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CANADA

CANAL

Les liens qui unissout le Dominion à la métropole so très lâches : la suzeraineté de l’Angleterre est affirm par un gouverneur général, qui a le droit de veto, diî qui ne l’exerce jamais. Le pouvoir exécutif appartient fait au ministre responsable devant les deux Chambr du parlement fédéral : le Sénat, qui est composé de mei bres nommés à vie, et la Chambre, qui est élue pour ci ans par les habitants des Etats proportionnellement à population. La capitale fédérale est Ottawa. Chacun des Etats a à sa tête un lie

neur et s’administre lui-même, selon sa ticulière ; chacun a sou ministère et soc vincial.

— Géographie économique. A part la

s’étend sur 600 millions d’hectares envi : toute culture, mais où l’on chasse les animaux res, il existe une zone de pâturages (30 millions d’hect.), où se pratique l’élevage des bêtes à cornes ; une zone forestière, qui va se restreignant devant les progrès do l’agriculture , mais qui constitue encore une des grandes richesses du pays ; et une zone de cultures, qui produit des céréales. .

Le sol du Canada contient d’importantes richesses nimérales : la houille se trouve un peu partout, particulièrement dans l’ile du Cap-Breton, en Nouvelle-Ecosse et dans la Colombie ; le fer est également abondant et les mines d’or y sont riches.

Le Canada tend de plus en plus à tirer parti lui-même do ses richesses tant agricoles que minérales, et l’industrie y fait do rapides progrès : des scieries, des moulins, des usines métallurgiques, des fabriques de conserves de viande s’établissent partout avec succès. urelle des grands

lacs et du Saint-Laurent a été améliorée par le creusement de canaux qui tournent les obstacles provenant du relief et permettent aux navires de 300 tonneaux de pénétrer jusqu’à Chicago. En outre, des voies ferrées nombreuses ont été établies, surtout dans la partie orientale. Le commerce d’importation comprend les tissus, métaux, denrées coloniales, et celui d’exportation les produits de l’élevage, des forêts et de l’agriculture. La ffotte marchande comprend 7.300 navires ; les principaux ports sont Halifax, Québec et Montréal.

— BiBLioGR. : Bouchette, the British Dominion in North America (Londres, 1831) ; Taché, Esauisse sur le Canada (Paris, 1855) ; Marshall, the Canadian Dominion (Londres, 1871).

Canada (Bas-) ou province de Québec, l’un des Etats formant le Dominion du Canada. Occupant les deux rives du cours supérieur du Saint-Laurent et s’étendant au delà des croupes des Laurentides jusqu’à la baie d’Hudson, sur une superficie de 780.000 kilom. carr., le Bas-Canada jouit d’un climat sain, mais froid ; c’est surtout un pays de prairies et de forêts, et à un moindre degré, un pays de cultures. Occupé dès le xvii" siècle par les Français, il est encore presque exclusivement peuplé par les descendants de ces anciens colons : sur une population de 1.359.017 hab., il y a 1.075.130 Français. La capitale, Québec, est une ville toute française, et à Montréal même, l’élément français tient tête à l’élément anglo-saxon. Canada (Haut-) ou province d’Ontario, l’un des Etats formant le Dominion du Canada. Couvrant toute la région comprise entre la rive septentrionale des grands lacs, le lac Samt-Laurent et la baie d’Hudson, sur une superficie de 550.000 kilom.carr., le Haut-Canada jouit, en général, d’un climat plus doux que le Bas-Canada. C’est un pays où, dans la partie méridionale au moins, toutes les cultures réussissent ; c’est aussi un pays industriel qui possède d’abondantes mines de pétrole et des usines très prospères. L’élément anglo-saxon y domine : sur une population de 1.923.228 hab., il n’y a que 102.743 Français ; la capitale, Toronto, située sur les bords du lac Ontario, est le centre de la région industrielle., Canada (La) ou Santa-MARIA, viUc du Mexique (Etat de Queretaro) ; 19.100 hab.

Canada de Gomez, ville do la république Argentine (prov. de Santa-Fé) ; 2.350 hab. Ch.-l. du dép. Jriondo. Canadian Pacific Kail-way. V. chemin de fer du Canada au Pacifique.

Canadien, ENNE {di-in, en’), personne née au Canada, ou qui habite ce pays. — Les Canadiens.

— Adjectiv. Qui appartient à ce pays ou à ses habitants. Faune canadienne.

