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AIGLEFIN - AIGRETTE

ORDRES DK CHEVALERIb :

Aigle blanc, Ordre russe, fondé

par Wladislas IV (1325). Restauré Sar Auguste II (nOo), il cessa

d’être conféré par suite de 1 annexion au territoire russe d’une partie de la Pologne. Alexan-

dre I" le rétablit (1815), et le réserva tout d’abord aux services

rendus au « royaume de Polo-

gne ». — C’est le troisième des

ordres russes ; il vient après ceux de Saint -André et de Saint-

Alexandre-Nevski. Une seule

classe : grand cordon (avec plaque ) bleu foncé, auquel est suspendue une croix en émail rouge

bordée d’argent.

Aigle noir. Le premier des or-

dres prussiens, fondé par Frédé- Ai„li i lam iR i m rie I" en 1701 , la veille de son , , j couronnement. Croix de Malte en émail bleu bordée d or, portant au centre les initiales F. R {F7ede}tius Jlex) cordon orange. Une seule classe de chevaliers de trente, portent le grand cordon avec. une plaque au centre de laquelle est un aigle noir tenant dans ses serres une couronne de lauriers.

En costume de cérémonie, les chevaliers ont un grand manteau de velours rouge et un collier (le costume créé par Frédéricl"ne se porte plus) ; les reines de Prusse ont parfois reçu cet ordre. Frédéric I" avait choisi la couleur orange en souvenir de sa mère, née princesse d’Orange. Ait’le umi-

Aigle rouge, Ordre prussien, immédia- (AUema"ue). tement inférieur à l’Aigle noir. Créé par Georges Guillaume, margrave de Bayreuth, il fut confirmé comme ordre prussien en 1790 par Frédéric-Guillaume II, après la réunion du margraviat à la Prusse et réglementé de nouveau en 1861. L’ordre comprend cinq classes : des grands-croix, des grands officiers, des commandeurs, des officiers et des chevaliers. La décoration est une croix en émail blanc bordée d’or et portant au centre, d’un côté, l’aigle rouge ; de l’autre, figurent les initiales F. W. qui signifient Frédéric-Wilhelm. Le rnban est Diane, avec une raie orange sur chaque bord.

Aigle d’Esté, Ordre fondé en 1855 par François II, duc de Modène ;

cessa d’être conféré par suite de l’annexion du duché de Modène.

Aigle blanc. Ordre fondé en 18S3 par le roi Milan I» premier en date des ordres serbes. Ciuq classes. Ruban rouge liséré de bleu. Aigle mexicain. Ordre fondé en 1865 par Maximilien et qui disparut avec ^,. v , l’empire éphémère fondé au Mexique ^’iz0 :ir. par l’archiduc d’Autriche. ,,^ ’ - -

— Aigle de Saint-Michel, Ordre mili- ,, taire portugais, fondé en 1711, par le / ;,’, roi Alphonse Henriquez. i ’

— Gran(iaio/e, Nom primitif du grade I’ de la Légion d’honneur que l’on appelle l aujourd’hui grand’croix.

— Encycl. Ornith. Genre d’oiseaux ’ '.,yj,/ rapaces, famille des accipitridés, sous- vi %’# famille des aquilinés, de très grande ^i<,,ç y^^^ (gj^bic). taille, à vue perçante, à vol rapide, de formes robustes, à longues ailes arrondies au bout et à bec long, droit à la base, sans échancrure. Les pieds des aigles sont emplumés jusqu’à la naissance des doigts. Habitent les régions montagneuses du globe. Vivent par couples et se nourrissent d’animaux vivants, ou même de corps morts. Nombreuses espèces : aigle fauve ou doré, ou royal (aquila chrysaétos), brun chocolat avec du jaune â la tète et aux pattes ; longueur : 90 centimètres, envergure : 3 mètres (hautes montagnes d’Europe et steppes de la Russie), s’aventure parfois dans la France centrale ; attaque les chèvres, les chamois, les bouquetins, les moutons ; on en a même vu enlever des enfants. Aigle impérial [aquila lieliaca), plus petit ; plumage marqué de blanc, surtout à la nuque, bec bleuâtre, noir à la pointe (Europe méridionale et orientale, Asie, nord de l’Afrique) ; aigle criard {aquila clanga), à peine 2 mètres d’envergure ; petit ; couleur fuligineuse ; nombreuses variétés répandues dans les régions accidentées de l’Europe, l’Asie et l’Afriquo moyenne. Des formes fossiles e.xisieiit dans les brècnes osseuses de Sardaigne.

