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COURONNE COURONNER

ayant été diffractés en rasant les bords de la Lune ; onlin, il vaut mieux admettre que la couronne ôtablit rexistence, autour de la photosphère du Soleil, dune atmosphère particulière. La lumière de la couronne est partiellement polarisée, due en partie à la lumière solaire réfléchie et à. celle d’un milieu propre très raréfié, renfermant principalement de l’hydrogène et uae autre substance ioconnue.

Bot. La couronne donne l’illusion d’un verticille floral supplémentaire ; elle n’est, en réalité, qu’un ensemble de productions lij’ulaires, déri-

vées de la corolle seule ou du

périanthe tout entier. Chez le

silène et le laurier-rose, elle

compreud cinq ligules, déri-

vées des pétales (libres dans

le premier cas, concrescents

dans le second) ; chez les nar-

cisses, les sépales pétaloï-

des portent une ligule aussi

bien que les pétales, et

toutes ces ligules, concres-

centes comme les parties

dont elles dérivent, forment

une couronne ample et vive-

ment colorée.

Iconogr. chrêt. L’usage

de déposer des couronne* do

fleurs sur la tombe des mar-

tyrs fut d’abord adopté, puis

rejeté par les premiers chré-

tiens. Dans un dialogue de

Minucius Félix, Octavius ré-

pond à Cecilius, qui s’étonne

qu’on ne couronne pas les martyrs : n Nous ne couronnons pas les morts de fleurs qui sont bientôt fanées, mais nous attendons de Dieu môme une couronne incorruptible, u Cette couronne incorruptible, nous la voyons fréquemment représentée sur les monuments. C’est toujours la main de Dieu le Père qui la tient et la donne. On en a nombre d’exemples sur les mosaïques de Kome et de Ravenne. Quelquefois, l’épitiphe d’un martyr est gravée dans une couronne ; d’auires fois, comme au cimetière de Priscille, la voûte d’une crypte ofl’re quatre couronnes, au centre desquelles est une colombe tenant dans son bec une branche d’olivier.

Au moyen âge, quand l’art commença à donner à Dieu une figure humaine, on le représentait avec les attributs du souverain de l’Etat. Quelquefois, en France, on lui donnait les attributs du pape, notamment la triple couronne ; ailleurs, on le représentait avec quatre et mémo cinq couronnes. Les vitraux de Saint-Martin-ès-Vignes, à Troyes, ofi’rent un exemple de ce fait, ilais il est une autre sorte de couronne que l’on donne toujours au Père, au Fils et au Saint-Esprit ; cette couroune a une grande importance en archéologie : c’est le nimbe.

Couronne ; 1 . Du silène ;

2. Du narcisse.

?, 

Couronne (Affaire de la), grand procès politique ni fut soulevé par Eschine contre Démosthène, et qui ut l’occasion, pour les deux orateurs, de deux plaidoyers de premier ordre (330 av. J . -C). — Il était d’usag’o, à Athènes, que le peuple décernât dos coarouuos aux citoyens qui avaient bien mérité do la patrie. Mais une loi défendait de proposer au peuple de couronner un citoyen en charge, qui n’aurait pas rendu ses comptes ; aux termes d’une autre loi, les couronnes décernées par le peuple ne pouvaient être données que dans rassemblée du peuple, et les couronnes décernées par le sénat ne pouvaient l’être que dans la salle des séances. Démosthène, chargé avec neuf autres citoyens de réparer les murs d’Athènes, détruits par Philippe, roi do Macédoine, après la bataille de Chéronée (338), 1 avait fait à ses frais. L’année suivante, en 337, avant que Démosthène eût rendu ses comptes, l’Athénien Ctésiphon, son- ami, proposa de lui décerner une couronne d’or sur le théâtre, quoique ce ne fût pas le lieu fixé par la loi pour cette cérémonie, et de faire proclamer que Démosthène recevait cette récompense à cause de sa vertu et de ses bienfaits envers le peuple athénien. L’orateur Eschine, rival et ennemi de Démosthène, dans son Discours contre Ctésiphon sur la Couronne, accusa Ctésiphon d’avoir voulu, contre la teneur des lois, décerner une couronne à un comptable en plein théâtre, et d’avoir faussement exalté sa vertu et son patriotisme, puisque, selon lui, Démosthène n’était ni un honnête, ni un zélé citoyen. C’est pour répondre à cette accusation que Démosthène prononça devant le peuple athénien le Discours pour Ctésipfion sur la couronne, qui a été regardé, par les critiques anciens et modernes, comme le type le plus achevé de l’éloqueDce. La cause ne fut plaidée, on no sait pourquoi, qu’en 330. Démosthène profita de l’occasion pour défendre toute sa politique et attaquer celle d’Eschino. Le succès de l’orateur fut complet ; Eschine n’obtint pas la cinquième partie des suff’rages, et, conformément à la loi, fut condamné à une amende de 1.000 drachmes. Il s’exila à Rhodes, où il ouvrit un cours d’éloquence par la lecture des deux liarangues qui avaient amené son bannissement, et qui sont conservées toutes doux. Son discours est, pour le fond et l’ampleur des vues, très inférieur à celui do Démosthène ; il n’eu est pas moins fort intéressant, plein de narrations brillantes, do verve et d’esprit, tle talent.