Canadienne (rivière) ou Canadian River, rivière des Etats-Unis, affinent de l’Arkausas. Sortie du Culobra Range (montagnes Rocheuses), sous le nom de rio Vermejo ou Red River, la rivière Canadienne arrose successivement les Etats du Colorado, du Nouveau-Mexique, du Texas, le territoire d’Oklaboma et finit dans le territoire indien, après un cours de 1.450 kilom. carr. Les eaux do la rivière Canadienne sont légèrement saumâtres et colorées ; de là le nom de Hio Colorado, qui lui est donné par nos géographes. Quant à son nom véritable, elle le i des trappeurs canadiens.

quelque

même temps que la berbérine et ï’hydrastine. (La berbérine est séparée, la première, sous forme ( on précipite Ï’hydrastine en n

et la canadine est précipitée à son tour par l’ammoniaque ; elle forme plusieurs sols.)

CANAHIE n. f. Bot. Syn. de kanahie.

CANAICA [na-i) a. f. Nom d’une danse russe dont les de valse avec cTiangements domains.

que les couples entremêlent de promenades en avant et en arrière.)

CANAILLE ( ;/ mil. — de l’ital. canaglia, troupe de chiens ; de cane, lat. ciinis, chien ; on disait autrefois chienaille) u. f. Ramassis de gens méprisables, ou que l’on considère comme tels : 21 y a canaille en haut et canaille en bas. (Proudhon.) il Se dit pour désigner le bas peuple, sans intention de mépris : La canaille suivait Jésus-Christ. (V. Hugo.) Il Partie la plus infime d’une collection quelconque d’individus : La canaille écrivante, la canaille cabalante, la oanaille conmhionnaire. (Volt.) il Spécialem. Une canaille. Un homme malhonnête, un fripon, il Franche canaille. Canaille fieffée.

— Fam. S’applique à tout être vivant que l’on méprise : Ces canailles de rats. (Ch. Nod.)

— Adjectiv. : Populacier : Avoir Vair, le ton canaille. CANAILLERŒ {Il mil., et ri) n. f. Pop. Improbité, friponnerie : C’est de la canaillerie. n Acte de canaille : Toutes les canaillehies ne profitent pas à leurs auteurs. Il Ce qui, dans un genre quelconque, a un air populacier uu polisson : Les canaillbries de certaines chansons en font tout le mérite.

CANAILLOCRATIE (ifmll., et si) n. f. Domination de la canaille : Du temps de la canaillockatie... (J. de Maistrc.) CanajohaRIE, bourg des Etats-Unis (Etat de New-York), sur le canal Erié ; 4.300 hab. Carrières de pierres. CANAL (lat. canalis) n. m. Voie artificielle établie pour l’écoulement, le passage d’un liquide d’un lieu à un autre : Un CANAL de plomb. Un canal en planches, n PI. Des canaux.

— Par anal. Conduit naturel qui sert, dans l’intérieur de la terre, au transport des liquides et des gaz : Certaitis phénomènes conduisent à penser qu

d’un jardin, n Promenade en bateai

genre : Il y a eu canal d Fontaine. (Vieux.)

— Se dit particulièrement d’une voie navigable creusée ou construite de main d’homme : Le canal de Suez. Le canal Saint-Martin. Le canal du Midi, n Canal de flottage. Canal spécialement destiné au transport du bois par trains et radeaux, ou à bûches perdues. Il Canal latéral. Canal do navigation qui longe une rivière, n Canal maritime. Canal qui réunit deux mers, n Canal fluvial, Canal qui réunit deux fleuves ou qui rend un fleuve navigable.

— Fig. Moyen, intermédiaire ; Obtenir une faveur par le CANAL de quelqu’un.

— Anat. Cavité ou conduit de forme cylindrique allongée, autre que les artères et les veines. CV. la partie encycl.) Il Chez le cheval, Espace situé entre les deux branches du maxillaire, et dans lequel se trouve logée la langue.

— Archit. RefouiUement : Canal de larmier. Canal de fusil ou ne toute autre arme à feu portative, pour re le canon, n Canal de lumière, Creux que l’on pratiquai à feu portatives, pour conduii

fusil ou d’un pistolet, pour loger la baguet

— Bot. Canal médullaire. Partie intérieure de la tige et des branches, qui renferme la moelle dans les végétaux dicotylédones. Il Canal sécréteur. V. la partie encycl.

— Géogr. Mer resserrée entre deux rivages, sur une longueur considérable : Le canal de Mozambique. Le canal de Saint-Georges.

