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lui doit, ontro autres ouvrages : tes Ennemis de Hacinc au xviii" siècle (1859) ; Littérature française, prijicipes de composition et de style (1875) ; ffîsfoire de la littérature grecque (1881) ; Histoire de la littérature romniHe (1889) ; etc. Deltuf (Paul), littôratoup français, n6 et mort à Paris (1825-1871). Il a collaboré à divers journaux ot rovuos. et publié des ouvrages qui se rocotamandent par do bonnes qualités do stylo : Idylles antiques (1851) ; Co7ites roma- 7iesques (1852) ; Bécits dramatiques (185»j ; les Pigeons de la Bourse i^XSSiy, Aventures parisieîines (iS^Q) les Petits malheurs d une jeune /ewme (1860) ; Jacqueline Vojsen (1861) ; la Femme incomprise (1863) ; la Cojntesse de Silva (1864) ; Tragédies du foyer (1857) ; Essai sur les œuvres et la doctrine de Machiavel ( 1866) ; Théodoric, roi des Ostrogoths et d’Italie (1869) ; etc.

DELTURE {dèl’ — do delta, et du gr. oura, queue) adj. En T. do zool., qui a la queue triangulaire. DELUBRUM [dé, brotn’ — mot lat. formé du préf. de, et de lubrum, bassin) n. m . Antiq. Nom que les Romains donnaient à la place qui entourait l’autel dos sacrifices devant la façade d un temple, et où se trouvaient des bassins de différentes grandeurs, destinés soit à se laver les mains, soit à laver les cadavres, il Temple pourvu de ces derniers bassins ; temple en général.

DeluG (Jean-André), physicien et naturaliste suisse, né îi Genève en 1727, mort à Windsor, près de Londres, en 1817. Admis à la Société royale do Londres, Deluc fut nommé lecteur de la reioe, emploi qu’il conser’a quarante-quatre ans. Son premier travail important, par ordre de date, est intitulé : Hecherches sur les modifications de l’atmosphère (1772). Divers travaux do lui sur la météorologie se trouvent disséminés dans les Philosophical transactions, de 1771 à 1792. Il y a dans ses œuvres, contrairement à l’esprit général de l’époque, une forte empreinte religieuse. Kn 1778-1780, Deluc publia ses /.e^^resp/fj/siV/ues et morales sur l’histoire de la Ten’e, qui traitent surtout de l’origine récente des continents actuels. Parmi les ouvrages de Deluc, nous citerons : Nouvelles idées sur la météorologie (1786) ; Lettres à Blumenbach sur l’histoire physique de la terre (i798) ; P/’écis de la philosophie de Bacon (1803) ; Introduction à la physique teiTestre par les fluides expansibles (1^03) ; Abrégé des principes et des faits concernant la cosmologie et la géologie (1803) ; Traité élémentaire sur le fluide électro-galvanique (1804) ; etc. DELUCIE [si] n. f . Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des sénécionées, comprenant une seule espèce, qui croit sur les montagnes du Mexique. DÉLUGE [luf — du lat. diluvium, même sens ; tiré de diluere, laver, noyer) n. m . Inondation générale dont Dieu, selon la Genèse, couvrit la surface de la terre, pour détruire le genre humain : Le déluge de Noé. il En ce sens, on dit aussi le déluge universkl.

Par anal. Inondation, cataclysme considérable, dont la terre a été le théâtre . Le déluge de Deucalion. Les Américains parlent d’un déluge arrivé autrefois dans leur pays.

Par exagér. Pluie abondante et torrentielle : Fleuves gonflés des déluges de l’hiver. (Chateaubr.) i l Grande quantité de liquide versé : Un déluge de pleurs,

Par ext. Quantité, nombre considérable, abondance extrême : Un déluge de pierres, de paroles, d’épigrammes. Que le courroux du ciel, allumé par mes vœux, Fasse pleuvoir sur elle un dêiuge de feux. Corneille.

Fam. Epoque très reculée : Cela date du déluge. Cela remonte au déluge.

Allus. littér. :

Avocat, ah ! passons au déluge,

Fragment de ers des Plaideurs de Racine (acte III, se . m). Dans l’application, ces mots sont une manière polio et ironique on môme temps de faire entendre à queluu’un qu il remonte beaucoup trop haut dans lo récit d’un événement.

Après moi le déluge I V . après.

