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CŒURCE COFFRE

éloquence quelque chose de la pureté et de l’ampleur do Massillou II fut quelques années professeur de théologie à la faculté de Paris, et fut nommé, en 1848, évêque de Trojes.

CŒURCE (keurss) n. f . Outil de corroyeur, sorte de couteau à lame emoussée et très épaisse pour le travail des peaux sur le chevalet. Il Même outil pour le planage des métaux : zinc, étain.

CŒURET {keu-rè) a. m . Variété

de cerisier, qui produit le bigarreau Cœurce.

appelé cœur, ii Variété de raisin blanc à peau épaisse, mais très sucré.

CœuvrES (Victor-Marie d’Estrées, marquis de). V .Es-TRÉEs (duc d’j.

Cœuvres-ET -VALSERY, comm. de l’Aisne, arr. et à 17 kil. de Soissons, sur le Retz, atlluenl de l’Aisne ; 570 h. Moulins, gisement fossile. Eglise des xii% xiii* et xv« siècles. Abbaye de prémontrés à Valsery. Ce bourg fut pris par les calvinistes, en 1567. — Ce fui a.à château de Cœuvres, en passant chez d’Estrées, que Henri IV vit la belle Gabrielle puur la première fois, le 10 novembre 1590. COÉVËQUE (du préf. co . et de évêque) n. m . i’oadjuteur sans future succession, que Ton donnait autrefois aux évèques : tjuelgues prélats d’Allemagne avaient encore des coévéques au xvii* siècle. {Supplém. de TAcad.) n Collègue dans 1 episcopat : Il y a schisme entre moi et vus coévèques. ^Bûss.)

GOEVORDEN, comm. des Pays-Bas. V . Koevorden. COEX n. m. Bot. V. coix.

GoÈX, comm. de la Vendée, arr. et à 27 kil. des Sablesd’Olonne. sur le Goran, affl. du Jaunay ; 1.802 hab. Ch.de f. Etat. Minoteries.

COEXISTANT {èg-zi-stan), ANTE adj. Qui coexiste, qui est simultanément : L’homme et la femme sont coexistants comme le double principe de la nature. (Vaillant.) COEXISTENCE [èq-zi-stanss — rad. coexister) n. f . E .^istence simult-auée, état de deux ou plusieurs chuses qui existent en même temps : La coexistence des trois personnes divines.

Enctcl. Phil. Rapport de coexistence. Une des plus importantes discussions de la philosophie contemporaine porte sur cette question : avons-nous la perception directe et immédiate du rapport de coexistence ? Herbert Spencer répond négativement et de la façon la plus absolue. Pour lui, la conscience forme une seule ligne ’""* ;"" "’< ""

continue, où un

était succède à un autre et où deux états différents ne peuvent se trouver simultanément. Le rapport do coexistence peut être une réalité objective r mais nous ne l’inférons que par une série d’expériences, à la suite de sensations qui sont successives. Et tout l’effort de Spencer consiste à expliquer comment, sans percevoir la coexistence, nous en acquérons l’idée. Sa théorie n’a pas été admise par la plupart des psychologues de l’école expérimentale. On s’accorde à peu près à reconnaître que la vue peut donner à l’esprit plusieurs perceptions à la fois, qu’il en est de même du toucher, et qu’enfin nous pouvons percevoir en même temps des sensations d’espèce différente, comme un son, tme odeur, une saveur. COEXISTER {èg-zi-sté — du préf. co, et de exister} v. n . Exister ensemble, simultanément : Les luthériens soutiennent que le nain et le vin coexistent dans l’eucharistie avec le corps et le sang de Jésus-Christ. (Acad.) COFERMIER (Jèr-mi-é

du préf. co, et de fermier) n. m.

Celui qui a pris à bail une ferme avec un ou plusieurs autres.

COFTEA (fé) n. m . Nom scientifiq^ue du genre caféier. COFFÉAGÉES n. f . pi. Tribu de la famille des rubiacées, ayant pour type le genre caféier.

Uiie cofféacée.

COFFERDAH {fèr-dam’ — de l’angl. cofferdam, digue, batardeau) n. m . Double coque des navires de guerre que l’on emplit d’une matière encombrante pour obturer les voies d’eau après le passage des projectiles, il Par ext., Matière même dont on bourre linlervalle compris entre les doubles parois et, plus particulièrement. Périsperme corné de la noix de coco, plus léger que le liège lui-même.

