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<5tait ir^s n^pamiu dans l’antiquité. A roriçino, los couronnes étaient simi»lemont do teuiUaco ou do flours tressées ; et jamais cette tradition no disparut tout à fait. Mais, do honno heure, on labriuua aussi des couronnes de métal, surtout d’or, mémo des bandeaux ornés do pierres Fréciousos, comme ceux q^ui. depuis Constantin, devinrent insigne do la dignité impériale. Los couronnes avaient pri mitivoniont un caractère relifj’ioux que, d ’ailleurs, elles conserveront toujours plus ou moins. Cha(iue dieu avait ses préférences : à Zous lo chône, à Apollon lo laurier, à Aphrodite lo niyrto, à Dionysos la vigne, etc. Dans les cérémonies. on couronnait de ses fleurs favorites non seulement le dieu, ses prêtres et ses adorateurs, mais encore les victimes qu’on lui otTrait. A cotte idée religieuse se rattache l’usago des couronnes funéraires dont ou ornait lo mort et son tombeau. On se couronnait aussi la tête les jours do fôto publique ou domestique, et dans les banquets. On donnait des couronnes aux vainqueurs des Grands Jeux. Des Etats accordaient à leurs grands hommes ou i des étrangers lo niéme honneur, de plus on plus prodigué, commo l’attestent une foule d’inscriptions. L’usago des couronnes fut introduit à Romo par l’imitation des usages grecs et y fut très répandu. Les couronnes étaient décernées aussi à titre do récompense. On on distinguait de plusieurs sortes : 1 " la couronne castrale ou vallaire, composée d’un cercle d’or surmonté d’ornements en forme de palissade, laquelle se donnait à celui qui était le premier monté à l’assaut d’un camp ; 2° la couronne civiaue, en yeuse, en marronnier ou en chêne, réservée à celui qui, dans le combat, avait sauvé un légionnaire et tué son agresseur ; 3* la couronne rtiurale en or, destinée à celui qui avait lo premier escaladé la muraille d’une ville ; 4° la couronne obsidiale ou obsidionale, faite de gazon, laquelle revenait à celui qui avait sauvé une armée : c’était la plus glorieuse des récompenses militaires ; 5" la couronne navale oi rostratc, récompense du soldat qui était le premier monté sur un vaisseau ennemi, et la comna classica, réservée à celui qui avait pris ou détruit une flotte ; &° la couronne d’olivier, qui revenait au général dont l’armée avait triomphé hors de sa présence ; 7" la couronne d’ovation, accordée au général oui avait mérité le petit triomphe ; 8" la couronne triomphale à celui qui avait obtenu le grand triomphe. Les médailles antiques nous font connaître quatre sortes de couronnes impériales : la couronne de laurier, la couronne radiée, la couronne perlée et une couronne dite camelancium, inventée par Justinien. Les premiers chrétiens réprouvaient les couronnes comme un signe d’orgueil, et Tertullien a écrit contre leur usage un violent pamphlet intitulé De corona mili/ari.

Moyen âge et Temps mod. Les couronnes portées par les souverains et les princes dans les cérémonies se sont conservées, dans leur type moyen, sous la forme héraldique. Mais, à travers le temps, elles ont extraordinairement varié. Le bonnet ou calotte, ou coifl"e, qui les accompagnait d’ordinaire, garde également la caractéristique de l’époque. Au xvi« siècle, ce fut un moment l’usage de mettre la couronne autour de la forme d’un chapeau à bords, et cet emblème de souveraineté avait été déjà placé au sommet des heaumes ; on le trouve encore, au début du xvi* siècle, sur le timbre des salades. Les couronnes d’orfèvrerie pendues aux voûtes des églises étaient, en général, des monuments votifs.

Les couronnes héraldiques sont les reproductions des couronnes jadis portées sur les heaumes, en signe de chevalerie, de noblesse titrée, de souveraïueté. Ornements extérieurs de l’écu, elles ne sont que rarement figurées dans son corps, si ce n’est par cette montée ou fragment de couronne aplatie, posée en bande, et qu’on appelle le «crancelin". C’est à partir du xvi" siècle que l’on so mit à surmonter directement l’écu d’une couronne, et cet abus alla toujours en sexagérant jusqu’à nos jours où, pour la plus grande partie, les armoiries couronnées Couronne n’ont aucun droit à cette distinction usurpée. votive.