Encycl. 1" liécit biblique. Le récit du déluge est contenu dans la Genèse (chap- VI, il — IX). En voici, d’après le texte hébreu, le résumé et les traits principaux. Dieu dit à Noé : n La tin de toute chair est venue devant moi, car la terre est remplie de violence devant ma face... Fais-toi une arche de bois do cyprès ; tu y disposeras des compartiments et tu l’enduiras de bitume par dedans et par dehors... « Noé obéit, et, sur un nouvel ordre de Dieu, prit avec lui sa femme, ses trois (ils et ses trois belleshlles, sept couples do tous les animaux purs vivant sur la terre, quadrupèdes, reptiles et oiseaux, et doux couples de tous les animaux impurs ; puis, après s’ôtro muni do « toute nourriture qui se mange », il entra dans l’arclio, où Dieu l’enferma. « Toutes les sources du grand ahîmo ot les écluses du ciel furent ouvertes. Et il plut sur la terre quarante jours et quarante nuits... Les eaux monteront ot couvriront toutes les montagnes élevées qui sont sous le ciel... Et tout ôtro vivant, homme on animal, fut exterminé... Les eaux dominèrent sur la terre durant cent cinquante jours... Alors, Dieu se souvint de Noé et... lit souftlor un vent sur la terre. » Los «aux baissèrent pou à peu pendant une autre période do cent cinquante jours. Enfin, l’arche » se reposa sur les montagnes de l’Ararat n. Après avoir attendu quarante jours, Noé, à la suite d’essais faits avec un corbeau ot uno colombe, rït sortir de l’arche sa famille et los animaux qui étaient enfermés avec lui. A peine établi sur la terre sèche, lo patriarche offrit un holocauste. Dieu promit a do no plus frapper à l’avenir toute vie «, bénit Noé et ses fils, ot conclut avec eux une alliance dont il leur montra lo signe dans l’arc-en -ciel.

2» Interprétations diverses. Les rationalistes n’acceptent Îias plus 10 récit biblique sur le déluge que les autres aits miraculeux. Quant aux autres exogèics ils en trouvent la contirmation dans les traditions des grandes races de l’humanité, dans les livres sacrés des Hindous et dos Iraniens, dans les légendes grecques d’Ogygès et dv Di.- ucalion, dans les eddas des Scandinaves, k-s sagas des Lithuaniens, les tablettes trouvées à Ninivo ot traduites par G. Smith, les fragments do Bérose, etc. Mais ils interprètent lo texte de la Bible de diverses manières. Ainsi les anciens commentateurs pensaient que lo déluge avait été universel dans lo sens le plus large du mot ; mais la plupart dos commentateurs modernes lent observer que, aux yeux de Noô et do Moïse, la « Icrro outièro » n’était que la partie du monde alors habitée ; et c’est à quoi ils restreignent l’universalité du déluge mosaïque. Lo géologue allemand Suess localise lo déluge dans le cours inférieur du Tigre et de l’Euphrato. Quant à l’hypothèse émise par Cuvier, de Quatrefages et quelques autres savants, et (jui tend à dire que plusieurs branches de l’humanité primitive, coninio les Mongols et les Ethiopiens, auraient ôchapiié au déluge, î’Egliso ne l’a point condamnée, mais les théologiens lui témoignent peu de faveur.

Plusieurs ont identifié le déluge mosaïque avec les inondations violentes qui furent uno des dernières révolutions physiques do notre globo. Beaucoup d’autres soutieunent (|uô cette identification n’est pas possible, le déluge s’étant produit, d’après lo texte, par des moyens qui n’indiquent aucun grand bouleversement naturel.

Géol. De grands savants ont vu jadis, dans certains faits scientifiques, la confirmation du récit biblique du déluge. Aujourd’hui la plupart des géologues pensent ([u’un déluge vraiment universel était naturellement impossible à l’époque quaternaire, le relief du sol n’ayant pas été sensiblement modifié depuis, et qu’il n’existe d’ailleurs d’un tel cataclysme aucune trace matérielle.

Bibliogr. :

l’abbé Vigouroux, la Bible et les découvertes jyiodernes en Palestine, en Egypte et en Assyrie (Paris, 1877) ; Lenormant, les Origines de l’histoire (t. 1"’, Paris, 1880).

Déluge (représentations divbrses du). Parmi les principales, il faut citer le Déluge, fresque de Michel-Ange, dans la chapelle Sixtino (Rome). 11 y a beaucoup de mouvement et d horreur dans cette

composition ; mais les figures sont trop petites pour la hauteur où elles sont placées. — Le Déluge universel, fresque de Raphaël, dans les loges du Vatican. Passavant croit reconnaître dans cetto composition la manière de Jules Ro-

main.

