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COURANTE — COURBE

L’ensemble des phénomènes ci-dessus se retrouve dans le fouclioniiement des divers moteurs électriques. 3" Elfffts physitjues :

a) Osmose électrique. V . osmose . b) J^hénoméiies électrocapillaires. V . ÉLECTROSiiTRE c) Actions calorifiques. Va courant qui traverse un conducteur échauffe celui-ci. Ce phénomène est régi par la loi de Joule, énoncée plus haut. Des applications de cette propriété se rencontrent dans les voltmètres et ampèremètres thermiques, l’éclairage électrique par incandescence, la soudure électrique, l’inflammation des mines par l’électricité, le chauffage électrique, le cautère électrique, etc.

4° Effets chimiques. Y . électroltse, GALVANOPLiSTiE. 5" Effets physiologiques. Un courant passant dans les membres affecte les nerfs et provoque une sensation douloureuse ; il fait subir aux muscles des contractions involontaires. Suivant Ritter, un faible courant, lancé à travers le globe de l’œil, occasionne une sensation semblable à celle produite par un éclair de lumière. Les contractions musculaires sont mises en évidence par la mémorable expérience de Galvani sur les pattes de grenouilles. La plupart des faits que l’on constate dans l’application des courants électriques sur les corps organisés peuvent s’expliquer, d’une manière générale, par leurs actions physiques ou chimiques sur les divers éléments do l’organisme ; mais il y eu a encore bien peu dont on connaisse le mécanisme. Nous signalerons, à ce sujet, les remarquables travaux de d’Arsonval, relatifs à l’action des courants de haute fréquence sur les êtres organisés. V. électrothérapie.

Unité de courant. L’unité d’intensité de courant est l’ampère. . ce mot.

Mesure des courants. La détermination de l’intensité des courants se fait pratiquement au moyen des appareils étalonnés dénommés ampèremètres et éleclrodynamomèlres.

Météorol. Courants atmosphériques. La chaleur solaire détermine des courants atmosphériques, et, en vertu de la différence considérable d’action suivant l’équateur et dans les régions tempérées ou froides, la circulation théorique générale de l’équateur aux pôles dans les régions élevées, des pôles à l’équateur vers le sol, se trouve scindée en deux régimes généraux : celui des régions équatoriales et celui des régions froides ou tempérées. Au reste, en vertu du mouvement de la terre, les courants supérieurs d’aller ont des directions S. - O . et N.- O. dans les hémisphères respectifs nord et sud, tandis que les courants inférieurs de retour y ont les directions N.-E. et S.- E. Les vents les plus réguliers de retour sont dits alizés et ont une grande permanence, même de direction, dans les régions équatoriales marines et sans obstacles ; les vents supérieurs ou contre-alizés ont entraîné ces extraordinaires pluies de cendres ou de poussières lointaines. Enfin, les alizés nord et sud sont séparés par la zone des calmes équatoriaux ou tropicaux ; il n’y a pas de calme véritable, mais une très grande irrégularité dans le régime atmosphérique. Cependant, les alizés, liés à la zone d’échaurfement maximum, devront suivre le soleil dans son oscillation entre les tropiques ; c’est le transport connu des alizés qui ne s’effectue pas en couronne, parallèlement à l’équateur, à cause des inégales vitesses d’échauffement des régions à traverser, mers ou continents. Il peut même en résulter de telles inflexions que les nouveaux vents soient plus importants que les alizés primitifs : ce sont les moussons, particulièrement violents dans l’océan Indien et sur les côtes de Guinée et du Venezuela. C’est à des causes analogues qu’il faut attribuer la plupart des phénomèmes locaux ; brises de terre, de mer. Je montagne ou de plaine, vents polaires, etc. Dans les régions tempérées, la circulation générale n’affecte pas un caractère aussi net et permanent ; bien que certaines régions soient réservées de préférence aux courants d’aller, d’autres aux courants de retour, la contiguration du sol et les courants marins jouent un rôle considéraljle qui fait entièrement différer les deux hémisphères. En hiver, et parfois aussi en été, la même situation se renouvelle : le continent européen est recouvert d’une calotte d’air calme, sec et froid, appelé ilôt des calmes. Cet air calme est contourné par un courant humide et chaud, qui procure à la France et à r.

gleterre une saison douce

et hmnide, s’enfonce dans le nord et repasse, froid, aux confins de l’Europe et de l’Asie. Tel est le caractère essentiel de l’hi-raisphère nord avec, bien entendu, des changements, variations et perturbations, qu’il faudra suivre avec la nature corrélative des isobares.

