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ABAQUE — ABATANT
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ABBAYE

ABBE

Vue septentrionale de l’Abbaye de SaiDt-Gerraain-des-Prés (Paris) au xvm» siècle. . Portes extérieures. — B. Maisons de IVnclo ?. ~ C Parvis de Téglise. — D. L’église. — E. Chapelle de la Vierge. — F Sacristie. — G. Petit cloître. — H. Grand cloître. — I- Biblioth<>que. — K. Dortoir. — L. Réfectoire. — M, Cuisine. — N. Dortoir des Sup. Maj.

— O. Bureaux. — P. Cour intérieure. — Q Pressoirs. ~ R. Boulangerie. — S. Ecuries- — T. Jardin. — V. Infirmer" de l’infirmerie. — Y. Lavoir. — Z. Dortoir des hôtes. — 1. Palais abbatial. — 2. Jardin abbatial. — S. Cour. — 4. Avant-cour. 5- Appartements des officiers. — 6. Écuries. — 7. Greniers. — 8. Maisons de l’enclos abb. — 9. Bailliage. — 10. Portes extérieur

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Plan Je lAbbayc de Saint-Gc

Les abbayes do clianoinns rt’ :' ;uliors formèrent aussi des ordres, tel que celui de l’rémontré. L’abbayo chei" d’ordre avait la suprématie sur toutes les autres. L’importance do cesderniôres dépondait do l’ancionnoté do leur fondation ; en outre, une abbayo nouvelle pardait toujours des relations très étroites avec colle qui l’avait fondée : l’abbé fils, placé à la tcto de la première, était on tout subordonné à l’abbé père (le fondateur), qui exerçait le droit do visite et conlirmait rélcction.

Pour qu’une abbayo pftt être constituée, la présence de douze moines (ou chanoines), non do vingt, comme lo dit le Dictionnaire de l’Académie française, était exigée. Dans chaque abbayo, il y avait plusieurs cbarcos ; colles d’abbé, de prieur (chargé delà discipline intérieure), do prôvét, de doyen, do sacristain, d’aumônier, d’inlirmier, do cellérier, d’hospitalier, do portier. Ces charges étaient généralement à la nomination de l’abbé.

Primitivement, l’évêquo exerçait un droit de juridiction et de coercition sur les abbayes situées dans son diocèse ; il présidait à l’élection de l’abbé et pouvait, dan.s certains cas, le faire sortir de son monastère. Mais, dès le vu’ siècle, il y eut tendance à l’aifranchisscmcnt. l/cxtonsion du domaine dos abbayes no contribua pas peu à amener ce résultat. Les moines s’appliquèrent avec succès au défrichement des terres et prirent, pour les aider dans ce travail, un personnel laïque assez considérable ; la rocon-

i-des-Prés a

ïiècle.

naissance pour les services rendus ot la piété des fidèles multiplieront rapidement à leur avantage les donations de domaines considérables, situés souvent fort loin de l’abbaye ; ainsi l’abbaye de Citeaux possédait à elle sculo de 8.000 à 10.000 fermes. lldevenaitdiflicile de laisser soumis à un évoque un monastère dont les possessions étaient ôparscs dans plusieurs diocèses. Le groupement des abbayes dans un ordre apporta également une entrave à l’autorité épiscopale. Do là les abbayes excniptes.

La constitution du temporel des a6l)ayes eut un autre résultat, quant à leurs rapports avec la société civile : ayant la propriété torrienno sur laquelle était fondé le l)Ouvoir, l’abbayo prit place dans le monde féodal et eut ses vassaux et arrière-vassaux. Kilo eut par suite des devoirs à remplir : un acte de J-onis le Pieux, en 817, donne une listo des abbayes astreintes à Timpét et au service militaire. Pour conduire ses hommes à la guerre, l’abbayo avait recours à un laïque que l’on nommaT’ni’o»^. Celui-ci exerçait parfois la justice dans le domaine abbatial, aussi fut-il naturellement porté à profiter de sa situation pour s’approprier une partie de ce domaine. Une autre tentative de mainmise par la société civile sur le temporel est l’institution des abh^-comtes, qui vécut jusque vers le xi* siècle. Enfin, il faut signaler plus tard la commande, par laquelle on confiait l’administration d’une abbayo à un laïque ou à un ecclésiastique non-moine.

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Dans les premiers temps, les moines se contentaicni do huttes en branchages et des abris qu’offraient les grut les naturelles ; parfois aussi ils utilisaient les maisuns d’habitation romaines. Le développement de la vie monastique rendit nécessaire la construction de bâtiments spéciaux. La forme la plus généralement adoptée est le carré ou le parallélogramme. C’est celle qu’offre déjà le fameux plan de Saint-Gall, dressé au ix* siècle pour l’abbé Gozbert et généralement attribué à Eginhard. La partie qu’on orne le plus richement est l’église. Enfi rmée dans le cloître par les monastères d’Orient qui veulent en interdire l’accès aux femmes, elle est, en Oci.ident, ouverte à tous ; son entrée est généralement prérédée d’un parvis. A l’intérieur, le chœur, réservé aux moines, tient une place si considérable que, parfois, l’esjiace laissé libre pour les étrangers se trouve fort restreint. Tantôt en avant, tantôt en arrière de l’autel, séparé du peuple par une barrière, le chœur se trouve parfois rejeté dans le transept. Les monastères de femmes, qui adoptent souvent cette dernière disposition, ferment, ce chœur par un grillage en treillis qui permet aux religieuses do voir l’autel, mais qui les rend presque invisibles à la foule.