ENctcL Une couchede cofferdam, tassée dans ladoublo muraille d’un navire à raison de I2û kilogranimi-s par mètre cube, suftit à boucher instantanément louvertiiro lorsque la paroi vient à être traversée par un projectile ; l’eau ne suinte qu’au bout d’un quart d’heure. Outre ses propriétés obturatrices, le cofferdam est à peu près incomtiustible. D permet de réduire, dans une certaine mesure, le cuirassement des navires, mais son emploi ne dispense pas des compartiments étanches qui divisent rinténeur du navire en alvéoles, dont une partie peut être envahie sans danger Sar l’eau, car le cofferdam, excellent contre les obus, prouirait peu d’effet dans les brèches ouvertes par les torpilles.

COFFEYVILLE, village des Etats-Unis (Kansas), sur le Verdigris, afduent del’Arkansas ; 2 .280 hab. Minoteries. COFFIN (du lat- cophinus ; gr. kophinos, panier) n. m . S’est dit, et se dit encore, dans quelques provinces, pour Panier, coffre, étui.

Fam, Mettre un corps en son coffin, Le mettre dans le cercueil. (Cette locution a vieilli, mais lo mot coffin signifie encore cercueil en anglais.)

Agric. Etui contenant do l’eau dans lequel le faucheur met sa pierre à ai-

guiser et qu’il porte atta-

ché à sa ceinture.

Archéol. Se disait, au

moyen âge, de ces boUes

rondes et légères, souvent

décorées et peintes, où les

marchands mettaient leurs

oublies, et de celles où l’on

gardait ces oublies dans lus

offices. ^11 y avait des cof-

flns d’orfèvrerie, do cuir,

de bois, etc. ; en les em- cofdn ou coy^^r ployait aussi à d autres de faucheur, usages, comme pour mettre

les rasoirs, menus objets de toilette, etc. A partir du XVI* siècle, ce mot signifie plutôt une corbeille.) Syn. COFFIN EAU.

’*flln .1 oubH<,’3

(xvni’ B.j,

Art milit. Etui qui devait coutenir une charge de mousquet.

Coffin (Charles), littérateur, né à Buzancy (Ardennes) en 1676, mort à Pans en 1749, fut principal du collège do Bcauvais. à Paris, puis recteur do l’Uiiiversiié en 1718. Il publia, en 1727, un volume de poésies latines, où l’on remarque surtout une odo pleine de verve et d’esprit sur le vin de Champagne. 11 a aussi composé des hymnes qui font partie du bréviaire de Paris. GOFFINE n. f . Ardoise à surface courbe, considérée comme étant de huitième qualité.

COFFINER V. a . Courber, plier en cercle : Coffiner des planches. (Se dit des œillets dont les pétales restent chétifs ) : Œillets qui coffinent.

Se coffiner, v. pr. Se courber, se déjeter, en parlant des bois ouvrés, ii Rester chétifs, eu parlant des œillets : Ces œillets SE coffinent.

COFFINET (ne) n. m . Petit panier, petit coffre. (Vieux.) COFFINHAL-DUBAIL(Jean-Baptisle), né à Aurillac en 1754, niurt en I7y4. Médecin, puis homme de loi, il devint procureur au Cliâtolet. Il combattit avec les insurgés à la prise des Tuileries, le 10 août i792, fut nommé. Te 17, président du tribunal chargé déjuger les royalistes. Juge, puis vice-président du tribunal révolutionnaire (1793), il se montra d’une rigueur e.cessive. II condamna Lavuisior, mais sans l’injurier, quoi qu’aient prétondu ses adversaires. Très dévoué à Robespierre, il tenta de le sauver au 9-Thermidor. Dans ce bui, il délivra Henriot, lo commandant de la garde nationale. Nommé par la Commune membre du Comité d’extîcution chargé d’organiser la résistance contre les thermidoriens, il éctiona, fut livré par un homme chez qui il s’était réfugié, et décapité, le i8 thermidor. —

Son frère, Coffluhal-Dunoyer, né à Aurillac en 1757, mort en 1832, prudent et réservé, se rit appeler Dhnovkb tout court. Il fut créé baron de l’Empire, et devint maître des requêtes.

COFFINIÈRES (AntoineSiméon-Gabriel). littérateur et jurisconsulte fiançais, né à asteinaudary en 1786, mort en 1862. Ses débuts comme avocat furent brillants, et en peu d’années il se fit une place honorable à côté d’hommes comme Berryer, Paillet, Dupin, etc. Attaché au parti libéral, il plaida plusieurs procès politiques ; entre autres, l’affaire des quatre sergents de La Rochelle. Il a laissé un grand nombre d’ouvrages parmi lesquels nous citerons : Analyse des Novelles de l’empereur Jiistinien, confért^es avec l’ancien droit fj-ançais et le Code Napoléon (1805) ; le Code Napoléon expliqué par les décisions supréines de la cour de cassation et du conseil d’Etat (1809) ; Observations sur le rétablissement du divorce ’1S21) ; De la Bourse et des spéculations sur les effets publics (1824) ; Traité de la liberté individuelle (1828) ; Rapport sur le système cellulaire (1844) ; Eléments de notre organisation gouvernementale, aaministrative et judiciaire (1850).