— Mar. Intervalle entre la caisse de la poulie et la cannelure du réa. il Conduit de la cale : Canal des anguillers. Il Etambrai des mâts de la galère, aux xvi* et xvii’ siècle, longue ouverture étroite de la couverte où J’en couchait les mâts quand on démâtait la galère, il Canal de coursie, Long conduit ménagé dans la couverte de !a galère où on logeait des voiles, des cordages, etc.

— Math. Surface canal. C’est la surface enveloppe d’une sphère de grandeur constante dont le centre se déplace sur une courbe donnée. (On peut encore dire qu’une telle surface est engendrée par une circonférence de grandeur constante dont le centre se déplace sur la courbe donnée [directrice] et dont le plan reste perpendiculaire à cette courbe. On démontre qu’une telle surface possède un système de lignes de courbure circulaires et géodésiques et un second système qui est composé de courbes parallèles à la directrice.)

— Mécan. Canal déférent. Tuyau de pompe qui conduit l’eau amenée par le piston.

— Techn. Creux en eouttière, pratiqué sur une longueur considérable. Il Gros niorceau de bois creusé en forme de tuile, pour garantir l’ouvrier contre les pointes des aiguilles qui fixent le velours ciselé, n Canal de l’ensouple. Sorte de gouttière qui reçoit la verge, dans un métier, il Canal des espolins. Pièce de fer-blanc repliée, où l’on range les es-

— Nom donné par les facteurs d’instruments de musique aux tuyaux de bois faisant communiquer entre elles les différentes portions de la colonne sonore.

— Encycl. Anat. En anatomie humaine, le mot canal désigne un assez grand nombre d’organes qui ont pour caractère commun leur disposition en forme de conduit ou de tuyau. Ils sont d’espèces très diverses : 1’ Canaux excréteurs des glandes. On distingue parmi ceux-ci : les canaux de Stenon, de Wharton et de Bartholin ou de Bivinus, conduits excréteurs des glandes parotides, sous-maxillaires et sublinguEiles ; les canaux galactophores des glandes mammaires ; le canal hépatique, le canal cystique, le canal cholédoque, qui servent à l’écoulement de la bile ; le canal de Wirsung et le canal de Santorini, ou grand et petit canal du pancréas ; les canaux des uretères, ou conduits excréteurs du rein ; le Canal de l’urètre, qui sert à l’émission do l’urine et du sperme ; le canal de Vépididyme, le canal déférent, le canal éjaculafeur, qui conduisent le sperme du testicule au canal de l’urètre, commun chez les mâles des mammifères, comme chez l’homme, aux voies urinaires et aux voies génitales ; les canaux prostatiques ; le canal de la trompe de Fallope, canal tubo-ovarien ou oviducte, qui conduit l’œuf de l’ovaire à la matrice ; les canaux lacrymaux ; le canal nasal ; (m conduit les larmes et la sécrétion conjonctivale de 1 œil aux fosses nasales.

2» Canaux creusés dans l’épaisseur des os. Ils sont de deux espèces : les uns appartiennent à l’os lui-même : canaux nourriciers des os, canaux de Bavers, canaux médullaires ; les autres sont seulement limités par des surfaces osseuses. Tels sont : le canal vertébral ou rachidien, formé par la réunion des trous des vingt-quatre vertèbres ; le canal sacré, qui fait suite au précédent ; les trois canaux osseux demi-circulaires, le canal spiral du limaçon, qui appartiennent à l’oreille interne ; le canal spiroide du temporal ou aqueduc de Fallope, qui donne passage au nerf facial ; le canal carotidien, qui reçoit l’artère carotide interne ; le canal ptérygoldien,e canal maxillaire, qui appartient au maxillaire inférieur ; le canal malaire, à la mâchoire 442

supérieure ; et les canaux dentaires des deux mâchoires , le canal sous-ttrbitaire, dans le maxillaire supérieur. 3° Canaux vasculaires : les canaux chylifères ; le canal thoracique ; le canal artériel, le canal veineux, le canal omphatomésentérique, chez l’embryon ou chez le fœtus. 4« La dénomination de « canal » a été attribuée, enfin, à plusieurs organes de fonctions essentiellement différentes, q u’il nous reste à énumérer rapidement : le canal crural, anneau crural ou fémoral ; le canal inguinal ; le canal digestif ou tube digestif ; le canal aérien {trachée et bronches) ; le canal de Bichat, repli de l’arachnoïde placé sous le corps calleux ; le canalde Petit ou canal godronné, qui suit le pourtour du cristallin, entre le corps vitré et le corps ciliaire ; le canal ciliaire ou de Schlemm ; le canal de Ferrein, supposé formé par le rapprochement des paupières, entre le bord libre de ces organes et le globe de l’œil ; le canal intermédiaire des ventricules ou aqueduc de Sylinus, faisant communiquer le ventricule moyen du cerveau avec le ventricule du cervelet ; les canaux semi-circulaires membraneux, appartenant à l’oreille interne ; le canal hyaloïdien, dans le corps vitré de l’œil du fœtus ; le canal de Kuck et le canal vaginal, repli du péritoine qui, chez le fœtus, enveloppe le ligament rond ou le cordon. Enfin, signalons le canal pelvien ou génital, expression par laquelle les accoucheurs désignent le conduit qui commence au détroit supérieur du bassin, suit un trajet courbe à concavité antérieure, et se termine à l’orifice de la vulve. al désigne spécialement la

