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COUPE-QUEUE - COUPEROSE Coupe-queue (technol.) . COOPE-QUEUE {keu) a. m . Art vétér. Instrument dont on se sert pour couper la queue aux chevaux : Des COUPE-QUEUE. — Techn. Instrument avec lequel on coupe les queues des peauï, avant de les passer en mégie, il Platine de cuivre chauffée, sur laquelle on règle et on aplanit lextrémi ^e inférieure des chandelles dites • à la baguette • . COUPER (rad. coup) v. a . «  j Séparer, diviser en deux ou plusieurs parties : Couper au pain. Couper un iras, la tète. Couper du blé. il Entamer, faire une incision dans : Bretelles qui coupunt les épaules. — Particul. Châtrer : Couper un chat, un porc, un chien. - — Par exan-ér. Heurter violemment, impressionner lortement et désaeréablement : Couper la figure à quelqu un d’un coup de fouet. Bise qui coupe le visage. — Tailler sur un patron ou d’après certaines règles : Couper un habit, un corsage, une pierre de taille. — Rompre, produire une solution de continuité dans : Couper un pont pour arrêter Vennemi. il Interrompre : Couper la communication téléphonique, il Traverser, partager On appelle corde ta droite qui coupe un cercle. iiPasser devant, croiser eu avant le chemin de : Couper quelqu’un. Couper une diligence. Il Intercepter, empêcher d’arriver : Couper les vivres à une arinée. il Fendre on nageant ou en naviguant : Couper l’eau, le courant. — Tempérer, modifier par l’addition d’un autre liquide : Couper du lait, du vin, avec de l’eau. — Fi"- . Interrompre, suspendre, empêcher : Couper la fièvre a’un malade. CouPiiR l’appétit. Couper la parole. — Archit. Couper du trait. Faire en petit le modèle d’une voûte ou d’une pièce de trait. — Grav. Entamer d’une certaine façon avec le burin : Le qraveur doit s’attacher à couper nettement le cuwre. -- Hortic. Tailler, émonder : Couper des arbres en talus. — Jeux. Prendre une carte de son adversaire avec un atout • On coupe les couleurs dont on yiiaiique. Couper son adversaire, il Au krabs. Se dit du tenant quand il renverse le cornet sur la table sans lancer les dés, et du servant quand il sert seulement un ou deux dés, ou bien qu il les arrête au sortir du cornet en mettant la main dessus, de manière qu’on ne puisse les lire, i i A la paume. Couper le coup. Pousser la balle de manière qu’elle ne fasse aucun bond. Il Couper la balle, La frapper avec la raauette tenue en dedans et presque horizontale, u Couper cul, Se retirer sans donner de revanche, après avoir.gagné. (Syn. ancien do Faire Charlemaqne.) r, . , — Littér. Ménager des repos, les multiplier : Jl ne faut pas trop COUPER son style. Il Distribuer les parties, les isoler, les séparer : Trois ou cinq actes, c’est la manière la plus usitée de couper les œuvres dramatiques. — Maçonn. Couper une pierre. En ôter un morceau si gros, qu’elle ne peut plus s’adapter à la place qui lui était destinée. — Manèg. Couper la volte ou le rond. Changer de main en faisant des voltes. Mar. Couper la route à un navire. Suivre une route qui fait passer sur l’avant de ce navire, il Couper une ligne de navires. Traverser cette ligne, il Couper la lame, La fendre comme le ferait une lame de couteau, ii Couper la bouée. Faire sauter l’amarrage retenant la bouée de sauvetage, pour qu’elle tombe à la mer. — Monn. anc . Couper carreaux. Au temps du monnayage au marteau, Couper en morceaux carrés, de la dimension approximative des pièces, des lames d’or, d’argent ou de cuivre, après qu’elles -avaient été réduites à Fépaisseur convenable. — Mus. Couper les sous. Marquer un temps, observer un silence entre chaque note. — Sculpt. Couper le plâtre. Faire à la main divers ornements ou moulures en plâtre. — Sport. Se dit d’un jockey qui, après avoir dépasse son concurrent, le croise en passant devant lui pour prendre la corde : Tout cheval dont le jocket/ est convaincu rf’AVoiR COUPÉ son connurent doit être disqualifié. — Sylvie. Couper à blanc étoc, à tire, etc. V . coupe. — Techn. Couper l’or. Partager une feuille d’or en quatre parties, dont chacune doit être amenée sous le marteau à la grandeur de la feuille divisée, ii Couper la pâte, .Soumettre la pâte à poterie à l’opération du coupage. — Loc. div. : Couper dans le vif. Inciser les chairs mortifiées en