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CICÉRON — CID

De natura deorum ; Cato major (sur la vieillessel ; De divinatione : De fato ; Lxlhis (sur l’amitié) ; De gloria ; De officiis ; De virtutibus (perdu). III. Discours : 1« Harangues et plaidoj-ers politiciues : Pro Boscio ; Verrines (7 discours ) ; Pro lege Mamlia sîyù De imperio Cn.Pompei ; De lege agraria ; Catitinaires (4 discours) ; Pro Murena ; Post reditum (4 discours) ; Pro Sestio ; Pro Cxlio ; De pnxvinciis consularibus ; In Pisonem ; Pro Rabirio postumo ; ProMxlone ; Pro Marcello ; Pro Ligario ; Pro Dejotaro ; /*Ai7ippioues (14 discours) ; 2» Plaidoyers : Pro Quinctio ; Pi’o Q. Jioscio ; Pro Marco Tullio ; Pro Marco Fonteio (fragments) ; Pro Csecina ; Pro A. Clerentio habito ; Pro Rabirio ; Pro Corti. Sulla ; Pro Archia poeta ; Pro Lucio Valerio ; Flacco ; Interrogatio in F. Vatinium testem ; Pro L. Comelio Balbo ; Pro Cti. Plancio ; fragments d’autres discours. IV. Lettres ; Ad familiares (16 liv.) ; Ad Atticum (16 liv.) ; Ad Quintum fratrem (3 liv.) ; Ad Marcum Brutum (2 liv.) [l’authenticité d’une partie de ces dernières est douteuse]. V. Poésies : Sur son consulat, fragments divers. Les manuscrits de Cicéron sont très nombreux. Voir C. Halm, sur les Manuscrits de Cicéron (1S50) ; Châtelain, Paléogr. des cîass. latins. Editions complètes : princeps (Milan, 1498) ; Orelli (1S45-1862) ; Baiter et Kayser (1S61- 1869 ; avec tradaction de J. -Y .LeClerc, 1821-1825} ;C.- F.- W. Mùller(1879 et suiv.) ; Middleion, Histoire de la vie de Cicéron ; G. Boissier, Cicéron et ses amis (Paris, 1865) ; Pellisson, Cicéron (Paris, 1890).

Iconogr. Un buste authentique de Cicéron figurait autrefois dans la collection Mattei, à Rome. "Winokelmann y voyait un ouvrage des derniers temps de la république romaine ; le nom de l’orateur est écrit au bas du buste. Un autre buste, d’une belle expression et d’une conservation parfaite, se voit au musée des Oftices, à Florence. Le musée du Vatican possède aussi trois bustes antiques, dont l’un, provenant des fouilles faites à Tivoli, représente Cicéron plus vieux qu’il ne paraît dans ses autres portraits. Quant aux deux statues qui sont dans la galerie royale de Naples, et dont l’une fait un geste oratoire, il n’est pas certain qu’elles représentent Cicéron. Cicéron (Quintus Tullius), frère de l’orateur, beau-frère d’Atticus. Lieutenant de César en Gaule, il i’accomftagna dans son expédition de Bretagne, gouverna l’Asie, utta contre Clodîus pour le rappel de son frère, prit parti pour Pompée, mais se rallia à César après Pharsale, et fut compris dans les proscriptions de l’an 43. Il reste de lui quelques vers et un ouvrage des plus instructifs sur les mœurs politiques des Romains, le De petitione consulatus, imprimé à la suite des œuvres de son frère. Cicéron iMarcus), fils do grand orateur et de Térentia, reçut l’éducation la plus soignée, mais il était d’un naturel violent, grossier et fort porté à l’ivrognerie. D’ailleurs très brave, il se distingua à Pharsale et à Pbilippes, et lutta jusqu’au bout aux côtés de Sextus Pompée. Plus tard, il fut choisi par Auguste pour collègue dans le consulat, ei devint gouverneur de Syrie.

CICERONE {sé-ron, ou, à l’italienne, tcki-tché-rô-né — mot ita !., tiré du nom de Cicéron) n. m . Guide italien qui montre au.x étrangers les curiosités de son pays ; guide dans un pays quelconque. (Se dit à cause de la faconde habiiaelle ae ces guides, par allusion à l’éloquence abondante de Cicéron.)