CoFFINIÈRES DE NORDECK (Grégoire Gaspard-Félix), général français, no à Oastelnaudary en I8il, mort en 1887. Pendant la guerre dTtalie, il commanda le génie du 5* corps. Promu général, commandant l’Ecole polytechnique en 1860, général de division en 1865, il devirii président du comité des fortifications. En aofit 1870, il était commandant supérieur de la place do Metz. Le 26 août, dans le conseil de guerre réuni par Bazaine pour examiner la situation, il émit l’avis que l’armée du Khin, an lieu de chercher à forcer les lignes prussiennes, devait rester sous Metz. Lors de la capitulation, il insista pour que le sort de la place fût séparé de celui de l’armée du Khin ; mais, étant le subordonné du maréchal Bazaine, il crut devoir céder aux ordres de son chei. Cité comme témoin lors du procès Bazaine, il invoqua cette subordination pour se défendre du reproche de n’avoir pas pris l’initiative de la destruction du matériel et de l’armement. Il a publie en 1871. à Bruxelles, en réponse à ses détracteurs, une brochure intitulée : Capitulation de Metz. COFFRAGE {fraj’) n. m . Dispositif en charpente omplo^-é pour maintenir les terres d’une tranchée ou d une galerie do mine, afin d’empêcher les éboulemenls. {On l’exécute au moyen de planches spéciales et de cadres en châssis.) ii Pose, dans les fouilles, de coffres en bois pour maintenir jusqu’à leur prise, des matériaux, comme le béton, par exemple.

COFFRE (du lat. cophinus, même sens) n. m . Sorte de caisse à couvercle, dans laquelle on serre des objets de diverse nature : CoFFar : de bois, de fer. u Se disait autrefois, au pluriel, dans le sens de Trésor public, épargne : Les coffres de l’Etat, il Se dit souvent pour roFFK[- : -FORT, au prop. et au fig. :

L’argent profite mieux ’lans les

coFFRis des habitants que dans ceiur des rois. (Louis XI.)

Pop. Cavité de la poitrine ; constitution au point de vue de la respiration et d© la digestion : Avoir bon COFFRE.

Archéol. Sorte de toile normande, en usage au xviii* siècle, ayant 2.800 fils à la chaîne, sur 70 portées de 40 fiis. (Les roffres devaient être faits de pur lin, chaîne et trame, sans mélange aucun de chanvre.)

Art milit. V . partie encycl.

Constr. Partie intérieure d’une cheminée , où la fumée se rend avant de pénétrer dans le conduit, ii Machine à coffres, Appareil employé pour la fabrication du béton.

Hortic. Rectangle que l’on forme avec des planches placées de champ, pour poser dessus des châssis ou panneaux. Il On dit aussi caisse.

Manég. Coffre à avuiite, Nom donné à dos chevaux do haute taille qui consomment une grande quantité davoino. (Un cheval qui a un grand coffre, un beau coffre, est celui qui a les âancs

développés.)

Mar. Espace in-

térieur d’un navire en-

tre vaigrages. il

Coffre

d’amarrage. Caisson

éianche cylindrique »

amarré fortement sur

des chaînes allant au

fond de l’eau et portant

une boucle d’amarrage

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graphe marin, il Coffre à vapeur, Partie rapportée à la tace supérieure d’une chaudière et destinée à contenir la vapeur.

P. et chauss. Assemblage de pièces de bois et de madriers formant une caisse sans fond.

Techn. Caisse de bois renfermant la bluterie dans un moulin, ii Sorte de tuyau que l’on emploie dans lo sondage d’un puits, dans les couches inférieures de sable : Les coffres sont destinés à résister à la poussée latérale dessables mouvants, i l Corps d’un piano, d ’une contrebasse. Il Partie d’une voiture sur laquelle on place les coussins, et qui consiste en une espèce de caisse fermée d’un couvercle. I l Partie d’un autel située au-<lessous de la talile, et dans laquelle on met ordinairement des reliques, n En terme de potier. Sorte de grande caisse rectangulaire avec une seule ouverture à la partie supérieure pour lo passage des pilons opérant la trituration des matières premières, n Caisse en bois, doulilée en plâtre tenu constamment humide, et dans laquelle on déjiose les poteries ébaucliées dont la dessiccation menace d’être trop prumpte. Il Cliâssis en chêne qui, dans l’ancienne presse en bois, servait à porter le marl)re sur lequel on plaçait la formo à imprimer, n Chambre d’écluse.

Véner. Ce qui reste de l’animal quand, après la curée, on en a enlevé la nappe, les bois et les menus droits.