ho comprise entre les deux branches du

maxiUaire inférieur et gans lequel est logée la langue. C’est dans le canal, de chaque côté du frein de la langue, sous de grosses papilles nommées barbillons, que viennent s’ouvrir les canaux salivaires, dits t de Wharton » . C’est le barbillon qui empêche l’introduction, dans le canal en question, des épillets de brome,ouautres,et, par suite, la lésion du canal et même de la glande par ces corps étrangers. Le canal biflexe est la glande cébacée en forme de poche repliée sur elle-même, située entre les os du fourchet cliez le mouton et quelqufois chez la chèvre.

— Bot. Canal sécréteur. C’est un canal dont les parois pluricellulaires enferment, en dehors d’elles-mêmes, dans un espace clos, un liquide sécrété par le corps de la les éléments ont épaissi leurs membranes, de manière à constituer à l’assise interne un étui protecteur. Le canal sécréteur tire son origine d’une file de cellules dont chacune subit deux bipartitions, de manière à former quatre cellules disposées à peu près à angle droit dans un plan perpendiculaire à l’axe de la file primitive ; elles ménagent entre elles un méat de forme quadrangulaire ; puis chacune d’elles se cloisonne radialement, ce qui aboutit à la formation de huit cellules, groupées autour du méat agrandi ; plus tard, chacune des huit cellules se cloisonne tangentiellement, formant une cellule interne qui devient sécrétrice, et une cellule externe qui épaissit sa membrane. On observe des canaux sécréteurs chez les conifères, les ombellifères, les composées, etc. Canal {cellules de). Ce sont les cellules qui, dans l’archégone d’une muscinée ou d’une cryptogame vasculaire, ou dans le corpuscule d’une gymnosperme, se gélifient do manière à former une masse mucilagineusé qui occupe l’axe du canal.

— Navig. On divise les canaux comme suit : canal de navigation, canal de dérivation, canal latéral, can née, canal d’irrigation, et canal de dessèchement. I,e canal de navigation est toujours <" Ud’c

nombre de biefs, possédant des écluses qui les séparent les nom de n canal de navigation »

^pourqu

i égale :

donné lo

des dragages convenables , régularisé le fond , do manière à avoir une profondeur à peu près égale ; des biefs munis d’écluses la partagent en sections. Ce partage permet d’avoir, entre deux écluses consécutives , un niveau d’eau horizontal ; les différences do niveau étant réglées par ces écluses. De massives portes de bois ou do fer, que l’on ouvre ou ferme à la main ou à l’aide d’appareils hydrauliques, ferment chaque écluse à ses deux extrémités. Les bateaux montants ou descendants peuvent passer d’un bief dans l’autre, en franchissant la chute qui représente la différence des niveaux des biefs d’amont et d’aval.

La manœuvre des écluses est toujours longue. S’il existe des différences considérables de niveau entre deux biefs, on se voit dans l’obligation d’augmenter notablement le nombre des écluses qui, superposées, forment une sorte d’escalier liquide par où montent et descendent les bateaux, d’où pertes de temps énormes. On a remédié à ce grave inconvénient en construisant des appareils spéciaux dits élévateurs hydrauliques, qui font passer directement le chaland du bief inférieur au bief supérieur ea quelques minutes. V. élévateur HTDRAtn,iQUE. Le canal de dérivation sert à régulariser le débit des fleuves et rivières, et aussi celui des canaux à l’époque des crues. Il a encore pour but de recevoir le sas d’uno écluse qu’on construit dans ce canal, ou enfin, on l’emploie pour conduire les eaux d’une rivière jusqu’à une usine. Le canal latéral n’est autre chose qu un canal de navigation creusé dans une vallée, et n’ayant pas à franchir une ligne de partage des eaux, ce qui, au contraire, so produit souvent dans les canaux ordinaires de navigation.