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ABAQUE — ABATANT
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ABATON

ABAZIE

vert, qui sert à garantir les yeux d’une trop vive lumière.

— Abat-jour diorama. Abat-jour présentant des ettets semblables à ceux du Hiomnin. il Abat-jour en hthnphanie. Abat-jour avec dessins transparents, obtenus d’après les procédés de la litkophonie, , , . ,

— En T. de bot. Ouvertusc placée sur le chapiteau de quelques espèces do pavots, et par laquelle s’échappent les graines. .-, » i

— Encycl. C’est en 1750 seulement qu il semble être

Abnt-jovir.

fait mention de ce petit appareil dont l’usage, cependant, remonte au xvir siècle, où on l’appelait garde-vue. Les an(Mens abat-jour se mettaient sur les chandeliers, et on les faisait de toutes matières plus ou moins opaques ; ils rappellent les petits abat-jour à bougie dont on se sert de nos jours, sur les tables de jeu et les pianos.

ABATON (du gv. abatos, inaccessible) n. m. Partie des temples antiques interdite aux profanes. C’est, ordinairement, un vieux sanctuaire souterrain.

Abatos, île d’Egypte, formée par le Nil, près dePhilïe. Dans ce lieu protégi^ par des rochers, les prôtres protendaient conserver les tombeaux dlsis et d’Osiris, qu’ils avaient seuls le droit de visiter.

ABAT-SON ou ABAT-SONS

n. m. Se dit des lames de bois recouvertes de plomb ou d’ardoises qui, jdacées aux fenêtres des clochers, renvoient le son ou les sons vers le sol : Les abat-son datent du XIII" siècle, et sont appelés queUjuefois abat-vent, il PI.

Des ABAT-SON ou ABAT-SONS.

ABATTABLE adj . Qui est susceptible d’être abattu.

ABATTANT {(an) n. m. Dessus de comptoir, de table, de siège qu ’"

élève ou (|Ue l’on rabat à volonté. ABATTEMENT

at de

’ qui

est alMtiu ; Aahattement des arbres. (Dans ce sens, on dit plutôt abâtage.)

— Fig. Affaiblissement des forces morales ; découragement, anxiété extrême, tristesse profonde :

I,a colère est superbe, et veut des mots altîers ; L’abattcmtnt s’exprime en des termes moins lîers.

Boil.EAU.

— Diminution considérable des forces physiques ; prostration :

Zes convalescents gardent longtemps un certain 

abattement. Il Se dit aussi de l’expression particulière qu’impriment au visage, à tout lo corps, une tristesse profonde, le découragement, etc. : L’esclavage donne U7ie expression Rabattement.

— Blas. Abattement d’honneur. V. abaissement.

— Chass. Action de découpler les chiens.

— Syn. Abattement, accablement, anéantissement, prostration. U abattement est une langueur que l’âme éprouve à la suite d’un mal qui lui arrive ; quand il se prolonge, il conduit à V accablement . Celui-ci so dit du corps et de l’âmo : lo corps est accabbj par suite de fatigue et de maladie ; l’esprit est accablé quand il est près de

nber sous le poids do ses peines. L’anéantissement l’état d’une âme qui a succombé, qui a perdu toute rc-, toute vie. La prostration est un accablement complet rûiii’- et du corps tout ensemble.

, Celui

ABATTEUR n. ni Il Ouvrier employé à l’abat’

— Fig. Sert à exprim- r destruction : Alaric fat m, ,

— Abatteur d’ouvrai/eA’

Abattriir de quillr-^ : Hmmi 

et. par l’virnsion. rrlui qui fait di

Aratteur d’arbres.

-nH-iit une idée de I 1 1 tu d’hommes. M aih.oupd’ouvraire. ijeudeqniire

hoses oxtraordiprouesses imaginaires. Il Grand ur, lovelace.

naires, en .[ui s.- v.mi abatteiir de Ixus, S.-.’iii

ABATTOIR n. m. l’îtablissement dans lequel les bouchers sont tenus d’abattre et de préjjarcr les animaux destinés à la consommation :

Ce qu’on voit aux abords d’une grande rit<^, Ce sont des abattoirs, des murs, des liinctières.

A. I>E MUSRET.

Il Se dit aussi des établissements où se fait l’abatago dos chtn-aux, ânes, cluens, etc.

— Fig. Se dit de tout endroit ensanglanté par des combats : Les champs de bataille sont des abattoirs humains.