Rkm. L’Académie fait ce mot invariable au pluriel, ce qui est illogique. (I ! faudrait dire soit des ciceboni, si l’on considère le mot comme italien, soit des cicérones, si OD le francise.)

Cicérone (i-k) ou Introduction à la jouissance des avères d’art en Italie, par Jacob Burckhardt (1855), traduit en français par A.Gérard (1885-1892). — C’est un répertoire historique, lopographiquo et critique, des monuments de l’art en Italie : la première partie est consacrée à l’antiquité, la seconde aux temps modernes, jusqu’à la fin du xviii’ siècle. Cet ouvrage, devenu classique, est remarquable par l’intelligence du développement des arts, le sens esthétique, et Te charme même de l’exposition. CZCÉRONIANISBCE fnissm’ — du lat. ciceronianiis, cicéronien, n. m . Style de Cicéron ; façon de parler propre à Cicéron. d Philosophie cicéronienne. CICÉRONIEN, ENNE {ni-in, ènl adj. Qui est dans le genre de Cicéron ; qui est digne de Cicéron : Eloquence cicÉEONiBNNK. Période cicbboniesne. i i Philosophie cicéronienne, Ensemble des doctrines do Cicéron.

Qui appartient aux ciceroui ; qui est dans le genre habituel à ces guides : La tyrannie cicéronienne.

n. m . Admirateur ou imitateur du style do Cicéron. Cicéronien (le) ou De la meilleure manière de bien dire, dialogue satirique d’Erasme, en latin (1528). — C’est

une vive satire contre les latinistes fanatiques, qui n’admettaient que la langue de Cicéron et considéraient comme des barbares ceux qui employaient des expressions dont il n’y avait pas d’exemple dans le grand orateur. Ce petit pamphlet est un dialogue plein d’esprit et de bonne humour ; il souleva de vives colères en Italie et CD France. ScaJiger et Etienne Dolet traitèrent avec le plus grand mépris le téméraire iconoclaste, dont la thèse fut reprise ensuite par Muret, qui porta le dernier coup aux cicéroniens.

CICÉRONISER {zé) V. n . Imiter le style de Cicéron. CXCÉRONNERIE ’ri) n. f . Fam. Afi’cctation du style oraloir’f

’ ! ’ ' -. :- -r<jit. ; Inusité.)

CiCEHUACGHIO OU CiCEROVACCHIO (Angelo Bru-

!«BTTi, ditj. patriote italien, néâ Rome vers 1800, et célèbre 

par le rfAe qu’il a joué dans la révolution romaine de 1848. . Simple cabareiier, il avait conquis une grande popularité par »oD élo’jiif-nce et son courage, d’où son snroom do Ciceruacchio i Cicéron le Urave). A l’avènement do Pie IX en 1846, ce fut lui qui dirigea les manifestations de la sympathie publique pour les réformes libérales du nouveau pape, ot il reçut, à cotte occasion, des marques do reconnaisK^incc do la noblcsHO et du haut clergé do Rome. Maift. ’léçu m mécontent à la suite de l’allocntion df Pur I>: in-r^ Im ’ori- i - toirf ’lu r.i avril ISÏK, il se rallia au pt""’

i :ome par les Fran’.- ai-s,

Cl’

juolques amis lidèlcs,

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. ilaplagedelaMc-

ftola. ou la, p< ;’.. ;< ; h ;i :i le dut i>i ; iJibpcrfior. Depuis lors, on u’entcndii plu^ jarixain parler do lui. CiCCSTER, Ville d’Angleterre. V. Cirenckbteb. ClCHE Q. m . Bot. Syn. de ciiicue.

Cicindèle (gr. nat.).

CiCHE, bourg d’Austro-Hongrie (Galicie [cercle de Neusandec]) ; 2.2S5 hab.

CICHLE [sikl") ou CICHLA {si-kla — du gr. cikhlé, grive) n. m . Genre d’oiseaux. Syn. de donacobius, et campylo-RHYNCHUS.

CiCHOCKI (Gaspard), ecclésiastique polonais, né à Tarnow vers 1560, mort vers 1630, est l’auteur d’un ouvrage dans lequel il attaque Jacques VI d’Angleterre et qui eut un retentissement européen ; il est intitulé : Alloguiontm Osiecensium sive Variorum familiorum sermonwn libiH F (1615).

