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AUTO-INDUCTION (si — du gr. aut08t soi-mâmo, ot do intliiflion) [i. 1’. Iinliiciion il’uii courant sur son propre circuit, li Sjll. SKLK-INDUCTION. V. INDUCTION. AUTOLABE(dugr. autos, soi-mOmo, ot labîs, pinco) n. m. Nuin (liMHio ù une uinco spi-cialo dont les extrémités dos hraiiclios l’nrnKint lo munclio s’arc-boutont l’une contre Tant ri ? f ?t tiennent les mâchoires fomiôos à l’état do repos. AUTOLAOS. Fils d’Arcas ; il éleva Asklépios. (Mjth.) AUTOLÂTRE (du gr. autos, soi-m(5mo, ot latreuem, adorer ) II. ot adj. Se dit de qui s’aime soi-m6mo à l’oxcùs, qui oyt idolitro de soi-niômo : Ecrivain aotolAtre. AUTOLÂTRIE n. f. Amour do soi poussé jusqu’au culte. AuTOLÉON, héros de Crotono, on Italie. Dans une guerre s.iuieiiue par les Crotoniates contre les Locriens, Aiitiili’im s’élança dans hs vide que les Locriens avaient riialiitude <le iaisst’t- .l.ius I, ur hmit de bataille, en mémoire d’Ajax, lils dOil.f hm |i-i,,s national. Autoléon J’ut iilessé à la iiiisse y.w ]•■ | i. m - dAjax. Comme la plaie ne ^’lu’-rissait p.is, il s j lu , .lu l..iatle, qui lui ordonna do se rendre dans lile de Lciiié et d’apaiser par un sacrifice les mânes du liérus. Aiiluléon obéit, ot obtint saguérison. AUTOLYCOS. aïi’ul niafornel d’Ulysse, reçut de Mercure, son père, le don de voler avoeliabileté, et se rendit fameux par ses vols do troupeaux. Ce fut lui qui enseigna à Hercule l’art do la lutte. — Un des Argonautes, adoré à Siuopo comme le fondatour do la ville.

AUTOLYCUS, mathématicien grec, né à Pitano (Asie Mineure), vivait dans lo iv* siècle av. J.-C. On possède do lui deux traités ; De la sphère en mouvement, et Dca levers et couchers des astres. Us no renferment quo des théorèmes généraux, sans solution précise. AUTOLYTE ou AUTOLYTUS {fi(ss — du gr. autos, soimême, et luein. di’-f ,’irlirr i n m (îetin- d’ ;imt’*-1idos errantes, famille des svllidi’--,, -lom lr> ini- , :jnriif, suivant les soxos, ot qui [•i-r-,.'[iirhi >li--. {ilir i n ’H r s particullors do segmentation ei -li’ L’rniMMii.in iiluTnaiii-’. Los autolytes habitent nos mers. Citons iautuli/tiis prolifer (Océan). AUTOMACHIE {chi — du gr. autos, soi-même, et mâché, combat) n. f. Contradiction avec soi-même, dans les pensées, les discours ou les écrits.

AUTOMAGNÉTISME (f ?7i mil., et tiss — du gr. autos, soimême, et de rnntjnétisme) n. m. Pouvoir de se magnétiser soi-même et do magnétiser involontairement les autres. AUTOMATE (gr. aufomatos, spontané, qui se meut do soi-même ; do autos, soi-même, matos, effort, et maomai, je me mous) n. m. Instrument construit de façon à obéir mathématitiuement à une cause de mouvement qu"un agent extérieur lui a communiquée ; Une balance, u/i tourne-broche, une horloge, sont des automates.

— Particuliérem. Machine qui, mue par un appareil caelié, imite les mouvements dos corps animés : Les ad-TOMATi- ; s de Vaucanson firent l’admiration de nos pères.

— Kig. Etre sans volonté, sans initiative, inconscient ou inintelligent ; qui obéit comme une machine à la volonté d’autrui ou à des impulsions étrangères : Le sot est AUTOMATE : il cst machine, il est ressort. (La Bruy.)

— Manuf. Automates à lisser, Navettes que l’on emploie dans les filatures de coton.

— Méc. Automate planétaire. Automate imaginé par Huyghens. Los roues ont des dimensions déterminées par les éléments du système solaire, et leurs rapports sont exprimés par de très grands nombres que Huyghens chercha à simplifier, afin de no pas multiplier outre mesure le nombre des dents de ces roues.

— adj. Dans les mêmes sens : Jouet automate. Courtisan AUTOMATE. Vie AUTO.MATK.