Couronne (la) [allem. die Krone], poème allemand, composé au commencement du xiii* siècle, par Henri de Tùrlin. — C’est une suite longue et décousue d’aventures attribuées à Gauvain (Gawein), qui cherche et finit, après de nombreux exploits, par trouver le graal. Henri de Tîirlio prétend avoir, dans cette œuvre, adapté un poème do Chrestion de Troyes. Cette allégation est fausse. Ce qui est vrai, c’est qu’il a tiré en partie sa matière de romans français. La Couronne renferme quelques passages émouvants, certaines peintures réussies et aussi un nombre assez considérable de scènes licencieuses. Le stylo et les vers sont d’un bon auteur (1852.)

Couronne (Pour la), drame en cinq actes, on vers, de F. Coppée (1895). - Le prince Michel Brancomir, général des bulgares, a toujours victorieusement combattu les Turcs. De tels services, pcnse-l-il, lui méritent le trône qui est devenu vacant. Or on y assoit l’évoque Etienne. Déçu dans ses ambitions, qu’attise sa femme Basilide, Michel se résout ù trahir : il livrera aux ennemis le passage commis à sa garde. Survient son fils Constantin, averti du projet criminol par la bohémienne Mihtza, qui l’aimo. L’un des deux hommes est do trop : ils dégainent,

et le fils met à mort le père. Les Bulgares, croyant leur général tué par l’ennemi, pleurent ce mort glorieux ; mieux : ils lui élèvent une statue. Constantin lui succède ; mais, tourmenté par l’atfreux souvenir, il ne rencontre que des défaites, là où son père no trouvait que des victoires. On le soupçonne de trahison. Basilide, qui sait tout, l’accuse formellement. Constantin n’aurait qu’un mot à dire pour se justifier ; mais il ne le dit pas, car ce mot jetterait l’infamie sur la mémoire vénérée de son père. On le condamne à vivre enchaîné aux pieds de la statue du traître qu’il a dû tuer : il subira là, perpétuellement, les insultes et les crachats du peuple. Militza, d’un coup de poignard, le délivre, puis elle se tuesur le cadavre de celui qu’elle aimait. — Telle est, dans ses grandes lignes, l’œuvre de F. Coppéo. La pièce, bien nue sévèrement conduite selon les règles du grand art, a beaucoup d’allure. Les vers, serrés, solides, sont d’une envergure large, et, dans maint endroit, un grand souffle les emporte. En résumé, ce drame est une tragédie presque d’une pureté classique. Couronne, nom donné à deux constellations : l’une australe, l’autre boréale.

Encvcl. La Couronne australe, située au-dessous du Sagittaire, paraît à peine sur notre horizon au commencement de juillet. L’étoile f de cette constellation est un très joli couple serré, à composantes égales ei de 5< * grandeur. C’est un système orbital, on mouvement rétrograde très rapide, dont la durée do révolution est d’environ cent cinq ans.

La Couronne boréale est située entre le Bouvier, le Serpent et Hercule (les poètes disent que cette couronne est celle d’Ariane, fille de Minos et Pasiphaé). Parmi les huit étoiles doubles situées dans la Couronne boréale, deux sont partiticulièreraent remarquables : l’étoile 15 de cette constellation, composée de deux étoiles jaunes et de 6* grandeur, forme un système orbital brillant, très serré, en mouvement direct très rapide. Madler, Winnecke, Villarceau ont calculé l’orbite et ont conclu à une durée de révolution voisine d’un demi-siècle ; le couple y est un système orbital, formé par une étoile de 4" grandeur et une de 7% très serré, très rapide et se mouvant dans le plan du rayon visuel. Doberck a calculé l’orbite et a trouvé quatre-vingt-quinze ans comme durée probable de la révolution.