CICHORACÉES n. f . pi. Bot. Syn. de chicobacées. CICHORÉE [ko] n, f. Bot. Forme anc. du mot chicorée. CICHORIUM {ko-ri-om’} n. m . Nom scientifique du genre chicorée.

GiCHYROS. Myth. gr. Fils d’un roi de Chaonie ; héros éponyme de la ville de Cichyros, appelée aussi Ephyra. en Epire. (Suivant la légende. Cichyros tua à la chasse Pantnippe qu’il aimait, et qu’il avait prise pour une panthère ; de désespoir, il se précipita du haut d’un rocher.) CICINDÈLE ou CIGINDELA {si n-dé —iat. cicindeta, nom d’insecte) n. f . Genre d’insectes coléoptères, tribu des cîcindélinés, renfermant plus de cinq cents espèces répandues sur tout le globe et

dont les plus grandes

,

comme les plus riche-

ment colorées, sont pro-

pres aux régions tropi-

cales de l’Asie.

Enctcl. Ordinaire-

ment bariolées, marquées

do taches veloutées sur

un fond plus clair, les ci-

cindèles varient de nuance

et de dessin souvent dans

la même espèce. Très carnassières, elles volent rapidement et ordinairement par troupes dans les lieux découverts, de préférence au plein soleil. Leurs larves habitent des puits creusés dans les terrains argileux, recouverts par les sables ; une disposition spéciale de leurs anneaux leur permet de se hisser rapidement à l’orifice de leur terrier, d où elles se laissent retomber au fond à la moindre alerte. Deux espèces sont communes en France : la cicindèle champêtre {cicindelacampestris),eTte,ma.r({uée de jaune pâle, et la cicindeta flexuosa, qui habite les côtes. CICINDÉLIDÉS (si/i) n. m . pi. Famille d’insectes coléoptères carnivores, caractérisée par les antennes insérées en dedans des mandibules, au-dessus de leur base. — Un CICINDÉLIDÉ.

Encycl. La famille des cicindélidés est di sée en six

tribus : manticorinês, oxychiîmés, mégacéphalinés, cicindélinés, collyrinés, ctènostominés. Suivant ces divisions naturelles, les mœurs des cicindélidés sont très variées ; leur seule habitude commune est dans leur régime carnassier. Répandus sur tout le globe, principalement dans les régions chaudes (seuls les ctcindélinés et mégacéphalinés ayant des représentants en Europe), les cicindélidés comptent beaucoup plus de mille espèces. dCINDÉLINÉS {sin) n. m . pi. Tribu d’insectes coléoptères, dont le genre cicindèle est le type, et caractérisée par les palpes maxillaires ayant leur troisième article plus court que le quatrième, par les tarses, dont le quatrième article est entier, et par les mâchoires munies d un onglet articule. Genres : oxygonia, peridexia, caledonica, dis- (ipsidera, ophi’yodera, bostrichophorus, dromochorus, eucallia, dromica, myrmecoplera, cosmema, apteroessa. jansenia, cicindela, physodeutera, megalomma, heptadonta, chilonycha, cratohxrea, euryoïia, iresia, thopeutica.

Un ciciN-

DÉLINÉ.

CICINNIS n. f . Antiq. gr. Y . sicinnis. CICINNURE ou GICÏNNURUS [sin’, russ) n. m . Genre d’oiseaux passereaux dentirostres, famille des paradiséidés, caractérisé par les plumes du front avançant en brosse dirigée en avant sur le bec, celles des flancs élargies en éventail coupé carré-

ment, et deux pennes

de la queue en longs

crins terminés chacun

par des barbes dispo-

sées en faucille.

Encycl. L’espèce

type du genre, cicin-

nurus regius, le manu-

code des vieux auteurs,

de la grosseur d’une

f

rive, est le petit para-

»

."

V’^

isier le plus commun

ri^în»,,-»

dans tout le nord delà

Nouvelle -Guinée et des îles voisines ; le mâle est d’un rouge ardent et soyeux, avec le ventre blanc, les éventails frangés de vert, les faucilles caudales vert doré. La femelle est rousse et grise.