Le Déluge, tableau de Poussin

(musée du Louvre). Ce chef-d’œuvre

fait partie d’une suite de quatre compositions que Poussin peignit, pour lo duc de Richelieu, et dans lesquelles, sous prétexte de représenter les Sai-S 071S , il a retracé quatre épisodes de l’histoire sainte. Le tableau du Déluge universel, qu’on intitule encore l’Biver, et qu’il peignit à soixante-dix ans, est le plus beau de cette série. — Le Déluge, tableau d’Antoine Carrache, au musée du Louvre. La composition n’a plus

ici cet air de grandeur qui distingue la toile de Poussin. Il a fait partie de la collection de Mazarin. Il en existe au musée de Berlin une répétition, qui est attribuée au Dominiquin.

Une scène

du Déluge, tableau de Girodet, au musée du Louvre (isiû). Ce tableau, longtemps célèbre, fut jugé par le jury comme

»

une des plus belles productions do

l’école française «. Aujourd’hui, les critiques sont plus sévères pour cette

toile.

Un épisode du Déluge, tableau de Gustave Doré. Cette composition est ingénieuse et dramatique ; mais les négligences et les lourdeurs de l’exécution nuisent à l’effet. — Le déluge a été traité encore par Véronèse (Louvre), par John Martin (1835), par Kaulbach, dans une série de tableaux à la nouvelle pinacothèque de Munich ; par Schnorr(raéme musée), par lo Titien, par Franz Floris, par Turner, etc.

Deluns-MONTAUO (Pierre), homme politique français, né à Allemans-du-Dropt (Lot-et-Garonne) en 1845. Il était avocat à Marmande et fut élu député en 1881 et 1885. En 1888, il fut nommé ministre des travaux publics dans le cabinet présidé par Floquot. Réélu en ISsg, il échoua en 1893, et fut ministre plénipotentiaire ot directeur des archives au ministère des attaires étrangères, DÉLURER (du préf. priv. dé, et de leurre) v. a . Déniaiser, dégourdir, dépouiller de sa simplicité : Il n’est rien cotnine les filles pour dklureb les garçons. Se délurer, v. pr. Devenir déluré, se dégourdir. DÉLUSOIRE (co-ar’ — du la.t . de lusiis, trompé) adj. Propre à tromper, i induire on erreur : Argument uelusoirk. De LusôE (Charles), flftiisto français, né à Paris en 1731, mort eu 1780. I ! donna, en 1759, un petit opéracomique, intitulé l’Atnant statue. Il a publié, outre une méthode dite l’Art de la flûte traversièr’e, six sonates, ainsi que des duos et divertissements pour doux flûtes. On lui «loit aussi un Becueil de romances historiques, tendres et burlesques, tant anciennes que modernes (1768). Do Lusse construisit des flûtes et hautliois d’excellente qualité. DÉLUSTRER {stré — du préf. priv. dé, et do lustrer) v. a. Oter le lustre et lo polî do : Délustreh un drap, une étoffe. I l Fig. Détruire l’éclat de : Ceux gui ne sentent pas en eux la force de .s’illustrer veulent tout d^xustrer. (L. /euillot.) Se déhistrer, v. pr. Perdre son lustre, son éclat, au propre et au ligure.

DÉLUTAGE {taf — rad. déluter) n. m . Action d’ôter lo lut : résultat de cette action : Le dklutagk d’une cornue. Il Action d’onlover lo coke do la cornue après la distillation de la houille dans la fabrication du gaz. DÉLUTER (du préf. priv. dé, et do luter) v. a . Oter lo lut do : Dkluter un vase, il Enlever le coko des cornues à gaz après (’puisement do la houille.

Se délutepf v. pr. Perdre son lut.

DÉLUTEUR (rad. déluter) n. m . Ouvrier chargé do l’opération du délutago.

DelUZ, cnmm. du Doubs, arrond. et à 13 kilom. do Baunie-les-Damos, sur lo Doubs ot le canal du Uhûne au Rhin ; 1.025 liab. Ch. de f. P .-L.-M. Aux environs, ruines d’un château et do la chapello do Notre-Dame d’Aigromont. Delvau (Alfred), littérateur français, né et mort & Paris (1825-1807). Il collabora ù do nombreux journaux. Delvau avait fait uno étude particulière dos mœurs à Paris ot il aimait :1 on révéler los existences bizarres, les types curieux, les déviations du langage. En 1801, il publia ’dans "

lo Figaro " , a vec Alphonse Duehosno, sous le pseudouymo collectif do Junius, uno sério d’articles qui furent DELTUF -- DELYANNIS