— Encycl. Adm. Avant la création des abattoirs, seuls endroits où l’on puisse aujourd’hui abattre los animaux destinés à l’alimentation, les bestiaux étaient tués dans l’intérieur des villes, où les bouchers possédaient dos tueries ou des écorcheries particulières. Au danger de voiries animaux s’échapper furieux, après un coup ma ! assuré, se joignait celui des miasmes putrides qui s’exhalaient des matières animales. Les abattoirs offrent des avantîiges immenses. La surveillance facile qu’y exerce l’autoritone

permet pas à’y abattre des bestiaux malades ou malsains. Leur création permet en outre de supprimer mille causes d’insalubrité résultant de l’accumulation et du traitement imparfait des détritus, tels (^ue peaux, sabots, boyaux, etc. Autrefois, ces restes étaient pour la plupart perdus, tandis qu’aujourd’hui, l’industrie s’en empare et en tire d’importants revenus.

A diverses époques de notre histoire, on tenta, mais en vain, d’installer des abattoirs à Paris. Louis XV avait donné, en ce sens, des ordres formels ; ils restèrent lettre morte. Ce ne fut que le 10 novembre 1807 qu’un décret de Napoléon I" rendit obligatoire pour la capitale la création de cinq abattoirs, situés à Grenelle, Ménilmontant, Montmartre, au Roule et à Villejuif. On procéda à cette construction en 1810 ; c’est seulement en 1818 qu’elle fut terminée.

On a depuis démoli presque tous ces abattoirs, qui, par suite du développement constant de Paris, se trouvaient englobés dans des quartiers populeux de la capitale. L’administration décida alors la construction des abattoirs de La Villetle, remarquables par leurs vastes dimensions.

Chaque abattoir, outre les cases destinées à l’abatage et construites de telle façon que la viande puisse s’y conserver fraîche et qu’il soit facile d’y recueillir lo sang, contient des bouva-ies destinées aux boeufs ou vaches ; des bergeries servant à loger les moutons et los veaux ; des porcheries, des brûloirs ou grilloirs pour les porcs ; une triperie, munie de grandes chaudières encastrées dans des fourneaux ; des 7’éservoii’s à eau, permettant de procéder à de fréquents lavages ; des égouts recevant toutes les impuretés ; des bâtiments annexes comprenant les bureaux du directeur, du vétérinaire et des employés ; des écuries et remises ; un abreuvoir, une cour dallée, dite voirie, où l’on jette les matières tirées de l’estomac et des intestins, des fonderies de suif.

L’accroissement continuel de la partie de Paris située sur la rive gaucho do la Seine a rendu insuffisants les abattoirs de Grenelle et de Villejuif et a déterminé la construction d’un établissement unique dans le quartier do Vaugirard. On l’appelle Abattoir de la rive gauche, et il est pourvu de tous les perfectionnements dictes par l’expérience.

— Dr. adm. Les abattoirs sont rangés dans la première classe des établissements dangereux, insalubres ou incommodes (v. établissements), c’est-à-dire qu’ils doivent être éloignés des habitations particulières. {Décret du 31 décembre 1866.) Ce sont des établissements communaux, et le droit de statuer sur les propositions d’établir des abattoirs appartient au préfet. (Décret du l" août 1884.) La mise en activité d’un abattoir entraîne la suppression des tueries particulières situées dans le périmètre fixé par l’arrêté préfectoral autorisant l’ouverture ; toutefois, les habitants (ord. du 15 avril 1838) conservent le droit d’abattre chez eux les porcs qu’ils élèvent pour leur propre consommation, pourvu que l’abatage se fasse dans un lieu clos et séparé de la voie publique.

Le produit des taxes d’abatage fait partie des recettes ordinaires du budget communal. {Loi du 5 avril 1884, art. 133.) Ces taxes ne doivent pas être perçues par tête de in’iail ; elles sont assises sur le poids net de la viande.

ABATTRE (de à et battre ; proprement : faire tomber en battant, eu frappant) v. a. Jeter bas, jeter à terre, démolir, renverser, faire tomber : Abattre des maisons, des arbres, il Renverser, vaincre, en parlant des hommes : Cldvis abattit Alaric d’un coup de francisque.

— Fig. Abatt7'e de la besQgne> Faire beaucoup d’ouvrage.