Hydrogr, Courants marins. L’équilibre hydrodynamique des eaux de l’océan est constamment troublé, et les déplacements qui s’opèrent en vue de le rétablir se continuent de même sans interruption. Les causes de cette rupture do l’équilibre sont, en première ligne, l’action caîorillque du soleil produisant des variations de dilatation, moditiant la densité des couches superficielles en évaporant l’eau douce, et, en môme temps, amenant une dénivellation qui appelle les eaux moins chaudes vers les parties les plus chaudes. Le phénomène inverse se produit là oii les nuages se résolvent en pluie. Les vents agissent sur les eaux de l’océan, soit par une action de propulsion mécanique, soit par leurs qualités hygrométriques et thermométriques qui influent sur l’évaporation. La pression barométrique a aussi une action sur les mouvements de l’océan. Toutes ces causes agissant à chaque instant, il est facile do comprendre que les eaux soient entraînées, soit verticalement , soit horizontalement. Entre autres causes déterminant la direction du mouvement, la distribution des continents, la profondeur variable des océans, le mouvement de rotation de la terre ont des actions complexes, qui nécessitent de nombreuses observations. Le phénomène dos marées ne donne de courants que près des côtes, son action sur les eaux du largo no donnant aucun transport de molécules.

Le premier, l’Américain Maury étudia les couraiits do l’océan. .Sur son initiative se réunit la conférence internationale do Hraxelles, on 1853, qui donna les ba-ses et la série des observations à faire à la mer par les navigateurs. Mais ces derniers, directement intéressés à la connaissance dos courants de surface, no peuvent observer que ceux d’une vitesse assez considérable. Les courants de surface à faible vitesse, que Maury appelait la « dérive de l’Océan ^ , n e peuvent être connus que par les observations thcrmomêtriques et densimétriques des eaux. On a établi dos cartes de températures et do courants suivant les saisons. Quant aux courants tous-marins, il est fort difficile de les observer directement, et les instruments imaginés dans ce but donnent peu de résultats. Leur existence est prouvée par le mouvement de masses de glaces à base profonde, entraînées en sons inverse du courant de surface et du vent. L’étude des températures des couches profondes permet de s’éclairer à leur sujet. Si l’on examine une carte des courants, on y voit, nettement accusés, le mouvement des eaux polaires vers l’équateur et celui des eaux équatoriales vers les pôles. Les eaux équatoriales sont entraînées de l’E. vers l’O., de sorte que, dans les trois grands océans, la température maximum est dans la partie occidentale. De là les masses d’eau chaude remontent au S. et au N. vers les pûles, formant des courants chauds près des côtes occidentales des grands bassins maritimes : on a, au contraire, près des côtes orientales, des courants froids descendant des pôles. Les courants chauds sont de plus en plus larges, à mesure qu’ils progressent : le contraire a lieu pour les courants froids. Le courant froid semble être la continuation^ du courant chaud, qui serait de plus en plus dévié vers l’E., puis vers le S. ou vers le ÎS., c’est-à -dire vers l’équateur, où il rejoint le courant équatorial pour former un circuit complet.

Il y a donc là un mouvementpour ainsi dire circulaire : au centre, les eaux doivent être en repos, et tous les objets en dérive doivent s’y amasser. De fait, on observe des mers de sargasses dans toutes les mers. Ce sont des surfaces plus ou moins étendues, couvertes de végétations marines, d’herbes flottantes, de raisins dos tropiques. On observe parfois, à la surface de l’océan, des mouvements curieux, sans cause apparente. Humboldt dit avoir vu " des bandes étroites comme de petits ruisseaux, que l’eau parcourt avec un bruit très saisissable à l’oreille .

Ce sont les tide trips des Anglais, pouvant faire croire à la présence de récifs.

Les courants de marée sont, comme on l’a vu plus haut, des phénomènes localisés aux approches des terres. L’onde do marée ne donne, au large, aucun déplacement moléculaire, mais son épanouissement sur les côtes amène non seulement un mouvement vertical beaucoup plus considérable, mais un mouvement de translation, alternatif comme l’onde, qui forme les courants de marée, flot et jusant. COURANTE (rad. courir) n. f . Pop. Diarrhée : Avoir la CODRANTK.

,

. ,,.,„

Calligr. Sorte d écriture cursive, rapide, facile, il On dit aussi eceitdre codrante ou expédiée, et cursive.

