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DANEMARK

pour les 7/10", et c’est surtout les résineux, principalemeut les pins, que l’on consacre à la culture forestière. Le Danemark est un pays de petite et de moyenne propriété, sagement aménagé, mis en œuvre par des paysans relativement très instruits, qui forment la majorité de la nation. Plus des deux cinquièmes des Danois vivent do lagriculturo, tandis que le quart seulement se voue à Tindustrie, moins du douzième au commerce. L’industrie est surtout agricole, par ses distilleries, ses sucreries, ses brasseries, etc.

— Go»rerHemen(etarfm)nis(r«(ioH. Comme gouvernement et administration : un roi ayant droit de veto et de dissolution des CUambres. un Lùndsthinfj ou Sénat de tîG membres, élus par un suffrage à deux degrés, et un Fotksthing ou Chambre dos députés de 114 membres, élus au suffrage direct : l’ensemble de ces deux Chambres se nomme le Btgsdag ; 8 ministres responsables ; 18 districts, divisés en herred ou centaines, partagées à leur tour en communes au nombre de 1.070.

Comme instruction publique, le Danemark est très avancé, et il n’est personne qui ne sache lire, écrire et compter.

Le Danemark n’avait pas 1 million d’habitants en 1800 ; aujourd’hui, sa population dépasse 2.300 .000, sans les colonies, qui sont les îles Féroé, l’Islande, le Groenland et quelques Antilles ; en tout 130.000 habitants. Les villes y erandissent très vite, la population des champs est presque staiionnaire. Copenhague, la capitale (380.500 hab.), renferme environ le sixième des habitants du royaume.

Beligions. Le culte luthérien, introduit eu Danemark en Ï536, est religion d’Etat : mais tous les autres cultes jouissent de la liberté la plus complète. L’Eglise luthérienne nationale compte 2.150.000 adhérents, répartis en 7 diocèses (Seeland, Fionie, Laaland-Falster, Aalborg, Viborg, Aarhus, Ribe). Les autres cultes ne possèdent que fort peu d’adeptes.

Armée. Le service militaire est obligatoire pour tous les citoyens pendant seize ans, dont huit dans la ligne ou premier ban, et huit dans le second ban ou renfort. La durée du service actif, en temps de paix, varie suivant les armes : 6 mois dans l’infanterie, 12 mois dans l’artillerie de campagne, 9 mois dans la cavalerie, 5 mois seulement dans l’artulerie de forteresse et le génie, etc. De plus, dans l’infanterie et l’artillerie, les hommes destinés à former les cadres subalternes sont maintenus sous les drapeaux pendant une deuxième période de 8 mois ou de 3 mois. Enlin, les soldats en congé sont convoqués à des manœuvres pendant deux périodes de 25 jours chacune. L’armée est répartie entre 2 commandements généraux et comprend : 5 brigades d’infanterie à 2 régiments, plus ]a garde. 5 régiments de cavalerie (dragons et hussards) ; 2 régiments d’artillerie de campagne et i régiment d’artillerie de forteresse ; 1 régiment du génie. A cet ensemble il faut ajouter : le corps de réserve de Copenhague, formé de 2 bataillons d’infanterie et de 2 compagnies d’arlilierie, et le corps de réserve de l’ile do Bornholra, qui comporte 1 bataillon d’infanterie, 1 escadron do cavalerie et 2 compagnies d’artillerie.

L’effectif du temps de paix n’atteint pas tout à fait 850 officiers et 13.000 hommes de troupe, dont les deux tiers d’infanterie, près de 1.400 cavaliers, un pou moins de 3.000 artilleurs et 600 hommes du génie. En temps de guerre, les forces du pays se subdivisent : 1* En troupes de campagne ou de ligne, dont l’effectif atteindrait près de 50.000 hommes et plus de 1.200 ofliciers, sur lesquels : 37.000 d’infanterie, 2.800 do cavalerie, nn peu plus do 9.000 d’artillerie, près de 1.800 du génie, avec 9C pièces attelées {la batterie danoise est à 8 pièces) et 5.000 chevaux ;

2* En troupes de réserve comptant près de 16.000 hommes avec 260 officiers, 32 pièces attelées et 1.000 chevaux.