réunis sous lo titre de Lettres de Junius (1862). On doit à cet écrivain do talent des ouvrages très divers, notamment : Histoire de la révolution de Février (1850) ; les Murailles révolutionnaires (1851) ; Mémoires d’un vieux sou (1859) ; les Dessous de Paris (1860) ; Histoire anecdotigue des cafés et cabarets de Paris (1861) ; les Cythères parisiennes (186-1) ; Histoire anecdotique des barrières de Paris (1865) ; Dictionnaire de la langue verte (1867) ; etc. Delvaux (Laurent), sculpteur flamand, né à Gand en 1095, mort à Nivelles en 1778. Il séjourna longtemps à Rome (1727-1733) ot fut un des artistes distingués de son temps ; il jouit de la faveur de Charles VI, de Marie-Thorôse, de Benoît Xlll, du duc Charles do Lorraine, etc. Parmi ses œuvres , nous citerons sa statue colossale d’Hercule, au vieux palais de Bruxelles, et ses chaires de Saint-Bavon, do Gand et de l’église du chapitre de Nivelles. DELVAUXINE {del’-vâ) ou DELVAUXÈNE (del’-vô) n. f . Phosphate hydraté naturel do fer. Variété de dufrénite. Delvigne (Henri-Gustave), inventeur français, né à Hambourg en 1799, mort à Toulon en 1876. Il s’occupa du perfectionnement des armes à feu. On lui doit la carabine » Delvigne " , à balle forcée au moyen d’une chambre, des carabines rayées, des canons doubles rotatifs de fer forgé à rubans, des mousquetons de cavalerie, des obusiers do campagne , des balles cylindro- coniques, des ballesobus, etc. ; e nfin un canoii porte-amarre do sauvetage. Delvin, localité d’Irlande (prov. de Loinsler [comté de Westmeathjj ; 2,450 hab.

Delvingourt (Claude-Etienne), jurisconsulte fran-Le Déluge universel, d’après Poussin. çais, né à Reims en 1762, mort à Paris en 1831. Il fut chargé d’un cours de code civil ù. la Faculté de Paris, et devint doyen de cette faculté en ISIO. A la révolution de 1830, il dut quitter l’Ecole do droit et le conseil de l’instruciion publique. Ses ouvrages sont : Distitutes du droit civil frajiçais (1808) ; Jwis romani elementa (1812) ; Cours de Code civil (1824) ; Institutes du droit commercial (ISIO). Delvino (en turc Delonia), ville de la Turquie d’Europe (Albanie), à 70 kilomètres de Janiua, près de la mer Ionienne ; 7.500 hab. Elle s’élève au milieu d’une plaine fertile. Récolte ot commerce d’huile et autres produits agricoles.

Le sandjack de Delvino est un pays montagneux, boisé. Beaux pâturages. Elève de bétail. DelwardE ou Delewarde (Michel), historien belge, né et mort à Moos (1050-I72i). Il entra dans la confrégation de l’Oratoire (I6fi8) et devint prévôt des maisons e 1 ordre en pays wallon. Il a publié uno Histoire générale du Hainaut (Mods, 1718).

Delwig (Antoine Antouowitch, baron), poète lyrique russe, no à Moscou en 1798, mort à Saint-Pétersbourg en 1831. Il composa des idylles, des chants populaires, des romances, dos sonnets. Ou a de lui un recueil de Poésies (1832) ; les Fleurs du Nord, qui parurent sous forme d’almanach, de 1825 à 1830, et des œuvres poétiques posthumes publiées par son ami Pouschkine. DelyanniS (Théodore , homme d’Etat grec, né en 1826 • X Kalavryta. Il commença à jouer un rôle important ù l’Assemblée constituante qui se réunit après la chuto du roi Othon, en 1862. Ministre des

affaires étrangères, ministre

plénipotentiaire à Paris, il re-

tourna prendre le portefeuiilo

des affaires étrangères dans

lo cabinet Irimis. En 1876 ot

1877, il fut ministre do l’inté-

rieur dans les cabinets Deli-

georgis et Coumoundouros,

puis ministre do l’iiistructioa

publique dans lo cabinet do

l’amiral Canaris. Après lo

traité de San-Stefano, Delyan-

nis, qui était redevenu mi-

nistre des affaires étrangères

(Ï878). fit envahir laThessalio

par l’armée grecque, et no

consentit àévacuorcotte pro-

vince que sur la promesse

de l’Angloterro qu’elle défen-

drait, au congrès do Berlin,

la cause dos Grecs do Tur-

quie. Les années suivantes virent la lutto do Delyannis et do Tricoupis, les doux rivaux qui se disputaient le pouvoir. En 1SS5, ù la suite do la révolution roumélioto, Delvannis étant président du conseil, la Grèce adressa aux" puissances uno note dans laquelle elle demandait H entrer eu possossion des territoires qui lui avaient été promis A Berlin. L’urinée fut mobilisée, et une guerre entre la Turquie et la Grèce semblait inévitable, lorsque les puissances, la Franco exceptée, couUaiguircnt la DclyauuU.