Chorégr. Ancienne danse, u Air sur lequel on exécutait cette danse.

— Techn. Meule supérieure d’un moulin àmouture. it On dit aussi tournante.

— Encycl. Chorégr. La coitrajite est une ancienne danse d’origine italienne, introduite en France au xvi" siècle. Courante de CorelU.

D’allure vive, à deux temps, elle se dansait à deux personnes. Au XVII" siècle, la courante se modifia profondément ; dansée sur la mesure à trois temps, elle devint ce pas mystérieux qu’ont rendu célèbre les grands musiciens de l’époque. Louis XIV la préférait à toutes les autres et la clansait fort bien. La courante cessa d’être en usage vers la seconde moitié du xvlll" siècle. Elle n’a guère été employée au théâtre, dans les ballots, mais son rythme plaisait aux clavecinistes, et quelques-uns d’entre eux, même des plus grands, tels que Jean-Sébastien Bach et Rameau, en ont écrit de charmantes. COURANTILLE (/i mil. — du provenç. coiirmid’Wo, même sens) n. f . Sorte de lîlet en forme de tramail, que l’on abandonne au mouvement des eaux, et qui sert pour la pêche du thon.

Pyrotechn. V . courantin.

COURANTIN, INE (rad. courir) n. Fam. Personne qui aime à vagabonder, il Personne que l’on emploie à des courses, à des commissions : Chaque étude avait autrefois son courantin. (Vieux.)

n. m . Pyrotechn. Sorte de fusée servant à communiquer le feu d’un endroit à un autre. (Enfilée dans une corde, une ficelle ou un fil de fer tendu, elle s’élance le long du fil et va porter le feu aux pièces éloignées.) I l On dit aussi courantii.le.

Courants (cap des) ou Corrientes, cap de la côte orientale d’Afrique, situé à l’entrée septentrionale du canal do Mozambique. Il doit son nom à un courant venu de la côte de Madagascar, très impétueux en cet endroit. COURATARI n. m . Genre d’arbres de la famille des myrtacées, dont on connaît sept espèces de l’Amérique tropicale, il Bois de cet arbre, qui est très estimé pour la charpente.

COURAU n. m . Mar. V . codreac.

COURAY n. m. M.tr. V. corroi.

COURAYER {rè-tjé) V. a . En T. de mar.. Enduire de courai : Couravkr la carène d’un navire. COURBABLE adj.Qui peut être courbé : r/firecouRDABLE. COURBACHE (turc kourltatch, arabe Icerbadj, tous deux empruntés à un mot slave qui signifie knout) n. f . Kn Orient, Long fouet formé d’une lanière do peau d’éléphant, de rhinocéros ou do buffle, dont une partie s’enroule autour du poignet, il Vulgairement, Arme contondante quelconque.

COURBAGE [baf) n. m . Action de courber : Le cocrdage des tiges d’osier.

COURBAN n. m . llolig. V . corbam. •—01

Courbaril ;

,

fruit-

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COURBANT {ban)y ANTE adj. Qui est susceptible de se courber. (Peu usité.}

Bois courbant. Mar. Bois dont les fibres suivent une certaine courbure, ii Ou dit aussi substantiv. : Un cour-

bant.

COURBARIL {ril’) n. m . Arbre de la famille des légumi’ neuses-césalpiniécs, tribu des

amhorstiées. comprenant douze

espèces tropicales.

Il Syn. do

HYMÉNÉE.

Encycl. Les courbarih

sont des arbres à fleurs dis-

posées en panicules ou en co-

rymbes terminaux ; le fruit est

une gousse grande, ligneuse,

oblonguc, d’un roux fonce, ren-

fermant une pulpe sèche fari-

neuse, jaunâtre. L’espèce la

plus connue est le courbaril

proprement dit [hymenxa cour-

baril), grand et bel arbre. Son

bois est dur, solide, rougeâtre,

d’un grain fin ; il sert pour l’ébénisteric , la charpente , les

constructions maritimes et les

ouvrages de tour. Le tronc

laisse écouler, par incision, une

résine abondante, jaunâtre, d’une odeur agréable, difficile à fondre ; elle est connue sous le nom de résine a7iimé occidentale, et n’est plus employée aujourd’hui que pour la préparation de beaux vernis.

COURBARINE n. f . Résine extraite de Vhymenasa courbaril.

