands-Fossés, belles avenues, remplacent une partie de l’ancienne enceinte.

Ai-mes de Dinan.

Les remparts de Dinan, en partie conservés, datent des xiii* et xiv* s. Le château do Dinan, aujourd’hui transformé en prison, est dominé par la tour de la Reine-Anne. Un viaduc, qui traverse la vallée de la Rance, unit Dinan à son faubourg de Lanvallay. Du Guesclin est né dans le château de la Motte-Broon, voisin de la ville de Dinan, qui est aussi la patrie de l’académicien Duclos. A 1 kilom. : ruines du château de Lehon (xii" et xm« s.) ; église paroissiale (xm’ et xiv s.), reste du prieuré de Lehon, qui avait été fondé par le roi des bretons Nominoé (850). — L’arrondissement a 10 cant., 9i comm. et 120.868 hab. ; le canton Kst a 8 comm. et ï5.844 hab. ; le

canton Ouest 13 comm, et

16.104 hab.

DINAN n. m. Il Œuvre de

Dinan. On entendait, au

moyen âge, sous ce nom,

les’ lainages fabriqués à

Dinan, en Bretagne, et qui

servaient pour la literie et

la tenture.

DINANDERIE [rî] n. f .

Objet de métal ouvré à Dî-

nant (Belgique) et aussi à

Lyon, à Milan, et en divers

centres d’Allemagne.

Encycl. La dinanderie

se faisait en un bronze

jaune, riche eu zinc, qui

avait pris son nom de la

ville de Dinant, dont le ter-

ritoire possédait des mines d

Dinanderie

{aiguière ea cuivre [xiv» s.]) . calamine. Les dinanderies

sont aussi bien des pièces de vaisselle ; pots, plats, fon-Dinanderie

(bassin en cuivre repoussé [xvi* s.]) . taines, que chandeliers, statuettes, etc. Cette industrie fut surtout prospère durant le moyeu âge ; l’expression demeura courante jusqu’au»

XVIII* siècle, et les

chaudronniers étaient

encore, au xvn*, appe-

lés <’

diuandiers » .

DINANDIER (di-é

pour dnuiiitirr : do Di-

nant. ville de Belgique,

célèbre par l’indusirif

du cuivre) n. m . Ou-

vrier, fabricant ou mar-

chand de dinanderie, et

aussi artiste produi-

sant la chaudronnerie

de cuivre d’art.

Dînant (lat.Oinrtn-

dium), ville de Belgi-

que (prov. de Namur),

ch.- l. d’arrond. admin.

et judic, sur la Meuse ; 7.048 hab. [Dinanfaîs, aises, ou Dinantois, oises.) Industries diverses : tanneries, chaudronneries, fabrication de pains d’épice appelés « couques de Dinant » . Eglise Notre-Dame (édifice gothique du xm* s.) . En 1466, elle fut saccagée et détruite de fond en comble par Philippe le Bon, pour avoir pris le parti du roi de France. Les Français s’en emparèrent encore en 1554. Dînant (Henri dk’I, tribun populaire du xm* siècle. La démocratie liégeoise trouva en lui un chef remarquable, qui sut profiter, avec habileté, des dissensions entre le clergé et le patricial liégeois pour obtenir des concessions en faveur du peuple. Il parvint à organiser une fédération populaire entre les villes de Dinant, Saint-Trond, Huy et Tliuin. L’accord s’étant rétabli entre le patricial et le clergé, Henri fut chassé (1255). Rentré en 1257, il ne tarda pas à reconnaître l’inutilité do ses efl’orts et mourut en exil, à la cour do la comtesse Marguerite de Flandre. DINANTIEN, ENNE [si-in, en’ — de Diuant, n. de lieu) adj. Se dit d’un étage formant la partie inférieure du système carbonifère ou carboniférien, et qu’on appelait autrefois anthracifère. (Cet étage est représenté dans le bassin franco-belge par les calcaires de Visé,’ de Dinant, de Namur, do Waulsort et do Tournai.) V. car-BONIFBRR.

n. m.

Le dinantien.

DINAPHTOL n. m . Phénol diatomiquo de formule C"II’.OH -C’"H*.OH, dérivé d’un dinaphtyle.

Encycl. Le dinaphtol est susceptible de nombreuses isoméries ; on obtient l’a-dinaphtol et le p-dinaphtol en traitant respectivement l’a-naphtol et le p-naphtol par le chlorure ferrique.

DINAPHTYL, préfixe qui, placé devant le nom d’un corps, forme le nom d’un composé qui n’est autre que le corps