Couronne, cap de la Méditerranée, dép. des Bouchesdu-Rhùne, formant l’extrémité ouest de la rade de Marseille-

Couronne (La), comm. de la Ctiarento, arrond. et à 5 kilora. d’Angouléme, près do la Boëme, affluent de la Charente ; 3 .457 hab. Ch. de f. Orléans. Carrières do pierres de taille. Papeteries, tuileries. Eglise romane. Ruines d’une abbaye d’augustins. Château de la Renaissance. COURONNEMENT (ro-ne -man) n. m . Action de mettre solennellement une couronne sur la tète de quelqu’un ; Le COURONNEMENT d’uH lauri’at, d’une rosière. 11 Se dit particulièrem. de la cérémonie dans laquelle on couronne un souverain : Le couronnement d’un roi, d’un empereur.

Partie supérieure d’un objet, particulièrcm. d’un meuble ou d’un édifice : Le couronnement d’une tour, d’un bahut.

Fig. Accomplissement, terminaison, perfection : La mort est le couronnement de la vie. V . éuifice.

Arboric. Maladie d’un arbre dont les feuilles jaunissent sur les branches les plus élevées : Le chêne est particulièrement sujet au couronnement. 11 Façon de tailler un arbre en forme do couronne.

— Art vétér. Lésion du cheval qui est couronné.

Chir. Dans le langage des accoucheurs. Position de la têto do l’enfant lorsque, ayant rompu les membranes, elle commence à s’engager dans l’orifice de l’utérus, qui lui forme une sorte de couronne.

Fortif. Retranchement que forme l’assiégeant pour s’abriter et pouvoir continuer ses travaux en avant, quand il s’est emparé de quelque ouvrage do l’assiégé : Le couronnement de la demi-lune se nomme aussi nid de pie.

Mar. Partie supérieure de l’arrière d’un navire. (Sur les anciens vaisseaux, le couronnement était richement décoré.) 1 1 Lisse de couronnement , Nom de la lisse de platbord, à cet endroit.

Technol. Ornement qui décore l’écusson d’une serrure, au-dessus de son ouverture. 11 Partie la plus élevée de l’extérieur ou extrados d’une voûte. 11

En charpent-,

About d’un chevron avec assemblage à enfourchement.

Encycl. Couronnement des rois. V . sacke.

— Art milit. Couronnement du chemin couvert. C’était, au temps de l’attaque méthodique des places, une des opérations les plus importantes et les plus difficiles des sièges réguliers. Elle consistait à venir établir une sorte de dernière parallèle le long de la crête du chemin couvert, afin do pouvoir chasser ensuite définitivement l’ennemi de celui-ci. Cettû opération, comme tous les travaux d’approche ([ue comportait l’attaque pied à pied des places fortes, a beaucoup perdu de son importance, par suite des progrès de l’artillerie, et l’on n’y recourra sans doute plus à l’avenir que dans des circonstances tout à fait exceptionnelles.

Couronnement de la "Vierge. Un grand nombre de cathédrales, élevées au xiii’ et au xiv" siècle et placées sous le vocable de Notre-Dame , offrent des bas-reliefs retraçant cette scène mystique {cathédrales de Laon, Paris, Senlis, r»,eims, Rouen, Sens, etc.). Le Couronnement de la Vierge, peint par Giotto dans l’église souterraine do Saint-Francois-d’Assise, célébré comme un des chefs-d’œuvre de ce maître, a eu beaucoup à souffrir des outrages du temj)s. Deux petits tableaux do cet artiste sur le môme sujet sont conservés : l’un à Turin, l’autre en Angleterre. Beaucoup d’autres artistes de la même époque ont introduit des saints, des anges, et même de simples particuliers, des donateurs, dans la scène du couronyier^ent de la Vierge ; le tableau de Fra Angelico, qui est au Louvre, est l’une dos compositions les plus importantes que nous connaissions en ce genre.

Le Louvre possède des Couronnements de la Vierge de Picro di Cosimo Rosselli, do Zenobio do’ Machiavelli, do Ridolfo Ghirlandajo. do R. del Garbo. La môme scène a été peinte par (iirolamo da Santa-Crocc (musée do Berlin), Palmeggiano amusée Brera, à Milan), Juh ?s Romain et le Fattoro ( ninacothôquo du Vatican ) , Girolamo d’Udino (à l’hôpital d’Udine), Paul Véronôse ^Académie des beaux-arts do Venise), etc. Mais les peintures de ces maîtres 350

sont éclipsées parles Couronnements de la Vierge àc Raphaël au Vatican, de Fra Angelico à Florence et au Louvre, du Corrège dans la coupole de la cathédrale do Couronnement de la Viei

Parme, et du Pinturicchio au Vatican. Citons, enfin, les œuvres de Rubens et de Velazquez sur le même sujet. Couronnement de Napoléon (le), tableau. V. sacre. Couronnement de Charlemagne (le), par Henri Lévy, peinture décorative du Panthéon, que Ion vit pour la première fois à l’Exposition nationale de 1883.