— Abaisser, annihiler, détruire : Abattre un homme puissaJit était un plaisir pour la démocratie athénienne. (P. Mérimée.) i| Assomfner, tuer, égorger ; Abattre un cheval, un chien, il Couper, trancher : Le bourreau «’abattit qu’au second coup de hache la tète de Marie Stuart.

Il Faire retomber : Le soleil abat la poussière. i Laisser retomber, abaisser ; Abattre un store, n Affaiblir, diminuer les forces physiques ou morales : La maladie abat les forces, il Apaiser, diminuer, faire cesser : Souvent la pluie abat le veiït.

— Abattre son jeu, So dit, à certains jeux de cartes, pour annoncer qu’on n’a point l’intention de jouer le coup, ou qu’on a évidemment gagné, u Aujeu de trictrac, A&a/^re du bois. Abattre beaucoup de dames do dessus le premier tas pour faire facilement ses cases dans la suite.

— Art vétér. Abattre un cheval, Lo coucher sur un lit de paille, dans une position favorable pour une opération.

— Cliir. Abaisser : Abattre la cataracte.

— Fauconn. Abattre l’oiseau, Lo tenir serré entre les deux mains pour lui faire prendre quelque médicament.

— ^lar. Abattre un nni-in Le mettre sur le côté pour le réparer. !i Ahafs !r f.-u, CoiiiniandriiiiMit pour faire cesser de tin-r. ii Almih-r .) I<> rn/r, Aii’alor. il Abattre du mauvais bnr.l. T..unicr Jans ]<■ sens qiiV.n voulait éviter. H Laisser ahuiirc. f’iirr <ib"jfn l’avnnsor une altatée, on manœuvrer pour la diri-er dans tel ou tel sens.

— Tf<hn. Abiitfn- h- pird. abattre la cnme. Enlever une partie do la corno sur la face inférieure du sabot.

Il Abattre f’ouvnige. Faire descendre, sous les aiguilles du métier, les anci(Mincs boucles qui ont passé par-dessus Ifurs becs. Il Abattre les peaux. Les imbiber d’eau. wAbattre un chapeau. En aplanir les bords et le dessus. H Abattre une locomotive, un vaqon, etc.. Les incliner ou les coucher par terre, afin de les visiter et de les réparer.

Il Abattre le cuir. Dépouiller les animaux tués. Il Aùatti-e les mariages. Faire disparaître les défauts d’une étoffe de soie où satroavent des fils rompus et rejoints. Il Abattre la frisquette et le tympan. Les abaisser rapidement, quand la feuille de papier à imprimer a été placée sur lo tympan. Il .Vjnttrf les cartes. Opération exécutée par l’ouvrier .pli Caliri.iin- 1rs i-arirs <]<■ -artier) et qui consiste à

-’ l’i.i Petite pluie abat gran<l vent. Au prop.. Quand il vi.-tii a [>lriivn ;r. !.■ riit s apaiM" ; au fig., Souvent peu de chose suffit pour rahnerune grande colère.

— Allus. hist. Tarquin abattant les têtes de pavots. V. pavot.

— v. n. Mar. Se dit d’un bâtiment qui tourne sur lui-même autour de son axe vertical : Le navire abat, il S’écarter du rumb que l’on doit suivre pour obéir au vent.

Abattu, ue, part. pass. du v. Abattre. Aller, courir «  bride abattue, Au grand galop, à toute vitesse. (Se dit du cheval, du cavalier, du piéton.)

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S’abattre v. pr. Etre renverse, démoli ; crouler : i-rs 7nurs de Jéricho s’abattirent au son des trompettes, ii Tomber : Les vieux chevaux s’abattent souvent, n ^ ■ couper, se trancher un membre, etc. : S’abattre la tnam. le poignet. Fondre, se précipiter sur : L’épervier s’abai sur sa proie, il S’apaiser, se calmer : Le vent s’abat. .S’( colère s’abat. Il So décourager : La Convention ne s’abattit ^ns devant l’Europe coalisée.

— Mar. S’affaler, tomber sous le vent.

— Syn. Abattre, démolir, détruire, jeter à bas, mettre à bas, rabattre, renverser, ruiner. On abat ce qui est élevé ; on j-enverse ce qui était sur pied ; on démolit ce qui est bâti ; on ruine ce qui se divise ei se dégrade ; on détruit en dissipant entièrement l’ordre et jusqu’à l’apparence des choses ; on jette à bas au moyen de violence et d’efforts ; on met à bas sans effort. Rabattre, c’est abattre avec force,

ABATTU n. m. État du chien d’un fusil, lorsqu’il est renversé sur la cheminée ou le percuteur : ^’abattu d’une arme. Il S’emploie avec le même sens dans la loc, adv. A l’abattu : Mettre le chien À l’abattu.

