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ASTRODYNAMIQUE — ASTRONOMIE

ASTRODYNAMIQUE (ass — de astre, et dynamique) n. f. Dynamique des astres ; forces qui les mettent en mouvement. ‖ Connaissance de ces forces.

ASTROGNOSIE (ass — du gr. astron, astre, et gnôsis, connaissance) n. f. Branche de l’astronomie qui a pour objet la connaissance des phénomènes qui se rapportent aux étoiles fixes, par opposition aux mouvements plus sensibles des astres mobiles ou errants.

ASTROGYNE (ass — du gr. astron, astre, et gunê, femelle) n. f. Bot. Section du genre croton.

ASTROÏTE (ass — du gr. astron, astre) n. f. Nom vulgaire des polypiers fossiles dont les traces se trouvent dans certains marbres, et que les marbriers nomment yeux de perdrix.

ASTROKYON (assgr. Astrokuôn ; de astron, astre, et kuôn, chien) un des noms de l’étoile Sirius.

ASTROLABE — (ass — du gr. astron, astre, et lambanein, prendre) n. m. Instrument dont on s’est servi autrefois pour observer la position des astres et déterminer leur hauteur au-dessus de l’horizon : Les Chinois avaient des astrolabes et des sphères avant que nous sussions lire. (Volt.)

Encycl. Les anciens attribuaient l’invention de l’astrolabe à l’astronome grec Hipparque, qui vivait au iie siècle avant notre ère. Il y en avait plusieurs variétés, que l’on appelait astrolabe de mer et astrolabe armillaire. Par la suite, Ptolémée employa le même mot pour désigner une sorte de mappemonde. C’est dans ce sens que ce mot a été employé par presque tous les auteurs du xvie siècle et du xviie.

Astrolabe, nom du navire français sur lequel furent exécutées, en 1826-1829 et en 1837-1840, deux expéditions scientifiques, sous la conduite de Dumont-d’Urville.

ASTROLÂTRE (ass — du gr. astron, astre, et latreus, serviteur) n. et adj. Se dit des adorateurs des astres : Les Chaldéens étaient astrolâtres ; étaient des astrolâtres.

ASTROLÂTRIE (ass — rad. astrolâtre) n. f. Adoration des astres, culte rendu aux astres : Dans les climats qui forcent les hommes à l’observation des astres, le premier culte est l’astrolâtrie. (B. Const.)

ASTROLOGIE (assgr. astrologia ; de astron, astre, et logos, discours, traité) n. f. Art de prédire l’avenir par l’inspection des astres, par la connaissance de leur influence propre et de celle que leur donne leur position dans le ciel.

Encycl. L’astronomie moderne se relie, par une tradition ininterrompue, à des observations faites par les Chaldéens ; mais, à des remarques judicieuses sur le mouvement des astres, ces peuples primitifs ajoutèrent des notions conjecturales ayant rapport aux influences des astres sur le monde terrestre. Ceci s’explique par deux sortes de raisons : a priori, le système religieux des Chaldéens comportant la déification des corps célestes, il était tout naturel de leur attribuer une influence sur les choses de la terre ; a posteriori, cette influence se montre partiellement vraie : le retour de certaines constellations en des points déterminés du ciel coïncide avec le retour des saisons, avec certains courants atmosphériques ; les marées de l’océan ont des variations d’amplitude périodiques correspondant aux phases de la lune, et toutes les inductions des anciens à cet égard sont complètement ou partiellement exactes. Ils avaient même cru remarquer une influence analogue sur les êtres vivants : les variations saisonnières entraînent indubitablement des modifications dans le monde organique à l’hiver, beaucoup je plantes perdent leurs feuilles, et la végétation se ralentit ; certains animaux s’engourdissent, d’autres subissent des changements de pelage ou de plumage. À côté de ces phénomènes, qui relèvent de la périodicité annuelle ou solaire, quelques-uns ont paru ressortir à la périodicité lunaire : la menstruation revient normalement au bout de quatre semaines, c’est-à-dire d’un mois lunaire, et cette coïncidence était de nature à frapper des esprits prévenus. Les influences vraies des astres sur la terre constituent une science particulière qu’on appelle la météorologie. Les influences supposées des corps célestes sur les êtres vivants constituent l’astrologie judiciaire, que nous allons étudier.