pénétrant jusque dans les chairs vives, et fig-. Faire des sacrifices décisifs, prendre des mesures énergiques, u Couper à ou dans la racine. Couper la racine. Extirper radicalement, complètement : Couper le mal D.vss LA RAciNK. Il Couper le nez, les oreilles. Se dit par menace, pour exprimer une vengeance terrible qu’on veut tirer de quelqu’un, ll Fig., Couper les bras. Couper bras et jambes à quelqu’un. Lui ôter tout moyen d’agir, lui causer une stupeur profonde, li Couper la gorge à quelqu’un. L’égorger, le tuer, et fig.. Lui faire perdre sa position, lui causer un dommage irréparable, ii Pop. Couper le sifflet ou la musette à queUjUun, Lui coujicr la gorge, le tuer, et fig., L’interdire, le mettre dans l impossibilité de parler ou do répondre. — On dit plus familièrement encore : Ça te la roupe ! — On dit, dans le même sens, Couper la chique. Il Couper les ontfles, Oier tout moyeu do défense, affaiblir, par allusion au lion amoureux do la fable, qu’on tua facilement u uand on lui eut coupé les griffes, il Couper la bourse à quelqu un, Lui ôter adroitement sa bourse ou d’autres objets qu il a sur lui. u Couper l’herbe sows le pied à quelqu’un, "Le supplanter, lui voler une affaire, ii Couper Us vivre-^ à quelqu’un. Lui refuser I argent qu’on était dans l’habitude do lui donner, cesser de subvenir â ses dépenses, le jtriver des aliments ordinaires, il Couper cliemin, le chemin a quclu’un. L’empêcher do passer, en se mettant au-devant do ni sur son chemin. Il Couper chemin à quelque chose. En arrêter, en empêcher le cours, le progrès : Couper chemin À un incendie, kune calomnie. II A couper au couteau, A couper par tranches. Extrêmement épais : Brouillard k couper au COUTEAU. Gro» vin k coupkr par tranches. — Bête à couper au couteau. Extrêmement sot. il Couper un cheveu en quatre, Se montrer extrêmement subtil ou méticuleux. — V. n . Trancher, êtro apte à couper : Couteau qui coui’K bien. — Aller directement, au lieu de suivre un détour : Couper par le plus court chemin. 11 Par ext. Couper court, Mettre un terme : Nos seules lois sur l’exercice illégal de lamédecine eussent suffi pour couper court à la carrière de Jésus. (Renan.) — Abréger sou discours. — Couper court à quelqu’un. Le quitter brusquement, en lui faisant une réponse brève et décisive. — Chorégr. Faire le pas qu’on nomme coupé. — Comm. Passer la racloire sur une mesure de grains qui est remplie. — Escr. Exécuter le dégagement appelé coupé, il Couper sous le poignet. Dégager par-dessous le poignet de l’adversaire. Il Couper sur pointe. Porter une botte en dégageant par-dessus la pointe de l’épée de son adversaire. — Jeux. Séparer un jeu de cartes en deux, après qu’elles ont été mêlées par l’adversaire : On coupe pour déranger les combinaisons que t’adeersaire aurait pu faire pour tricher. 1 1 Au lansquenet, Prendre carte et se mettre de la partie, ii Couper dans le pont. Couper le jeu de cartes à l’endroit où, pour se réserver les cartes maîtresses, un grec lui a donné une courbure imperceptible. — Fig. et pop. Tomber dans un piège. — Mar. Passer entre deux vaisseaux, il Couper à terre. Mettre directement le cap sur la terre. — Peint. Se dit d’une couleur qui tranche avec les autres, parce qu’elle n’est i)as assez fondue. — Véner. Se dit d’un chien qui veut gagner la tête de la meute, qui manque de force ou qui perd la voie. — Prov. HiST. et LITTER. : Couper la queue du chien d’Alcîbiade ou à son chien. V. queue. — Allus. HiST. : Coupons le câble, il est temps I Parole adressée par labbc Sieyès au tiers état, dans la séance du 10 juin 1789, pour l’engager à se constituer seul en assemblée nationale, puisque les deux autres ordres soulevaient tant de difficultés. (Cette expression se rappelle (luehjuefois, quand 1 onveutdire ; « Rompons une bonne fois avec tout ce qui embarrasse nos efforts. " ) Coupé, ée part, pass. du V. Couper. — Pan coupé. Surface qui remplace l’anorle, à la jonction de deux parois : Salon, Coffret à pans coupés. — Blas. Se dit de l’écu. ou d’une pièce ou meuble quelconque, divisé en deux parties égales par une ligne horizontale, ll Attribut des membres d’animaux à section nette. t D’argent à un lion léopardé rampant, coupé de gueules et d’azur. Coupé d’argent et d’azur, à, un lion iéopardé