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ARMÉNIEN — ARMIDE

bast(A dépendant de la préfecture d’Orient et du diocèse du Pont. Au temps do Théodose II, une partie de la Grande Arménie ayant été conquise par les Parfehes, le reste forma un comté d’Arménie, avec Théodosiopolis pour capitale (4.H). Un siècle et quart plus tard, à la mort de Justinien (r>05), il existe quatre provinces du nom de Arménie (capit. : Sêbastc. Mélitène, Trébizonde, Tliéodosiopolis), dépendant du diocèse du Pont.

Arménien, ENNE (in, en’), celui, celle qui habite l’Arménio : Les Arméniens ont gardé le respect de leurs traditions historiques.

— Substantiv. Se dit des chrétiens qui appartiennent à l’Eglise arménienne : Un arménien. Une arménienne. Les ARMÉNIENS.

— Adjectiv. Qui appartient à l’Arménie ou à ses habitants : Les populations arméniennes. Il Qui appartient à l’Eglise arménienne : Rit arménien.

— Encycl. Malgré de nombreux mélanges avec des Sémites, des Kurdes, des Turcs, des Mongols, des Turcomans, etc., les 5 rail- _

lions d’Arméniens

qui vivent actuel-

lement en Turquie,

en Perse, en Russie

et dans quelques au-

tres contrées de

l’Asie, du sud-est de

l’Europe, de l’Afrique

ot même de l’Améri-

que, offrent des traits

assez typiques. Ce

sont dos hommes

d’une taille au-dessus

de la moyenne, qui

ont presque tous les

yeux et les cheveux

très foncés, la tête

haute et ronde , la

face moyenne, les

oreilles grandes, le

nez droit, souvent

aquilin, et la bouche

plutôt large. Beau- T,c’ arm^mcna de la Perse coup ont la tête arti-

ficiellement aplatie d’avant en arrière Les femmes, de petite taille, jouissent d unt grande reputati )n de beauté. L’Arménien a une véritable vocation pour la banque et le commerce. On le représente volontiers comme fourbe, rapace et cruel. E. Chantre dit qu’il est intelligent, laborieux et économe ; il vante son patriotisme, son caractère charitable et hospitalier, ses aptitudes pour les arts, la poésie et les sciences. Quoique chrétiens, les Arméniens tiennent leurs femmes dans une complète dépendance ; en Turquie, elles passent leur vie au fond du gynécée, comme les femmes musulmanes.

ArmENINI {Giovanni Battista), peintre italien, né à Faeuza en 1540, mort en 1609. Ses tableaux sont très rares. Sa patrie a conserve de lui une Assomption de la Vierge. Il entra dans l’Eglise, et se consacra exclusivement à la théorie de son art. 11 publia un traité estimé : les Véritables Préceptes de la peinture (Ravenne, 1581). ARMËNISTE [niss) ou ARMÉNISANT, ANTE n. Personne versée dans la connaissance de l’arménien. ARMENTA n. m. Nom vulgaire du bisou d’Amérique. ARMENTAIRE (lat. armentarius ; de armentam, troupeau ) adj. Qui a rapport aux troupeaux de gros bétail. ARMENTEUX {< :û), EUSE [du lat. armentum, troupeau] adj. <.>iii |M.-^ril.-. i[ui renferme de nombreux troupeaux de gros lictail : ’^.’//^■(■e ARMENTEUSE. (Peu usité.) ArmENTIERES, ch.-lieu de cant. (Nord), arrond. et à XC kilom. de Lille, sur la Lys ; 29.603 hab. [Armentiérais, aises.) Nœud dévoies ferrées du ch. de f. Nord. Ecole nationale professionnelle. Distillerie, dentelles, toiles. Li situation de cette ville, entre la France et la Belgique, l’a exposée pendant plusieurs siècles à toutes les calamités de la guerre : elle fut prise et incendiée par les Anglais en 1339 ; pillée par les Français en 1382, détruite par les calvinistes en 1566, occupée par les maréchaux de Gassion et de Rantzau en 1645, par l’archiduc Léopold en 1647, par les Français en 1667, et demeura à ces derniers par suite du

traité d’Aix-la-Chapelle, en ir.68. (Le cant. a 8 comm. et 49.474 hab.)