Zool. Genre de poissons plectognatiies, sous-ordre des sclérodermes, famille dos osiraciuniilés. dont le nom scientifique est ostracion. >i Nom vulgaire de plusieurs coquilles.

Loc. div. 7 ?/re comme un coffr**, Rire à gorge déployée, en ouvrant démesurément la bouche, une bouche large comme un coffre ouvert, u Raisonner comme un coffre. Déraisonner. (Jeu de mots sur résonner et raisonner.) Piquer le coffre, Faire antichambre, parce qu’on trouvait autrefois dans les antichambres dos coffres servant de banquettes à ceux qui attendaient le moment d’être reçus. Ij Mourir sur un coffre. Mourir misérablement, comme une personne qui, n ayant pas même un Ut. serait réduite à coucher sur un coffre, ii S’en/endre à une chose comme à faire un coffre. Ne pas s’y entendre du tout.

Loç. pRov. : Cette fille est belle au coffre, Elle n’est pas belle, mais elle a une grosse dot.

Encycl. Art milit. On donne quelquefois le nom de coffre à la masse de terre élevée puur couvrir les pièces d’une batterie de siège, et que l’on qualifie plutôt à-’épauleinent.

On appelle également « coffres » différentes sortes d’ouvrages établis soit dans les fossés d’une j’Iace. sort dans la contrescarpe même, derrière le mur de revêtement, et qui sont destinés à mieux assurer le flanquemont de certaines parties de la fortification, dont, par suite de leur position, il est difficile de liatire directement les abords.

Coffre à munitions. Nom donné aux cais^.es fixées sur les caissons et renfermant les munitions, au transport desquelles ces voitures sont destinées. Depuis 1827 ces coffres ont une forme extérieure rectangulaire, avec couvercle plat ou très légèrement bombé, sur lequel les canonniers peuvent s’asseoir, ce qui permet de les transporter en même temps que les pièces qu’ils doivent servir. Les coffres ainsi disposés sont placés en travers sur les caissons, leurs grands côtés parallèles aux essieux de ces voitures qui, depuis lors, en portent deux, plus un troisième sur l’avanttrain. Dans le matériel de 90" -/ ’°, les deux coffres de l’arrièretrain ont été remplacés par un seul de dimension double et de forme à peu près carrée. Les coffres actuels sont à tiroir ; ils s’ouvrent, non plus par le relèvement du couvercle, mais par le rabattement d’un des côtés, lequel forme ainsi une sorte do table très commode pour la distribution et la manipulation des munitions. On amène sur cette labie, par un mouvement de tiroir, les différents joor/e-c/tarf^es et por/eobus, sortes de caisses à claire-voie contenant : les uns, cinq gargousses. les autres, cinq projectiles ; puis on les repousse à leur place après les avoir vidés. Dans le nouveau matériel des canons à tir rapide, les projectiles, réunis aux charges, sont placés dans des sortes de paniers qu’on peut enlever successivement et déposer à terre, à côté même de la pièce, pour y puiser directement les munitions.

Les coffres contiennent, outre les projectiles, différents accessoires, tels qu’étoupilles, hausses de rechange et autres objets nécessaires au service des pièces. Les coffres servent encore à transporter, sur leurs couvercles, non seulement les servants assis, mais différents objets et notamment les havresacs des canonniers, arrimés aux poignées et dossiers dont ils sont munis. Les munitions d’infanterie sont également transportées dans des coffres de même forme extérieure que ceux de l’artillerie, dont ils se distinguent, soit par la couleur, soit par des indications spéciales et par certains détails recounaissables même dans l’obscurité, pour éviter les Coffres d’amarrage :

Circulaire ; 2. Reclanfïulaire.

pour les chaînes dos vaisseaux, ii Coffres à air, Caissons étanches d’une embarcation do sauvetage, il Coffres à

pavillons, Caisson en bois servant à ramasser le tolé-Coffre (l’avaut-train (modèle 1880-1890). erreurs. Les cartouches y sont arrimées par paquets^ réunis eux-mêmes en trousses pour en faciliter la distribution. Ces coffres sont transportés, soit sur des caissons du modèle de l’artillerie, soit sur des caissons légers d’infanterie, dont chacun n’a qu’un seul coffre, soit sur des voitures de compagnie, qui en comportent deux.

Coffres à outils. Certaines voitures do l’artillerie, telle que la forge et le chariot do batterie, ont. sur leur avanttrain, un coffre extérieurement tout semblable aux coffres ù, munitions, mais destiné simplement ù. transporter des outils, des fors à cheval, etc.

Archéol. Lo coffre est lo meuble par excellence du moyen âge : c’est le premier meuble que l’épousée apporte