A l’extérieur de l’église s’étend le cloître, lieu habituel do promenade pour les moines. U est formé parunevashcourgazonnée, qu’entoure une galerie couverte. Quelques abbayes ont deux cloîtres, dans l’un desquels, appelé 1’ petit’ cloilre, les conversations sont autorisées. C’est sur le cloître que s’ouvrent la salle capitulaire, où les religieux s’assemblent pour discuter des intérêts du monastère, et In réfectoire, ordinairement en opposition ave. l’église. Ce dernier a une tribune pour la lecture, obli* gatoiro pendant les repas. Il existe parfois un secun<i réfectoire, appelé la miséricorde, et ou l’on ne se rciiu qu’aux jours où le gras est autorisé. La bibliothèque esi généralement au premier étage, pour éviter aux livres l’humidité. Les moines couchent dans un dortoir, et li chanoines aussi ; mais ces derniers ont quelquefois -ir cellules. L’abbé, qui primitivement couchait dans le dni toir, a un logement particulier.

Les autres bâtiments sont : la cuisine, la boulangcri lo cellier, les bains, l’infirmerie avec la pharmacie, ! maisons des domestiques et des hôtes, celles-ci natui’ i lement plus voisines do la loge du portier. Un parloir r-i réservé aux moines ; parfois, notamment dans les abba r de femmes, il y a un parloir spécial pour la confession Près des bâtiments se trouvent le verger et les jardins dont un pour la culture des herbes médicinales. Quan 1 l’abbaye eut pris place dans la hiérarchie féodale, on lui adjoignit des bâtiments pour la justice, des prisons, ci ■. D’autre part, l’état de trouble et de désordre ou se trouvait la société aj’ant mis l’abbaye dans la nécessité d se pourvoir do moyens de défense, ses bâtiments furenf généralement gara’ntis par un mur fortifié, avec ou sans fossé. Quelques abbayes sont de véritables forteresses , telle est celle du Mont-Saint-Michel.

Les architectes des monastères ont suivi le goût ’r leur époque et de leur pays. Il est aujourd’hui reconnu que l’école même de Cluny, à laquelle on avait voulu attribuer une importance considérable, a ou tout au plus une influence purement locale.

— S Y N . Abbaye, couvent, monastère. Lo terme 1 < ■ plus général est couvent, qui désigne au sens propre touir communauté religieuse. Abbaye ne s’applique qu’à un monastère dirigé par un abbé. Alonastère, à moins d’abus, ne désigne qu’un couvent de vioines, au lieu que convcu’ .s’applique à des maisons de tout ordre : on dit un « couvent de franciscains», et non un « monastère», um- " abbaye de franciscains ».

— BiBLioGR. : Montrond, Dictionn. des abbayes [Nour. Encyclop. théol. [Paris, Migne, 1856]) ; Lenoir, l’Architecture monastique {Collection de documents inédits’sur l’Histoire de France [Paris, 1852]).

Abbaye (prison de l ) On ignore la date exacte de sa nnstruetion première on sait seulement que la prison, 1 venue olèlre au temps de la Révolution, fut bâtie I arl architecte Ga

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i destination de prison

L démolition, en 1854.

Abbaye -au -Bois {l’), communauté religieuse de femmes, située à Paris, rue de Sèvres. C’est en 1G67 que le couvent des Dix-Vertus, fondé en 1640, fut appelé VAbhnye-nii-Bois. Il servit de maison d’arrêt pendant la Révolution. Rendu plus tard à sa destination première, il offrit, en dehors du cloitre réservé aux religieuses, un asile paisible à des dames du grand monde, qui se retiraient là pour goûter les douceurs de la solitude, sans renoncer toutefois à celles de la société. M"" Récamier vint s’y établir en 1811, et toutes les illustrations de l’époque briguèrent la faveur d’être reçues dans ses salons. Lamartine V lut SCS premières Afi’dilalions ; Victor Hugo, à peine sorti des bancs de l’école, y fut sacré poète de génie par Chateaubriand ; enfin, toutes les grandes renommées nais- .santes y reçurent leur baptême et leur consécration.

Abbazia, station climatérique de l’Istrie (Austro-Hongrie), au fond du golfe de Fiurae, une des plages les plus fréquentées de l’Adriatique pour l’extrême douceur et la régularité de son climat ; 1.200 hab.

ABBÉ (lat. abbtts, dérivé du syriaq. abba, père) n. m. Chef d’un monastère d’hommes qui a le titre d’abbaye : Un ABBÉ de l’ordre de Saint-Beno’U.