Marine. Le Danemark possède une flotte relativement considérable. Au commencement de 1890, elle comptait 87 bâtiments, dont : 5 cuirassés (le plus grand est Hdgotand, qui date de 1880), 3 batteries blindées, 5 croiseurs de 1", 2* et 3* classe, 8 canonnières, 33 torpilleurs de diverses espèces, 3 navires-écoles, 30 bâtiments divers(transports, remorqueurs, canots porte-torpilles, etc.), 5 hulks (machines à mater flottantes). Lo port de guerre et l’arsenal sont â Copenhague. A la même époque, le personnel de la marine se composait comme suit : 1 vice-amiral, 2 contre-amiraux, 15 capitaines de vaisseau, 36 capitaines de frégate, 60 lieutenants de vaisseau, 15 sous-lieutenants de vaisseau, 136 lieutenants de réserve. Au total, la marine danoise compte 285 officiers et 1.337 hommes, comprenant des matelots, des mécaniciens, ouvriers techniques, etc.

Histoire. On distinsTie. en Danemark, trois phases de civilisation primitive : l’âge do pierre, l’âge de bronze, et l’âge de fer, ce dernier coïncidant avec l’immigration do peuplades d’origine germanique venues du Sud ; cette immigration, commencée sans doute de bonne heu- ’ c, achevée dans le courant du ii" siècle après J.-C, amena dans la péninsule Cimbriquo les Saxons, les Angles, les Jules ; dans les Ucs, les Dancs ; en Scanie, les Goths. La découverte do nombreuses monnaies et objets d’art romains prouve que l’influence romaine se lit alors sentir dans tout le pays ; mais, sauf quelques obscures mentions des géographes anciens et quelques inscriptions en caractères runiqucs, nous no posséuon.s aucun document écrit sur cotte époque. Les relations avec lo monde romain subissent ensuite, à cause du grand bouloversomcnt do l’Europe centrale, un arrêt jusqu’au vi* siècle ; les Danois prennent part aux expéditions de Nortlimen et des Vikings, recrutés dans toute la Scandinavie. Sur les i)Ctiis royaumes qui se divisaient alors le pays, nous ne connaissons que les légendes recueillies dans les sagas islandaises des XI* et XII* siècles, et les chroniques du Danois Saxo, qui vivait vers la fin du xi* siècle. Du v« au x* siècle, la civilisation Scandinave se modifie beaucoup , par suite des relations guerrières ou pacifiques avec l’Europe méridionale et orientale : les tombes des IX* et X* siècles renferment quantité de bijoux et do monnaies byzantines et asiatiques ; la religion d’Odin, commune â tous les peuples du Nord, se transforme, en Danemark, sous la double influence dos légendes finnoises et du christianisme, apporté par des Vikings convertis. Los premiers rensei^^nemonts vraiment historiques sont contemporain» do l’apparition du christianifime et dos premières lattes contre los Francs : ceux-ci imposèrent dns tributs à des chefs danois alliés de Witikind. J^otiis lu Pieux envoya en Danemark plusieurs missions chrétiennes, et enfin, les moines Autbert et Anskar (saint AnschaireJ qui furent los apôtres do la Scandinavie. — •