Les couronnes de comte foisonnent notamment sur les blasons de familles qui n’ont aucun droit à ce titre. Il ne faut pas oublier, d’ailleurs, que la noblesse est aujourd’hui facultative et à la portée de toutes les vanités. En principe, la couronne royale de France porte huit fleurons en fleurs do lis, dont le pétale central envoie un prolongement cambré, perlé, qui se réunit aux autres en un sommet central, surmonté d’une fleur de lis. En figuration héraldique, cette couronne montre cinq fleurs de lis et cinq rayons ou diadèmes. La couronne du dauphin n’avait que quatre diadèmes ; celle dos enfants do France a quatre fleurs de lis et autant de fleurons à trois pétales. La couronne fermée est celle qui est représentée, en principe, avec sa coiff’o intérieure ; les empereurs ou les rois qui s’arrogeaint co tttro la portaient. Au reste, les couronnes héraldiques royales n’étaient pas les m/imes que celles portées sur la tête ; ainsi, Charles VII surmontait l’écu do France d’une couronne à quatre flours d’aclio. Les princes portent la couronne d’or à divisions pointues, dite « à l’anti (|ue n, au nombre de douze, surmontées d’une boule, ou une couronne fermée par une coilï’o do velours rouge, avec diadème d’or et, au-dessus, le globo d’or surmonté d’une croix. Dans celle du duc et pair, lo cercle d’or portait huit feuilles d’ache sur autant de pointes d’or, et leurs fils posaient dos perles entre les fleurons. La couronne de duc est semblable, mais elle doit être accompagnée du manteau ducal. Le marquis porto un cercle d’or à huit fleurons d’or, quatre on feuilles d’ache, quatre en joyaux formés de trois perles. Lo comte n’a (juo seize pointes d’or, surmontées d une perle ; lo vicomte porto los pointes inégales, les plus hautes surmontées d une grosso perle, les moyennes d’une petite, les moins hautes sans perles. Dans toulos ces couronnes, le cercle on bamieau est rehaussé do pierreries comme le tortil du baron qui, sans pointes, est entouré d’un chapelet de perles disposé en spires. La couronne du vidamo est un cercle d’or à perles, avec quatro croix pattées ; colle du chevalier banneret un simple oorelo d’or rehaussé do perles. Les couronnes des écus des villes sont du type mural, c’ost-à -diro <(U0 leur bandeau est surmonté do créneaux. Les villes do premier ordre portent la couronne murale à sept créneaux d’or, sommée d une aiglo naiKH.’inte pour cimier, traversée d’un caducée, auquel sont «usponduos deux guirlandes d’or, à dextre de chêne, A fiénostro d’olivior, nouées d’un ruban do gueules. Celles do deuxième ordre out leur couronne muralo à cinq créneaux d’argent, avec caducée et guirlandes do môme, mais disposées en ordre inverse et rattachées par des bandelettes d’azur. Ces dispositions sont cellos (|U0 Napoléon I" ordonna aux villes d’adopter ; mais toutes no s’y conformèrent pas et gardèrent leurs anciennes armes. Napoléon avait aussi fait établir une couronne impériale pariuuli^ro surmontée do huit aigles, qui fut reprise par Nanuli>on III ; il avait remplacé les couronnes héraldiques par des toques.

Art milit. La couronne ou ouvrage à couronne est un ouvrage do fortification analogue à l’ouvrage à cornes, mais où les deux demi-bas-

tions, au lieu d’être réunis

par uno simple courtine,

out, entre eux, un bastion

complet.

La double couronne est

un ouvrage analogue, mais

où, au liou d’un seul bastion

A, il en existerait deux en-

tre les demi-bastions ex-

trêmes. Enfin, si l’ouvrage

comporte un plus grand nombre de bastions, on lui donnele nom de couronné.

Ces sortes d’ouvrages sont surtout employés pour la défense d’une crête ou ligne do hauteur située en avant d’une place et n’ayant par conséquent à craindre d’attaques nue sur son front ou ses flancs.

Ordres civils et militaires. — Autriche. Ordre de la Couronne de fer. Fondé, on 1805, par Napoléon I" {comme roi d’Italie), aboli en 1814, il fut rétabli, en 1816, par l’empereur d’Autriche François I". Il comprend 3 classes : grand-croix, commandeur, chevaber. Ruban jaune orange, liséré de bleu.