Astrologie judiciaire. Le principe de l’astrologie judiciaire était le suivant : à l’heure où l’enfant vient au monde, les astres exercent sur lui une influence mystérieuse et fixent son caractère et son avenir : le tout résultera de la nature des astres présents au ciel et de leur position respective, en un mot de l’aspect que présentent les constellations. Pour savoir le passé et l’avenir d’un homme, il^ faut, avant toute chose, établir le thème de sa nativité. c’est-â-dire reconstituer l’état du ciel à l’heure de sa naissance : il ne reste plus qu’à lire ce tableau et à en déduire, selon certaines règles, des renseignements pratiques. Il va sans dire qu’en une matière où l’imagination joue le rôle fondamental, il intervient une large part de caprice et tous les astrologues n’opèrent pas de façon identique ! En général, ils divisent la voûte céleste en douze compartiments, à l’aide de six grands cercles équidistants ex fixes : l’un d’eux correspond à l’horizon, un autre au méridien, et les quatre derniers occupent des positions intermédiaires. Ce sont là les cercles de position, et le Soleil, en vingt-quatre heures, traverse successivement les douze fuseaux que l’on appelle les douze maisons du ciel.

Pour indiquer commodément les positions des astres à un instant quelconque, on représente les douze maisons par autant de triangles placés à la bordure d’un carré, et numérotés dans le sens inverse de celui des aiguilles d’une montre ; puis on écrit dans chaque case le nom ou le symbole des astres qui se trouvent dans la maison correspondante : bien que le mouvement diurne les amène successivement dans toutes les maisons, chacun d’eux en possède une qui lui est propre ; il est le seigneur de la vtaison, et son influence est plus grande là que partout ailleurs. Parmi les astres, certains possèdent une heureuse influence, comme Jupiter, Vénus, ou la Lune ; d’autres sont fort dangereux, comme Saturne et Mars ; enfin, Mercure et le Soleil sont favorables ou non, suivant les circonstances.

Pareillement, les douze maisons ont des attributs particuliers ; la première est celle de la vie, la seconde celle des richesses ; puis viennent successivement celles des frères, des parents, des enfants, de la santé, du mariage, de la mort, de la religion, des dignités, des amis, des ennemis, soumises, comme nous l’avons dit, à l’influence des astres qui s’y trouvaient à l’instant de la naissance. Au reste, ces influences peuvent se neutraliser plus ou moins, et il y a lieu de tenir compte soigneusement des positions relatives des astres. Deux astres observés simultanément de la terre peuvent présenter une conjonction, un sextile, un quadrant, un trine (ou trigone), ou une opposition, suivant que l’angle formé par les rayons visuels est voisin de 0" ou de 60°, ou de 90°, ou de 120°, ou de UO". Parmi ces aspects, le quadrant et l’opposition sont malfaisants, le trine et le sextile sont d’un lieuroux présage, la conjonction ne signifie rien : c’est un aspect indifférent.

Imaginons qu’à l’heure du thème. Mars apparaisse à l’horizon, et qu’en même temps Saturne se trouve au voisinage du méridien ; dans ces conditions, l’aspect formé par ces deux planètes néfastes est un quadrant ; le présage est donc très funeste, et la menace porte spécialement sur la première et la quatrième maisons, c’est-à-dire sur la vie de l’intéressé et sur ses enfants. D’autres particularités du thème peuvent heureusement modifier ces perspectives sinistres ; par exemple, une opposition de Vénus et de Jupiter, surtout si l’un des deux se trouve à ce moment dans la maison dont il est le seigneur.

Ajoutons que chaque heure du jour, que chaque jour de la semaine, se trouvent sous le patronage spécial d’un astre ; comme leurs noms l’indiquent, le lundi est consacré à la lune, le mardi à Mars, le mercredi à Mercure, le jeudi à Jupiter, le vendredi à Vénus, et le samedi à Saturne ; enfin, le dimanche est le jour du Soleil. On obtient le maître de l’heure en écrivant les noms des astres dans l’ordre où ils régissent les jours, et en comptant de cinq en cinq, dans le tableau ainsi formé à partir du maître du jour. Ainsi, pour le mardi, la l’heure appartient à Mars, la 2" au Soleil, la 3" à Vénus, la 4" à Mercure, la 5* à la Lune, etc., la 24* àVénus, et la 25’, ou 1re heure du lendemain (mercredi), à Mercure.