rampant, de l’un en l’autre. Coupé d’argent et de gueules. D’argent h une tête de griffon coupée d’azur. par opposition à arraché. II Coupé de l’un en l’autre. Se dit quand, sur Técu coupé, se trouve une pièce brochant sur le tout ; la partie supérieure de la pièce est de l’émail de la partie inlerieare de l’écu et réciproquement. — Mar. Poulie coupée, Poulie dont une joue est ouverte pour jicrmettre l’introduction rapide d’une manœuvre sur le réa. (Ces poulies sont ferrées, et leur fermeture est à charnière.) il Pont coupé, Légère élévation - qui se trouve à l’arrière du pont, sur certains bâtiments de commerce. (On dit aussi coupc n. m.) — Peint. Conïour coupé, Contour tranché, net, qui ne tourne pas, ce qui le fait paraître dur. — Techn. Point coupé, Sorte de dentelle faite avec des feuilles pointues. — Théàtr. Spectacle coupé. Représentation oùTon joue des fragments de différentes pièces. — Typogr. Dialogue coupé. Quand on im- poulie coupée. firime un dialogue, l’usage est d’aller à la igné seulement lorsqu’un personnage a fini de parler et qu’un autre commence. Si l’on va à la ligue, si l’on fait dos alinéas dans la tirade d’un même personnage, on dit que le dialogue est coupé. Se couper, v. pr. Etre, devoir être coupé : Le trèfle se covpfc : lorsque les plantes sont en pleine floraison, ll S’user aux endroits des plis : Etoffes qui ont le défaut de su coupkr très rapidement. ~ Se dit particulièrement des enfants et des personnes grasses, dont la chair se fend dans certaines parties où elle fait des plis. Il Couper à soi-même, pour soimême : Se couper les cheveux. Se couper du pain, il Se faire une coupure : Se couper en se rasa7it. u Se couper la gorge. S’inciser le cou pour se tuer : Se couper la gorge avec un rasoir. — Se couper la gorge avec quelqu’un, So battre en duel avec lui. — Fam. Se contredire : Un tnenteur sk coupe saiïs cesse. — Se croiser : Mues qui se coupe-nt à angle droit. — Encyl. Art vétér. On dit qu’un cheval se coupe, quand, dans le mouvement alternatif des deux membres d’un même bipède antérieur ou postérieur, lo fer d’un pied touche le mcmltro opposé à chaque pas. Ce contact répété produit d’abord uno contusion, puis uno plaie, une coupure. C’est généralement

!o boulet, comme étant la partie 

la plus saillante, qui est lo siège do la coupure. On prévient cet accident en donnant moins de saillie au fer et on le façonnant de manière à rectilior les aplombs. COUPE-RACINES {sin’) n. m . Machine qui sert à diviser les racines ou les tubercules destinés à la nourriture dos animaux ou à la distillation, il PI. Des COUPE-BACINKS. — Kncycl. Lo coupe-racines à coupe-racines mécanique, main se compose do lames rayonnantes fixées, comme lo for d uno bôcho, à l’extrémité d’un manche. Couperas. Couperets : 1 . De cuisine ; 2. De boucber ; 3. De paveur. 338 Le coupe-racines mécanique, plus habituellement en usage, surtout dans les grandes exploitations, est formé d’un plateau vertical de fonte, percé de lumières, vis-à -vis et le long desquelles sont appliquées des lames tranchantes. Au moyen d’une manivelle et d’un volant, ou donne au plateau un mouvement de rotation, tandis que les racines, jetées dans une trémie disposée en conséquence, sont découpées au fur et à mesure qu’elles viennent contre contre le plateau. Le coupe-racines des distilleries et des sucreries est analogue quant à son principe, mais le plateau à lames tranchantes est disposé horizontalement au fond d’une trémie cylindrique et verticale. De plus, cet appareil est mù par la vapeur. COUPERAS (j-a) n. m. Sorte de filet en forme de petite truble, dont on se sert pour prendre les poissons dans les bas parcs appelés < i c ourtines ». COUPERET {rê — rad. couper) n. m . Sorte do couteau large et court, dont on se sert dans les boucheries et les cuisines pour couper la viande, ii Par ext.. Grosse lame tranchante, et particulièrom., Couteau de la guillotine : // n’est pas bon au peuple de voir te condamné badiner avec le couperet. (E. Sue.) — Outil d’acier qui sert aux émailleurs pour couper les fils d’émail. II Gros outil à deux tranchants mousses, qui sert pour fendre les pavés. COUPERIE [rt) n. f . Atelier où l’on coupe les poils destinés à la fabrication des chapeaux. CouPERIN, nom d’une