— Syn. Automate, androïde, machine. Tout ouvrage de mécanique est une machine. Ij’uutomate est ce i[ui, sans être conscient, se meut par soi-même ou a le pouvoir d’un mouvement spontané. Ce terme convient surtout aux machines imitant les êtres animés, h’androide est un automate à figure humaine.

— Encycl. Usuellement, le mot automate sert à désigner une classe de machines mues par une puissance et un mécanisme cachés et imitant la forme ot les mouve-AUTO-INDUCTION — AUTOMNE

ments .1 1 très animi s I and}oide est un automate mutant la Hume do 1 homme et quelques unes de ses actions On omploio dans li r (.n< :tni( îinn des automates toutes Ils rosbourtes <_oni’ in ) In m un pie et de la phsiqu(. ressorts le i i l i |u, ts règles et roues dentées ét«>il , n n n m compression d air cordonsou li n , , in i n.ts < huies de corps (poid. ,11 i,n U ,H , , lu n(i i .■ iMi ^tc îogius L I, s I u] - Il 4 t. s 1 ,^ rniii ii j ,r Viilu-Gelle -Vich^tas de 1 irente amait tait -ioo ansa J -C un pigeon de bois qui pouvait oler Albert le Grand ma ihtmaticien du iii" siècle, aurait rcalise, après un labeur do tronto ans, un conciergo androïdo, ouvrant aux vi.sitours quand ils frappaient, puis leur adressant quelques mots. Le P. Kirchor, Porta, Gassendi, attribuent a Regiomontanus (Jean Miillor) une mouche do for capable do tourner dans sa chambre ot do revenir dans sa main, ainsi qu’un aiglo mûtalliquo qui aurait volé au-devant do l’ompcrour Maximilien, lorsque ce prince entra dans Nuremberg (H iuin 1470). Loxistonco do ces chefs-d’œuvre n’a jamais été bien établie.

Les premiers aiitnniatcs .’nifhentiques no paraissent pas antérieurs au xvir su > !,■. lies, artos on construisit un, auquel il donna la li-nrr d m,.’ j.-iiih) fille ot qu’il appelaiten plai^aiilaiit vi fil/i- l-’rminnr. Dans un voyage sur mer, "M ’ iif 1,1 Nn..>iio d’ouvrir la caisse dans laquelle Fran-’ I ’ ■ "’ itiée. Surpris par los mouvements do cette Il I I I remuait comme un ’être animé, lo capi-I I ’ '■• i iiis la mer, craignant quo co fût quelque Ml M magie. Le xvm" siècle est véritablement I • I’ mates. Dans los essais de sa jeunesse, i i’ II. Il uiii-ion Vaucanson enfanta do «sublimes J ’ I’ ■’■""-■iir de flûte traversièrc, représentant un fauiio, sur lu modèle de la belle statue deCoysovox, et qui exécutait douze airs dirt’éronts on lançant dans la flûte un courant d’air réellement modifié par les mouvements de la langue, dos lèvres ot dos doigts ; lo Joueur de tambourin ; iino V’tf//eHse existant encore à Paris, au Conservatoire des arts et métiers ; un Aspic qui servit dans les représentations de la Cléopdtre do Marmontel ; enfin, un Canard artiftr.tel qui battait des ailes, nageait, barbotait, avalait du grain, digérait et évacuait par les voius ordinaires. La vie apparente de co canard était duo à l’action de leviers et d’engrenages mus par un ressort. Lo ibénomèno do

it soigneusement sur un plateau d’argent, c’était une bouillie de pain colorée, chassée au dehors par une pompe. Parmi les autres automates célèbres, il faut citer : les Têtes parlantes de l’abbé Mical, VAndroide écrivain que Frédéric de Knauss exposa à Vienne en 1760 ; les automates montrés en France et en Suisse en 1783, parles frères Droz, de la Chaux-de-Fonds : le Panharmonicon (v. co mot), construit en 1808 par Léonard Maeizel de Ratisbonne ; les horloges de Lyon, de Cambrai ; celle de Strasbourg, due à Schwilgué (1842) ; l’Escamoteur^ le Danseur de corde, l’Oiseau chantant, l’Ecrivain dessinateur, l’Oranger mystérieux, le Pâtissier, etc., de Robert-Houdin. Le Joueur d’écfiecs, qui piqua si fort la curiosité de l’Europe, n’était qu’un pseudo-automate. Il fut imaginé, en 1776, par un baron hongrois, AVolfgang de Kempelen, pour faire sortir du territoire russe un proscrit polonais (Worousky), très habile au jeu des échecs. L’automate joua avec succès contre l’impératrice Catherine II, et, plus tard, contre Napoléon I", à Schœnbrunn (1809). C’était un androïde assis sur un siège faisant corps avec un coffro monté sur des roulettes. Le bruit des rouages permettait au « vrai joueur » de se cacher à volonté dans l’androïde ou dans le meuble.