Histoire de l’astrologie. L’astrologie est née en Chaldée à une époque très reculée, et certains devins prétendaient s’appuyer sur des observations faites pendant 473.000 ans ; d’autres se réclamaient d’une tradition vieille de 1.500.000 années ; des prêtres chaldéens firent à Alexandre des prédictions restées fameuses. Fort en honneur dans l’Egypte, l’astrologie paraît y avoir été importée d’Asie à une époque inconnue : ce sont les mêmes méthodes et les nièmes minuties. De très bonne heure ces pratiques se sont introduites en Grèce, et l’on en trouve la preuve dans Homère et dans Hésiode ; mais il s’agissait alors d’une importation fragmentaire, faite peut-être par des matelots ou des commerçants. Le corps des doctrines anciennes ne fuc connu que plus tard : simultanément Bérose apporta de Babylone à Athènes, puis à l’île de Cos, les méthodes chaldéennes, tandis que Manéthon de Sébonnytos introduisait les pratiques égyptiennes.

L’astrologie fut introduite à Rome dès la conquête de la Grèce, et le christianisme naissant lutta énergiquement contre elle. Dès ce moment, comme au moyen âge, l’Eglise a toujours répudié l’astrologie, mais les arguments eut varié. Tantôt elle la considère comme simple imposture et comme blasphématoire, pour ses bases déterministes et antiprovidentielles ; tantôt elle l’envisage comme d’essence démoniaque, lui reconnaissant implicitement une valeur réelle, mais impie.

Les persécutions n’eurent d’autre effet que de multiplier les astrologues, et le mystère qui les entourait n’était pas fait pour diminuer leur prestige et leur empire sur la foule. Les échecs les plus retentissants ne purent amoindrir la crédulité générale. C’est ainsi qu’en 1179, tous les astrologues s’accordèrent pour annoncer la fin du monde : il devait se produire, en septembre 1186, une conjonction de toutes les planètes, et ce signe redoutable présageait les plus effroyables cataclysmes. La terreur était générale ; mais la conjonction eut lieu, l’année se passa sans rien d’extraordinaire, et le monde respira.

En revanche, la grande peste qui désola la fin du xive siècle fut attribuée à la conjonction de trois planètes, et l’Université de Paris proclama solennellement la relation des deux événements. On voit que les hommes les plus instruits n’échappaient nullement aux préjugés populaires. La célèbre comète de 1456, coïncidant avec la peste et la guerre contre les Turcs, répandit une consternation générale ; le pape Calixte III ordonna des prières publiques. En 1524, Stœffler prédit un nouveau déluge universel, sans plus de fondement que ses prédécesseurs.

Le xvie siècle marque l’apogée de l’astrologie : tous les princes ont leurs astrologues, les rois eux-mêmes ne dédaignent pas de se faire initier, et Catherine de Médicis amène d’Italie une suite nombreuse d’astrologues, dont le plus célèbre fut Nostradamus. Cardan, Tycho-Brahé, Kepler, en jetant les fondements de l’astronomie, s’intéressèrent encore aux observations conjecturales ; mais la foi à l’astrologie s’en va, et Morin de Villefranche, le maître de Gassendi, n’arrive pas à communiquer sa foi à son disciple. Aussi, à plusieurs reprises, il prédit la mort de ce dernier, ce en quoi il se trompa sans cesse. Morin fit pareille erreur en prédisant la mort de Louis XIII.

À la naissance de Louis XIV, l’astrologue de la cour en fit l’horoscope, mais la foi manquait déjà, et le poste ne fut pas maintenu.

L’astrologie ne rencontre plus guère d’adeptes, aujourd’hui, que parmi les bateleurs exploitant la crédulité publique ; celle-ci commence même à disparaître ; néanmoins, les comètes produisent encore quelque émotion dans les esprits pou ouverts. Cependant, de temps en temps, un retour du mysticisme ou du dilettantisme a remis l’astrologie en honneur au même titre que les diverses magies et que le spiritisme.

ASTROLOGIQUE (ass) adj. Qui appartient, qui a rapport à l’astrologie : Pronostics Astrologiques. ‖ Propre aux observations astrologiques : Observatoire astrologique.

Figure astrologique, Description de l’aspect général des astres au-dessus de l’horizon au moment de l’observation.

ASTROLOGIQUEMENT (ass) adv. Selon les règles de r.-istrolo^’i<: Unroscope tiré ASTaoLOGiQDKMENT.

ASTROLOGUE (ass) n. m. Celui qui s’adonne à l’astrologie judiciaire, qui en a étudié, qui en connaît les règles ; les dames de la cour de Catherine de Médicis n’eussent osé rien faire sans consulter quelque astrologue (Thiers.)

— Loc. prov. Ce n’est pas un grand astrologue, Ce n’est pas un homme bien intelligent, bien habile.

Astrologue (l’), roman de Walter Scott. V. Guy Mannering.

Astrologues (Contre les), petit traité de Sextus Empiricus, où il démontre la vanité de la science des Chaldéens, qui prétendaient prédire les événements et la destinée des hommes par l’examen des astres.