GiCIS. frère du poète Alcée, né à Mitylène dans l’île de Lesbos. 11 était l’un dos chefs du parti aristocratique. A la tète d’un complot avec son frère Antlménide, il tua le tyran Mélanchros.On ne sait s’il fut exilé comme ses deux frères (fin du vu" s. avant notre ère). CICISBÉATURE {si-sisa) n. f . Droit do se donner un cicisbée ou sigisbéo : Tantôt la cicishéatdre ne devait commencer qu’un an après le mariage, tantôt après les premières couches ; jusque-là, une jeune épouse s’appelait novice. (Saury.)

CICISBÉE n. m . Ethol. "V. sioisbkb. CiCOGNA (Pascal), doge do Venise, mort en 1595. La noblesse do sa familleetaitpeuancienno.il fut élu en 1593, après cinquante-deux tours de scrutin et à cause do sa réputation do sainteté. Ce qui ne l’empôcha pas do reconnaître Henri IV en haine de l’Espagne et de lui faire prAler do l’argent j. ;ir la Uèpubliquo. ({ui ordonna à son ambassadeur de jeter au feu les titres do la créance. CiCOGNARA (le comto Léopold), hommo politique ot écrivain italien, né à Ferrare en n07. mort en 1831. Pendant la période do l’occupation française, lo comto Cicognara fut su’ :cessjvomcnt ministre plénipotentiaire de la république Cisalpine à Turin (1799), député au congrès do Lyon, après une courte détention, membre du conseil lé-I

gi«latif italion, conseiller d’Etat, président do l’Académio ^

J5^r

des beaux-arts de Venise. On lui doit : le Belle arti (1790) ; Del beiio ragionamenti sette (1808) ; Mémoires historiques sur les littérateurs et les artistes feiyarais (1811) ; les Monuments de Venise (l815) ; Storia delta scultura (1813-1818), pour servir de continuation aux œuvres de "Winckelmann ; Memorie spettanti alla storia délia catcoqrafia (1831). Cicoirnara laissa la réputation d’un écrivain d’art remarquable. CICOGNAT ou CIGONNEAU n. m . Ornith. V . cigognkao. GICONE ou CICONES ko-nèss) n. m . Genre d’insectes coléoptères colydiens, famille des coxélidés, comprenant de petites formes oblongues, assez convexes, vivant sous les écorces d’arbres. Des cinq espèces connues du genre cicone, trois habitent l’Europe, une Ceylan, une Taïti. CICONICIDE (du lat. CîCfmm, cigogne, etcsedere, tuer) n. Celui, celle qui tue des cigognes : Les Thessaliens punissaient riyonrensement les cicONiciDES. CIGONHNÉS n. m . pi . Tribu d’oiseaux échassiers, famille des ardéidés ou hérodiidés, renfermant les cigognes, jabirus et marabouts, tous grands volatiles à tarses longs, forts, nus jusqu’au delà de la racine des jambes, avec ongles épais et échancrés, à l’exception du médian. (Les ciconiinés sont répandus dans les plaines et marécages dos deux mondes, surtout dans les régions tropicales.)

Ln cicoNiiNÉ.

GI-CONTRE loc. adv. V . ci.

CICURATION {si-on — du lat. cicurare, apprivoiser) n. f . Action ou manière d’apprivoiser les animaux. (Peu usité.) CICUTA (motlat.) n. f . Nom scientifique d’ombellifères, rapportées aux genres sison, sium, helosciadiuju, conium et cicuta (ciguo). Il Nom que les auteurs latins donnent fréquemment au chalumeau de Pan, fait avec des tuyaux de cigué.

CIGUTAIRE ou CICUTARIA n. f . Bot. Syn. de cicuta. V. ciGut :.

CIGUTÉ, ÉE (du lat. cicuta, ciguë) adj. Qui contient de la ciguë : Médicament cicxjtè.

CIGUTINE n. f . Alcaloïde très vénéneux, que l’on trouve sous la forme d’une huile jaunâtre, dans la grande ciguë. V. CONICINE .