L’industrie des automates semble surtout restreinte de nos jours à la confection de jouets, de curiosités ou d’objets d’attraction ou do réclame : personnages riant, siffiant, dansant ; oiseaux chanteurs et animés en cage ou sur perchoirs : tableaux, boites, sujets ou meubles à musique, ou fonctionnant après introduction de pièces de monnaie ; etc. On construit cependant des chefs-d’œuvre automatiques pour de plus nobles destinations : la plupart des appareils télégraphiques, les chronomètres, etc., sont de merveilleux automates.

Automate. Myth. gr. Une des Banaïdes. Suivant Pausanias, elle ne prit point part au crime de ses sœurs. Apulloduro piéiend, au contraire, qu’elle tua son mari. AUTOMATIA (c.-à-d. qui se meut de soi-même). Myth. gr. l)(’iSM’ du hiisard. Après avoir affranchi la Sicile, Timoléun él( !va, t,uiis ce nom, un temple à la Fortune, AUTOMATIE {(i) n. f. Etat d’un automate.

— Philos. Faculté de se mouvoir et d’agir spontanément. AUTOMATIQUE adj. Qui opère, qui s’opère par des moyens mécaniques, sous l’innueuce d’agents inanimés, comme l’eau, le vent, la vapeur, etc. : La filature automatique du coton est d’origine anglaise. (L. Reybaud.) Il Qui appartient, qui se rapporte aux automates : Vaucoîison créa de superbes pièces automatiques.

— Par ext. Se dît aussi des mouvements qui ont lieu sans la participation de la volonté, qui sont produits par un instinct machinal : La circulation du sang est un mouvement AUTOMATIQUE.

— Philos. Qui appartient à l’automatie, à la spontanéité.

— Anton. Délibéré, intentionnel, médité, prémédité, réfléchi, volontaire.

AUTOMATIQUEMENT adv. D’une manière automatique. AUTOMATISATION [ti-za-si) n. f. Action de rendre auto-AUTOMATISER V. a. Rendre automate : L’habitude finit par AUTOMATisiiR cet’tains ouvriers.

AUTOMATISME (tiss) n. m. Caractère purement machinal des mouvements auxquels la volonté ne participe pas.

— Par ext. Défaut, manque d’intelligence ou do volonté ; C’.^t à riuiliative de la femme que niumanitê doit d’être sortie de /’automatisme. (Colins.)

— En T. do physiol. Théorie d’après laquelle les actes de l’organisme vivant sont produits grâce À uuo impres-Phys

la CM

sion ou une excitation préalable, sans l’intorvontion d’uno spontanéité primitive quelconque.

— Encycl. Physiol. Au xvi* siècle se dégagea l’idée que los actes vitaux sontdu mémo ordre que les phénomène» ■-hysiquos et chimiques. Harvoy, avec la découverte d«  circulation, ot Descartcs, avec ses recherches sur les nerfs et les esprits vitaux, ouvriront la porto aux invcsligaleurs. Doscartos inventa la théorie des esprits animaux qui sont enfermés dans lo cer%’eau ; uno impression vientello à ébranler los sons, ces esprits s’écoulent lo long des nerfs, et mettent tel organe on mouvement. • C’est ainsi que l’âme n’est pour rien dans los mouvements do la respiration, de lucirculation, et dans les mouvements brusques de défense. » N’est-ce pas là notre théorie des actes réflexes ?

et lo mot lui-même appartient à Lescaries, car il 

parle d’» esprits réfléchis » ! Willis le lui empruntera dans son De anima brutorum. Descartes appliquait surtout celto théorie aux animaux, qu’il considérait comme do pures machines, dépourvues do pensée, do plaisir et de souffrance, en un mot comme n ayant pas d’âmo : c’est là proprement l’automatisme des bêtes ou théorie des bêtea-machines. (V. instinct.) Cependant, co n’est qu’au xix* siècle que Magendie, Charles Bell et Marschal-Hall firent connaître par leurs travaux los propriétés centripètes ou centrifuges do l’influx nerveux ot le développement de la notion de l’acte réflo.xe sur laquelle repose la théorie do l’automatisme. Bientôt, les progrès do l’anatomie montrent dans la moelle épinière des centres do cellules d’autant plus développés qu’ils correspondent à un organe plus important ; et lo microscope permet de voir que ces cellules grises émettent, comme les cellules du cerveau, des tubes nerveux qui se joignent aux faisceaux d’origino cérébrale et en reçoivent d’autres des organes de réception périphériques. L’impression initiale, enregistrée par l’appareil récepteur, sera transmise par lo nerf centripète à un centre, quelquefois à plusieurs à la fols, puis elle sera renvoyée par le nerf centrifuge à l’organe exécuteur sous forme de réponse motrice. On connaît l’expérience de la grenouille décapitée et sur la peau do laquelle on place une goutte d’acide ; avec la patte du même côté, et môme avec l’autre, elle se frotte et cherche à se débarrasser de la substance irritante. Tel est l’acte réflexe. L’instinct des animaux trouve une base pliysiologiquo délînie dans la théorie automatique, aidée de la notion d hérédité, gui explique la transmission aux descendants des perfectionnements acquis dans l’accomplissement des actes coordonnés. L’éducation vient enfin, par la répétition des mêmes actes, assouplir la coordination des mouvements dans telle ou telle direction utile ; et nous assistons aux merveilleux résultats du dressage.