COURBATON (dc l’espagn. cunaion ;de curvo, courbe) n. m . Mar. Nom donné à des pièces de bois fortement coudées, qui servent de contreforts : Courbaton de bitte. CouRBATON de beaupré, n Courbatons de hune, Pièces de bois qui lient les diverses parties de la hune. |[ On écrit à tort COURT-BÂTON.

COURBATU, UE (de court et battu, battu à court, à bras raccourci, ce qui justifierait l’orthographe courbattu, admise par quelques écrivains) adj. Se dit d’un cheval qui, par suite d’un excès de fatigue ou pour d’autres causes, n’a de libres ni la respiration, ni le mouvement des jambes.

Par ext. En parlant des personnes. Celui, Celle qui a une courbature, ii On dit plus ordinairem. couRBATURi :, ée. COURBATURE (rad. courbatu) n. f . Art vétér. Malaise d’un cheval courbatu, n Vieille courbature^ Phtisie pulmonaire du cheval.

Pathol. Indisposition, chez les personnes.

Encycl. Pathol. La courbature, lorsqu’elle constitue à elle seule toute la maladie, n’est qu’une indisposition passagère. Elle se manifeste d’abord par un sentiment de lassitude, de brisement dans les membres, des douleurs musculaires, siégeant particulièrement dans la région des reins ; quelquefois, un peu de céphalalgie. Il y a prostration des forces, paresse de l’esprit, somnolence ; l’embarras gastrique et une fièvre légère accompagnent encore cet état, ainsi qu’une augmentation de chaleur de la peau et de la sueur. La courbature reconnaît pour causes, soit une fatigue excessive, un exercice violent, une attitude fatigante longtemps soutenue, soit l’action du froid humide, un refroidissement subit, etc. La durée de cette indisposition no dépasse par trois jours ; le repos, les grands bains, les boissons délayantes, une diète peu sévère, les sudorifiques, et quelquefois un purgatif, seront employés avec avantage. La courbature est souvent symptomatique du début d’une affection fébrile : la grippe, la fièvre typhoïde, etc.

COURBATURER V. a . Art vétér. et pathol. Donner une courbature à ; Les trop longues promenades courbaturent le corps. Courbaturer son cheval.

Se courbaturer, v. pr. Gagner une courbature. COURBE (du lat. curvus, même sens) adj. Dont la direction change progressivement, sans former aucun angle : Ligne courbe. Surface tOURBE.

Fig. Détourné, indirect, dépourvu de franchise : Les ambitieux doivent aller en ^’g-we courbe ; c’est le chemin le plus court en politique. (Balz.)

Syn. Courbe, courbé, recourbé. Ce qui est courbe paraît tel par lui-même ; rien n’annonce qu il ait pu commencer par être droit. Ce qui est courbé a été mis dans cet état ; on pense à l’etfon qu’il a fallu faire pour le fléchir. Ce qui est recourbé est plusieurs fois courbé, ou est courbé de manière à rentrer, à revenir sur lui-même.

Anton. Direct, droit.

COURBE (même étymol. qu’à l’art, précéd.) n. f . Ligne courbe : Décrire une courbe, il

Courbes algébriques, il Courbes

transce7ida7ites (v. la partie encycl. ) . Il Courtes à double courbure ou courbes gauches, Celles

Ligne courbe,

qui ne sont pas contenues dans

un même plan : L’hélice est une courbe à double courbure.

Par ext. Ligne représentant la loi d’un- phénomène : Courbe barométrique. Courbe de température.

Fig. Série, suite, marche, direction qui s’écarte de la voie directe : La pensée des grands hommes est une courbe que l’on n’embrasse bien qu après qu’elle est décrite. (Ste-Beuve.)

Archit. Courbe rampante, Limon courbe d*un escalier. Il Courbe des pressions. Courbe formée par la réunion des points de chacun des joints d’une voûte, et qui sort à déterminer la stabilité de cette voûte.

Art vétér. Tumeur dure ou osseuse qui se montre à la face interne du jarret du cheval, au point où il y a déjà une éminonce correspondant à la maléole chez l’homme. (Comme toutes les exostoses de la région du jarret du cheval, où elles sont fréquentes, la courbe est la conséquence d’otforts violents ; elle peut être même héréditaire. Elle n’est curable qu’au début, par l’emploi de pommades fondantes iodurées-mereurielles, ou par l’application méthodique du fou en pointes pénétrantes.)

Ch. do f. Direction courbe d’une voie. --

KIoctr. Courbe magnétique. Lignes qui indiquent les directions dos lignes de force magnétique par la position qu’elles occupent.