Bavière. Ordre du Mérite civil ou de la Couronne. Fondé en 1808 par Maximilien-Joseph, il fut modifié en 1855. Couronne : A, bastion ; B, cou

tine ; G, bastion ; D, ailea

Couronnes : 1. Des Wendes (Mecklembourg) ; 2, De Rue ou de Saxe ; 3. De Wurtemberg ; 4. De chêne (Luxembourg) ; 5. Des Iodes (Grande-Bretagne) ; 6. Royale de Prusse ; 7. De Roumanie ; 8 De Bavière (ordre du Mérite civil) ; 9. De Siam ; 10. Do fer (Autriche) ; 11. D’Italie.

Il confère la noblesse personnelle. 5 classes : grand-croix, grand commandeur (plaque), commandeur, chevalier, décoré de la médaille. Ruban bleu clair, bordé de blanc. Grande-Bretagne. Ordre impérial de la Couronne des Indes, pour los dames, fondé on 1878 par la reine Victoria. Une seule classe. Ruban bleu de ciel, liséré do blanc. Hawaï. Ordre de ta Couronne roi/ale d’Hawai, fondé on 1883 parle roi Kalakaual". Sciasses : grand-croix, commandeur, officier, chovalior. Ruban blanc, liséré do bleu. Italie. Ordre de la Couronne d’Italie. Fondé en 1868 par Victor-Emmanuel. 5 classes : grand-croix, grand officier, commandeur, officier, chevalier. Ruban rouge, avec, au centre, une largo bande blanche du huitième do la largeur. Japon. Ordre de la Couronne, pour los dames. Institué on 1888 par l’impératrice Haru-Ko. Une seule classe, portée sur le soin gauche. Ruban blanc, avec raies rouges transversales.

Luxembourg. Ordre de la Couronne de chêne. Fondé on 1841, par le grand-duc Guillaume II. 5 classes : grandcroix, grand officier, commandeur, officier, chevalier. Des médailles d’or, d’argent et de bronze sont annexées à l’ordre. Kuban à cinq bandes égales ; trois vertes et doux jaune orange. (Le ruban no peut être porté soûl.) Mecklomoourg. Ordre de la Couronne des ^Vendes, Fondé on I86t. i classes : grand-croix, grand commandeur (avec plaque), commandeur, chevalier. (La grand’croix so donne aux dames.) Ruban bleu, liséré jaune et rouge. A cot ordre est annexée uno croix do mérito (2 classes, or ot argent) : ruban rouge, liséré bleu et jaune. (So porto à la boutonnière. )

l*russe. Ordre de la Couronne royale. Fondé, on 1801, par Guillaume I". A classes : chovalior do 1" classe ou grand-COURONNE

croix (écharpo ot plaque) ; chevalier de 2* classe : l" catégorie ou grand officier (sautoir et plaque) ; 2* catégorie ou commandeur (sautoir) ; 3’ classe ou officier, à la boutonnière (croix êmaillée) ; 4* classe ou chevalier, à la boutonnière (croix dorée). Ruban bleu foncé. Koumanie. Ordre de ta Couronne. Fondé, en 1881, par Charles I". 5 classes : grand-croix, grand officier, commandeur, officier, chevaber. Ruban bleu do ciol, liséré de blanc.

Saxe. Ordre de la Couronne de Bue ou de Saxe. Fondé, en 1807, par Frédéric-Auguste I". Une seule classe de chevaliers, qui portent la décoration comme los grands-croix, avec plaque. Ruban vert.

. Siam. Ordre de /aCouro ?i7ie(l869). Sciasses : grand-croix, grand officier, commandeur, officier, chevalier. Ruban bleu bordé de vert ; entre ces deiLX couleurs, une ligne jaune et uno rouge.

Wurtemberg. Ordre de la Couronne. Fondé en 1818. Les quatre premières classes confèrent lanoblesso personnelle auxWurtembergeois. 5 classes : grand-croix, commandeur avec plaque, commandeur, chevalier d’honneur, chevalier. Ruban rouge liséré de noir. Pour mérites militaires, la décoration est surmontée do glaives.