La

grandeur du Danemark unifie commence avec Suônon I’^ (à la barbe fourchue) qui impose le danegeJd au roi anglosaxon Etheired.et son neveu Canut, qui soumet l’Angleterre, achève la conversion de son peuple et domine la Suède et la Norvège ; à la m. ’t de Canut (1035), son empire so disloque ; en 1042, l’Angleterre s’affranchit, et, avec le petit-rils de Canut. Ma^uus de Norvège, s’éteint (1047) l’antique dynastie des sTcioldungs. La dynastie des Esthritides, d’abord occupée à réprimer dos guerres civiles et à lutter contre los pirates vendes, attelait un haut degré de puissance avec Valdemar lo Grand (1147-1182), Canut VI (iiS2-J202), et Valdemar lo Victorieux (1202-1241), qui soumirent les Vendes et conquirent tout le rivage oriental de la Baltique jusqu’au golfe de Finlande ; mais Valdemar le Victorieux perdit toutes ses conquêtes avant sa mort : ses successeurs demeurèrent impuissants, absorbés par des luttes contre le clergé et la noblesse, et l’ordre no reparut qu’avec Valdemar Attordag (nouveau jour) [1348-3375]. La fille de ce dernier, Marguerite, veuve do Hakon, roi de Norvège, réunit les couronnes de Norvège et de Danemark, et bientôt celle do Suède (Union de Kalmar, 1397). Cette union fut très instable : les Suédois se soulèvent avec Engelbrokt contre Erik (1412-14 :19) et élisent un président, Charles Knutsson. L’union refaite par Cristoplie do Bavière, rompue en 1448 par l’élection do Charles Knutsson au trône de Suède, rétablie par Christian I"’ (1448-1481), est de nouveau brisée par la victoire do Ston Sture, élu président à la mort de Knutsson. Après des succès alternés des Danois et des Suédois, l’u nion fut enfin définitivement compromise par les cruautés de Christian II, et abolie en 1523, date de l’élection de Gustave Vasa au trône de Suède. Sous Frederfk I" (1523- 1533) et Christian III (1536-1559), le luthéranisme pénètre en Danemark, et devient la religion d’Etal (1536). La noblesse, victorieuse dans la Guerre du comte, exerce désormais une grande influence sur les affaires, et s’emploie dans de longues guerres contre la Suède sous Frederik II (1559-1588), et Christian IV (1588-1648). Christian IV prend une part malheureuse à la guerre de Trente ans (paix de Lubeck, 1629), et, vaincu par les Suédois, signe lo désastreux traité de Brœmsebro (1645). Frederik III (1048-1670) perd encore les provinces scaniennes (traités de Rœskilde [1658], Copenhague [1660]). La noblesse, rendue responsable des désastres, se voit enlever sou pouvoir par la diète de Copenhague, où les bourgeois unis au clergé font proclamer l’hérédité du pouvoir royal reconnu absolu ; la Loi 7^o>jale rédigée en 1665, promulguée en 1709, devait demeurer près de deux siècles on vigueur. Christian V (1670-1699) dans la guerre de Scanie (1675-1679) et Frederik IV (1699-1730) dans la guerre contre Charles XII de Suède essayent inutilement de reconquérir les provinces scaniennes ; mais Fredcri’ : IV s’empare du duché de Slesvig (1713). Pendant le reste du xvin’ siècle, le Danemark no prend part à aucuno guerre : sa politique extérieure est habilement conduite par les deux Bernstorff. Sous les règnes de Christian VI (1730-1746), Frederik V (1746-1766), Christian VII (1766-1808), la vie économique de la nation se développe à la faveur des réformes dues à des hommes tels que Struonsée, et le xv !! !’ siècle s’achève dans la prospérité. Pendant les guerres du début du XIX* siècle, lo Danemark entre dans la ligue dos neutres contre l’Angleterre, dont la flotte attaque Copenhague le 2 avril 1801, puis bombarde et prend la capitale danoise lo 7 septembre 1807. Désormais, fidèle allié de la France, le Danemark doit, en 1814. signer la paix de Kiel, oui lui enlève la Norvège. Les années qui suivent sont employées à refaire les forces du pays, ruiné par les guerres ; elles sont marquées par un riche développement littéraire et un rapide progrès des idées libérales, qui aboutit à la création des états provinciaux consultatifs (I831-183i), première concession du gouvernement absolu. L’avènement de Christian VIII (1839), qui avait défendu, en 1814, la nationalité norvégienne contre la Suède, encouragea les libéraux, mais Christian, devenu roi, fut absolutiste, ne fit aucune réforme, et se consacra tout entier à la lutte contre ses sujets allemands du Holstein. Le parti libéral, qui était en môme temps un parti national, et réclamait l’unification des duchés de Slesvig ot de Holstein, obtint enfin de Frederik VII (1848-1863) une constitution (1849), modifiée on 1854 et en 1855, et contre laquelle protestèrent les duchés. Frederik VII soumet les duchés révoltés (1848-1850), et la succession du Danemark et des duchés est attribuée par les puissances européennes à Christian de Gliiksbourg (conférence de Londres, 1852). Le conflit persiste cependant : l’avènement do Cliristian IX de Gliiksbourg (1863) et la promulgation de la constitution de 1863 provoquent un soulèvement des duchés, et bientôt, une guerre avec la Prusse et l’Autriche (1864), qui enlèvent les duchés au Danemark. Aussitôt après la paix, lo gouvernement prépare et fait enfin voter (1866) la constitution définitive du Danemark, qui instituait deux Chambres : le FolkeUdngy élu par un système de suffrage très étendu, et le Landthing, élu au suffrage restreint. L’opposition do la gauche, et surtout de la gauche démocratique (Amis des paysans), qui demandait une réduction des dépenses, grandit rapidement dans lo Folkething, et aboutit à un conflit constitutionnel, le roi soutenant ses ministres en s’appuyant sur lo Landthing. Lo ministère de combat Estrup(i875-1894), après avoir dissous plusieurs fois (1876,1878, mai 1881, juin. 1881) inutilement le Folkething, gouverné à l’aide de lois provisoires do finances décrétées par le roi, et imposé à la nation un régime d’exception analogue à un étal de siège, découraj^ca enfin la résistance, obtint la majorité en 1894 et so retira avec les remerciements du roi. L’année suivante, la gaucho reconquit la majorité, mais elle cessa do s’intéresser aux luttes constitutionnelles pour faire triompher un programme de réformes sociales. Un autre conflit entre le gouvernement danois et la Chambre islandaise (Alihing) élue en vertu do la constitution spéciale do 1874 s’est terminé en 1893 ; lAlthing comprend désormais deux Chambres ; l ’Islande a reçu une administration autonome, et no participe plus aux dépenses du Danemark.