— Une comm. de Seine-et-Marne,

arr. et à 13 kiloni. de Meaux, sur la Marne, porte le même nom (485 hab.}. ARMER {lat. annare ; de arma, ar-

mes) V. a. Pourvoir, fournir d’ar-

mes : Armer la multitude, ce ne sera jamais constituer une armée. (E. de

Girardin.) ti Mettre sur pied, réunir un corps d’armée : Etat qui peut

armer cent mille hommes, n Faire

des préparatifs de guerre : Au sein

de ta paix, toutes les puissances de l’Ei

— Revêtir quelqu’un de ses armes, C( d’armure, en parlant d’une partie du corps qu’un de toutes pièces. L’armer de pied en cap. Le munir, le couvrir de toutes les pièces d’une armure.

— Par anal. Garnir d’armes, de tout ce qui peut servir d’armes ; mettre en état de défense : Armer wie place, une citadelle. Il Garnir de pièces destinées à rendre plus solide, plus dangereux : Armer une massue de pointes de fer. Armer un manche d’outil d’une virole de cuivre.

— Soulever, irriter ; exciter à la guerre, au combat : Les disputes de la religion ont souvent armé des peuples les uns contre les autres. (Lav.)

— Fig. Fortifier, prémunir : La philosophie nous arme contre la pauvreté. (La Bruy.)

— Armer un fusil, un pistolet, Tendre le ressort qui met le chien en état de s’abattre et de faire partir le coup. (On dit, dans le même sens, Armer le chien, la batterie d’un fusil.) Il Armer un canon, Y mettre le boulet, ii Armer ses ongles, ses griffes, Les aiguiser. — Se dit en parlant de certains animaux : Le chat arme fréquemment ses griffes.

— Blas. Armer un écusson. En figurer les armes.

— Fauconn. Armer l’oiseau. Lui attacher des sonnettes aux pattes, il Armer les cures de l’oiseau. Mêler de la chair 460

quins d’hommes et de chevaux est admirable. — Un autre Armeria remarquable est celui do Turin. V. Tubin. ARMÉRIE (du celt. al mor, au bord de la mer) u. f. Genre de plantes, section du genre statice. ARMERIE n. f. Au moyen âge. Salle, galerie, puis grande armuire où les seigneurs châtelains renfermaient leurs armes. C’est de ce mot que dérive notre mot " armoire ". V. ARMOIRE, et armeria.

aux remèdes qu’on lui donne, pour l’engager à les prendre.

— Hist. Armer chevalier, Recevoir, avec les cérémonies d’usage, dans l’ordre de la chevalerie. V. chevalerie. Hortic. Armer un arbre. Entourer la tige d’épines, ou d’un appareil, pour le préserver des chocs et de toute espèce d’atteintes.

— Manèg. Cheval qui arme ses lèvres, Cheval qui couvre les barres avec ses lèvres, ce qui rend l’appui du mors trop ferme, n Cheval qui arme. Cheval qui se défend contre l’etret du mors, en tendant l’encolure et portant le nez au vent, ou en l’abaissant pour [ s’oncapuchonner.

— Mar. Ar ?ner un navire, L’équiper et le mettre en état de prendre la mer pour remj >lir sa mission, ii Ai^mé en course. Se dit d’un navire de commerce disposé pour la course et portant des armes, il Ai^é en flûte. Se dit d’un bâtiment de guerre dont on a débarqué les canons et qui sert de transport. (Vx.) Il Armé en guerre. Se dit d’un bâtiment de commerce armé de canons et attaché atix flottes royales. (Vx.) il Armé en croiseur auxiliaire. Se dit d’un paquebot rapide, disposé pour porter en temps de guerre des pièces de canon et servir de croiseur. Il Armer un canot. Faire embarquer dedans le personnel, n Ai~mer un canot eti gue7Te, Le disposer en matériel et personnel pour une opération militaire, il Armer un navire, une barque, Pour la pêche, pour une exploration. II Armer une batterie, Y mettre les pièces ou le personnel nécessaires, il Ai^mer ïine pièce, Donner à cette pièce le personnel qui fui revient, il Armer un homme. L’équiper. Il Armer une pompe, Lui distribuer le personnel nécessaire.

— Mus. Armer la clef, Mettre à la clof les dièses et les bémols nécessaires pour indiquer le ton. Armet : l. Cr^te, — 2. Trou pour fixer e plumait. — 3. Frontal, — 4 et S. Nasal. —

— Phys. Armer /’a)ma«^ Le mettre au con- e. Vue. — 7. Ventaille. — 8. Mentounière. — 9 et 10. Gorgt-rin. — u. Queue du tact de son armure (plaque de fer doux), pour tiuibie. — lâ. Rondelle de volet. — 13. Porte-plutuail. — iV. Rivet. — 15. Timbre. en conserver ou en augmenter la puissance (Rn du

Henri IV).

pt (sous Louis XIII).’