Il est évident que plus on s’élève vers l’homme, plus la direction intentionnelle du cerveau devient prédominante, plus l’automatisme diminue ou semble dimmuer. Le cerveau peut modifier môme les mouvements de la respiration, lès arrêter, les soumettre à un rythme musical ; on a vu des individus pouvant suspendre quelques instants les battements de leur cœur. L’homme doit apprendre beaucoup de mouvements ; c’est à l’éducation qu’il doit la coordination des mouvements de la marche, de la phonation articulée ou parole. Mais l’habitude peut créer en lui un automatisme secondaire qui ressemble, dans ses efl"eis, à l’automatisme primitif des animaux.

Comme Laycock l’a montré le premier, le cerveau a une action réflexe propre, analogue à celle des centres inférieurs, mais dont la nature est déterminée par les modifications q^u’apportent à son mécanisme primitif les habitudes héréditaires et acquises. Une impression matérielle fait surgir une idée, qui s’enchaîne avec une autre. L’association d’idées se produit automatiquement ; elle n’est, pour le physiologiste, qu’une classe d actes cérébraux réflexes. Les récents progrès de l’étude de l’hypnotisme et de la suggestion montrent que les fonctions du cerveau sont encore plus dissociables que l’anatomie ne peut lo faire prévoir ; on arrive à réduire le sujet à l’automatisme le plus complet. V. hypnotisme, suggestion. AUTOMATISTE (tiss), ou AUTOMATORGE ide automate, et du gr. ergon, travail) n. m. Constructeur d’automates : Vaucanson fut un célèbre automatiste.

AUTOMÉDON. Myth. gr. Fils de Diorès, conducteur du char d’Achille, puisecuyer de Pyrrhus, fils d’.-Vrhille.

— n. m. Par métonymie. Cocher ou écuyer habile, par allusion au précédent : Les automédons parisiens. (Se prend, le plus souvent, dans un sens plaisant.) AUTOMÈTRE ’ du gr. autos, soi-même, et métron, mesure) u. m. liistinmieiit ^-éodésique. à planchette et boussole, servant aux opérations de lever de plans et de nivellement. AUTOMNAL, ALE, AUX {tofn’-naV) adj. Qui appartinet à l’automne ; qui croît, qui vient en automne : Les chrysatïthèmes sont des fleurs automnales. ~ En T. de b.-arts.. Qui se plaît à représenter des scènes d’automne, en parlant d’un peintre : Buysdaël est un paysagiste AUTOMNAL.

— Point automnal on équinoxial. Point de l’écliptitiue situé sur l’équateur, et où lo soleil semble passer de rhémisphère boréal dans l’hémisphère austral.

— Partie automnale. Partie du bréviaire, du diurnal, qui contient l’office des trois mois de l’automne (septembre, octobre et novembre).

— n. m. Espèce de pinson de Surinam : L’n actomnat.. AUTOMNATION (tom’-na-si) n.f.Influence del’autûmno sur la végétation. (Peu usité.)

AUTOMNE (fon*— lat. autummts) n. m. Troisième saison de l’année, celle qui est entre l’été et l’hiver : Pendant Tautomnk, le soleil paraît s’éloigner de l’équateur et s’a/)prochcr du pôle opposé à l’observateur.

— Les poètes personnifient fréquemment l’automne : L’Automne, couronné de pampre et de raisins. Prend de» mains de l’Eté le sceptre des jardins. Castkl.

— Par anal. Age mûr, qui suit la jeunesse et précède la vieillesse : maturité, et parfois déclin, décadence, en ce qui concerne les forces, le talent, etc.

— Alchini, Le temps auquel l’opération du grand œuvre arrivait à sa maturité.

— Gramm. .utref., automne était le plus souvent féminin. Aujourd’hui encore, il arrive aux poètes de féminiser ce mot, pour les besoins de la mesure ou de la rime : Quand l’automne, abrégeact les jours qu’e/fe dt-vore. . V. Hugo.