— Aigle pécheur, v. pygakgde. n Aigle bateleur, v. hélo-T. iKSE, et les mots circaète (pour aigle Jean le Blanc et pandion), haliaète, etc. il Aigle autour, v. haliastur, balnuZARD, orfraie, etc.

AIGLEFIN (ou .«GLEFIN), AIGREFIN (ou «GREFIN). n. m. Poisson du genre gade, voisin des morues, mais plus petit. On le pêche dans les mers du nord. V. morue. AiGLER (Bernard), cardinal français, né à Lyon, mort en 1282. Il entra dans l’ordre des bénédictins, puis devint abbé du Mont-Cassin. Aigler reçut du pape Clément IV le chapeau de cardinal. Ou a de lui une Exposition de la ri’gte de saint Benoit et quelques livres ascétiques, notamment le Miroir des moines.

AIOLETTE (rad. ail/le) n. f. Nom donné aux aigles mises en nombre sur un écu. n On dit aussi aiglon, et aiclat. h’aigliau est l’aigle jeune, sans serres, sans bec.

— Éncycl. Les aiglèttes sont ordinairement au nombre do trois au moins. Quelquefois, on appelle aiglel/e une aigle seule, quand elle est posée sur une pièce honorable, et qu’elle n’occupe point la partie la plus apparenie de l’écu. Famille La Trémoille : d’or, au chevron de gueules accompagné do trois aigletles d’azur, becquées etmembrées de gueules. V. alébion.

AIGLITE (de Laigle [Orne], et du gr. lilhos, pierre. — L’orthogr. étymol. "serait aigeithe) n. f. Nom donné par Stau. Meunier a un type de roche météoritique pierreuse {sporadosidére oligosidére), de structure grésiiorme. On retrouve ce type dans les matériaux de plus de quinze chutes différentes.

AIGLON, ONNE n. Petit de l’aigle : L’aigle noun-it de chair ses aiglo.ns. . , ,

— Fig. et iron. Celui qui, sans avoir les talents nécessaires, veut s’élever trop haut dans une science, dans un

— EnT. de blas. Aiqlons se dit de plusieurs aigles figurées sur un mémo écu.’ il On dit aussi aiglats et aiglèttes.

— Adj . Qui appartient à l’aigle, à sa race, à sa famille : /.a gent aiglonne.

AIGLURE (rad. aigle) n. f. Taches rousses sur le plumage d’un oiseau do proie : Faucon bigarré ^’aiglubes. AiGNAN, ch.-lieu de cant. (Gers), arrond. et à 39 kilom. de Mirande ; 1.517 hab. Ce fut un instant la résidence dos comtes d’Armaçnac au moyen âge. Le canton a 13 communes et 6.629 nab.

AiGNAN (Etienne), littérateur français, né en 1773 i Beaugency (Loiret), mort à Paris en 1824. Il fut aide des cérémonies de Napoléon 1" et succéda, en 1814, à Bernardin de Saint-Pierre à l’Académie française. On lui doit des tragédies : Pohjxéne (1804), Brunehaut (1811), Arthur de Bretagne (1816), une traduction en vers de l’Iliade, des Extraits des Mémoires relatifs à l’histoire de France depuis 1767 jusqu’à la Révolution (1825), avec de Norvins. AiGNAY-LE-DUC (lat Agnaium), ch.-l. de cant. (C6tedOr), arr. et à 33 kilom. de Châtillon-sur-Seine, sur la Cociuille, sous-affl. de la Seine par le Revinçon ; 811 hab. Le canton a 16 comm. et 3.816 hab. — Aignay-le-Duc était, au xviu" siècle, une prévoté ressortissant au bailliage do Cbâtillon.

AiGNER (Joseph Matthâus), peintre, né en 1818 à Vienne, où il se suicida en 1886. Elève d’Amerling, il s adonna spécialement et avec succès à la peinture de portraits (portraits des poètes Lenau et Grillparzer, de l’empereur François-Joseph et de l’impératrice Elisabeth, ilu compositeur Rubinstein). Il a illustré aussi des contes. Kn 1848, il avait été condamné à mort, pour agitation politique, puis gracié.

AlGOUAL, anc. Marcha Algoaldi, nom d’un petit massif des Cévennes, entre le Gard et la Lozère, duquel partent les vallées du Gardon et de l’Hérault vers la Méditerranée, et celles de la Jonte, du Tarnon et du Tarn vers l’Océan. Son principal sommet est le pic de l’Aigoual ( 1 .567 m.), sur lequel on a construit, suivant les indications du colonel Périer, un observatoire météorologique, important par sa situation au nœud de la liaison météorologiaue entre la France du nord et celle du midi, au point le plus arrosé du pays, dans une région de l’air où les conflits des vents sont incessants et terribles.