DinMOGR. V. une abondante bibliographie en M.o do V I/istoire de Danemark, d’Allen (traduct. Bauveois ((’operihague, 1878]) ; Dahlmann, Geschicfite von Danemark [Ilanibuurg, 1840-1843 ; 3 vol. jusq. 1523) ; Diotrich Schafor, (icscitichti’. von /Mnemark {(iothUy 1893), qui fait suite à la précédente ; Thorsaé. den Danake Statspoîitiske Historié (CopfMihayue, 1872-1878) ; OooselHansen, Staatsrecht Uànc- 508

marks {1889, coll. Marquardsen) ; Bricka, Dansk biografisk Lexikon (en cours de publical.) ; Weitemeyer, le Danemark : histoire, géographie... (Copenhague, 1889) ; Maxime petit, les Pays Scandinaves (Pans, 1885).

Langue, y. danois. (Linguist.)

Littérature. La littérature du Danemark fut jusqu’au xvii" siècle à peu près exclusivement composée do chants populaires. Toute son histoire tenait dans les sagas islandaises, toute sa mythologie dans i’Edda. V . Euha, saga.

Poésie. Bomans. Histoire. Dans le xix* siècle, les poètes danois sont nombreux, ainsi que les romanciers. Certains écrivains ont cultivé simultanément les deux genres ; tel Andersen, le plus connu peut-être, auteur de l’Enfant mourant , Fantaisies et esquisses , recueils poétiques ; de l’Improvisateur, les Deux Baronnes, et surtout de Contes, estimés dans tous les pays. Beaucoup ont fait vibrer la note patriotique : Grundtvig dans Chants de guerre, HansPeter Holst dans le Petit Trompette, Johannes Boye dans Chants patriotiques, Juhannes Hanson dans le Patriotisme, dont les titres même sont significatifs Notons encore Tidlig S/cilmisse de Aarestrup, lo Heine du Danemark ; les recueils lyriques : la Danseuse, l’Amour el Psyché, 2’ruchécs et ïambes, Vénus, Adam homo, l’Amour a la cour, de Paludan Mîiller, à ses heures romancier socialiste, célèbre par l’Histoire d’Yvar Likke. La politi(iue a inspiré quelques poètes : Parmo Cari Ploug, rédacteur du Il

Faeùreland », a donné des chants devenus populaires ; .Sophus Schandorph, Unge Uage, satire du parti national libéral ; Meyer Aron Goldschmidt, romancier juif, traite de la vie sociale des Israélites dans le Corbeau, Maseï’, un Juif. Wilhelm Bergsaee préside au roman naturaliste avec la Fiancée de Boerwig, Borne sous Pie IX ; M"" GvHembourg-Ehronswaerd s’illustre par la Famille l’uïonius ,

le Béve et la Béalité, Deux époques ; Cari Bernhard par Anciens souvenirs. Deux. Amies et la série do ses romans historiques m03’euageux. Une pléiade de poètes et de romanciers do second ordre suit ces chefs de file. Pour les uns, Richard, Kaalung, Arentzen, Schmidt, Rosing ; pour les autres, Nielsen, Thyregod, Ilonningscn, Brosbooll.

Histoire. Pour l’histoire, Erslev est, en Danemark, le premier écrivain national, et on lit ses puissantes œuvres : Boi et vassal au xvi" siècle, Becherches sur les fiefs, le Danemark situs la reine Marguerite. Nielsen, lo romancier, donne V Histoire de Copenhague ; Jocrgensen, une Histoire de l’Eglise du Nord ; Steenstrup, des Etudes sur les Normands ; Vedel, le Ministère du comte de Bernstorff, essai de critique documentaire. Sund fouille la Renaissance ; Birket Smith écrit les Mémoires de Léonore Christine. Citons encore les noms de Schirn, Fridericia, Hervey, Mollerup.