— Techn. Dans les forges, Acérer, garni II Armer i/n fourneau de mine. En couvrir lo r de gros madriers, quand on la chargé do poudre.

Arméf ée part. pass. du v. Armer.

— Etre armé jusqu’aux dents. Porter

sur soi beaucoup d’armes d’espèces différentes. Il A main a’rmée. De vive force, par la force des armes, il Force armée» S’entend collectivement de tous les

corps de troupes destinés à maintenir patted" la tranquillité intérieure, à faire respecter la loi. Il Tentative armée, Agression tentée les armes à la main.

— Blas. Se dit des animaux dont ln<= griffes sont d’un émail particulier : Un lion de sable ARMÉ de gueule, il Se dit aussi do

l’ours, de l’aigle, du coq, du dra-

gon, etc. Il Se dit aussi pour qualifier soit une ligure d’homme à pied

ou à cheval qui tient une arme à la

main, soit un bras dextrochère ou b r sénestrochère tenant une arme, n Se ’^^ ^’""^■ dit encore des ligures de guerrier muni d’une armure (si celle-ci est complète, on dit alors qu’il est armé de touti-s pièces). Il Se dit aussi des flèches dont les fers sont d’un autre émail que le bois, n Ciment armé. V. ciment.

— Hist. nat. Qui est couvert d’ime épaisse cuirasse ou hérissé d’épines, en parlant des animaux. Armez I (2’ pers. du pi. de l’impérat.), Commandement en embarcation pour mettre les avirons perpendiculaires aux flancs de l’embarcation et tout prêts à permettre aux hommes de l’armement de aàger.n Armez tribord I Armez bâbord ! Commandements pour faire passer le personnel des pièces tribord aux pièces bâbord, ou inversement. S’armer, v. pr. Se munir d’armes ou de tout objet pouvant en tenir lieu : S’armer rf’une épée, d’un bâton. Il Prendre les armes pour faire la guerre : Flèche En il93, toute la France s’arma pour se défendre, année.

— Par ext. Prendre parti ; tirer avantage : L’ingrat s’arme contre son bienfaiteur des bienfaits qu’il a reçus.

— Par anal. Se précautionner contre ce qui peut incommoder ou nuire, se munir de ce qui peut être utile : S’armer contre le froid. S’armer d’un parapluie.

— Se parer, minauder, etc., dans l’intention de plaire, de faire des conquêtes : S’armer de ses plus beaux atours. S’armer de regards assassins.

— Fig. Se fortifier, se prémunir : S’armer de courage.

— En T. de manèg.. S’armer contre le mors. Se dit d’un rheval qui place sa langue de manière à empêcher l’effet du mors, li S’armer contre son cavalier. Ne pas obéir à la main, résister aux aides et aux châtiments.

— Anton. Désarmer.

Armeria de Madrid, célèbre collection d’armes anciennes, qui est la propriété de la couronne d’Espagne, t-t établie à Madrid dans le palais royal. On y trouve une succession des harnais de parade et de guerre de Philippe le Beau, de Charles-Quint, de Philippe II et de leurs successeurs. La fondation de l’Armeriadoit être rapportée à Philippe II, qui, vers 1564, fit venir à Madrid, alors récente capitale de l’Espagne, les armes de son père, conservées avec quelques autres plus anciennes dans le palais de Valladolid. Il les installa dans son palais, où un éta !ge fut construit par l’architecte Gaspard de la Véga, tout exprès pour recevoir ce dépôt. Les successeurs de Philippe II continuèrent à enrichir le musée, qui ne fut jamais pillé, sauf sous Napoléon 1", quand le peuple espagnol, voulant s’armer contre les Français, s’empara dans l’Armeria d’épées, de piques et autres pièces qui furent presque toutes rapportées ; un incendie détruisit le bâtiment en 1884. Des quantités do drapeaux, de pièces précieuses, de cuirs, de vieilles soieries furent la proie des flammes. On a regretté, notamment, la perte presque complète des armures japonaises que les ambassadeurs du Mikado avaient apportées à Philippe II. Cependant, le comte de Valencia,un des plus savants archéologues d’Europe, a fait remonter avec soin toutes les armures dont les garnitures avaient été carbonisées par le feu. Le montage et l’habillage des manne-ARMET [mé — rad. ar-me) n. m. Casque de cavalerie.