— BiBLioGR. ; Martel, les Cévennes (Paris, 1889), ch. xv, " l’Aigoual ".

AÏGOUN, ville do Chine (Mandchourie), sur l’Amour, à 35 kilom. en aval de la ville russe de Blagovechtchensk ; 15.000 hab. Marché central des nomades de la province septentrionale et chef-lieu de tout le district amourien de la Mandchourie, considéré comme capitale par tous les Mandchoux et les Chinois de la rive sibérienne. Là fut conclu (16/28 mars 1858) le traité qui céda officiellement à la Russie la rive gauche de l’Amour, depuis l’Aïgoun jusqu’à la mèr.

AIGRE (du lat. acer, aigu) adj. Qui est acide, piquant au goût : Fruits AIGRES. Cerises aigres. Pommes aigres. Il Qui s’est corrompu, qui a acquis une certaine âcreté ; Lait aigre. Vin aigre. V. vin.

— Par anal. Vif, saisissant, en parlant de l’air, du vent, etc. : Vers la fin de l’automne, le froid devient aigre. Il Aigu, rude, perçant, en parlant des impressions produites sur l’ouie : Voix aigre. Sons aigres. Il Qui manque de liaison, d’harmonie ; qui n’est pas bien nuancé, en parlant des couleurs, du ton, etc. : Couleurs aigres.

— Fig. Rude, sévère, désagréable, en parlant des choses : Humeur aigre. Esprit aigre. Style aigre. Départie AIGRE. Il Revêche, acariâtre, en parlant des personnes : Les femmes sont ordinairement plus aigres et plus colères nue les hommes. (Amyot.)

— Pop. Etre aigre comme rerjus, comme citron vert. Se dit d’une personne très acariâti*e.

— En T. de techn. Qui n’est pas ductile, malléable ; qui est sec, cassant et se brise sous le marteau lorsqu’on veut le travailler : Le fer et le cuivre aigres renferment des traces de soufre et de phosphore. Il Se dit des pierres dans un sens analogue : La pieire siliceuse est singulièrement âpre, aigre, cassante. (Michelet.) Il Se dit des terres marneuses difficiles à cultiver, qui durcissent par la sécheresse et se transforment en marais dans les temps de pluie.

— n. m. Goût, odeur aigre : Le vin débouché tourne à /’aigre. Il On dit de même : Un goût d’aigre, une odeur d’aigre.

— Par anal. : Il g a encore de l’aigre dans lair. Le temps n’est pas encore adouci.

— Sorte de liqueur agréable à boire, faite avec du jus do cédrat, de limon ou de bigarade, de l’eau et du sucre : Aigre de cédrat. Aigre de lïhion. Aigre de bigarade, il Suc exprimé de citrons à demi mûrs, préparé en grand dans les environs de Gènes, et employé en parfumerie.

— Syn. Aigre, acerbe, acide, acrimonieux. V. acerbe.

— Anton. Doux, sucré, mielleux.

Aigre, ch.-lieu de cant. (Charente), sur l’Houme, affluent de la Charente, arrond. et à 22 kilom. do Ruffec ; 1.453 hab. Distilleries d’eau-de-vie dite » de Cognac ». Le canton a 16 comm. et 9.185 hab.

AIGRE-DOUX, ca : adj . Qui a un goût mêlé d’aigre et de doux : Fruits aigres-doux. Oranges, cerises aigres-douces.

— Cidre aigre-doux. Vieux cidre (|ue l’on a passe sur du marc nouveau, afin d’adoucir son aigreur.

— Fig. Dont l’aigreur se fait sentir sous une apparence de douceur : Paroles .ugbes-douces. Style aigre-doux.

— Substantiv. : L’aigre-doux, Ce qui est aigre-doux. Je vous dirai, monsieur, que j’ai vu le jaloux. Qai m’a reçu d’un tua qui tient Je î’uiQredoux. Reqnard.

Il .Se dit aussi des personnes dont l’humeur aigre se couvre d’une apparence de douceur : Les aigres-doux sont déplaisants. (Peu usité.)

AIGREFEUILLE (Charles d’), ecclésiastique français, 138

né à Montpellier en 1668, mort dans cette ville en 1743, auteur d’une Histoire de la ville de Montpellier (Montpellier, 1737-1739) ; réimprimée de 1878 à 1882 (Montpellier). AIGREFEUILLE, ch.-lieu de cant. (Loire-Inférieure), non loin de la Maine, arrond. et à 19 kilom. de Nantes ; 1.390 hab. {.iigrefeuillais.) Le cant. a 7 comm. et 13.929 hab. AlGREFEUILLE-D’AUNIS, ch.-lieu de cant. (Charente-Inf ), arrond. et à 20 kilom. deRochefort ; 1.619 hab. (Aigrefeuillais. ) Distilleries d’eau-de-vie, dite aigrefeuille. Bifurcation des voies ferrées (Etat) de Poitiers à La Rochelle et à Rochefort. Le canton a 11 comm. et 8.677 hab. AIGREFIN n. m. Homme adroit et rusé qui vit d’industrie : Gardez-vous des aigrefins. Il Le mot aigrefin, dans ce sens, ne semble pas antérieur au règne de Louis XIV.