ABATTUE n. f Terme d’architecture, remplacé aujourd’hui par le mot retombée. V. ce mot.

— Salines. Travail d’une chaudière remplie d’eau salée, depuis le moment où on la met sur le feu jusqu’à celui où on la laisse reposer.

ABATTURE n. f. T. forest. Action d’abattre les fruits des arbres.

— Mar. Syn. de abâtage.

— n. f. pi. Véner. Traces, foulures que laisse une bête fauve en passant sur l’herbe ou dans les taillis : Le cerf se reconnait à ses abattures.

ABAT-VENT n. m. Appentis placé au-dessus des ouvertures des habitations, pour les abriter Abat-vent, contre le vent et la pluie.

Il Plus particulièrem.. Appareils en terre ou en tôle placés au sommet des cheminées et destinés à empêcher le vent d’y pénétrer et de rabattre la fumée dans l’intérieur des maisons, n PI. Des abat-vent.

— Hortic. Paillasson que l’on étend sur les plantes pour les préserver du vent.

— Techn. Espèce d’appentis qui, dans les sucreries, couvre chaque fourneau des ate-

ABAT-VOIX n. m. Le dessus, le couronnement d’une chaire à prêcher, lequel sert à renvoyer vers le sol lo son do la voix.

IJ PI. Des ABAT-VOIX.

AbaUJ-TORNA, comitat de Hongrie, cercle de Zips et de Kaschau ; 180.000 hab. Chef-lieu Kaschau. Mines, métallurgie ; grains, fruits et vins dits « de Tokay ". Parla ont débouché les Hongrois eu descendant des Karpathes centrales.

ABAUZIT(Firmin),savantphilosophe et théologien français, né à Uzès en 1679, mort en 1707 à Genève, où il s’était réfuyie après la révocation de l’édil de Nantes. La ville de Genève lui conféra le titre de citoyen. H a laissé plusieurs ouvrages, notamment : Sur la connaissa77ce du Christ et sur l’honneur qui lui ett dû (Londres, 1773), ouvrage dans lequel Rousseau semble avoir trouvé l’inspiration de sa Profession de foi du Vicai7’e savoyard, ainsi que d’ingénieuses remarques sur la musique des anciens. Abauzit était surtout renommé par une patience et une bonté à toute épreuve.

ABAX n. m. Genre d’insectes coléoptères carabiques, famille des féronies, qui habitent les forêts de l’Europe tempérée ou montagneuse. Les «ôax sont noirs et aplatis. On en connaît une vingtaine d’espèces. L’espèce type {abax striola), longue de 25 millim., habite nos forêts.

ABAXIAL, ALE (du lat. ab, hors de, et de axe) adj. Terme d’optique. Qui u’e^.i pas dans l’axe.

ABAXOÏDE (de abax, et du er. eidos. forme) adj. Qui ressemble à un ahax.

ABAYANCE (bù-ian) n. f. Ane. dr. norni. Etat d’une terre sans possesseur, et qui était en dépôt entre les mains du roi.

ABAYANT {bè-îan) n. m. Ane. dr. norm. Celui qui prétendaitàunbien enabayance. Ah ;ix.

ABAYER {bè-ié — de à, et bayer)v. n. Convoiter. (Vieux.)

AbazES ou AbaSES, nom d’une peuplade caucasique au S. du Kouban, sur lo territoire des anciens Abasji. Les Abazes sont d’anciens brigands devenus pasteurs et agriculteurs. On en compte environ 42.000 dans la partie de l’Abazio dépendant du gouvern. du Kouban, et environ 145.000 pour toute l’Abazic. — Uri Abaze ou Abase.

— Adjectiv. : La langue abaze (ou abase) a beaucoup d’analogie avec la langue circassienne.

Abazie ou AbaSIE, pays montagneux de la Russie d’Asie, situé sur les deux versants des montagnes Noires, les premières hauteurs du Caucase du côté de la mer Noire. Dans ses vallées fertiles au climat doux, au sol humide, arrosées par plusieurs cours d’eau, paissent de nombreux bestiaux. Les montagnes renferment des mines de fer, de plomb, de cuivre, etc. La contrée, divisée en