— S’est dit par ext. pour La tête, le cerveau : Quand l’humeur ouïe vin leur barbouille l’armet, L’uue se plaiut des reins, et l’autre d’un cautère. RÉGNIER.

— Encycl. Archéol. Casque complètement clos en usage depuis la seconde moitié du xv« siècle jusque vers le milieu du xvii". h’armet est la plus parfaite des défenses de tête, et la plus légère. Les plus anciens armets sont du type dit à bec de moineau. Ils se composent d’un timbre rond qui emboîte le crâne et de deux valves modelées sur la forme de la nuque, du cou et du menton. La face est abritée par une visière conique, en forme de bec de passereau, et qui est mobile. Des trous y sont ménagés pour l’air et la vue. Plus tard, on trouva’plus avantageux de faire une mentonnière emboîtant le bas de la face et la ventaille. Sur le front est une pièce de renfort, que l’on appelle le frontal. Presque toujours, le timbre est surmonté d’une crête, de plus en plus haute à mesure que Ion se rapproche de la période moderne. — On entend, en style d’amateur, par petit armet, un casque léger de fantassin qui est un cabasset sans crête dont le timbre est surmonté d’un ergot, et qui date de la fin du xvi* siècle et du commencement du xvii». — En langage archéologique, on doit réserver le nom de n armet " aux types dits en bec de moineau, et nommer les autres des « salades ». Armfelt (Charles-Gustave, baron d’), général suédois, né en 1666, mort en 1736. U prit une part brillante aux exploits de Charles XII, et combattit en Finlande contre les Russes, après le désastre de Pultava. En 1718, il fit une expédition en Norvège, où une grande partie de son armée périt de froid et de faim. H mourut capitaine général de la Finlande.

Armfelt {Gustave-Maurice, comte d’), général suédois, arrière-petit-fils du précédent, né en 1757, mort en 1814. Sous Gustave IV, il combattit en Poméranie contre les Français (1805), devint sujet russe lorsque la Finlande eut passé sous la domination russe, et fut comblé de dignités par l’empereur Alexandre, qui le mit â la této d’une diplomatie occulte. Il fit la campagne de 1812, ot mourut président des affaires de Finlande. ARMIDE n. f. Genre de crustacés. Syn. do idotée. Armide, une des plus séduisantes héroïnes de la Jérusalem délivrée. Elle représente la coquetterie unie aux charmes les plus irrésistibles. Sa beauté fascinatrice a séduit Renaud, qu’elle retient loin de l’armée des croisés, dans ses jardins fantastiques, où l’Achille chrétien oublie un moment sa gloire et ses hautes destinées.

— Allus. litt. On applique parfois le nom de « Armide i à une femme qui, à la beauté, joint l’art de séduire. Plus souvent, on fait allusion aux Jardins d’Armide, au Palais d’Armide, pour désigner un lieu de délices analogue à celui où l’enchanteresse gardait Renaud prisonnier, ou encore aux Erichantetnents d’Armide auxquels on petii comparer toute la magie qu’une coquette emploie pour fixer un homme auprès d’elle.

Armide et Renaud, tragédie lyrique en cinq actes et un prologue, poème de Quinault, musique de LuUy (Opéra, 15 févr. 1686). La partition est considérée comme l’œuvro la plus achevée de Lully, et l’on y a toujours également loué, avec la fermeté du style, la richesse de l’inspiration et la puissance du sentiment passionné. Il a fallu que Gluck, à sa venue en France, s’emparât du poème de Quinault et traitât ce sujet à son tour, pour qu’on en vînt à délaisser VArmide de Lully. Les belles pages de cette partition sont, entre autres, les superbes récitatifs d’Armide et d’Hidraot, la scène de la Haine et les adorables divertissements du quatrième et du cinquième acte. Armide, par son caractère touchant, par la tendresse et la passion qui y dominaient et qui lui attiraient toutes les sympathies féminines, mérita d’être désignée sous le nom de " opéra des femmes » .

Armide, opéra en cinq actes, paroles de Quinault, musique de Gluck (Opéra, 23 sept. 1777). Armide est le quatrième des cinq cnefs-d’œuvre que Gluck a donnés sur notre première scène lyrique, où il avait déjà fait représenter Iphigénie en Aulide, Orphée, et Alceste. C’est peut-être le plus complet, !e plus parfait, le plus accompli do