Elle

comprend trois parties ; au centre, le pape Léon III remet la couronne à l’empereur d’Occident ; à droite et à gauche, la composition se continue. D’un côté, c’est le clergé, l’autel et toutes les pompes de l’Eglise ; de l’autre, c’est l’armée et le populaire acclamant le triomphateur. Dieu lui-même a voulu jouir du spectacle, et il apparaît dans le ciel, porté sur des nuages et entouré d’un groupe d’anges aux ailes bleuissantes. C’est là un sujet fastueux. L’œuvre, composée avec une parfaite insouciance de l’archéologie, est surtout pittoresque, et I-rille par des qualités charmantes et bien françaises. L’habile distribution des groupes, la grâce et la distinction du coloris font de cette vaste page un tout très harmonieux, sinon très puissant. COURONNER iro-né) v. a. Mettre une ouronne sur la tête : On couronna Jésus-Christ d’épines. I l Se dit particulièrement de la cérémonie dans laquelle on pose solennellement la couronne sur la tète d’un souverain : Charlemagne 6e fil COURONNER roi d’Italie. Il Par ext. Donner le titre de souverain à quelqu’un, l’appeler au trône : Napoléon I" COURONNA ses frères. Récompenser en donnant une couronne, UQ prix dans un concours : Couronner un poète. CoDRONNER utt our ;rt^e. I l Honoror, récompenser ; parer, orner, embellir : L’éloge doit non seulement couronner le mérite, mais le faire germer. (Buff.)

Par anal. Entourer ; surmonter ; dominer : Cheveux blancs qui couronnent une tête. Chaîne de montagnes COURONNANT UH paysage.

Fig. Combler, accomplir, terminer, mettre le sceau à : Couronner l’édifice. Couronner les vœux de quelqu’un.

CouronJier un cheval, Le laisser tomber de telle manière qu’il se fait une petite plaie circulaire au genou ou aux genoux.

Jardin. Couro7i7ïer ^^n arbrisseau, U7i arbre. Tailler les branches de façon que l’arbrisseau, l’arbre, aient de distance en distance, jusqu’au sommet, des parties circulaires plates représentant des couronnes.

Prov. : La fin couronne l’œuvre {Fi7iis coronat opus)^ C’est la conclusion qui détermine la vraie valeur, la vraie signification des actes et des faits.

Encycl. Art milit. Dans la guerre de campagne, on dit qu’on couronne une position attaquée, quand on parvient à l’occuper après en avoir chassé les défenseurs dont on prend la place. Ce terme s’emploie surtout quand il s’agit de hauteurs ou do positions un peu élevées. Dans la guerre de siège, on se sert du même mot pour indiquer une opération analogue, mais exécutée plutôt au moyen de travaux d’approche et aboutissant à la construction d’ouvrages défensifs qui assurent la possession de la position prise. C’est ainsi qu’on couronne une brèche, le chemin couvert, etc. Couronné, ée part. pass. du v. Couronner.

Blas. Surmonté d’une couronne ou

portant une couronne : Annoiries cou-KONNÉivS.

Il

Se dit des animaux qui ont

sur la tête une couronne, tantôt du même émail que l’animal, tantôt d’un émail différent, et qui est généralement radiée ou à pointes.

Littér. liime couronnée. Rime ré-

pétée, qui forme un petit vers à la suite d’un vers plus long. En voici des exemples :

L’on voit des commis

Qui jadis sont venus

Mis

Nus

Comme des princes-

De leur province.

Panard.

Métrol. Ecu couronnét Ancienne monnaie de France appelée aussi écd k la couronne.

Sylvie. Arb7’€ couroyiné. Vieil arbre dont la tête seule pousse des branches. 11 On dit aussi corbelê.

— Véner. Cerf couronné, Cerf ne possédant qu’une seule empaumuro d’où sort le bois, sans meule ni perches.

Encycl. Hipp. Un cheval est dit couronné quand il est tombé sur ses genoux et qu’il s’y est blessé plus ou moins profondément. Le couro7inement peut ôtro léger et ne pas être suivi de traces ; si la peau est fortement contusionnée, mais non détruite, le poil repoussera blanc ; si la peau est détruite, la blessure est suivie d’une cicatrice nue, où le poil ne repoussera jamais. Le cheval qui D’argent au lion

d’azur rampant et

conronnt* de gueu-

les à l’antique.