— Couronne d’épines. C’est une des plus célèbres reliques de l’histoire religieuse. Il en est question dans l’Evangile de saint Matthieu, où il est dit que les soldats qui conduisaient le Christ,

ayant fait par dé-

rfsion une cou-

ronne d’épines, la

lui placèrent sur

la tête. C’est en

1239 que la cou-

ronne d’épines

fut apportée en

France ; elle avait

étéotTerte à saint

Louis par le roi

de Jérusalem,

Jean de Brienne,

et l’empereur de

Constanlinople,

Baudouin. Elle fut

placée dans le tré-

sor de la Sainte-

Chapelle, où elle

demeurajusqu’en 1791. A cette date, elle fut remise à l’évêque de Paris, qui la transporta à Notre-Dame, où elle ust depuis restée dans le trésor. On connut dans l’histoire reUgieuse d’autres couronnes d’épines, mais leur authenticité ne put jamais être établie. Les religieuses de Port-Royal possédaient, au xvii’ siècle, une dos épines de la sainte couronne ; elle opéra, dit-on, parmi elles des miracles dont on fit grand bruit, et dont il est question dans l’une des Provinciales de Pascal.

Couronne de fer. C’est la couronne qui, à on croire la tradition, aurait été fabriquée

sur l’ordre de Théodelinde,

veuve d’Autharis, roi des

Lombards, pour Agilulf, duc

deTurin, qu’elle épousa

en 591. La tradition est diffi-

cile à admettre, car c’est uno

œuvre byzantine : cercle d"or,

recouvert d’un émail vert,

avec des montants sur les-

quels se détachent des fleurs rouges, blanches et bleues. Ce qui lui a donné son nom, c’est un cercle de fer qui s’y trouve incrusté, et où aurait été fondu l’un des clous de la vraie croix. Elle fut ceinte par Charlemagne, lorsnuil se fit couronner roi des Lombards en 774, Frédéric IV, couronné à Rome (14S2), Charles-Quint, couronné à Bologne (1530), Napoléon I", à Milan en 1805. Elle est conservée aujourd’hui dans le trésor de Monza, en Italie. On en voit l’image au centre de la croix de l’ordre de la Couronne d’Italie.

Couronne de saint Etienne de Hongrie ou La samte couronne hongroise {magyar S zent Korona).C’csievénta.hQ palladium de la nation magvare. Elle so compose do doux parties : la partie supérieure", celle que le pane Sylvestre II (Gorbert) envoya, en l’an lOOO, avec le litre de « roi apostolique «, à Etienne, premier roi de la maison Arpad ; et la partie inférieure, que l’empereur byzantin Michel Ducas envoya, en 1073, au roi Goyza I". Les doux diadèmes furent soudés ensemble, de manière à former uno coiffure unique. Aux yeux des Hongrois, la sainte couronne n’était pas seulement l’emblème de la royauté ; c’était, on quelque sorte, la royauté elle-même. Les rois n’étaient véritablement rois qu’après on avoir été couronnés, ot les Hongrois n’ont jamais pardonné

à Joseph II uo l’avoir

fait transporter à

Vienne, sans se faire

couronner. La sainte

couronne est traitée

commo une personne

réelle : elle a ses ofii-

ciors, ses propriétés, s.i

garde. Kilo a subi man

tes vicissitudes, fut e

g.igée, rachetée, trans

portée hors du pays,

enterrée après la ré-

volution do 1848-1849,

ot se trouve actuelle-

ment au cbftteau do

Budo. En 1880. le roi

Ta fair ?j ;an.T,’.tra,ti n- les autre, - sf nos rovaux ;

Mmh : publia un ouvrage riche.nont orné, qui donne la doM-nution la plus aulhoiltiquo do co joyau. ^ AVtrôn. Couronne >:ola,re. Au momout d uno «cl.pso lolaU du Soleil, on perçoit uno am-éolo lumineuse, dito courônè mitour du disque do la Lune, avec dos rayons dtveîcënVs roîmant «tor.- ’. , qui peuvent sV^carlor A 3 degrés Sofoil. Co ph,S..on .i>ne, Mudii dopms deux s.èclos avec lo p us crand soin, a mis en évidence lexistenco constante do trois objets principaux : doux sortes do «onos lummeuscs, 0. des rayons. On attribua dabord ces apparences ù 1 a mosi. h*ro do la Lune ; puis, commo pour le lialo, il pourrait avoir son siSgo dans notre atn.ospf.ero, los rayons solaires Couronne de fer.