CID {sid’ — a rabe seid, même sens) n. m . Seigneur : lia t’ont nommé tous deux leur cid en ma présence. Puisque cid en leur langue est autant que seigneur. Corneille-

CiD Gampeador (Rodrigue Rut Diaz de Bivar, dit le), tïls de don Diego Laynez, seigneur de Bivar, et de TeresaNunez, tille du gouverneur des Asturies, né vers 1030 au château féodal de Bivar, près de Burgos, mort à Valence en 1099. C’est un personnage moitié historique, moitié légendaire. Il passa les premières années de sa vie à la cour de Ferdinand I" de Castille. Un combat en champ clos avec un chevalier navarrais, où il fut vainqueur, lui mérita le surnom de Campeador (excellent) ; son autre surnom de Cid {seid [chef en arabe]), lui fut donné plus tard, dans une de ses rencontres avec les Maures. Après la mort de Ferdinand, ses deux lils, Alphonse VI, roi de Léon, et Sanche, roi de Castille, s’étant brouillés, marchèrent l’un contre l’autre. Dans une rencontre, Sanche fut battu et prit la fuite ; mais, sur le conseil du Cid, il revint le lendemain surprendre ses ennemis sans défiance et les vainquit ; Alphonse fut fait prisonnier. C’est la première mention que l’histoire fasse du Cid, sa première action militaire. Le Cid pouvait avoir alors environ vingt-cinq ans. De ce moment, il devint le conseiller intime et 1 ami de Sanche ; mais celui-ci ayant été tué au siège de Zamora, Alphonse VI réunit sur sa tête les deux couronnes de Léon et de Castille. Le Cid, bien à contre-cœur, dut servir le nouveau roi et n’y consentit qu’après avoir fait prêter au prince le serment d’avoir été étranger au meurtre de don Sanche. Alphonse prêta le serment, dont la formule énergique est dans une ancienne romance, mais il en garda une sourde rancune à ce vassal exigeant. Peu après, il bannissait le Cid et confisquait tous ses biens. Durant la période qui suivit, le Cid se rendit d’abord indépendant, puis redoutable, sinon au roi do Léon et de Castille, au moins à ses voisins, chrétiens et musulmans, avec une petite armée qui n’était qu’à lui et qui s’attachait en tout à sa fortune. On voit encore, non loin de Saragosse, entre Daroca et Alcaniz, la Roche du Cid, vieux manoir ruiné, d’où Rodrigue s’élançait pour tomber tantôt sur les Arabes, tantôt sur les chrétiens : plus d’une fois, il prêta le secours de son bras aux émirs ses voisins, notamment à l’émir de Saragosse et à celui d’Albarracin. C’est de là qu’il marcha tour à tour contre lo roi d’Aragon, contre Alphonse et contre les Almoravides. Ses meilleurs revenus, comme ceux de beaucoup de seigneurs féodaux, consistaient dans les tributs levés à main armée sur les villages, quelquefois sur les passants. Rodrigue prit pour femme, quelque temps avant son bannissement, une doiia Ximena, parente du roi Alphonse ; mais cette Chimène de l’histoire était vieille et laide, et le Cid l’épousa parce qu’elle était fort riche. Il passa les dernières années de sa vie à défendre Valence contre les Almoravides, et la ville ne fut prise qu’après sa mort. On l’ensevelit, revêtu de son armure, dans l’église de San-Pedro do Cardena.

Cid (Chronique rimée du), publiée par Francisque Michel dans lo Jahrbûcher der Literatur, de ienne, en 1846, sur un manuscrit de la Bibliothèque nationale. Elle est du xiii" ou xiv’ siècle, ot ne constitue qu’un fragment de onze cent vingt-six vers. —

Le récit relatif au Cid débute par la querelle du comte de Gormaz avec don Diègue, et on y trouve, sous une forme difl’érente de celle de la chronique en prose, les divers épisodes auxquels le Cid a dû sa popularité. Cid (Poème du). Cette œuvre, que l’on confond souvent avec la Chronique riyttée du Cid, remonte au xiii" siècle. D’après les dernières lignes du manuscrit, elle aurait eu pour auteur uu certain Pierre Abbe. — Le poème débute par l’épisode du serment que lo Cid force Alphonse à prêter, relativement à l’assassinat de don Sanche, et se continue par l’exil du Cid, qui rentre à Bivar ; sa maisou ost en ruuio ; il se lamente, et se dirige vers Burgos. On ne veut pas le recevoir dans Burgos, de peur d’encourir la colère du roi. Il entre dans l’église Sainte-Marie ; il y fait sa prière, puis il pi(iuo des deux et sort de la ville. C’est encore dans co poème que se trouve l’épisode si connu du prôt considérable consenti par dos juifs sur le dépôt d’une caisse en fer, qui devait renfermer des joyaux ot des diumaiits, mais qui no renfermait que dos cailloux.