Philosophie. Disciple de Hegel, Nielsen a laissé de nombreux ouvrages de métaphysique, et notamment ses Principes généraux de la science ; Wilkens fonde la sociologie dans la littérature danoise en ses Principes de la communauté sociale ; Hoeffding, qui relève de Stuart Mill et do Spencer, fait, en ses Principes de psychologie basée sur l’expérience, une science naturelle de la science de l’âme humaine ; et c’est à la mode de Kant que Kromann, dans la Connaissance de la nature, analyse ces mêmes sciences naturelles.

Sciences. Physiologie. Pédaqogie. Deux écoles scientifiques sont en présence, dont les chefs rivaux se nomment Streentrup et Schiaedte. La physiologie est représentée par Panum et par Lange ; la pédagogie s’illustre de Heegard, auteur de l’Education, et de Feilberg qui suit les traces de J. -J . Rousseau dans son œuvre remarquable sur le plus grand rapport des facultés intellectuelles.

Théologie. Archéologie. Droit. Philologie. Toutes les connaissances humaines ont trouvé, en Danemark, des hommes de mérite pour les cultiver. Nommons A<iolf Thistcd, le romancier, qui a traité puissamment des questions théologiques ; Worsaae, l’archéologue, exposant lo résnliat de ses intéressantes recherches dans son Histoire primitive du iVoï’rf ; Goos, célèbre jurisconsulte ; Soplius Schandorph, que la poésie n’a pas éloigné de la linguistique, et Thomson Winuaer, grammairien de haute valeur.

Théâtre. Tout ce mouvement littéraire, si important eu égard au petit pays qui la produit, n’est rien en comparaison de ce que vaut la littérature dramatique danoise. Les plus anciennes œuvres de théâtre remontent à la première moitié du xvi" siècle. Holberg, un Norvégien, après qu’en 1722 Frédéric IV eut fondé un théâtre danois, y donna son Potier d’étain, qui eut le plus grand succès. En trois ans, il composa quinze pièces, parmi lesquelles l’Homme affairé, Ulysse d’Hhaque et Erasmus Monlanus sont les meilleures. Holberg est le Molière du Danemark, et certains types de son théâtre sont de véritables créations. Wessel parodia on son Amour sans bas la dignité pompeuse de notre xvii= siècle, tandis que Brùnn l’imitait dans sa Zanirc. Ewald, imitateur de TAllemagne, lié avec KIopstock, . donnait /fo//AV((//f ;e. la première tragédie nationale. Citons encore, au xviii" siècle, Samsoe avec Dyveke ; Rein, avec A.Tel et Valborg ; Baggesen, avec son opéra Ogier le Danois. Au xix* siècle, Œhlensehlaeger, après un voyage en France, fonda une écolo pareille à celle que créa, en Franco, Victor Hugo. Ses principales œuvres sont : Hagbarlh et Signe, Palnatoke, Hakon Jarl, Hugo de Bheinberg’ ; et ses meilleurs disciples Ingemann, Brédahl, Hauch, Hertz, auteurs de tragédies, do comédies, de vaudevilles, dont quelques-uns célèbres. Ileiberg, imitateur de Scribe, directeur du Théâtre-Boyal de Copenhague, a do la facilité et de l’entente scénique ; Mooller traduit le Village do Feuillet et l’Invitation à la valse de Dumas ; Holst adapte des pièces allemandes ; Boye fait des drames historiques. De nos jours, en quinze ans, on applaudit Erik Bogls, censeur du Théâtre-Boyal, vaudevilliste estimé ; Henning Jonsen, le romancier, Gjellerup, romantique, avec quelques accents naluralistes, qui donnent Poissons ttavril. Paroles et Actes, Poison et Contrepoison, pour ne citer do chacun d’eux que leur chefd’œuvre. Etmann entasse vaudevilles et comédies : lesVieux garçons. Cette chère famille, la Grande Mascarade, En province ; Edouard Brandos donne Asgerd, Amour, Bemèdes, Sahles mouvants, une Visite, Fiançailles. Il convient de signaler Schandorph, le romancier (A l’hôtel, les Filles de . Sircrtsrji) ; Von dcr Recke, le poète [Bertrand de Born, la Heine Eigra) ; Larsen, le romancier, peintre dos existences dévoyées [Femmes, Honneur), ot Ben/on, le plus ^lopulaire do tous (im Scandale, Sportsmen, Anna Dryae). N’oublions point Wied,Hoger, auteur de* la Famille Jensen ; H"’" ^n’^^’^^ (lad, Einar Christiansen, Rosonberg, Holst ; et mêlions surtout en lumière le plus grand poète vivant, Holgor