famille d’artistes français, qui, pendant près de deux siècles, se sont illustrés dans la musique, et qui était originaire de Chaumes, en Brie. Couperin (Louis), né à Chaumes en 1630, mort à Paris en 1665. Il fut organiste de Saint-Gervais, et s’y fit assez remarquer par son talent pour être choisi comme organiste de la chapelle do Louis XIII, qui, de plus, créa pour lui une place de dessus de viole dans sa musique particulière. On ne connaît de sa composition que trois suites de pièces de clavecin restées en manuscrit. Couperin (François 1"), sieur de Crouilly, frèro du l.récédcnt, né à Chaumes en 1631, mort à Paris vers 1701, Bon organiste, claveciniste habile, excellent professeur, il exerça’les fonctions d’organiste à Saint-Gervais, de 1679 à 169S. Il composait bien pour l’orgue et le clavecin, et a laissé un recueil intéressant de Pièces d’orgue. Couperin (François II), né et mort à Paris (1663-1733), neveu des précédents. Il reçut le surnom de Couperin le Grand, à cause de son éclatante supériorité sur tous les organistes français. Il était non seulement excellent claveciniste et organiste de premier ordre, mais compositeur extrêmement distingué. Nommé, en 1696, organiste de Saint-Gervais, il obtint, en 1701, le titre de claveciniste de la chambre du roi. Ses compositions n’étaient pas moins bien accueillies à l’étranger qu’en France. Il faut surtout citer : Quatre livres de pièces de clavecin ; les Coûts réunis ou Nouveaux concerts, augmentés de l’Apothéose de Corelli en trio ; l’Apothéose de l’incomparable L... ( LuUi ) ; trios pour deux dessus de violon, basse d’archet et basse chiffrée :

Leçons de Ténèbres, à une et deux voix ; l’Art de 

toucher du clavecin ; un recueil de chansons ; etc. Couperin (Armand-Louis), petit-fils de Couperin (François I"), né et mort à Paris (1785-1789). Il devint aussi un excellent organiste ; mais ses compositions manquaient de chaleur et d éclat. Il exerça les fonctions d’organiste à la cbaiielle du roi, à la Sainte-Chapelle du Palais, à Saint-Gervais, et fut l’un des quatre organistes de Notre-Dame. On connaît de cet artiste fort distingué deux recueils de sonates et un de trois pour le clavecin. Couperin (Marguerite-Antoinette), fille de François II, née à Paris en 1705. Elle acquit un talent remarquable sur le clavecin. Ce talent lui permit d’obtenir la charge de claveciniste de la chambre du roi. et elle fut la première femme chargée de ces fonctions. Elle suppléait, en efl’et, son père depuis assez longtemps dans cet office, lorsque, en 1730, le roi lui donna le brevet do • survivance d’ordinaire de la musique do Sa Majesté », à la place de son père. Elle garda jusqu’à sa mort le titre et les traitements de claveciniste de la chambre. On ignore l’époque de sa mort. COUPEROSE (espagn. caparrosa ; ital. copparosa ; angl. Copperas ; ail. kupferasche) n. f . Miner. Nom vulgaire do trois sulfates naturels différents, que l’on distingue les uns des autres en indiquant la couleur qui leur est propre : couperose blanche, couperose bleue et couperose verte. — Pathol. Inflammation chronique des glandes cutanées de la face, caractérisée par des rougeurs diffuses ou des pustules peu étendues, isolées, entourées d’une aréolo rosée ; nom dos pustules elles-mêmes : Avoir la couperose. Avoir des couperoses. — Encycl. Miner. 1 " Couperose blanche. Le sulfate hydraté naturel de zinc connu sous ce nom répond à la formule H"ZuSO" ; son poids spécifique varie de 2 à 2,1 ; sa dureté de 2 à 2,5. C’est un minéral blanc, limpide et soluble, d’une saveur styptique assez forte, se boursouflant au chalumeau et s’y changeant en une scorie grise. Ses cristaux appartiennent au système orthorhombique. On trouve la couperose blanche principalement à Rammeisberg près de Goslar (Hanovre). Syn. do goslaritk. 2» Couperose bleue. Le sulfate hydraté naturel de cuivre répond à la formule H"CuSO’ ; son poids spécifique varie de 2,2 à 2,3 ; sa dureté est égale à 2,5. C’est un sel d’un bleu céleste, soluble dans l’eau, possédant uno saveur très styptique et une cassure vitreuse. Il laisse sur le fer, quand il est moinllé, des traces très visibles do cuivre rouge. Il cristallise dans des formes appartenant au système clinorhombique. La coupero.se bleue se trouve géué-