— Ichtyol. V. AIGLEFIN.

AIGRELET (W), ETTE adj. Légèrement aigre, un peu aigre ; Le fruit de l’épine-vinette a un petit goût aigrelet. Il Fig. et fam. Se dit du ton, des manières, des discours qui marquent quelque chose de piquant : Humeur aigrelette.

AIGRELIER (U-é — rad. aigre) n. m. Nom vulgaire do l’alizier des bois.

AIGREMENT adv. Avec aigreur.

AIGREMOINE (du gr. argémônê ; de argémos, taie, parce que celle plante passait

pour guérir les taies de l’œil)

n. f. Genre de plantes de la famille des rosacées, tribu des

potériées. Une de ses espè-

ces, Yaigremoine eupatoire, re-

marquable par ses fleurs jau-

nes, est commune dans nos

campagnes. On l’emploie en

médecine comme astringente

Aigremoine.— A, fleur ; B, fruit. i’AiGBETTE du héron,

orne de

et vulnéraire.

AIGREMORE n. m. Char-

bon pulvérisé de bois tendre,

dont se servent les artificiers

pour leurs préparations pyro-

techniques.

AIGRET igré), ETTE adj.

Un peu aigre : Fruit aigret.

AIGRETTE (du gr. akros,

cime) n. f. Faisceau de plu-

mes effilées et droites qui

orne la tête de certains

du hibou.

— Par compar. Bouquet de plumes parfc pierres précieuses ou de perles, (lui orne certaines coiffures de femmes et d’hommes : Turban

surmonté d’une aigrette, il Ornement analogue placé sur les dais, les lits de parade, et sur la tète des chevaux dans les grandes

cérémonies, particulièrement

dans les cérémonies funèbres, il Sorte de pompon qui surmonte les coiffures militaires : /.’aigrette d’un shako, d’un colback.

— Aigrette de verre, Sorte d’ornement composé de fils de verre droits et fins. Il Aigrette d’eau, Petit jet d’eau présentant la l’orme d’une aigrette. Il Aigrette de fumée. Petite colonne de fumée.

— Blas. L’aigrette, espèce de héron, est, en signe héraldique, nommée sakfbe ; mais on entend aussi par .. aigrette » le héron ordinaire. V. héron et saffre.

— Bot. Nom donné à la réunion des poils ou des appendices de formes variées qui couronnent le fruit ou accompagnent la graine, dans les composées, les dipsacées, les valérianées . les apocynées,

les asclépiadées, etc. Suivant

sa nature, on distingue l’ai-

grette en soyeuse, plumeuse,

inembi’aîiettse, écailleuse, etc. C’est un organe de dissémi-

nation ; c’est par Vaitjrette

que certains fruits peuvent

être transportés par les vents

à de grandes distances.

— Conchyl. Aii/rette blan-

che. Nom vulgaire donné à la

coquille d’une espèce de vo-

lute.

— Electr. Aigrette lumi-

neuse. On appelle ainsi un

faisceau de rayons lumineux,

divergents entre eux, d’une

teinte violacée, qui se forment aux pointes et aux extrémités anguleuses des corps élcctrisés. On ne les obsorvo que dans l’obscurité.

— Entom. Petits bouquets de poils disposés en toufi’es sur le corps de certains insectes ou de certaines larves.

— Ichtyol. Poisson des mers du sud , ainsi nommé a cause d’un appendice qu’il a au-dessus des yeux.

— Ornith. Genre d’oiseaux échassiers, voisins des hérons, renfermant de nombreuses espèces répandues sur tout le globe, et ca-

ractérisées par les

faisceaux de plumes

déliées qui, à l’épo-

que des amours, se

développent sur le

dos des mâles.

— Encvcl. Ornith.

La plupart des ai-

grettes sont blan-

ches, quelques-unes

rousses. La plumas-

sorie fait un impor-

tant commerce des

plumes d’aigrettes

mâles ; les plus esti-

mées sont celles d’un

blanc pur et recour- ,

bées que l’on nomme de ta crosse : elles valent jusqui 4.000 francs et plus le kilogramme. On les prend sur des cuardon.