ASTROLOME OU ASTROLOMA (ass — du gr. astron, astre, et lôma, bordure) n. m. Genre d’épacridéos, renfermant des arbustes feuillus, bas, le plus souvent diffus ou décomhants, de l’Australie méridionale et de l’Ile de Van Diémen.

ASTROMANCIE (ass — du gr. astron, astre, et manteia, divination) n. f. Divination qui se pratique par l’inspection des astres, et nommée plus ordinairement astrologie.

ASTROMANCIEN, ENNE (ass, si-in, èn’) û. Celui, celle qui exerce l’astromancie.

ASTROMARCHANTIE (ass, kan-tî — de astre, et marchantie) n. f. Bot. Section du genre marchantie.

ASTROMELA, anc. ville détruite au ve siècle par le roi des Wisigoths, Euric. Quelques ruines en subsistent, près l’étang de Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône).

ASTROMÈTRE (ass — du gr. astron, astre, et métron, mesure) n. m. Instrument servant à mesurer les diamètres apparents des astres et les petites distances entre les étoiles. V. héliomètre.

ASTROMÉTRIE (ass) n. f. Art de mesurer, à l’aide de l’astromètre, les diamètres apparents des astres et les petites distances des étoiles.

ASTROMÉTRIQUE ((ass) adj. Qui appartient, qui a rapport à l’astrométrie.

ASTRONE (ass — du gr. astron, astre) n. m. Genre de térébinthacées, comprenant de grands arbres résineux, à feuilles alternes et composées de folioles opposées, entières ou crénelées. On en connaît huit espèces de l’Amérique tropicale et des Antilles. Syn. astronium.

ASTRONIE (ass — du gr. astron, astre) n. f. Genre de mélastomacées, comprenant des arbres ou des arbustes, glabres ou tomenteux, à rameaux arrondis, originaires de la Malaisie et des îles de l’océan Pacifique.

ASTRONOME (ass) n. m. Celui qui connaît l’astronomie, qui s’en occupe ; Newton fut un grand astronome.

— Adjectiv. Qui s’occupe d’astronomie, qui se livre à l’astronomie : Un mathématicien astronome. Astronome (l’), chroniqueur et astronome français du ixe siècle, dont le véritable nom est inconnu. Il passa une partie de sa vie à la cour de Louis le Débonnaire. On a de lui une intéressante Vie de Louis le Débonnaire, traduite dans la collection Guizot.

ASTRONOMIE (ass — du gr. astron. astre, et nomos, loi) n. f. Science qui a pour objet de faire connaître les astres, leur constitution, leurs positions relatives et les lois de leurs mouvements : De toutes les sciences naturelles, l’astronomie est celle gui présente le plus long enchaînement de découvertes. (Laplace.)

— Branche de cette science qui a pour but la connaissance spéciale d’une classe de corps célestes : Astronomie cométaire. Astronomie planétaire. ‖ Ensemble des connaissances astronomiques d’un peuple ou d’un individu : Gastronomie des Arabes. L’astronomie des Chinois.

— Iconogr. Les anciens avaient fait de la muse Uranie la personnification de l’astronomie ; ils lui donnaient pour attributs principaux une sphère, une couronne d’étoiles, des instruments de mathématiques. (V. Uranie.) Rangée au nombre des sept arts libéraux par le moyen âge, l’Astronomie fut représentée sous la figure d’une femme, tenant à la main tantôt une rose dos vents, tantôt une boule, tantôt un boisseau plein d’eau, au-dessus duquel sont indiqués quelques astres. (V. arts libéraux.) Les artistes modernes ont traité ce sujet de bien des manières différentes : un bas-relief de Paul Ponce, au Louvre, représente l’Astronomie sons la figure d’Atlas soutenant le monde et contemplant le ciel ; un autre bas-relief, de Th. Poissant, qui décore l’hôtel de Colbert, à Paris, nous montre une femme debout, avec des ailes dans les cheveux, le pied droit posé sur des volumes entassés, tenant de la main droite un style, dont elle se sert pour montrer une sphère sur laquelle elle est accoudée. On voit au musée de Dresde une belle figure allégorique de l’Astronomie, peinte par Massimo Stanzioni. Chaplin a exposé, en 1859, un petit tableau sur le même sujet.

Encycl. Si, par un temps sans nuages, un observateur est situé sur la mer, ou bien en un point de la terre où les accidents de terrain sont négligeables, il aperçoit au-dessus de lui une sorte de voûte surbaissée, bleue pendant